DE L’ETUDE CLINIQUE A L’AMM : LES SYSTEMES D’INFORMATIONS De son origine à sa commercialisation Le médicament, définition « On entend par médicament, toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l'égard des maladies humaines ou animales, ainsi que tout produit pouvant être administré à l'homme ou à l'animal en vue d'établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions organiques. » Parmi les différentes catégories de médicaments, la principale est constituée des spécialités pharmaceutiques définies comme « tout médicament préparé à l'avance, présenté sous un conditionnement particulier et caractérisé par une dénomination spéciale. » (Article L. 511-1 du Code de la Santé Publique). Des contraintes réglementaires régissent la mise sur le marché de ces biens de santé, afin d'assurer leur qualité, leur efficacité et leur innocuité*. L'acte de naissance de la spécialité pharmaceutique est même une décision administrative : L'Autorisation de Mise sur le Marché (AMM)*. Le médicament est donc un produit de consommation particulier : Il a une vocation de santé publique : c'est un produit réglementé qui n'est pas soumis aux mêmes lois de 1'offre et de la demande qu'un produit de consommation courante. Il a un mode de financement spécifique : dans le cadre de la solidarité collective, les organismes de protection sociale peuvent prendre en charge une partie ou la totalité de la dépense pharmaceutique. C'est un produit actif nécessaire à la santé, mais qui peut comporter des risques : c'est pourquoi la totalité du cycle (production, dispensation, récupération) du médicament est très étroitement encadrée et confiée à la responsabilité de pharmaciens. C'est un bien industriel : il est fabriqué par des entreprises dont la rentabilité doit assumer une recherche de haut niveau et coûteuse. De son origine à sa commercialisation Le médicament, définition Les particularités du médicament entraînent un certain nombre de codifications : Le médicament, l'information qui l'accompagne, sa production, sa distribution, sa prescription, sa dispensation ainsi que son utilisation sont soumis à une réglementation rigoureuse. L'industrie pharmaceutique qui gère la recherche, le développement et la fabrication des médicaments est soumise à des règles de bonnes pratiques. La dispensation en officine fait suite soit à une prescription médicale, soit à un avis du pharmacien, soit à une demande du malade. Le médecin et/ou le pharmacien vérifient le bien-fondé de la prise du médicament et indiquent au patient les conditions de bonne utilisation et la posologie à respecter (durée du traitement, nombre et modes de prises...). Il précise, le cas échéant, les interactions pouvant se produire avec d'autres médicaments ou substances (alcool...) et la survenue éventuelle d'effets indésirables. Une notice obligatoire (Article R.5143-4 du Code de la Santé Publique) est incluse dans chaque boîte. Des mentions réglementaires doivent figurer sur la notice, notamment : la Dénomination Commune Internationale (DCI) ; le nom du laboratoire et du fabricant ; la composition ; les précautions d'emploi ; le mode d'emploi et la posologie ; elles informent également l'utilisateur sur les règles de bon usage du médicament Innovation : comment les médicaments sont-ils découverts ? La recherche et le développement sont ainsi deux activités clés des entreprises du médicament, dont la réalisation n'est possible que si les bénéfices de la société sont largement réinvestis pour développer de nouveaux médicaments. Ces recherches sont longues et coûteuses, dans le cadre d'une recherche et développement classique, sur 10.000 molécules qui sont " screenées ", en tant que nouveaux médicaments potentiels, les tests de laboratoire identifient environ une quinzaine de molécules candidates pour des études précliniques. Après l'évaluation de ces molécules chez l'animal, quelques unes d'entre elles sont étudiées en clinique chez l'Homme, et seules une ou deux arrivent à l'ultime étape : l'autorisation de mise sur le marché (AMM). Entre le moment de la conception d'une nouvelle molécule et le moment où elle est susceptible d'arriver sur le marché, il faut compter de sept ans à douze ans. Une bonne planification des recherches et du développement permet d'agir sur ce délai ; chaque gain de temps représente bien entendu un bénéfice potentiel et améliore la rentabilité d'une molécule, d'autant que son exploitation avec protection sera plus longue. Par ailleurs, des nouveaux procédés tels que la biotechnologie, la chimie combinatoire peuvent diminuer les délais et coût de la recherche. C'est ainsi que les entreprises pharmaceutiques cherchent toutes à acquérir une surface financière suffisante pour assumer les investissements nécessaires pour acquérir ces nouvelles technologies. Les dépenses de recherche et développement dans les entreprises du médicament opérant en France sont autofinancées par les entreprises Innovation : comment les médicaments sont-ils découverts ? La recherche : quatre grandes voies 1. L'extraction d'une substance à partir de produits naturels de différentes origines, végétale, animale ou minérale. 2. La synthèse chimique des molécules à partir de radicaux dont on connaît ou suppose les propriétés thérapeutiques ; ces molécules imitent, renforcent ou inhibent des activités biologiques. La synthèse peut être totale (fabrication à partir d'"éléments" chimiques) ou partielle : on utilise alors une molécule ou une fraction de molécule qu'on "module". La synthèse peut aboutir soit à une substance artificielle totalement inconnue jusqu'alors, soit à une molécule analogue à une molécule naturelle. 3. La création et production de substances biologiques par les biotechnologies.. 