Les troubles du comportement chez l’enfant et l’adolescent PR Bernard KABUTH Pédopsychiatre Centre Psychothérapeutique de Nancy/CHU Metz - 16 avril 2014 1 Les troubles du comportement (TOP-TC) chez l’enfant et l’adolescent • Pourraient concerner toute la pédopsychiatrie ! Car terme très génériques • Beaucoup de pathologies pédopsychiatriques entraînent des troubles réactionnels du comportement • Ex: autisme, retard mental, carences affectives, dépression • Problème du normal et du pathologique à l’adolescence 2 1° Les troubles du comportement chez l’enfant 2° Les troubles du comportement chez l’adolescent 3 Critères du TOP -Trouble Oppositionnel avec Provocation Ensemble de comportements négativistes, hostiles ou provocateurs, persistant pdt au moins 6 mois: - Comportement provocateur, désobéissant ou perturbateur et non accompagné de comportement délictueux ou de conduites agressives ou dyssociales graves. - Avec un grande fréquence : colères, méchanceté, opposition active ou passive, susceptibilité, contestation des consignes et des règles, rejet sur autrui de ses responsabilités. 4 Critères du TC - Troubles des Conduites Ensemble de conduites, répétitives et persistantes, dans lequel sont bafoués les droits fondamentaux d’autrui ou les normes et règles sociales - Agressions de personnes - Destructions de biens - Vol, fraude - violations graves de règles établies Entraînant une perturbation du cpt significative sociale, scolaire, professionnelle. 5 Trouble des conduites • Comportement au cours duquel sont transgressées les règles sociales. • Se situe à l’intersection de la psychiatrie, du domaine social et de la justice. • Ne se manifeste pas uniquement à l’adolescence. 2/3 des enfants le resteront à l’adolescence. 6 7 Age de survenue et sévérité du trouble: Les comportements d’opposition et d’agressivité s’exprime normalement au cours de la petite enfance. Après 4 ans, le comportement se « normalise ». Si T des C débutent < 10 ans: risque de tr de la personnalité à la adulte (psychopathie,toxicomanie) 8 Troubles transgressifs et éducation Selon la psychanalyse: le petit enfant est un “pervers polymorphe”. L’enfant devient progressivement un être social, éthique, avec une morale grâce à l’éducation. Toutes graves failles ou transgressions éducatives dans l’enfance aura des conséquences tout au long de la vie. 9 Troubles du Comportement Pas de différence de nature entre des comportements considérés comme normaux à un certain âge et les TC d’enfants plus âgés: actes agressifs, colères, travestissement de la vérité, chapardages … 10 Clinique du Trouble des Conduites 1) Comportements agressifs: violences, colères, opposition 2) Mensonges: utilitaire, fabulation 3) Vols 4) Fugues Lien avec le TDAH. 11 Clinique du Trouble des Conduites 1) Comportements agressifs: - Violence: banale & nécessaire entre 1 & 4 ans, pb des enfants mordeurs,… - Colère: banale 2 & 4 ans, besoin d’affirmation de soi; - Opposition: active: le « non ! » passive (dépression ? , TDAH ?) 12 Clinique du Trouble des Conduites 2) Mensonges: pas avant 6/ 7 ans - utilitaire : à respecter en partie… « Ah bon? » , le plus fréquent: sur les notes; - Fabulations: parent superhéros, double… 13 Clinique du Trouble des Conduites 3) Vols: pas avant 6/ 7 ans, intérêt pour ce qu’a l’autre!, G X 10/ F Surtout domestique (bonbons, porte monnaie…) Quand plus tardif: signer de carence psychoaffective 14 Clinique du Trouble des Conduites 4) Fugues: > 6/ 7 ans, partir sans autorisation & sans prévenir… - École buissonnière - Absentéisme scolaire 15 Clinique des Trouble des Conduites Liens forts avec le TDAH – Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité 16 Le syndrome d’hyperactivité avec déficit de l’attention : TDAH • un déficit de l’attention, • une hyperactivité, • une impulsivité 5 % des enfants d’âge scolaire 4 garçons/ 1 fille 17 Inattention L'enfant a du mal à soutenir son attention au travail ou dans les jeux L’air de ne pas écouter quand on lui parle Ne se conforme pas aux consignes TROP DISTRACTIBLE 18 Inattention A des difficultés à organiser ses travaux et ses activités évite ou fait à contrecoeur les tâches qui nécessitent un effort mental soutenu Perd souvent les objets nécessaires à son travail ou à ses activités 19 Hyperactivité Agite souvent ses mains et ses pieds ou se tortille sur sa chaise A souvent du mal à rester assis quand on le lui demande Souvent court, saute exagérément dans les situations où cela n’est pas approprié 20 Hyperactivité A du mal à jouer ou à avoir des loisirs en silence Est sur la brèche et agit souvent comme “dirigé par un moteur ” Parle souvent trop 21 Impulsivité Se précipite pour répondre aux questions sans attendre qu’on ait terminé de les poser A du mal à attendre son tour Interrompt souvent autrui ou impose sa présence 22 En famille: • • • • • • enfant opposant, n’écoute rien, chahuteur, se lève de table au milieu des repas, perd toujours ses affaires, souvent irritable, entêté, autoritaire 23 A L’Ecole: enfant agité, bavard, turbulent, excessif, impulsif, perturbateur au niveau du groupe, “intelligent mais... ”, pas concentré, inattentif 24 EVALUATION DU TROUBLE Evaluation pluridisciplinaire basée sur l’entretien avec les parents, l’enfant et les informations de l’enseignant Le questionnaire de Conners parents: 48 items; enseignants : 28 items 25 Questionnaire de Conners pour les parents (version à 48 items) PAS DU TOUT UN PETIT PEU BEAUCOUP ENORMEMT 1. Tripote ou ronge certaines choses (ongles, doigts, cheveux, vêtements) 2. Insolent avec les grandes personnes 26 3. A du mal à se faire des amis et à les garder 4. Excitable, impulsif 5. Veut tout commande 6. Suce ou mâchonne (pouce, vêtements, couvertures) 7. Pleure facilement ou souvent 8. Se sent attaqué, est sur la défensive 9. Rêvasse 10. A des difficultés d’apprentissage 11. Se “tortille ”, ne tient pas en place 12. A peur (de nouvelles situations, endroits et personnes nouvelles, d’aller à l’école) 27 13. Agité, a toujours besoin de faire quelque chose 14. Destructeur 15. Ment ou raconte des histoires qui ne sont pas vraies 16. Timide 17. S’attire plus d’ennuis (se fait plus attraper) que les autres enfants de son âge 18. Ne parle pas comme les autres enfants de son âge (parle comme un bébé, bégaye, est difficile à comprendre) 19. Nie ses erreurs ou accuse les autres 20. Querelleur 21. Fait la moue et boude 22. Prend des choses qui ne lui appartiennent pas 28 23. Est désobéissant ou obéit à contrecœur 24. S’inquiète plus que les autres (de la maladie, la mort, la solitude) 25. Ne termine pas ce qu’il (elle) a commencé 26. Se sent facilement froissé 27. Brutalise ou intimide ses camarades 28. Ne peut pas d’arrêter lors d’une activité répétitive 29. Cruel 30. Comportement “bébé ” ou immature (demande qu’on l’aide pour quelque chose qu’il peut faire seul, est “collant ”), a constamment besoin d’être rassuré 31. Problème de fixation de l’attention ou distractibilité 32. Maux de tête 29 33. Changements d’humeur rapides et marqués 34. N’obéit pas ou n’aime pas obéir aux règles ou interdits 35. Se bagarre constamment 36. Ne s’entend pas avec ses frères ou sœurs 37. Se décourage facilement lorsqu’un effort est nécessaire 38. Dérange les autres enfants 