La recherche clinique sur le terrain

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JIQHS – Paris
Retour d’expérience en clinique SSR
La recherche clinique sur le terrain
Pourquoi et comment
développer un projet ?
Comment le mettre en valeur ?
06 74 00 32 18 ; [email protected]
Pourquoi ?
Pour le patient
• Démontrer l’efficacité ou la
dangerosité d’une stratégie ou d’un
traitement apporte un vrai bénéfice aux
patients
• Refuser cette recherche c’est mettre
les patients en danger
Pour le service, la gloire…
« publish or perish »
 Efficacité managériale
• Implication des équipes autour d’un projet
 Efficacité financière
• La Collecte de fonds qui permettront
d’autres travaux dépend de la « production »
antérieure :
- Notoriété, subvention MERRI
 Carrière
Le risque étant alors de faire n’importe quoi pour publier
En résumé
 Ne pas faire de la recherche pour faire de la
recherche
 Mais pour répondre à une question qui nous
semble importante
Comment ?
2 types d’études
Etudes d’observation :
Registres et études rétrospectives
 Etudes d’observation mais pas d’intervention
• Apportent des données épidémiologiques fiables
• Ne peuvent pas apporter des preuves fiables
• Mais suggèrent des pistes
 Avantages
• Pas cher
• Pas de problème éthique
Etudes d’intervention
 Comparaison d’un traitement ou d’une
stratégie à un autre traitement ou un placebo
Exemple : étude de l’efficacité d’un antiinflammatoire non stéroïdien pour traiter les
épanchements péricardiques post-opératoires.
Efficacité d’un anti-inflammatoire
non stéroïdien pour traiter les épanchements
péricardiques post-opératoires
 Les épanchements péricardiques sont fréquents
après la chirurgie cardiaque
 Et parfois dangereux (tamponnade)
 On les traite habituellement avec un AINS
(voltarène, profénid…)
• Mais ce traitement (potentiellement dangereux)
n’a jamais été évalué
- Est-il efficace ?
Répondre à la question : conduire une étude
(préparation du design : 2 ans)
 Etude clinique :
• Prospective
- Rétrospective = biais
• Randomisée
- 2 groupes comparables
• En double aveugle voltarène contre placebo
-Personne ne sait ce que le patient reçoit.
• Multicentrique :
-Plus crédible, plus rapide
• Concernant 200 patients :
-Calcul statistique des effectifs +++
Problèmes éthiques et légaux
 Ne pas proposer un protocole inutile, trop risqué…
• Soumission au CPP obligatoire
• Consentement éclairé du patient…
 Garder une liste « anonymisée » des patients :
• Soumission à la CNIL
 Trouver un promoteur
• Industriel, société savante, hôpital…
 Signaler l’existence de l’étude
• www.Clinicaltrials.gov
Quel coût (1) ?
 Assurance : 5 000 euros
 Traitement actif et placebo : 20 000 euros
• Coût du placebo :
- Principe actif : rien (sucre)
- Contenant (gélules et piluliers) : +++
• Coût du voltarène :
- Principe actif : presque rien
- Masquage : doit être identique au placebo
Quel coût (2) ?
 Audit : ARCS : 65 000 euros
• Obligation légale :
- Vérifie l’existence des patients
- Vérifie le bon remplissage des cahiers
d’observation
 Divers : 5000 euros
• Cahiers d’observation, société détentrice de la
liste de randomisation…
 Rémunération des investigateurs : non
Trouver l’argent (5 ans)
 Associations de patients : 50 000 euros
 Grandes sociétés (fondations) : 0
 Laboratoires : 30 000 euros
 Sociétés savantes : 10 000 euros
Recueillir l’argent
 Créer une association
 Se faire abriter par une association déjà existante
et reconnue d’utilité publique
Le déroulement de l’étude (3 ans)
 Information- Motivation de l’ensemble des
équipes
• 5000 patients screenés pour 200 patients inclus
 « coaching » des co-investigateurs
• Motifs de non inclusion
• règles de classement des auteurs
 Réalisation d’une base de données
• Codée par n° de patient
Analyse des résultats
 Fin de l’étude :
• Quand nombre de patients atteints
 Décodage de la base
 Analyse statistique des résultats :
- Les AINS sont inefficaces dans cette indication
- Alors qu’ils sont utilisés et recommandés depuis 20
ans en Europe et aux USA
- Ils sont donc ici plus dangereux qu’efficaces
Stratégie de communication
En interne: communication = +++
 Début d’étude
• Formation des équipes
 Pendant l’étude
• Motivation et compréhension de l’étude en
cours = meilleure qualité de réalisation
• Présentation des résultats intermédiaire
 Après l’étude
• Présentation en PRIMEUR des résultats
Communication externe : objectifs
 Faire connaître des résultats jugés importants :
• Progression de la prise en charge des patients
 Faire connaître l’équipe
• « Pub », recrutement…
• Trouver des fonds
 Ecueil:
• Passer pour des « frimeurs »…
Communication externe (1)
 Publication
• Des résultats ne peuvent être connus (et donc
utilisés) que s’ils sont publiés dans une revue
- À comité de lecture (soumission anonyme,
review)
- Référencée Medline (pubmed)
-Prestigieuse si possible :
– Impact Factor = prestige et fonds MERRI
- Adaptée
– Public recherché
Annals of Internal Medicine : IF = 17
Communication externe (2)
 Congrès
• Internationaux
- AHA (Late Breaking), ESC, JESFC (hotline)
• Nationaux (SFC)
• Régionaux
 Presse
• Spécialisée, grand public ?
 Staffs de services envoyeurs
 Amicales de FMC
 Prix
Résultats-importance
de la communication externe
 Bourses
• FFC : 60 000 euros
• SFC : 21 000 euros
Dont
• Labo : 10 000 euros
 Développement d’un programme de recherche
• SFC promoteur de 2 études à venir
Problèmes
 Répartition des fonds de recherche public/privé
• PHRC, MERRI…
 Modes d’évaluation des chercheurs
Evaluons les évaluateurs
des évaluations des pratiques professionnelles
Conclusion
 La recherche clinique est :
• Indispensable
• Ingrate
• Coûteuse
 Elle peut être conduite à tous niveaux par tous les
professionnels de santé :
• Rigueur, temps, motivation
 Son évaluation par les autorités de santé est :
• globalement mal faite et débouche sur:
une mauvaise efficacité et une mauvaise
répartition des financements publics
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