JANV 98 MEP 27/04/04 14:07 Page 3598 Comprendre les différents types d’essais thérapeutiques des médicaments psychotropes Diapothèque 10 Evaluation de la tolérance et de l’efficacité P ar certains aspects, l’étude de la tolérance est assez simple. Les risques de toxicité et de carcinogenèse sont théoriquement - et réglementairement - éliminés par les expérimentations chez plusieurs espèces animales, en aigu et en chronique. Les effets secondaires immédiats sont recherchés systématiquement dans les études de phase 1 chez le volontaire sain. Il n’est cependant pas évident qu’un médicament induise les mêmes effets dans un organisme malade que dans un organisme sain. Ainsi, nombre de cliniciens sont convaincus, même s’il n’existe pas d’étude pour le prouver, que les neuroleptiques incisifs sont mieux tolérés par les sujets psychotiques que par les névrotiques, sans qu’il y ait d’explication à ce phénomène qui reste subjectif et donc spéculatif. Les sujets sains sont payés pour tester les médicaments mais leur patience a des limites qui fixent les limites des études. En d’autres termes, seuls les effets secondaires fréquents, L ors du traitement par Seropram, les effets indési- rables sont peu fréquents, d’intensité généralement faible et ont tendance à diminuer avec le temps. C’est ce qui apparaît à l’analyse du dossier et des différentes publications. Dans celles-ci, la plupart des auteurs utilisent une échelle validée d’effets secondaires : l’UKU. Il s’agit d’une check-list destinée à recenser les effets indésirables appareil par appareil. D’autres modes de recueil ont également été utilisés tel que les questions ouvertes posées au patient en cours d’essai ou encore l’analyse des sorties d’essai. Dencker a réalisé une méta-analyse d’études contrôlées rassemblant un total de 800 patients. Les effets secondaires les plus souvent rencontrés sont : les troubles digestifs, une tendance à une hypersudation, mais seul l’effet secondaire “sensa- selon deux modalités : - Collection des effets indésirables spontanément rapportés ou cherchés par l’investigateur, le biais de la méthode étant de “passer à côté” de symptômes dont il ne vient à l’esprit de personne, ni du médecin, ni du patient, qu’ils puissent avoir un quelconque rapport avec le médicament concerné, tel cet antihypertenseur IEC qui déclenche une toux. d’apparition rapide et déclenchés par les doses étudiées en début de recherche (qui ne seront pas forcément les doses commercialisées en fin de recherche), ont des chances d’être détectés à travers les essais de phase 1. Même chose en ce qui concerne la tolérance biologique. - “Check list” où tous les organes, appareils et systèmes anatomiques et fonctionnels sont systématiquement passés en revue, grâce à des questionnaires fastidieux où l’ennui le dispute à la lourdeur. Le biais de la méthode est que l’humanité étant ce qu’elle est, la tendance des investigateurs, après avoir rempli vainement un certain nombre de ces échelles, en arrive, par paresse ou par routine, à cocher d’un trait unique, de haut en bas, toutes les cases et ainsi, saute à pieds joints, par dessus un symptôme essentiel. Dans toutes les phases ultérieures, un “recueil des effets indésirables” sera prévu tions vertigineuses” avec un traitement par Seropram que sous placebo. Les céphalées, classiquement retrouvées avec les IRS ne sont pas plus fréquentes avec le placebo. Chez le sujet âgé, la tolérance apparaît supérieure à celle de l’adulte et comparable après 4 à 6 semaines de traitement à celle du placebo. En traitement prolongé, l’excellente tolérance et la diminution de quelques effets gênants apparus au cours des premiers jours de traitement ont été confirmées. Sur le plan cardiovasculaire, il n’a pas été noté de modification des paramètres ECG, y compris chez des sujets à risques. Enfin, l’étude des fonctions rénales hématopoiétique et hépatique n’a pas montré de différence significative par rapport au placebo. Cette rubrique a été réalisée en collaboration avec les Laboratoires Dr P. Lemoine Cette bonne tolérance, alliée à une pharmacocinétique linéaire, donc prévisible et à un faible potentiel d’induction enzymatique fait du Seropram un traitement de choix pour les patients fragiles ou praticulièrement sensibles aux associations médicamenteuses. Références 1) Stuart Noble and Paul Benfield : Citalopram, a review of its pharmacology, clinical efficacy and tolerability in the treatment depression. CNS Drugs, 1997, 8 (5) : 410-431. 2) Liby K. et al. : Long-term safety of citalopram. XVIth CINP Congress, Munich, 198. 3) Dencker S.J., Hopfner Petersen H.E. : Side-effects profile of citalopram and reference antidepressants in depression. In : Citalopram, the new antidepressant from Lundbeck research. Ed. Montgomery S.A., Amsterdam, 1989 : 31-42. Les diapositives seront prochainement disponibles sur demande auprès du visiteur médical. 3598