39. Enfant foncièrement malheureux 40. Problèmes d’alimentation 41. Maux d’estomac 42. Problèmes de sommeil (ne peut s’endormir, se réveille trop tôt, se réveille pendant la nuit) 30 43. Autres plaintes physiques et douleurs 44. Vomissements, nausées 45. Se sent “lésé ” à la maison 46. Se vante, fanfaronne 47. Se laisse manipuler par les autres 48 Problèmes d’évacuation écraser, intestinale 31 Questionnaire de Conners pour les enseignants (version à 28 items) PAS DU TOUT UN PETIT PEU BEAUCOUP ENORMEMT 1. Agité, se “tortille ” sur sa chaise 2. Fait des bruits incongrus quand il ne faut pas 3. On doit répondre immédiatement à sa demande 32 4. Fait le malin 5. Crises de colère et conduites imprévisibles 6.Trop sensible à la critique 7. Distrait ou attention fluctuante 8. Perturbe les autres enfants 9. Rêveur 10. Fait la moue et boude 11. Humeur changeant rapidement et de façon marquée 12. Bagarreur 13. Attitude soumise face à l’autorité 33 14. Agité, toujours en train d’aller à droite et à gauche 15. S’excite facilement, impulsif 16. Demande une attention excessive de l’enseignant 17. Semble mal accepté par le groupe 18. Se laisse mener par les autres enfants 19. Est mauvais joueur 20. Semble manquer de capacités à entraîner ou mener les autres 21. Difficultés à terminer ce qu’il commence 22. Puérile et immature 23. Nie ses erreurs ou accuse les autres 34 24. A des difficultés à s’entendre avec les autres enfants 25. Peu coopérant avec ses camarades de classe 26. S’énerve facilement quand il doit faire un effort 27. Peu coopérant avec l’enseignant 28. Difficultés d’apprentissage 35 Par les autres enfants, l’enfant hyperactif est souvent exclus... L’enfant est vu par lui-même de façon assez négative, il a une faible estime de soi, puisqu’il est confronté à de nombreux échecs L’enfant n’est pas toujours vu par le médecin comme un enfant hyperactif surtout à la première consultation 36 CONSEQUENCES 1. La mauvaise intégration sociale 2. L’échec scolaire 3. Le sentiment d’autodépréciation 37 Diagnostic Différentiel: Pas vraiment un TDAH Hyperactivité normale: 3 à 5 ans Enfant ayant une intelligence supérieure à la norme Enfant possédant un QI bas Déficits sensoriels: déficit visuel, auditif. 38 Diagnostic Différentiel: Pas vraiment un TDAH -Affections neurologiques: enfants épileptiques -Médicaments: corticoïdes, antiasthmatiques, antiépileptiques -Hyperactivité des autistes ( quand le traitement ?) -Hyperactivité réactionnelle -Hyperactivité des carences affectives 39 Troubles associés: -Troubles de l’apprentissage -Trouble oppositionnel avec provocation : TO -Troubles des conduites TC -Troubles de l’humeur (dépression) Deux tiers environ des TDAH sont “impurs” 40 Les Comorbidités du TDAH 41 Prise en charge Traitement médicamenteux Prise en charge rééducative Prise en charge psychothérapique individuelle et/ou familiale 42 Prenez des risques calculés 43 Méthylphénidate • Forme simple : cpm à 10 mg • 2 formes retards: Ritaline® LP (8h) Quasym® (8h) Concerta® LP (12h) Prescription hospitalière, limitée à 28 jours, durant le temps 44 scolaire, > 6 ans 45 46 47 48 EFFETS INDESIRABLES – Diminution de l’appétit – Céphalées, – Troubles digestifs – Tics – Effet rebond – ... Ce n’est jamais anodin de mettre un médicament à un enfant 49 Facteurs de risque des TO TC: 1° Rôle de la période pré et périnatale: ATCD fam. de TC, criminalité au sein de la famille, mère très jeune, consommation de substance pdt la grossesse, faible poids de naissance, complications autour de la naissance. 