Les théories du changement conceptuel

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Les théories du changement
conceptuel
Christian Buty
[email protected]
30 novembre 2006
A3S
Classement des centres d’intérêt des
recherches en Science Education
Tsai C-C, Wen M.L. (2005)
Research and Trends in social
science education from 1998
to 2002: a content analysis of
publication in selected
journals. International
Journal of Science Education,
27(1), 3-14.
Plan de l’exposé
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Position du problème
L’introduction de la notion de CC
Les deux paradigmes
Chi
DiSessa
Vosniadou
La cohérence de l’apprenant
Introduction
• Comment décrire l’état cognitif d’un apprenant et
son évolution en cours d’apprentissage ?
• L’évolution se fait domaine par domaine : il faut
s’intéresser au changement de signification des
concepts du domaine.
• Doit-on définir plusieurs formes de Changement
Conceptuel ?
• Limites de cette problématique.
• Dans quel mesure/sens peut-on parler de la
cohérence d’un apprenant ?
L’article princeps
• Posner, G. J., Strike, K. A., Hewson, P. W., & Gertzog, W.
A. (1982). Accommodation of a scientific conception :
toward a theory of conceptual change. Science Education,
66, 211-227.
• Les conceptions initialement utilisées par l’apprenant
doivent être insatisfaisantes de son point de vue.
• Une nouvelle conception doit être intelligible.
• Une nouvelle conception doit apparaître a priori plausible.
• Une nouvelle conception doit promettre une utilisation
fructueuse.
Deux paradigmes pour le fonctionnement
cognitif d’un apprenant
• Le paradigme des misconceptions : les conceptions qu’utilisent les
apprenants ont un certain domaine de validité, mais elles sont définies
en référence à des connaissances correctes et absolues.
• Le paradigme de l’erreur/bachelardien : la connaissance est
toujours en devenir ; il n’y a donc pas de connaissance de référence
absolue ; l’erreur est un point de vue d’une connaissance sur une autre
connaissance, et ce point de vue ne se manifeste que si
l’environnement renvoie ce qui peut être lu comme le témoignage d’un
échec.
Le changement conceptuel comme
changement ontologique (1)
• Le paradigme des misconceptions dans
le courant du CC : M.T.H. Chi
(http://www.pitt.edu/~chi/)
• Toute entité est classable dans une catégorie
ontologique (entités/processus/états
mentaux) pourvue d’attributs.
Le changement conceptuel comme
changement ontologique (2)
• Face à une situation donnée, l’apprenant attribue à
l’entité qui est en jeu des attributs qu’on peut
repérer dans son discours.
• Les concepts scientifiques appartiennent à une
catégorie ontologique particulière.
• C’est le particularisme de la catégorie des
concepts scientifiques qui fait que l’apprenant a du
mal à les acquérir, parce qu’il les catégorise la
plupart du temps comme des événements
P-prims …et coordination classes
• Le paradigme de l’erreur dans le courant du CC : A.
diSessa (http://www.soe.berkeley.edu/faculty/diSessa.html)
• Les structures de base de la connaissance chez un individu
sont appelées p-prims.
• Un très grand nombre de p-prims variées est disponible.
• La désignation d’une p-prim par un mot est problématique.
• Une situation donnée active une p-prim donnée (mais peutêtre plusieurs …)
… et coordination classes
• Les coordination classes sont des
ensembles de p-prims assez larges ; ce sont
des moyens connectés systématiquement de
recueillir de l’information sur le monde.
• Coordination : intégration et invariance
• Deux composants obligatoires des
coordination classes sont les stratégies de
lecture et le réseau causal.
Construction de modèles
• Le paradigme de l’erreur dans le courant du CC (2) : S.
Vosniadou
• Framework theory : des présuppositions ontologiques et
épistémologiques qui contraignent les apprentissages (ex:
continuité, solidité, pas d’action à distance, gravité, inertie )
• Théories spécifiques adaptées à des domaines
phénoménologiques restreints
• Modèles mentaux : tokens (sur-le-champ, spécifiques à la
situation et au contexte) et modèles mentaux génériques
(suffisamment efficaces dans des situations passées pour
être stockés et réutilisés)
Le problème de la cohérence chez
l’apprenant (1) : Balacheff (1)
• Une connaissance peut être localement invalidée au vu
d’une autre qui lui conserve néanmoins un domaine de
validité ;
• Elle peut être aussi globalement rejetée mais garder un
domaine de validité pragmatique ;
• La conséquence en est l’éventuelle persistance de
connaissances anciennes, cohabitant avec des
connaissances nouvelles et donnant l’image d’un sujet
incohérent et fluctuant : superposition
Le problème de la cohérence chez
l’apprenant (1) : Balacheff (2)
• Le temps organise séquentiellement l’action d’un sujet dont les
connaissances contradictoires sont cependant également opératoires
parce qu’elles apparaissent à des moments distincts de son histoire :
elle peuvent s’ignorer mutuellement : juxtaposition temporelle
• La diversité des situations auxquelles l’individu est confronté est une
autre explication de sa possible incohérence parce qu’une connaissance
est liée à des domaines de validités dans lesquels elle constitue un outil
reconnu et efficient : juxtaposition de situations
• Ce sont des sphères de pratique différentes.
Le problème de la cohérence chez
l’apprenant (2) : diSessa
• Des situations différentes, ou des
sollicitations différentes du milieu dans la
même situation, vont provoquer chez
l’apprenant l’activation de p-prims
différentes
• Au fil des apprentissages, la palette des pprims disponibles s’agrandit.
Le problème de la cohérence chez
l’apprenant (3) : Vosniadou
• Il y a des moments dans le développement d’un individu
où un certain modèle mental relatif à une classe de
phénomènes est fixé ; pendant ces phases l’individu répond
de façon cohérente.
• Exemple : à 4 ans, un enfant utilise en général un modèle
de « force interne » (associée au poids d’un objet) ; à 12
ans il utilisera plutôt un modèle de « force acquise »
(associée au mouvement de l’objet).
• Il y a d’autres phases de transition où l’individu utilise des
modèles mixtes : il peut alors produire des réponses
incohérentes entre elles à un ensemble de questions :
construction d’un modèle synthétique.
Références
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Balacheff N. (1995). Conception, propriété du système sujet/milieu. In :
Noirfalise R., Perrin-Glorian M.-J. (eds.) Actes de la VII° Ecole d'été de
didactique des mathématiques (pp.215-229). Clermont-Ferrand : IREM de
Clermont-Ferrand.
Duit R. (1999). Conceptual Change Approaches in Science Education. In W.
Schnotz & S. Vosniadou & M. Carretero (Eds.), New Perspectives on
Conceptual Change, Amsterdam: Pergamon Press, 263-282.
Duit R., Treagust D.F. (2003). Conceptual change: a powerful framework for
improving science teaching and learning. International Journal of Science
Education, 25 (6), 671-688.
Numéro spécial de International Journal of Science Education, septembre
1998.
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