Un tableau récapitulatif pour caricaturer l’opposition approche libérale / approche keynésienne
en matière d’analyse économique et monétaire…
approches libérales et néolibérales
approches interventionnistes de type keynésien
A. Smith (1776), D. Ricardo (1817),
F.A. von Hayek (1943),
M. Friedman (1969)
JM Keynes (1936), K. Polanyi (1944) …
Echelle d’analyse
privilégiée
L’individu, et notamment le producteur-
marchand-concurrent
- Les individus organisés en collectifs plus ou moins
institutionnalisés pour agir sur les grands flux de
richesses
- L’Etat a une responsabilité particulière sur l’économie
moderne et organisée.
Le circuit (flux interdépendants et en partie maîtrisés
par le l’Etat-régulateur)
La concurrence faussée … par des
interventions politiques, peut altérer
l’information sur les coûts réels, rendre les
prix artificiels, risquer l’inflation, une
mauvaise affectation des ressources, des
déséquilibres sectoriels… etc…
En particulier un salaire minimum administré
serait source de « chômage volontaire » (en
ce sens que ceux qui veulent être payés au-
delà de leur contribution ne trouvent pas
d’emploi).
La libre concurrence n’a pas ne conduit pas
nécessairement au plein-emploi. Au contraire même,
les tendances spontanées de la répartition du revenu
ont de fortes chances de conduire à des pertes de
confiance dans les débouchés de la production et par
conséquent à un cercle vicieux de la dépression ou de
l’installation dans des « équilibres de sous-emplois »
dont on ne sortirait pas sans une intervention judicieuse
d’un Etat gardien d’un certain niveau d’activité.
Variable stratégique à
surveiller
Condition de
l’équilibre
économique
Laisser faire les acteurs concurrents
Stabiliser la demande (après avoir stabilisé la confiance
dans les institutions et créé les conditions d’un partage
stable de la valeur ajoutée) à un niveau tout juste
adapté au plein-emploi.
Point de vue sur la
monnaie
Monnaie neutre ou « voile ».
L’équilibre des échange et des prix
s’explique entièrement « en termes réels »
(rapports entre raretés relatives)
L’instrument monétaire ne devrait rien
changer aux fondamentaux de notre offre
(compte tenu des technique) et de notre
demande (compte tenu de nos goûts).
Monnaie active ou « qualité monétaire » ou « degré de
liquidité » incorporée (plus ou moins) dans les divers
éléments du patrimoine des acteurs. (On peut dire que
nos actifs sont tous plus ou moins liquides et la frontière
entre l’actif monétaire ou non est floue)
Mais surtout la « demande de liquidités » varie
spontanément d’une période à l’autre selon la
conjoncture, risquant, si l’Etat n’y prend garde, de
perturber le niveau de l’investissement nécessaire au
plein-emploi.
Théorie plutôt statique et a-historique dans
la mesure ou le temps n’est que celui de la
résolution des écarts à une sorte d’équilibre
naturel. Ce temps est « réversible », il sert
surtout à réparer des « chocs »
(perturbations) essentiellement extérieurs…
Théorie plutôt dynamique et historique. Le temps est
celui des règlements et dérèglements « endogènes »
de l’économie. C’est d’abord le temps de la
consolidation des compromis sociaux et de l’affirmation
des institutions essentielles pour la confiance dans
l’avenir. C’est ensuite le temps des adaptations
nécessaires aux remises en causes essentiellement
internes de la continuité des flux…
Automatique si on libéralise au maximum
tous les comportements humains.
Dépend de l’art de doser les interventions qualitatives
et quantitatives adéquates.
Les politiques
préconisées
Les réformes (souvent dites structurelles)
consistent à favoriser la régulation par le
marché partout où on a mis trop
d’administration…
Les recommandations sont à la réduction de
toutes les interventions étatiques avec
notamment beaucoup de rigueur
(restrictions) monétaires et budgétaires…
Les politiques structurelles et conjoncturelles visent à la
stabilisation (à un haut niveau) de la demande effective.
En cas d’équilibre de sous-emploi, des politiques de
relance (expansion) budgétaire et monétaire peuvent
être préconisées…
Les politiques libérales se disent volontiers
les mieux adaptées à un contexte de
mondialisation des marchés
Les keynésiens répondent que les risques énoncés
croissent avec la fuite en avant vers le tout-marché et
que si les interventions isolées de chaque Etat sont
devenues difficiles, les interventions préconisées n’en
deviennent que plus souhaitables à un niveau
supranational…