50 Facteurs de risque: 2° Facteurs génétiques: - apparenté entre TDAH, TO et TC - héritabilité jumeau : 50%: TO/TC 75%: TDAH 51 Facteurs de risque: 3° tempérament et personnalité: - Agressivité, indocilité, faible contrôle émotionnel - Forte « recherche de nouveauté », absence de fatigabilité et de timidité, immaturité - Froideur affective, tendance à la manipulation, cynisme 52 Facteurs de risque: 4° Facteurs environnementaux: +++ - Parent: personnalité antisociale, dépendances à l’alcool, tr. mentaux - Milieu précaire, pairs délinquants (x2) - Absentéisme scolaire, incivilités à l’école, échec scolaires - Violence dans les médias ? (< 8ans). 53 Facteurs de risque: 5° déficits neuro cognitifs: - Déficit des habilités verbales +++ - Déficit des fonctions exécutives (capacités à se concentrer, sélectionner et établir un plan d’action) 54 Education & sociologie : Modifications des liens familiaux Défaillance de la « fonction tierce différenciatrice » ou « fonction paternelle » = ce qui représente l’autorité, la loi, les limites. Aujourd’hui: pas vraiment de consensus social sur la discipline, les règles fonction tierce défaillante relation de désir très proche parent-enfant. 55 56 Enfant-roi • Définition: Ce n’est pas un terme médical • L’enfant-roi est insatisfait, jamais reconnaissant, intolérant à la frustration, donc coléreux. Il exerce une tyrannie sur ses parents qui ne savent pas comment se positionner face à cet enfant adoré mais qu’ils ne sont plus capables de canaliser • Mais c’est aussi un enfant angoissé 57 Enfant-roi • Dans son développement normal, sa Majesté le Bébé se construit naturellement dans la toute-puissance infantile. Et il faut s’en réjouir. • Cette toute-puissance infantile est liée au fait que le petit humain est un être inachevé qui a besoin, pendant un temps très long, des adultes pour survivre et se développer. 58 Enfant-roi • Déjà vers 1900, le père de la psychanalyse, S Freud s’était rendu compte que le jeune enfant était un « pervers polymorphe ». • L’ enfant va passer d’un état de nature à un état de culture. • D’un petit animal, le petit de l’homme devient un être éthique respectueux de l’autre. 59 Enfant-roi • Au fil de son développement, frustrations et séparations seront nécessaires au petit de l’homme pour qu’il devienne un être humain social, autonome et mature, relativement indépendant de ses figures d’attachement parentales. • C’est par une série d’interdits tout au long de son enfance que l’être humain devient un adulte empathique, capable de tenir compte des autres. • Ne pas garder l’enfant dans « l’illusion de l’enfance » 60 Enfant-roi • Les sociologues nous expliquent qu’au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, l’image et le statut de l’enfant ont fondamentalement changé. • La modernité correspond au développement d’une société démocratique, où chaque être humain est l’égal de l’autre. 61 Enfant-roi • Mais si l’enfant est considéré comme l’égal de l’adulte, il n’a pas les moyens d’assumer cette égalité, car il continue à avoir besoin de lui. • D’où le conflit : comment l’adulte pourra-t-il concilier le fait de considérer l’enfant comme son égal qui a donc les mêmes droits que lui et le fait que l’enfant soit dans une situation de dépendance à son égard ? 