
– obtenir une meilleure éradication de la maladie métastatique par un traitement
précoce avant le développement de clones résistants et alors que le facteur anti-
angiogénique potentiel sécrété par la tumeur primitive est toujours présent ;
– tester la chimio-sensibilité tumorale in vivo, malade par malade.
L’évaluation de cette chimio-sensibilité fournit l’opportunité d’examiner de
manière dynamique de nombreux facteurs morphologiques, histo-pathologiques et
biologiques de la tumeur, comme la promotion d’une chimio-résistance, les méca-
nismes d’apoptose et de prolifération, l’invasivité cellulaire, etc. Ainsi, plusieurs
auteurs ont étudié la possibilité de guider le choix des modalités thérapeutiques à
titre individuel. L'utilisation croissante de la chimiothérapie néo-adjuvante et
l’amélioration de la survie des patientes grâce aux traitements adjuvants impliquent
qu’il est important d'identifier des paramètres cliniques, histo-pathologiques et bio-
logiques associés à la réponse tumorale et à la survie. En attendant l’identification
et l’usage clinique de tests biologiques décisifs, l’utilisation des paramètres clinico-
pathologiques classiques garde toute sa valeur.
Le regroupement des données obtenues sur nos malades, ainsi que ceux des
équipes de Tours, Angers et Brive qui ont participé à nos essais phase II, a permis de
montrer que la réponse histo-pathologique fixe le pronostic de la maladie résiduelle
après chimiothérapie première. Il est capital de souligner que les facteurs classiques
initiaux vont être modifiés par le traitement néo-adjuvant.
Conséquences de la réponse histo-pathologique sur le contrôle
local et la survie
La plupart des études attribuent une valeur pronostique essentielle à la réponse his-
topathologique évaluée après une chimiothérapie première (11-15). Elle serait un
facteur pronostique beaucoup plus puissant que la réponse clinique dans les cancers
du sein localement avancés (16, 17), mais également dans les cancers du sein opé-
rables (18, 12). De même, un envahissement ganglionnaire résiduel après chimio-
thérapie est un indicateur de mauvais pronostic dans plusieurs séries avec long recul
(18, 11, 12, 14, 15). Pour évaluer la réponse tumorale après chimiothérapie,
P. Chollet et coll. (19) ont utilisé la classification de Chevallier (20), qui permet une
évaluation simultanée de la réponse au niveau du sein et des aires ganglionnaires
axillaires, et prend en compte la présence de carcinome in situ résiduel, au pronostic
imprécis. Ainsi, la réponse complète histo-pathologique est un facteur de meilleur
pronostic individuellement valable quand elle est obtenue sur le sein et les ganglions
axillaires. Dans la littérature, la plupart des études ont attribué un rôle pronostique
à la réponse histo-pathologique évaluée sur le sein uniquement. Cependant, l’im-
portance de l’atteinte ganglionnaire résiduelle est telle que l’on doit recommander
de continuer à effectuer le curage axillaire post-chimiothérapie, ou au minimum la
technique du ganglion sentinelle, selon un usage cliniquement validé. En effet, la
maladie micro-métastatique au niveau axillaire semble être un facteur pronostique
potentiel, après traitement par chimiothérapie néo-adjuvante (21-23). Ces données
sont toutefois contestées et méritent donc confirmation. La réponse complète histo-
Chimiothérapie néo-adjuvante… 297