Etat et politique économique - Département de science politique

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POL1900
Etat et politique économique
Michèle Rioux
Une constante variable
• Un des indicateurs : poids du secteur public
dans le PIB
• Tanzi cite 12% PIB en 1913 et 45% en 1995
• L’ampleur et la nature de son rôle varient
selon les époques, et les pays.
Les facteurs qui influencent le
rôle de l’État
facteurs idéologiques (idées des économistes - idées
politiques/fonctions de l’état)
 facteurs économiques-conjoncturels (crimes
économiques, évolution économique, dépression,
catastrophe) :
 Mondialisation, changements technologiques
 facteurs politiques (guerre, rivalités, terrorisme),
 structures sociales et de pouvoirs, cultures, etc…
Politique économique: définitions
• L’approche économique
: « La politique
économique consiste dans la manipulation
délibérée d’un certain nombre de moyens mis en
œuvre pour atteindre certaines fins »
TINBERGEN, Techniques modernes de la
politique économique, (1961).
• Les cinq phases de la politique économique
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Phase 1 : Connaissance de la situation existante
Phase 2 : Analyse des écarts ou des problèmes
Phase 3 : Examen des interventions possibles
Phase 4 : Choix des techniques d’intervention
Phase 5 : La mise en œuvre des décisions
Politique économique: définitions
• L’approche politique (Hayward) : Processus qui
permet aux acteurs de contribuer aux décisions
gouvernementales sur la façon dont les objectifs
économiques doivent être réalisés par les
institutions existantes (ou réorganisées, ou
nouvelles) à l’aide des moyens d’action
disponibles.
Hayward : suite
Processus :
formulation, élaboration, décision, mise en
œuvre, évaluation.
Acteurs : responsables politiques, fonctionnaires, organismes
de gestion économique publiques ou parapubliques (B
centrale, Commission), dirigeants des entreprises,
dirigeants des syndicats, organismes de mobilisation,
légitimation des politiques économiques
Différences d’interprétation et de conciliation des divers
objectifs, à un moment donné, pays donné, et choix des
institutions et mode d’intervention = politique économique.
Mercantilisme et approches
nationalistes-industrialistes
• Lien étroit entre Marché (commerçants) et État :
connivence; système de privilèges
(réglementation, entente)
• Rôle de l’État dans le développement industriel,
idée de soutien aux champions nationaux et de
protection aux industries naissantes (List).
• Politiques industrielles et commerciales.
Libéralisme
• Réaction contre le rôle prédominant du secteur
public et contre les monopoles.
• Idée de séparation économie et politique : rejet des
monopoles soutenus par l’État.
• Idéalisation du principe de concurrence et des
forces du marché.
• Lien direct entre intérêt privé et intérêt général.
• Idée d’autorégulation.
L’état gendarme ; l’état minimal.
Son rôle se limite
– à garantir les libertés individuelles,
– àassurer la défense nationale et maintenir
l’ordre (pouvoir coercitif monopole de la
violence),
– créer et garantir un système de droits de
propriété et faire respecter l’inviolabilité des
contrats,
– contrôler la monnaie,
– faire respecter les règles économiques.
Socialisme – État social
• Principe d’égalité, rôle de l’état dans la
redistribution des revenus (pays communistes,
économies mixtes, différents degrés de
planification).
• L’état doit réduire les inégalités, réduire les revenus
des riches et augmenter celui des pauvres (taxation
des revenus, taxation progressive, subventions aux
produits de base, prestations sociales).
• Idée de services universels (santé, éducation,
téléphone).
• Etat planifie la production, la régulation -- contrôle
de l’activité économique par le politique
Keynesianisme et
l’État-Providence
• se concrétise dans l’après-guerre
• Age d’or de l’interventionnisme de l’état 1950-70.
• préconise des politiques de stabilisation macroéconomique.
• idée de construire une économie permettant de
réduire la sensibilité aux fluctuations et les
inégalités.
Solidarisme et fonctionnalisme
• Le débat est marqué par deux grandes idées : le
solidarisme et le fonctionnalisme.
• le solidarisme se concrétisera dans la mise en
place d’un système d’assurance sociale
• le fonctionnalisme se concrétisera dans
l’intervention régulatrice de l’État.
• au niveau national et international.
Solidarisme
À la confluence de deux écoles de pensée :
– le socialisme d’État (modèle bismarckien-lois sur
accidents du travail 1871 ; l’assurance maladie : 1883 ;
accidents de travail, 1884 ; l’assurance vieillesse, 1889
; lois fusionnées dans le code des assurances sociales,
1911).
– le coopératisme promu par les sociétés et associations
au XIXème-début du XXème siècle / associer les
travailleurs à la production (coopératives) et partager
les risques (sociétés d’assurance mutuelle).
État solidaire et contrat social
• L’état est social et solidaire. Deux livres blancs de
Beveridge (Social Insurances and Allied Services, 1942;
Full Employment in a Free Society : 1944).
• L’État a un double mandat : réalisation du plein emploi et
mise en place d’un système d’assurance sociale collective.
– L’assurance-chômage: système d’assurance collective
qui protège contre les aléas de la vie économique découle de la reconnaissance du droit au travail
– Pas seulement des droits individuels mais droits sociaux
(droit au travail, à l’éducation, à la santé, à la vieillesse,
au logement, etc)
Tripartisme
• élément central dans la mise en œuvre de
cette nouvelle gouvernance
• associe l’État, les milieux d’affaires et les
syndicats.