62 Enfant-roi • Si l’adulte n’est pas plus fort que lui, l’enfant se demande comment il va être protégé • Celui-ci a ainsi des difficultés à s’identifier à la position d’adulte et à en intérioriser ses valeurs • Et à défaut de devenir un petit être de plus en plus indépendant, l’enfant continue alors à avoir en permanence besoin de l’adulte, ce qui engendre une relation de fusion tyrannique et une instabilité affective qui le rend anxieux 63 Enfant-roi • Le pédopsychiatre Daniel Marcelli constate que les enfants d’aujourd’hui par rapport à ceux qu’il a connus au début de sa carrière il y a quarante ans, sont plus vifs, moins inhibés, moins phobiques mais infiniment plus agités et débordants. • Il s’interroge alors sur ce qu’est l’autorité et l’obéissance dans nos sociétés et sur la façon de transmettre ces valeurs du parent à l’enfant avec comme corollaire les conséquences sur la clinique des enfants contemporains. 64 Enfant-roi & Autorité 65 Enfant-roi & figure d’autorité • Marquer son autorité, affirmer sa force dans un cadre ferme mais pédagogique, peut quelquefois permettre à l’enfant d’être rassuré ce qui finira par le rendre plus coopérant. • Cela ne pourra se faire que si le parent est lui-même rassuré par votre positionnement et qu’il montre à son enfant qu’il vous délègue pour un court moment mais avec confiance le soin à son égard. • Dans les institutions, le groupe aide souvent l’enfant à se canaliser 66 Education & sociologie : Modifications des liens familiaux L’enfant est actuellement soumis à une grande compétitivité, avec exaltation du culte de la performance risque de faille narcissique, insécurité qui augmente sa dépendance risque d’addiction. Intense investissement narcissique des parents sur leur enfant. 67 Parents & Autorité < On ne fait pas de mal à son enfant en lui mettant des limites ! < C’est même l’absence totale de limites qui est une violence pour l’enfant !! < Il est important d’affirmer son autorité parentale dès la toute petite enfance !!! 68 Parents & Autorité: les choses se jouent dans la petite enfance punitions courtes dans le temps mais à forte valeur symbolique Il est important de continuer à mettre des limites à l’adolescent, même si on « négocie » beaucoup plus. 69 Conduites à tenir • Programme de prévention et prévention ciblée sur la petite enfance • Dépistage précoce • Diagnostic clinique approfondi (?) • Prise en charge psychothérapique • Traitement pharmacologique 70 71 Conduites à tenir - Prise en charge psychothérapique: à quel moment ? - Prise en charge institutionnelle: hôpital de jour pédopsy, ITEP, SESSAD - Prise en charge éducative: AEMO, - Traitement pharmacologique Ritaline, Risperdal, … 72 Conduites à tenir Traitements psychopharmacologiques: - Ritaline ( paroles d’adolescents), - Risperdal, - Tercian: pour l’urgence, sinon évitez les neuroleptiques sédatifs - Thymorégulateurs (nécessaire compliance) Prenez des risques calculés: 73 Troubles du comportement à l’adolescence 74 L’Adolescence • Représente 6 millions de personnes entre 11 et 19 ans • 95 % se déclarent en bonne santé 75 L’Adolescence D'après l'enquête collective faite par l'INSERM en février 2003: 1 adolescent sur 8 souffrirait d'un trouble mental en France soit 12% des enfants, dont 5% souffrent de troubles anxieux, 7% des 13 à 19 ans ont des troubles de l'humeur. 76 Définition des conduites à risque Série de conduites disparates dont le trait commun consiste dans l’exposition de soi à une probabilité non négligeable de se blesser et de mourir, de léser son avenir personnel ou de mettre sa santé en péril. 