
DIABÈTE ET TRAVAIL
Diabète & Obésité • Juin 2011 • vol. 6 • numéro 50 213
bilités d’obtenir ou de conserver
un emploi sont réduites du fait
de sa pathologie peut prétendre
à une reconnaissance en qualité
de travailleur handicapé (3). Ce
statut est reconnu sur décision
de la commission des droits et
de l’autonomie des personnes
handicapées (CDAPH), après
l’examen du dossier. Cette com-
mission est créée au sein de la
maison départementale des per-
sonnes handicapées (MDPH).
DIABÈTE ET DISCRIMINATION
En droit du travail, la discrimi-
nation est le traitement inégal et
téisme important, une incapa-
cité au travail, une invalidité
et une mise en inaptitude qui
jouent un rôle important dans
l’évolution du bien-être d’un sa-
larié diabétique.
❚Le cas médiatique de Nathalie
La médiatisation d’un cas de dis-
crimination au travail lié à l’état
de santé a mis en question des
injustices au travail en ce qui
concerne les sujets diabétiques.
Nathalie B., jeune aide soignante
de 25 ans à Rennes se voit refu-
ser après 3 ans et onze contrats
en CDD sa prochaine titularisa-
❚L’impact des discriminations
Les discriminations au travail
liées à l’état de santé, souvent
méconnues et difficiles à prou-
ver, existent : refus d’embauche,
licenciement, etc. Plusieurs
études concernant l’impact de la
discrimination sur la santé men-
tale et physique des patients
diabétiques ont été réalisées.
En Suisse, les risques d’hypo-
glycémies et obésité semblent
des facteurs favorisant pour le
refus d’embauche (8). Une autre
étude aux Etats-Unis (San Fran-
cisco) a démontré que 14 % de
810 patients diabétiques ont
expérimenté la discrimination
au travail à cause de leur état de
santé ainsi que d’autres facteurs
comme race, âge ou sexe (9).
Une autre enquête a étudié l’im-
portance des conséquences psy-
cho-sociales de la discrimina-
tion au travail pour les patients
diabétiques (10).
La discrimination au travail des
patients diabétiques est un fait
réel, démontré avec des consé-
quences importantes sur l’ave-
nir professionnel, psychique et
social des salariés diabétiques.
DIABÈTE ET RÉFORME
DES RETRAITES
La loi (n° 2010-1330) du 9 no-
vembre 2010 portant sur la ré-
forme des retraites a été publiée
au Journal Officiel le 10 no-
vembre (1). Des dispositions
liées à la pénibilité ont été adop-
tées. La loi prévoit certaines me-
sures spécifiques de « compen-
sation de la pénibilité » au travail.
A ce titre, le texte précise que la
prise en compte de la pénibilité
repose sur un certain pourcen-
tage d’incapacité des salariés.
Des décrets relatifs à la pénibilité
au travail et au droit à la retraite
anticipée pour pénibilité ont été
publiés au Journal Officiel du
défavorable appliqué à certaines
personnes en raison notamment,
de leur origine, de leur nom, de
leur sexe, de leur apparence phy-
sique ou de leur appartenance à
un mouvement philosophique,
syndical ou politique (1). La loi
no 2001-1066 du 16 novembre
2001 relative à la lutte contre les
discriminations a interdit une
telle pratique à tous les niveaux
de la vie professionnelle (1).
La discrimination des personnes
diabétiques au travail est un su-
jet délicat. Les diabétiques attri-
buent souvent les injustices ou
les inégalités dont ils souffrent
au travail à leur maladie. On
peut aussi penser que la maladie
pourrait être utilisée par les em-
ployeurs avertis pour exclure les
diabétiques de certains postes
ou limiter leur ascension hiérar-
chique.
Les complications du diabète
peuvent déterminer un absen-
tion selon le motif que « le dia-
bète insulinodépendant entraî-
nait inéluctablement un congé
de longue maladie dans les an-
nées à venir incompatible avec
une activité professionnelle sa-
lariée dans la fonction publique.
Conclusion : inaptitude aux
fonctions d’aide soignante sala-
riée dans la fonction publique ».
La patiente avait pourtant un
diabète bien équilibré et n’avait
jamais été en arrêt maladie. Elle
a décidé donc de saisir le tribu-
nal administratif. Le tribunal a
jugé que la décision de ne pas
titulariser Mlle B. se fonde « sur
les développements ultérieurs
probables de cette pathologie
et non sur ses manifestations
actuelles » et conclut à « l’ab-
sence de contre-indication d’un
emploi d’aide soignante dans la
fonction publique, compte tenu
d’un diabète stable et bien équi-
libré » (7).
Tout diabétique dont les possibilités d’obtenir
ou de conserver un emploi sont réduites du
fait de sa pathologie peut prétendre à une
reconnaissance en qualité de travailleur
handicapé.