Master 1 Math´ematiques Universit´e de Montpellier
Analyse Fonctionnelle HMMA113 Ann´ee universitaire 2016-2017
Feuille d’exercices no3
Espaces de Hilbert, espaces Lpet transform´ee de Fourier
Exercice 1 (Autour des espaces de Hilbert) Dans cet exercice les questions sont ind´ependantes les
unes des autres. Soit (H, (,)) un espace pr´ehilbertien.
1. Montrer que toute famille de vecteurs de Hnon nuls et orthogonaux est libre.
2. Soit Aune partie non vide, convexe et compl`ete de Het xun point de H. On rappelle que xposs`ede
un unique projet´e sur A, not´e pA(x), caract´eris´e par la propri´et´e kxpA(x)k= infaAkxak.
(a) Soient x, y H, et aA. En utilisant l’inclusion pA(x)+t(apA(x)) Apour tout 0 t1,
montrer qu’on a 2tRe((xpA(x), a pA(x))) + t2kapA(x)k20. `
A l’aide de l’in´egalit´e
de Cauchy-Schwarz, en d´eduire que kpA(x)pA(y)k≤kxyk.
(b) Montrer que si de plus Aest un sous-espace vectoriel de H, et yAalors y=pA(x) ssi
xyA. V´erifier que pAest la projection de Hsur Aparall`element `a A.
(c) On prend A=B(0,1]. Montrer que pour tout xH\Aon a pA(x) = x/kxk.
(d) On suppose que (H, (,)) est l’espace l2(N) des suites complexes x= (xn) telles que kxk2<,
muni d’une base orthonorm´ee (en). Soit Fle sous-espace vectoriel engendr´e par la famille (e2n).
Montrer que :
i. pA(x) = Pn0(x, e2n)e2n, o`u Al2(N) est l’adh´erence de F.
ii. Si xest la suite (1/n), il n’existe aucun vecteur yFtel que xyF.
iii. Il existe yFtel que xyFssi l’ensemble des entiers ntels que (x, e2n)6= 0 est fini.
iv. D´eterminer F.
3. Montrer que si (H, (,)) est un Hilbert, alors pour tout sous-espace Fde Hon a F⊥⊥ =¯
F.
4. On suppose `a nouveau que (H, (,)) est l’espace l2(N). Montrer que A={(1 + 1/n)en, n N\{0}}
est une partie ferm´ee de H, mais que le vecteur nul n’a pas de projection sur A. (On pourra montrer
que pour tout point z /A,B(z, 1/2] Acontient au plus un point de A.)
5. On suppose que (H, (,)) est un Hilbert, et Tun endomorphisme continu de H.
(a) Montrer qu’il existe un unique endomorphisme continu Tde Htel que (T x, y)=(x, T y)
pour tous x, y H(On pourra utiliser le th´eor`eme de repr´esentation de Riesz). Montrer que
T∗∗ =T, puis que kTk=kTk.
(b) Soit Fun sous-espace ferm´e de H. Montrer que pF=p
F. R´eciproquement, montrer que si
H=FGest une somme directe topologique telle que le projecteur pde Esur Ferifie
p=p, alors G=Fet p=pF.
6. On rappelle qu’une famille (xi)iIde Hest sommable de somme x, not´ee PiIxi, si pour tout
ε > 0 il existe J0Ifini tel que pour toute partie Jqui contient J0, on a kxPjJxjk< ε. Soit
(Fi)iIune famille de sous-espaces de Hcomplets et deux `a deux orthogonaux, pila projection
orthogonale de Hsur Fi, et Fl’adh´erence du sous-espace vectoriel de Hform´e par les combinaisons
lin´eaires finies de vecteurs yiFi.
(a) Montrer que pour tout xH, et toute famille finie (yi)iJavec yiFi, on a l’in´egalit´e
kxPiJpi(x)k≤kxPiJyik.
(b) En d´eduire que xest la somme d’une unique famille (xi)iI,xiFi.
1
(c) Que dit ce r´esultat lorsque H=l2(N) et Fi=Kei?
7. (Endomorphismes compacts) On suppose que (H, (,)) est un espace de Hilbert.