77 Classification des conduites à risque - Agir & passage à l’acte: < Fugue,errance < vol,destruction,violence < conduites dangereuses de véhicule < Sexualité à risque < Prise de toxiques 78 Classification des conduites à risque - Agir & passage à l’acte: - Conduites centrées sur le corps: < Tentatives de suicides < Automutilations & scarifications < Anorexie mentale & boulimie Rq: hétéro agressivité masculine & auto agressivité féminine 79 Limite du normal et du pathologique Accumulation de « clignotants » - Par rapport aux parents - Par rapport à l’école - Par rapport aux pairs - Par rapport à lui même 80 L’Adolescence: Définition • Début : la puberté • Fin: Notion d’indépendance vis-à-vis des parents 81 L’Adolescence: Définition • Le modèle physiologique • Le modèle sociologique • Le modèle psychanalytique 82 Adolescence:Le modèle physiologique • La puberté chez les filles: 11 et 13 ans, Imprégnation Oestrogénique et androgénique 1ères règles : 12 ans1/2 , 13 ans • La puberté chez le garçon: 13 et 15 ans Imprégnation Androgénique + gain de croissance 83 Adolescence: Le modèle psychanalytique 1° Réactivation du complexe d’Œdipe +++: Poussée libidinale: sexualisation du corps et de la pensée Mise à distance physique et psychique des parents indispensables 84 Adolescence: Le modèle psychanalytique 2) La problématique du corps: Accession à la sexualité génitale (capacité orgastique), Transformation de l’image du corps Cste & InCste: Narcissisme, sentiment d’identité, Quête identitaire chez les pairs, Utilisation du corps dans le passage à l’acte (effet d’un glaçon sur une peau brûlante) 85 Adolescence: Le modèle psychanalytique 3) l’adolescence comme travail de deuil: Problématique de la séparation, deuil du petit enfant que l’on a été En miroir du “syndrome du nid vide des parents” 86 Adolescence: Le modèle psychanalytique 4) Les moyens de défense: Intellectualisation Clivage Ascétisme Mise en acte Narcissisme 87 Adolescence: Le modèle sociologique Approche historique: 1ères règles en moyenne autour de 17/18 ans au XIXe siècle en Europe; Rome adolescent jusque 30 ans…, société primitive & rites de passage Approche culturelle: Plus la société est complexe, plus l’adolescence est longue et conflictuelle 88 Adolescence: Le modèle sociologique 3 types de cultures selon M Mead: - post-figuratives: traditionnel - Cofiguratives: immigration - Préfiguratives: 89 Adolescence: Le modèle sociologique 3 types de cultures selon M Mead: - Préfiguratives: « pour la première fois peut-être dans notre tradition culturelle, une place est faite à une génération intermédiaire qui a le pouvoir de proposer le modèle de formes nouvelles de conduites » 90 Adolescence: Le modèle sociologique - Préfiguratives: le monde traversant des changements permanents (progrès des techniques), l’adolescence, par sa caractéristique propre d’être une période de changement, devient une sorte de modèle social et culturel, tant pour les enfants que pour les adultes 91 TDAH de l’adulte - Les fonctions exécutives sont touchées ; celles-ci sont plus développées chez l’adulte que chez l’enfant, en raison d’une vie quotidienne plus contraignante. - Troubles de la planification ++ - Ce sont donc plutôt à des problèmes d’attention que l’adulte va demeurer confrontée, singulièrement dans ses tâches professionnelles (lecture, rédaction, tenue de réunion, etc.) - La procrastination s’observe également chez l’adulte TDAH. 92 Clinique chez l’adolescent: Adolescence « plus intense » pour les familles: Désobéit, répond, interrompt, proteste, explose, refuse de négocier et se rebelle. Parfois perte totale de contrôle des parents et impact sur leur vie du couple. 93 CLINIQUE : Conduites à risque, recherche de sensations (sport à risque ) et de nouveautés apparaissant avec vigueur à cet âge et sont souvent rattachés à l’impulsivité Plus d’accidents de voiture, plus graves 94 CLINIQUE : L’ adolescent est plus à risque de présenter: des moments d’agressivité, des problèmes disciplinaires, des conduites d’opposition, voire des conduites délinquantes. 