Fonctionnalisme et fonctions
de l’état
• Typologie du rôle de l’État repose sur 3
fonctions proposées par Richard Musgrave
(The Theory of Public Finance, 1959) :
allocation, stabilisation, distribution.
• Musgrave synthétisera trois volets de la
politique en présentant l’État comme un
ministère à trois départements, chacun d’eux
ayant une fonction particulière à remplir.
Production
• allocation des ressources: idée de planification et
d’encadrement des marchés.
• Optimalité : consiste à utiliser les ressources
disponibles de façon à en tirer le maximum de
satisfaction pour les individus.
• Les défaillances de l’économie de marché. deux
situations :
• biens publics
• externalités : le marché produit trop ou pas assez de ces biens
selon que les externalités sont positives ou négatives.
Subvention, réglementation, taxation.
Stabilisation
• La stabilisation économique est orientée
vers l’action contracyclique (empêcher la
surchauffe de l’économie en période de
forte croissance et empêcher le glissement
de celle-ci dans la récession).
Redistribution
• corriger les tendances naturelles aux
inégalités, par des actions fiscales ou
normatives positives.
• État se substitue aux mécanismes du
marché.
Budget fonctionnel
• la croissance doit permettre le plein-emploi, contribuer à
l’amélioration des niveaux de vie, et générer les revenus
nécessaires à la réalisation des objectifs sociaux.
• Des arbitrages sont nécessaires, entre inflation et pleinemploi d’une part, entre équilibre interne et équilibre
externe d’autre part. L’idéal est de fixer des objectifs de
plein-emploi et d’équilibre interne, et contrôler l’inflation
et le déséquilibre de balance des paiements
• Le budget fonctionnel. Sur le long terme, le budget doit
être équilibré ; à court terme, le budget doit être contracyclique.
Les quatre coins
• On retient les objectifs du carré magique de
Nickolas Kaldor : la croissance, le plein-emploi, la
stablité des prix, l’équilibre extérieur.
• Croissance : Objectif est compatible avec le plein
emploi mais entre en contradiction avec les
objectifs de stabilité des prix et d’équilibre
extérieur. Tendance à hausse des prix et
augmentation des importations.
– Stabilité des prix :HAUSSE
– L’équilibre extérieur : Contrainte extérieure à long
terme
En pratique - Canada
1.
Politique nationale – WWII : Protéger le Canada des
produits américains, Échec libre-échange.
2. Du plein-emploi à la canadianisation de l’économie
Plein-emploi, assurance maladie, protection sociale,
salaire minimum
Troisième Option et politique industrielle. Politique
Énergétique Petro-Can 1975 et FIRA (rapport Gray
sur le contrôle étranger de l’économie canadienne,
Silent Surrender Levitt).
Changement : 70s. Arbitrage difficile entre inflation et
plein-emploi.
Crise de l’État providence et
réorientation de la politique économique
 De la crise des finances publiques, on débouche sur la crise
de l’État providence (Rosanvallon La crise de l’état
providence (1981). Politique de relance - dépendance
extérieure (augmente importations et déficits
commerciaux).
 La critique de l’économie de l’offre. L’approche centrée
sur la demande sera critiquée (le court terme au détriment
du long terme, la consommation au détriment de l’épargne
et de l’investissement, la répartition des richesses au
détriment de l’esprit d’initiative.
 Le plein-emploi sera abandonné au profit du haut niveau
d’emploi, et celui-ci au profit de la lutte contre l’inflation.
L’emploi devient une variable d’ajustement (pas la
priorité).
Critique de l’État: idéalisé et destructeur
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corruption
secteur public n’est pas monolithique
cohérence des politiques
Flexibilité politiques- réduire les transferts lorsque les
objectifs sont atteints ?
décideurs maîtrisent les instruments de la politique
économique
l’échec de l’état VS l’échec du marché.
jusqu’où pousser l’intervention de l’État sans remettre en
question la liberté économique ?
Indépendance du pouvoir public : Galbraith (Dans État
industriel) va voir le lien entre industrie et État. Capitalisme
de connivence. Bush et big business.
La mondialisation et marge de
manœuvre des gouvernements.
• Mondialisation et révolution industrielle
(TIC) modifient l’équilibre des pouvoirs
entre le politique et l‘économique (Cerny)
• Fin du compromis après guerre régulation
interne et libéralisation commerciale.
Structures politiques restent nationales
tandis que la structure économique devient
mondiale.
Perspective nationaleinternational
ETAT
ETAT
MARCHÉ NATIONAL A
MARCHÉ NATIONAL B
ENTREPRISE
ENTREPRISE
GATT-OMC
ETAT
ETAT
MARCHÉ NATIONAL C
MARCHÉ NATIONAL D
ENTREPRISE
ENTREPRISE
Les nouvelles routes du
commerce
MARCHÉ NATIONAL
MARCHÉ NATIONAL
ENTREPRISES
ENTREPRISES
MARCHÉ NATIONAL
MARCHÉ NATIONAL
ENTREPRISES
ENTREPRISES
L’état concurrentiel
• Pression de FMN. Rivalité oligopolistique
• Concurrence systémique entre les syst. nationaux
• Se pose la question de l’intervention de l’état dans
des termes nouveaux; il en est de même de la
question de la coopération.
• COMPÉTITIVITÉ et INNOVATION
• BONNE GOUVERNANCE (?)
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