En presque toute place de F, les formes Φet Φ1sont équivalentes et les groupes associés à Φet
Φ1s’identifient naturellement. L’expression « presque équivalentes » signifie que les composantes
locales des représentations considérées sont équivalentes en presque toute place. L’équivalence
possible des assertions 1 et 2 est l’objet de la conjecture de Gan-Gross-Prasad ([GGP12] conjecture
24.1). Dans [Zha14], Zhang montre que l’équivalence des assertions 1 et 2 vaut pourvu que π⊗˜π
satisfasse certaines hypothèses locales un peu artificielles. Dans cet article, Zhang suit la stratégie
élaborée par Jacquet et Rallis (cf. [JR11]) qui repose sur la comparaison de formules des traces
relatives. Les hypothèses techniques chez W. Zhang sont liées à l’utilisation de variantes simples
de ces formules des traces (on fait en général des hypothèses restrictives en deux places distinctes).
Si l’on veut passer outre ces limitations, il faut utiliser des formules des traces relatives générales
que Zydor établit dans [Zyd15].
1.1.2. Le côté géométrique de la formule des traces relative de Jacquet-Rallis pour
les groupes linéaires. — Comme dans le cas unitaire, on identifie naturellement GEà un
sous-groupe de e
GE. Soit G′
E=GE×e
GE. On va s’intéresser à deux sous-F-groupes de G′
Eet à
leur période. Le premier est GEplongé diagonalement dans G′
E. L’intégration sur GE(A)donne la
période de Rankin-Selberg qui est une forme linéaire sur l’espace d’une représentation automorphe
de G′
E(A). Cette période est directement reliée par la théorie des intégrales zêta à la valeur en 1/2
de la fonction Lde Rankin-Selberg. Le second sous-groupe est G′=GLF(V)×GLF(W). Soit η
le caractère quadratique de A×associé à l’extension E/F . On note encore ηle caractère de G′(A)
donné par
η(g, ˜g) = η(det(g))n+1η(det(˜g))n.
L’intégration
f7→ ZG′(F)\G′(A)
f(g)η(g)dg
définit la période de Flicker-Rallis qui est une forme linéaire sur l’espace d’une représentation
automorphe de G′
E(A). Elle est intimement reliée à la théorie de la représentation intégrale des
fonctions Ld’Asai. Son rôle ici est d’éliminer dans le spectre automorphe de G′
Ece qui ne vient
pas par changement de base d’un groupe U′
Φ.
La formule des traces relative de Jacquet-Rallis consiste à considérer l’intégrale (a priori di-
vergente)
Iη(f)” = ” ZGE(F)\GE(A)ZG′(F)\G′(A)
kf(x, y)η(y)dxdy
où kfest le noyau automorphe associé à une fonction test fsur G′
E(A)et à la développer sui-
vant des données spectrales ou géométriques. Le développement spectral s’exprime, du moins
formellement, en terme de périodes de Rankin-Selberg et de Flicker-Rallis. Dans cet article on ne
s’intéressera qu’au côté géométrique. Comme le montre Zydor dans [Zyd15] (cf. aussi théorème
14.2.3.1), il y a un procédé de régularisation de l’intégrale ci-dessous. Le côté géométrique est alors
une égalité de la forme
Iη(f) = X
a∈˜
A(F)
Iη
a(f),
où l’on introduit le morphisme canonique vers le quotient catégorique
(1.1.2.2) G′
E→˜
A=GE\\G′
E//G′
pour les actions naturelles par translation à gauche et à droite des sous-groupes GEet G′. Pour
tout a∈˜
Asoit G′
E,a la fibre au-dessus de adu morphisme (1.1.2.2). Les propriétés les plus
importantes des distributions Iη
asont les suivantes : elles sont invariantes par l’action à gauche
de GE(A),η-équivariantes pour l’action à droite de G′(A)et enfin leur support est contenu dans
G′
E,a(A)(cf. théorème 14.2.3.1).
1.1.3. Le côté géométrique de la formule des traces relative de Jacquet-Rallis pour
les groupes unitaires. — Là encore il s’agit de partir de l’intégrale (a priori divergente)
IΦ(f)” = ” ZU(F)\U(A)ZU(F)\U(A)
kf(x, y)dxdy
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