La sédation en soins palliatifs

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Dr Marie BOUCHER
Le jeudi 10 Février 2016
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Sédation :
◦ Littré : Terme de médecine. Action exercée par les
médicaments sédatifs.
◦ ÉTYMOLOGIE : « du latin sedationem, de sedare, apaiser,
proprement remettre en son premier état »
◦ Synonymes : apaisement, calme
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SFAP (Société Française d’Accompagnement et de
Soins Palliatifs) :
◦ « …la recherche , par des moyens médicamenteux, d’une
diminution de la vigilance pouvant aller jusqu’à la perte de
conscience. »
◦ Le but est de faire diminuer ou disparaître la perception
d’une situation jugée comme insupportable, alors que tous
les moyens disponibles ont pu être proposés et ou mis en
œuvre sans permettre d’obtenir le soulagement escompté
par le patient.
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La sédation n’est pas :
◦ Anxiolyse
◦ Analgésie
◦ Somnifère
◦ Alternative à l’euthanasie
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Directives anticipées
◦ Indiquent les souhaits de la personne, relatifs à sa fin de
vie, concernant les conditions de la limitation ou l’arrêt de
traitement
◦ Document écrit, daté signé, avec nom, prénom, date et lieu
de naissance
◦ Durée de 3 ans. Révocables à tout moment
◦ Sont valables si la personne est dans l’impossibilité
d’exprimer sa volonté
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Pré-requis :
◦ Pronostic vital engagé
◦ Symptômes réfractaires, extrêmes, insupportables
◦ Formation et compétence de l’équipe soignante : rôle des
EMSP
◦ Nécessité de clarifier les intentions, réflexion
pluridisciplinaire
◦ Tracé dans le dossier médical du patient
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Indications :
◦ En urgence : hémorragies cataclysmiques, détresse
respiratoire asphyxique
◦ Symptôme physique ou psychique insupportable alors que
les traitements ont échoués
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Produit utilisé :
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MIDAZOLAM
Demie vie courte : 2 à 4 h, effet sédatif dose-dépendant
Voie d’abord : intra veineuse ou sous cutanée
Maniable et réversible
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La titration
◦ Individuelle
◦ Permet de trouver la dose nécessaire pour obtenir le niveau
de sédation souhaité (score de Rudkin)
◦ Permet de trouver la dose nécessaire pour maintenir la
sédation. Dose horaire = 50% de la dose d’induction
Exemple : s’il faut 5 mg pour obtenir une sédation on
utilisera une dose de 2.5mg/heure en continu
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Limites :
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Anxiolyse
Résistance voire échec de la sédation
Nécessité de réadapter la dose
Traiter la douleur et autres symptômes d’inconfort, ne pas
oublier les traitements associés
Pas d’effet on/off
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Loi Léonetti 2005 :
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Condamne l’obstination déraisonnable (art 1)
Renforce l’information aux patients (art 2)
Notion de double effet d’un traitement (art 2)
Le renforcement du libre choix du malade conscient
(art 4, 6)
◦ Dépénalisation de la limitation de traitement (à la
condition du respect de la procédure collégiale)
◦ Directives anticipées (article 7)
◦ Introduction de la procédure collégiale pour le malade
hors d’état d’exprimer sa volonté. Art 9
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Article 3 – création art. L1110.5-1 CSP : concerne la
sédation profonde et continue jusqu’au décès
◦ A la demande du patient
◦ Sédation profonde et continue jusqu’au décès
◦ Provoquant une altération de la conscience
◦ Associée à une analgésie et un arrêt de l’ensemble
des traitements de maintien en vie
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La sédation profonde et continue est mise en œuvre
selon une procédure collégiale définie
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A la demande du patient la sédation profonde et
continue peut être mise en route au domicile
• La sédation est mise en œuvre dans les 3 cas
suivants :
• 1- Patient atteint d’une affection grave et
incurable, dont le pronostic vital est engagé à
court terme, qui présente une souffrance
réfractaire au traitement
Exemple : détresse respiratoire chez un patient
atteint de cancer bronchique en phase terminale
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2- Lorsque la décision du patient atteint d’une affection
grave et incurable, d’arrêter un traitement engage son
pronostic vital à court terme et est susceptible
d’entrainer une souffrance insupportable.
Exemple : arrêt de la ventilation artificielle chez un
patient atteint de SLA
3 -Lorsque le patient n’est pas en mesure d’exprimer sa
volonté, au titre du refus d’obstination déraisonnable :
dans le cas où le médecin arrête un traitement de
maintien en vie, il doit appliquer la sédation profonde et
continue associée à une analgésie
Exemple : arrêt de la ventilation artificielle chez un
patient inconscient, au titre de l’obstination
déraisonnable
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Dans ces trois cas, le décès est de toute façon
inéluctable à court terme « avec ou sans sédation »
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Ne donne pas au patient le pouvoir d’exiger une
sédation dans le but entrainer son décès
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Met en avant la nécessité d’une sédation à visée
bien traitante : répond à un besoin, pour les patients
qui le nécessitent.
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Alimentation artificielle et hydratation : traitements
et non des soins
Directives anticipées
◦ « s’ imposent au médecin » sauf urgence et directives
inappropriées ou non conformes à la situation médicale
◦ Centralisées dans un registre national informatique
◦ Support type pour la rédaction mis à disposition par HAS
◦ Distingue les volontés selon que le patient se sait atteint ou
non d’une maladie grave et incurable
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Personne de confiance doit confirmer son
engagement par écrit
Redéfinit la procédure collégiale pluridisciplinaire
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Au quotidien pas de réel changement dans les
pratiques pour les soins palliatifs : « prendre soin »
Être à l’écoute du patient , de sa souffrance, de ses
symptômes
Évaluer et réévaluer
Respecter ses choix après lui avoir apporté une
information claire et appropriée
Prendre le temps
Discussion pluridisciplinaire indispensable
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Attention aux interprétations déviantes de la loi qui n’autorise
pas la sédation euthanasique : l’objectif n’est pas de
raccourcir la vie en l’absence de symptômes d’inconfort pour
une mort plus « digne »
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Qui demande la sédation ? Le patient? L’entourage ? L’équipe
soignante ?
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Pose la question de « qui souffre ? »
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Quels soins au patient sédaté ?
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Durée de la sédation ?
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