95 CLINIQUE : Risque de développer une personnalité antisociale: 28% déjà arrêtés versus 8% BK: Malheureusement, le plus souvent, on n'échappe pas à sa famille , à son destin social 96 Consommation et abus de substances psycho-actives : • Les études prospectives ont établi • qu'entre 12 et 16 % des enfants hyperactifs présentent, à l'âge adulte, des troubles liés aux substances psychoactives, • contre 4 % chez les témoins indemnes d'hyperactivité dans l'enfance. 97 Rapport de l’adolescent à son traitement psychostimulant J’ai beaucoup appris grâce aux adolescents sur l’impact d’un TTT psychostimulant sur la psyché car, contrairement aux enfants, ils métacommuniquent assez bien sur ce que le TTT leur fait. 98 Rapport de l’adolescent à son traitement psychostimulant • Être concentré ++ fait devenir sérieux tout le temps de la prise :« ma vie sociale est moins riche sous TTT » • Être concentré ++ freine les comportements impulsifs: « je ne provoque plus mes profs, je ne fais plus de réflexions, je perds mon humour » 99 Rapport de l’adolescent à son traitement psychostimulant • Être concentré ++ empêche de rêver mais quelquefois de «fuir psychiquement», «j’écoute même les cours chiants! » • Être concentré ++ ordonne les pensées ce qui peut être vécu comme positif ou trop controlant. 100 Rapport de l’adolescent à son traitement psychostimulant • Va gérer en partie lui-même son TTT, • Accord et alliance thérapeutique nécessaire ++, • Expliquer ++ les effets pour que le traitement ne soit pas vécu comme une emprise sur l’ado, • Pas d'excès de prises dans mon expérience. 101 Le vécu du traitement dans le TDAH Chez l’adulte • Situation très différente si diagnostic ou non dans l’enfance • Certaine ambivalence par rapport au traitement • Intérêt encore limité des psychiatres d’adulte pour ce problème --102 Un exemple:TS à l’Adolescence • Qui ? Filles > garçons, > 12 ans • Comment ? IMV, phlébotomie, • Pourquoi ? 103 FAMILLE RISQUE DE T.S. Difficultés familiales: divorce conflictuel, décès, maladie d’un parent 104 FAMILLE ECOLE RISQUE DE T.S. Difficultés scolaires: redoublement, classe spécialisée, absentéisme 105 FAMILLE ECOLE RISQUE DE T.S. PAIRS: raison immédiate 106 FAMILLE ECOLE T.S.= MALADIE DE LA COMMUNICATION PAIRS 107 TS à l’Adolescence • Pourquoi ? Comment ! Geste très impulsif, « Ce qui tombe sous la main » 108 TS à l’Adolescence Conduite à tenir: Essayer d’éviter les récidives Hospitalisation de 8 jours: tenter de rétablir des liens familiaux Revoir en consultation ++ 109 Banlieues & Conduites à risque groupales Foyers matricentrés (Françoise Héritier) : Prioritaires dans l’octroi des logements sociaux, ceux-ci sont surreprésentés dans les clos et les bâtiments. Cette féminisation des zones ghettos tient des jeunes gens à l’écart de modèles identificatoires masculins structurants. Certains n’arrivent pas à se projeter dans des pères qui ne se sont pas occupés d’eux ou qui sont disqualifiés par les mères. 110 Banlieues & Conduites à risque groupales La construction sociale de leur masculinité passe parfois par la mise en jeu de la force virile dans la « bande de jeune », l’illégalité et la violence. Des micro groupes se retrouvent engagés dans des formes exacerbées de concurrence masculine, sans régulations adultes. Les prises de risque extrêmes leur permettent de s’affirmer dans la rue et de se construire une position dominante dans la hiérarchie de la cité. 111 Conduites à tenir pour les cas les plus graves Un peu de: - de guidance parentale, - de psy - d’éducatif - de psychopharmacothérapie Et un peu de bon sens Tenir et ne pas refiler au voisin… ______________________ 112