(a) Soit (Tn) une suite d’endomorphismes compacts de H. Montrer que si (Tn) converge pour la
norme d’op´erateurs, alors sa limite est un endomorphisme compact. (Indication : montrer que
T(B(0,1)) est pr´ecompacte.)
(b) V´erifier que tout endomorphisme de Hcontinu et de rang fini est compact.
(c) On veut montrer que si Hest s´eparable (auquel cas Hposs`ede un syst`eme orthonormal
complet d´enombrable {en}nN), alors tout endomorphisme compact de Hest limite d’une
suite d’endomorphismes de Hcontinus et de rang fini. Soit donc T:HHcompact.
i. Montrer que l’application identit´e de (T(B(0,1)),k·k) sur T(B(0,1)) muni de la topologie
faible est un hom´eomorphisme.
ii. En d´eduire que si (xn) converge faiblement vers x, alors T(xn) converge fortement vers
T(x).
iii. En d´eduire que la suite (T(en)) converge fortement vers 0 pour tout syst`eme orthonormal
complet {en}nNde H. (Indication : utiliser l’in´egalit´e de Bessel.)
iv. On suppose qu’il existe ε > 0 tel que kTQk> ε pour tout op´erateur Q:HHde
rang fini. En raisonnant par r´ecurrence, montrer qu’alors il existe un syst`eme orthonormal
complet {en}nNde Htel que kT(en)k> ε pour tout nN. (Indication : noter que
kTT Pnk> ε, o`u Pnest le projecteur orthogonal de Hsur le sous-espace engendr´e par
les vecteurs ek,kn.)
v. Conclure.
8. (Un exemple) On consid`ere l’espace de Hilbert complexe H=L2([0, π/2]). Pour toute fonction
fHet tout t[0, π/2] on pose T f(t) = cos(t)Rt
0sin(s)f(s)ds. Montrer que l’application
T:f7→ T f d´efinit une application lin´eaire et continue de Hdans H. D´eterminer T, et montrer
que Tet Tsont des op´erateurs compacts.
Exercice 2 Soit L1(0,1) l’espace des fonctions r´eelles Lebesgue int´egrables sur ]0,1[ muni de la norme
kuk=R1
0|u(x)|dx.
1. Soit fune fonction r´eelle continue sur [0,1]. On d´efinit T(u) = R1
0f(x)u(x)dx,uL1(0,1).
Justifier que T(L1(0,1))0et kTk=kfk.
2. Mˆeme question lorsque fest une fonction r´eelle mesurable sur ]0,1[ telle que fL(0,1).
Exercice 3 Soient Ω un ouvert born´e de Rnet gune fonction mesurable sur Ω telle que f g L1(Ω) pour
toute classe de fonctions fLp(Ω) (1 p < ). En utilisant le th´eor`eme du graphe ferm´e, montrer que
l’op´erateur lin´eaire A:Lp(Ω) L1(Ω) tel que Af (x) = g(x)f(x) pour tout fLp(Ω) est continu.
Exercice 4 Soit p[1; [. On rappelle que lp={(xn)RN,kxkp= (P
n=0 |xn|p)1/p <∞} est un espace
de Banach, et que (lp)0=lq, o`u q=p/(p1). Soit (an)RNune suite telle que pour tout x= (xn)lp
la s´erie P
n=0 anxnconverge. Montrer que (an)lq. (Indication : appliquer Banach-Steinhaus `a la suite
de formes lin´eaires un:x7→ Pn
k=0 akxkd´efinies sur lp.)
Exercice 5 On rappelle que (L1(Ω))0=L(Ω), et que pour tout fL1
loc(Ω), si Rfu = 0 pour
tout u∈ Cc(Ω) alors f= 0 p.p. sur Ω. On suppose que B(0,1/n)Ω pour nassez grand. Soit
fn=αn1B(0,1/n), o`u α1
nest le volume de B(0,1/n).
