Représentations, attitudes et comportements:
quelques clarifications
Le concept de représentation désigne la manière dont un individu ou un groupe se
représente un objet (la pauvreté, l'exclusion, la justice, le Togo, une coopérative rurale, la
psychanalyse, …) et mobilise, consciemment ou non, cette représentation pour penser,
comprendre et s'exprimer. La représentation résulte d'une combinaison de savoirs formalisés,
issus souvent des "apprentissages formels" comme ceux de l'école ou des formations
spécifiques, et de savoirs dits "informels", issus de l'expérience, de l'entourage humain et des
médias. Les représentations s'enracinent également dans les différentes couches de
l'inconscient personnel ou collectif. Elles sont en outre souvent modulées par des facteurs
affectifs d'attirance ou de répulsion. Ainsi toute action sur les représentations combine,
dans des proportions variables une dimension cognitive, centrée sur des savoirs et une
dimension affective, centrée sur le désir.
Le concept d'attitude, désigne une virtualité d'acte. Étroitement liée aux représentations,
l'attitude peut être décrite comme une propension à adopter une conduite, face à certains
événements possibles. L'attitude est donc un "agir virtuel", susceptible de s'actualiser (se
réaliser concrètement) ou s'inhiber lorsque survient ou non un certain événement agissant
comme un déclencheur.
Enfin, le comportement est un agir "actuel", c'est-à-dire en situation concrète, observable
comme tel à travers les formes concrètes de son expression.
La distinction entre représentation, attitudes et comportement s'impose à celui qui souhaite
dépasser une attitude comportementaliste, associant à tout stimulus une réponse
déterminée, comme le fait souvent la publicité. Au contraire, distinguer représentation,
attitudes et comportement revient à rendre compte de la complexité des agir sociaux, de la
multiplicité des sensibilités et des orientations personnelles et des facteurs
environnementaux, sans pour autant nier la réalité du collectif dans les conduites
individuelles. (Th. De Smedt)