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Réunion préparée avec
Marie Cabit et Emmanuel Lecomte.
1. Étymologie / Définitions
2. Notions / Concepts / Prises de vue :
L'angoisse selon Kierkegaard, Heidegger et Sartre.
3. Questions / Discussion : 3 questions, 20 mn environ par question.
4. En guise de conclusion
Choix du thème de la conférence de Trinh Xuan Thuan
Étymologie et définitions
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Étymologie
Angoisse, vient du latin angustus, étroit, serré de angere, oppresser, étrangler.
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Définitions :
Larousse sur internet (extrait) :
- Grande inquiétude, anxiété profonde née du sentiment d'une menace imminente mais vague :
Passer une nuit d'angoisse.
- Pour certains philosophes existentialistes, comme Heidegger, expérience fondamentale de
l'homme, qui lui permet de saisir la réalité du monde, ainsi que la sienne propre.
- Sentiment pénible d'alerte psychique et de mobilisation somatique devant une menace ou un
danger indéterminés et se manifestant par des symptômes neurovégétatifs caractéristiques
(spasmes, sudation, dyspnée, accélération du rythme cardiaque, vertiges, etc.).
Dictionnaires de philosophie (La philosophie de A à Z / extraits) :
- Tandis que crainte, peur, terreur, panique ont, à divers degrés, un objet déterminé, l’angoisse est
éprouvée comme étant sans objet. On ne sait pas dire par quoi exactement on est angoissé.
- La différence entre l’anxiété et l’angoisse est une différence d’intensité et de durée (un fond
durable d’anxiété latente s’oppose à la crise d’angoisse).
- En philosophie, la notion renvoie à une expérience normale et positive de l’existence ; opposée
aux théories de l’impassibilité et de la quiétude.
Notions / Concepts / Prises de vue
L'angoisse selon Kierkegaard, Heidegger et Sartre.
A. Kierkegaard (danois 1813-1855) :
o L’angoisse résulte de la tension entre la crainte et la tentation éprouvées par la conscience face à
un possible existentiel dont elle n’est pas en mesure de comprendre la nature.
o C’est par exemple la situation d’Adam et Eve, face à l’interdit divin : « De l’arbre de la connaissance
du bien et du mal tu ne mangeras pas, car le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement »
(Genèse), dont ils ne peuvent comprendre ni l’interdit, ni la menace.
o Tentés par l’interdit dont Adam et Eve ne mesurent pas la conséquence puisqu’ils n’ont aucune
expérience de la mort, mais néanmoins craintifs puisque la mort leurs est présentée comme une
menace, telle est selon Kierkegaard l’origine de l’angoisse.
B. Heidegger (allemand 1889-1976) :
o L’angoisse est l’expérience originelle du néant, grâce à laquelle la réalité humaine éprouve
qu’elle est en retrait par rapport à la plénitude de l’être.
o Retrait de l’homme (l’étant) par rapport à la réalité (l’être) ("L'homme est le berger de l’être"), c’est ce
qui, précisément, lui permet d’interroger l’être et de le dévoiler.
C. Sartre (français 1905-1980) :
o L’angoisse est surtout conscience de la responsabilité qui découle de la liberté de l’homme.
o Totalement libre, puisque rien ne s’impose à lui d’en haut (de façon transcendante), l’homme est donc
pleinement responsable des valeurs qui l’animent et des actes qui en découlent. C'est le vertige de la
liberté.
De même que par la psychanalyse, on peut se guérir de l’angoisse
due à la tension ambivalente et inconsciente du désir refoulé ;
par la philosophie, ne peut-on pas se soigner de l'angoisse
du néant ou de la liberté en lui donnant un sens ?
QUESTIONS
1. L’angoisse n’est-elle qu’une peur profonde ?
2. Les causes de l’angoisse sont-elles identifiables ?
3. Peut-on surmonter l’angoisse ?
1.
L’angoisse n’est-elle qu’une peur profonde ?
"Angoisse" versus "Peur" :
• Sentiment, émotion, sensation ?
• Même objet ou cause ?
• Similitudes et différences ?
1. L’angoisse n’est-elle qu’une peur profonde ?
1. Qu'est-ce que la peur ?
 Peur vient du latin « pavor » de « pavere », être saisi d'épouvante, craindre.