1. Montrer que (fn) n’a aucune sous-suite convergente pour la topologie faible σ(L1, L).
2. En d´eduire que L1(Ω) n’est pas r´eflexif et que (L(Ω))0contient strictement L1(Ω).
Exercice 6 On suppose que 0 Ω. Soit δ0:Cc(Ω) Rla forme lin´eaire d´efinie par δ0(f) = f(0) pour
toute fonction f∈ Cc(Ω). Montrer que :
1. δ0se prolonge en une forme lin´eaire continue sur L.
2
2. Il n’existe pas de fonction uL1telle que δ0(f) = Ruf pour tout fL(Indication : utiliser
le r´esultat sur L1
loc(Ω) rappel´e au d´ebut de l’exercice 5.)
Exercice 7 Soient IR,p[1,+[, ql’exposant conjugu´e de p, et K(x, y)Lq(I×I).
1. Justifier que fLp(I), AK(f)(x) = RIK(x, y)f(y)dy existe dans Lq(I), que AK:Lp(I)Lq(I)
est continu, et que kAKk≤kKkLq(I×I).
2. On suppose que p= 2.
(a) Quel est l’adjoint de AK? En remarquant que {ej(x)ek(y)}j,k est une base hilbertienne de
L2(I×I) si {en(x)}nest une base hilbertienne de L2(I), en d´eduire que AKest un op´erateur
compact.
(b) Soit αCet gL2(]0,1[). Justifier que u(f)(x) = αg(x)R1
0f(t)dt +Rx
0f(t)dt d´efinit un
op´erateur compact sur L2(]0,1[).
Exercice 8 Soit Ω RNun ouvert et f: Ω R. Soit (Ui)iIla famille des ouverts UiΩ tels que
f= 0 p.p. sur Ui, et U=iIUi. On d´efinit Supp(f)=Ω\U.
1. Montrer que f= 0 p.p. sur Ω. (Indication : l’ensemble In´etant pas d´enombrable, utiliser la suite
de compacts Kn={xU, d(x, RN\U)1/n, kxk ≤ n}, qui est telle que U=nKn.)
2. V´erifier que si fest continue, alors Supp(f) = {x, f(x)6= 0}, et que si f=gp.p. sur Ω, alors
Supp(f) = Supp(g). Quel est le support de 1Q?
3. Montrer que si fL1(RN) et gLp(RN), alors Supp(fg)Supp(f) + Supp(g).
Exercice 9 Soit (ρn) une suite r´egularisante de D(RN), telle que Supp(ρn)B(0,1/n). Montrer que
pour tout f∈ C(RN), la suite (ρnf) converge uniform´ement vers fsur tout compact de RN.
Exercice 10 On rappelle que l’espace D0(Ω) des distributions sur un ouvert Ω RNest muni de la
topologie d´efinie par la famille de semi-normes kukϕ=|u(ϕ)|, o`u ϕ∈ D(Ω) := C
c(Ω). Pour tout
1p < +on munit l’espace Lp
loc(Ω) de la topologie d´efinie par la famille de semi-normes ||f||p,K =
(RK|f(x)|pdx)1/p. Pour tout fLp
loc(Ω) et ϕ∈ D(Ω) on pose
uf(ϕ) = Z
f(x)ϕ(x)dx.
1. Montrer que f7→ ufefinit une application lin´eaire j:Lp
loc → D0(Ω), puis que uIm(j) ssi il
existe c > 0 tel que |u(ϕ)| ≤ ckϕkqpour tout ϕ∈ D(Ω), o`u qest l’exposant conjugu´e de p.
2. Montrer que jest continue, puis qu’elle est injective. (Pour l’injectivit´e, on pourra utiliser le r´esultat
sur L1
loc(Ω) rappel´e au d´ebut de l’exercice 5, et la densit´e de D(Ω) dans Lq(Ω).)
Exercice 11 On pose K(f)(x) = ex/2f(ex).
1. Montrer que K:L2(R+)L2(R) est continu, puis que c’est un isomorphisme isom´etrique.
2. Soit gL1(R) d´efinie par g(x) = ex/21R+(x). D´eterminer ˆg.
3. Pour tout fL2(R+) on note T(f) = K1(K(f)g). Montrer que Test un endomorphisme
continu de L2(R+), et que kTk 2.
