Notions / Concepts / Prises de vue
De même que par la psychanalyse, on peut se guérir de l’angoisse
due à la tension ambivalente et inconsciente du désir refoulé ;
par la philosophie, ne peut-on pas se soigner de l'angoisse
du néant ou de la liberté en lui donnant un sens ?
A. Kierkegaard (danois 1813-1855) :
oL’angoisse résulte de la tension entre la crainte et la tentation éprouvées par la conscience face à
un possible existentiel dont elle n’est pas en mesure de comprendre la nature.
oC’est par exemple la situation d’Adam et Eve, face à l’interdit divin : «De l’arbre de la connaissance
du bien et du mal tu ne mangeras pas, car le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement »
(Genèse), dont ils ne peuvent comprendre ni l’interdit, ni la menace.
oTentés par l’interdit dont Adam et Eve ne mesurent pas la conséquence puisqu’ils n’ont aucune
expérience de la mort, mais néanmoins craintifs puisque la mort leurs est présentée comme une
menace, telle est selon Kierkegaard l’origine de l’angoisse.
B. Heidegger (allemand 1889-1976) :
oL’angoisse est l’expérience originelle du néant, grâce à laquelle la réalité humaine éprouve
qu’elle est en retrait par rapport à la plénitude de l’être.
oRetrait de l’homme (l’étant) par rapport à la réalité (l’être) ("L'homme est le berger de l’être"), c’est ce
qui, précisément, lui permet d’interroger l’être et de le dévoiler.
C. Sartre (français 1905-1980) :
oL’angoisse est surtout conscience de la responsabilité qui découle de la liberté de l’homme.
oTotalement libre, puisque rien ne s’impose à lui d’en haut (de façon transcendante), l’homme est donc
pleinement responsable des valeurs qui l’animent et des actes qui en découlent. C'est le vertige de la
liberté.
L'angoisse selon Kierkegaard, Heidegger et Sartre.