 La peur n'est-elle pas un phénomène psychologique à caractère affectif marqué; une émotion
qui accompagne la prise de conscience d’un danger réel ou imaginé ?
 Plus durable que la frayeur ou l’effroi, moins violente que la terreur, la peur n'est-elle pas une
émotion qui nous meut plus qu'elle ne nous structure (comme le ferait un sentiment) ou qu'elle
ne nous emporte (comme le ferait une passion) ?
La peur n'est-elle pas une émotion qui accompagne la prise de conscience d'un danger ?
2. Qu'est-ce que l'angoisse ?
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L'angoisse n'est-elle pas une espèce de peur qui se caractérise à la fois par son intempestivité
et son côté envahissant et étouffant qui nous submerge ?
« Le corps s'affole : l'âme se noie. » dit A.C-S. L'angoisse ne serait-elle pas à la fois, une
sensation (une modification du corps) et un sentiment (un affect de l'âme) ?
Mais, contrairement à la peur, l'angoisse n'est-elle pas d'être sans objet identifié ?
Plus de l'ordre du sentiment que de l'émotion, contrairement à la peur, l'angoisse
n'est-elle pas d'autant plus prégnante qu'elle est sans objet identifié ?
Plus déstructurante, envahissante et submergeante qu'une
simple peur, l'angoisse n'est-elle pas effectivement une peur profonde ?
Néanmoins, contrairement à la peur, parce que, sans objet identifié et
plus un sentiment qu'une émotion, l'angoisse n'est-elle pas d'une autre nature ?
2.
Les causes de l’angoisse sont-elles identifiables ?
Animation Emmanuel Lecomte
Avec le recul de la réflexion, les causes de l'angoisse ne sont-elles pas identifiables :
- Psychologiquement ?
- Philosophiquement ?
Le cas échéant, vers quoi ces causes convergent-elles ?
2. Les causes de l’angoisse sont-elles identifiables ?
Avec le recul de la réflexion, les causes de l'angoisse ne sont-elles pas identifiables ?
1. Psychologiquement ?
 Freud, interprète l’angoisse comme le résultat d’une tension non résolue par suite de refoulements
inconscients (l'intériorisation des interdits).
 D'où cette ambivalence inconsciente, faite à la fois de désir (pulsion de vie) et de crainte ou
d'interdit (pulsion de mort), susceptible de déboucher sur une pulsion de mort consciente.
Freud pense également que l'angoisse porte le plus souvent sur l'avenir. « L'angoisse est en
relation avec l'attente. », écrit-il.
 En effet, consciente ou pas, comment l'attente ou l'incertitude pourrait-elle ne pas être
génératrice d'angoisse, dès lors qu'il paraît impossible de se prémunir ici et maintenant contre ce
qui n'est pas encore ou pourrait être, notamment la mort.
Sans crainte de la mort, refoulements ou incertitudes pourraient-ils encore conduire à l'angoisse ?

2. Philosophiquement ?
 Pour bon nombre de philosophes, l'angoisse est le sentiment du néant. Sentiment nécessairement
sans objet puisque le néant n'est pas ou est rien, d'où la grande difficulté à le combattre.
 Mais quelles expériences du néant ou du non-être pouvons nous avoir ? ACS en voit quatre :
 Le vide: l'expérience du vide est vertige. L'angoisse ne serait-elle pas comme un vertige
psychologique ou métaphysique qui atteindrait l'âme (l'être dans son intégrité) ?
 Le possible: l'expérience du possible est liberté. «La réalité humaine est libre dans
l'exacte mesure où elle a à être son propre néant» écrit Sartre. Vertige de l'ailleurs ?
 La contingence: tout ce qui est aurait pu ne pas être. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt
que rien ? D'où le sentiment de fragilité ou d'absurdité (comme dit Camus) de l'être ?
Contingence, liberté, vertige, absurdité: toutes ces causes d'angoisse ne convergent-elles
pas vers le sentiment de néant, peut-être le plus concret pour nous, qu'est la mort ?
Psychologiquement comme philosophiquement, l'ombre de la mort sur la clairière de
vivre (comme dit ACS), n'est-elle pas la cause fondamentale de toutes nos angoisses ?