4. ´
Etablir T(f)(x) = 1
xZx
0
f(t)dt C0(]0,+[) et lim
x+T(f)(x) = 0.
Exercice 12 En utilisant la transform´ee de Fourier, montrer que l’alg`ebre L1(R) ne poss`ede pas d’unit´e,
c’est-`a-dire qu’il n’existe pas de fonction gL1(R) telle que fg=fpour tout fL1(R). Ensuite,
r´esoudre dans L1(R) l’´equation ff=f.
Exercice 13 (Semi-groupe de Poisson) Pour a > 0 on pose f(x) = ea|x|.
3
1. Calculer la transform´ee de Fourier de f, et en d´eduire celle de x7→ 1
1+x2.
2. Calculer ff, et en d´eduire la transform´ee de Fourier de x7→ 1
(1+x2)2.
3. D´eterminer la transform´ee de Fourier de x7→ x
(1+x2)2.
Exercice 14 (Semi-groupe de la chaleur) Pour ε > 0 et xRon pose fε(x) = eεx2.
1. Montrer que ˆ
fεv´erifie l’´equation diff´erentielle ˆ
fε(ξ) = 2ˆ
fε(ξ), puis d´eterminer ˆ
fε.
2. Pour t > 0 on pose qt(x) = 1
4πt ex2
4t. Montrer que qtqs=qs+t.
Exercice 15 Le but de cet exercice est de montrer que la transform´ee de Fourier F:L1(R)→ C0(R) n’est
pas surjective.
1. D´eduire du cours les deux faits suivants :
(a) L’image de Fest dense (pour la topologie usuelle sur C0(R)).
(b) Si F´etait surjective il existerait une constante C > 0 telle que kfk1Ckˆ
fk.
2. Soient h=1[1,1] et gn=1[n,n]. Calculer gnh.
3. Calculer F(gnh), puis montrer que gnhest la transform´ee de Fourier d’une fonction que l’on
d´eterminera.
4. On pose fn(x) = sin(nx) sin(x)/x2. Calculer limn→∞ kfnk1, puis conclure (on rappelle que sin(t)
2t/π pour t[0, π/2], et que |sin(u)/u|n’est pas int´egrable sur R).
Exercice 16 Pour fL1(R) on note ˆ
fla transform´ee de Fourier de f. Pour gL2(R) on note F(g) la
transform´ee de Fourier-Plancherel de g.
1. Soient fL1(R) et gL2(R). Parmi les deux formules suivantes, laquelle peut avoir un sens :
[
fg=2πˆ
fF(g) ou F(fg) = 2πˆ
fF(g) ? La d´emontrer lorsque g∈ S(R), puis dans le cas
g´en´eral.
2. Soient f, g L2(R).
(a) Justifier que le produit de convolution fgest une fonction continue d´efinie en tout point de
R, puis que l’application (f, g)7→ F(f)F(g) est continue de L2(R)×L2(R) dans C(R) muni
de la topologie de la convergence simple.
(b) Parmi les deux formules suivantes, laquelle peut avoir un sens : F(f)∗ F(g) = 2πF(fg) ou
F(f)∗ F(g) = 2πc
fg ? La d´emontrer.
3. On note fa(x) = sin(ax)x. Calculer la transform´ee de Fourier de 1[a,a], puis d´eduire de la
question pr´ec´edente fafb, avec a, b > 0.
4. Montrer que l’´equation ff=f, o`u fL2(R), admet une infinit´e de solutions. Comparer avec
l’exercice 12.
Exercice 17 Le but de cet exercice est de rechercher des fonctions uint´egrables qui sont solutions de
l’´equation
u(x) = e−|x|+βZR
e−|xs|u(s)ds (1)
o`u xRet βest un r´eel strictement positif.
1. On pose, pour xR,f(x) = e−|x|. Calculer la transform´ee de Fourier de f.
2. ´
Ecrire l’´equation sous une forme faisant intervenir un produit de convolution.
3. On suppose que l’´equation admet une solution. eterminer ˆu. En d´eduire que β]0,1/2[.
4. R´eciproquement, on suppose β]0,1/2[. D´emontrer que l’´equation admet une unique solution, et
la d´eterminer.
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