3.
Peut-on surmonter l’angoisse ?
Psychologie, médecine, philosophie ?
Ces disciplines peuvent-elles nous aider à surmonter l'angoisse ?
Si c'est le cas, comment ?
3. Peut-on surmonter l’angoisse?
1. Psychologiquement ?
 Venant du grec psukhê, âme et logos, discours ou science : la psychologie est la science de l'âme.
 Récusant l'introspection trop partiale ou subjective, la psychologie n'est-elle pas fondée sur des
observations et des expériences qui s'inspirent des méthodes des sciences dites exactes ?
 A en croire Freud, l'ambivalence de nos refoulements ainsi que nos incertitudes à l'origine de
l'émergence de la pulsion de mort, ne seraient-elles pas la cause de nos angoisses ?
 Alliant introspection et psychologie, la psychanalyse n'a-t-elle pas pour but de rendre à l'individu
son histoire pour l'en libérer ou pour le moins qu'il cesse d'en être aveuglément prisonnier ?
Psychologie et/ou psychanalyse ne seraient-elles pas des moyens de surmonter l'angoisse ?
2.
Philosophiquement ?
 Si la psychologie cherche à comprendre les mécanismes psychiques de façon endogène, la philosophie ne traite-t-elle pas aussi (de façon exogène) de l'âme, de l'esprit, du corps et de la mort ?
 La philosophie ne peut-elle pas nous aider à surmonter, positiver voire transcender la peur de la
mort qui selon Lucrèce serait à l'origine de toutes nos angoisses, si notamment elle permet :
 De la surmonter par la raison avec Epicure pour qui la mort n'est rien puisqu'elle ne
s'expérimente pas et qu'en réalité, avoir peur de sa propre mort, c'est n'avoir peur de rien;
 De la positiver avec Heidegger, dès lors qu'elle nous permet d'appréhender la réalité
humaine en tant que retrait par rapport à la plénitude de l'être;
 Enfin de la transcender avec Kierkegaard, puisqu'elle peut susciter l'élèvement vers la foi ?
«Pour moi, j'aime la vie » disait Montaigne.
Parce qu'il n'attendait pas que la vie soit aimable pour l'aimer, n'est-ce pas pour ça qu'il était sage ?
N'est-ce pas quand nous manquons de sagesse que l'angoisse peut nous empêcher d'aimer la vie ?
N'est-ce pas précisément pour éviter ça que nous avons tous besoin de la philosopher ?
Contre l'angoisse quoi, si ce n'est d'agir sur le réel de façon endogène par la psychologie et les
médecines médicamenteuses ou douces, ou de façon exogène par la connaissance et la philosophie ?
Par peur de la souffrance et de l’échec, ne se prive-t-on
pas du bonheur de faire, d’entreprendre et d’aimer ?
Paradoxalement, par peur de mourir
ne se prive-t-on pas de vivre ?
Moins d'ego, agir plus et aimer mieux, en un mot être sage,
n'est-il pas le meilleur remède contre l'angoisse ?
Choix du thème de la Conférence de Trinh Xuan Thuan
en clôture de la 10 ème année des Cafés-Philo agathois
samedi 14 juin à 18h30 à la Maison des Savoirs .
Parmi les 4 propositions suivantes de TXT :
• Le Big Bang et après : la place de l'homme dans l'univers.
• Science et Spiritualité et en particulier Science et Bouddhisme.
• Chaos et Harmonie.
• L'infini.
La biobibliographie de TXT est sur :
http://www.cafe-philo.eu/
Prochaines réunions
MDS Agde
de 18h30 à 20h :
• " Responsabilité " : mardi 11 mars
• " Justice " : mardi 8 avril
• " Cosmologie" : mardi 6 mai (1er mardi du mois exceptionnellement)
Conférence-débat sur le thème "Le monde s'est-il créé tout seul ?
Après la conférence, apéritif offert par la MDS pour marquer la 10em année du Café-Philo.
• " Bonté " : mardi 10 juin
MAM Béziers
de 18h30 à 20h :
" Le travail est-il une valeur " : mercredi 23 avril
Informations et documents sont disponibles sur :
http://www.cafe-philo.eu/
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