4. La modélisation de molécules thérapeutiquement actives. Un autre type de recherche est la forme galénique qui permet d'améliorer ce qui existe déjà en étudiant de nouveaux modes d'administration plus adaptés, plus efficaces, mieux tolérés, plus faciles d'emploi. Ces dernières années ont vu l'arrivée de forme retards, de patch, de transporteurs nouveaux tels les liposomes, les implants, permettant des avancées thérapeutiques parfois importantes. Enfin, les nouvelles voies de recherche sont aussi représentées par les thérapies géniques (transfert de gènes à des patients à des fins diagnostiques ou thérapeutiques dans le but de compenser une anomalie génétique, de modifier les fonctions de la cellule ou d'induire un suicide de la cellule cible) les thérapies cellulaires (injection de cellules transformées par des procédés " pharmacologiques " à des êtres humains dans le but de prévenir, traiter ou atténuer une maladie). Ces deux types de thérapies bénéficient d'un cadre juridique spécifique. Les étapes de recherche et développement de médicaments : de la molécule jusqu'à l'AMM Les études pré-cliniques Le screening Le screening consiste, à analyser les effets d'une molécule injectée à un animal à travers le crible d'un certain nombre de tests. C'est une méthode exhaustive, lente, qui associe la modulation moléculaire "drug design" et l'exploration pharmacologique systématique. La pharmacologie expérimentale Le nouveau produit existe avec des propriétés physico-chimiques strictement définies. On en dresse sa carte d'identité pour garantir ultérieurement sa reproduction à l'identique. Des essais d'efficacité sont alors réalisés sur des systèmes moléculaires inertes, sur des cellules et cultures de cellules et enfin sur l'animal. La toxicologie Les tests élaborés sur les cellules ou sur l'animal renseignent sur les risques de mutagenèse, de tératologie, de toxicité des organes cibles. La pharmacocinétique et le métabolisme du médicament : essais sur l'animal Le devenir du médicament est étudié dans l'organisme animal, notamment son absorption, son métabolisme, sa distribution par la circulation sanguine ou lymphatique, son élimination. Lorsque les résultats sur l'animal le permettent et seulement après examen complet par les autorités administratives, ces expérimentations peuvent débuter chez l'Homme. Les méthodes alternatives L'objectif de ces méthodes est de remplacer les modèles animaux par des préparations in vitro pour tester de nouvelles substances médicamenteuses aussi bien en toxicologie qu'en pharmacocinétique ou métabolisme. Les étapes de recherche et développement de médicaments : de la molécule jusqu'à l'AMM Les études cliniques chez l'homme Essais cliniques : une condition nécessaire au développement de nouveaux médicaments La dernière étape de ces recherches doit être faite chez l'homme. Elle nécessite la participation de personnes volontaires à des essais cliniques. Protection des personnes : un cadre strict Ces recherches sont encadrées par une loi, la loi Huriet-Sérusclat, votée en 1998 et relative à la protection des personnes qui participent à des recherches biomédicales. Essais cliniques : étapes et réglementation (loi Huriet) On distingue quatre étapes : Les études de Phase I Elles se déroulent dans des centres dûment agréés et portent sur un petit nombre de volontaires sains. Elles incluent : des études de tolérance avec recherche de la dose maximale tolérée, des études de pharmacocinétique (administration, diffusion, métabolisme, excrétion) au cours desquelles sont également mesurés des paramètres pharmacologiques. Les études de Phase II Elles sont menées sur un petit groupe homogène de patients, avec pour objectif d'étudier l'efficacité du produit et de déterminer la posologie optimale pour les essais de phase III. Des études d'interactions médicamenteuses et de pharmacocinétique peuvent avoir lieu dès cette phase. Les études de Phase III Des essais comparatifs sont réalisés sur plusieurs centaines de patients. Le principe de l'essai comparatif repose sur l'attribution aléatoire des traitements et l'utilisation du double-aveugle. Le traitement en cours d'évaluation est comparé soit à un placebo, soit à un médicament de référence dans l'indication thérapeutique étudiée. L'efficacité du traitement sera mesurée sur des critères de jugement définis avant le début de l'essai. A l'issue de la phase III, la détermination de la tolérance et de l'efficacité du produit permettent d'évaluer son rapport bénéfice/risque. A ce stade, le dossier d'Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) est constitué. Les études de phase IV Ces études sont réalisées après la mise sur le marché du médicament, elles sont réalisées dans les conditions habituelles d'emploi définies par l'AMM du médicament. Ces essais permettent d'affiner la connaissance du médicament et de mieux évaluer sa place dans la stratégie thérapeutique de la maladie. Essais cliniques : étapes et réglementation (loi Huriet) La loi Huriet La loi HURIET (20 décembre 1988) relative à la protection des personnes qui se prêtent à des recherches biomédicales est considérée comme la référence actuelle. Elle s'applique aux essais et expérimentations organisés et pratiqués sur l'être humain en vue du développement des connaissances biologiques ou médicales. Elle énonce l'obligation d'obtenir de tout sujet sollicité son consentement écrit après avoir reçu une information loyale et complète sur la nature des essais (la personne est libre de refuser sa participation ou de se retirer à tout moment de l'essai clinique). En outre, tout projet d'étude clinique doit être soumis par le laboratoire pharmaceutique au CPP (Comité de Protection des Personnes), dont la mission est de vérifier la rigueur scientifique et la garantie de la sécurité offerte aux personnes impliquées. La loi relative à la politique de santé publique n°2004-806 comporte un chapitre concernant les études cliniques qui va faire évoluer la loi Huriet. Il prévoit notamment que tout projet d'étude clinique soit soumis par le laboratoire pharmaceutique non seulement au CPP mais aussi à l'Agence française des produits de santé. Les dispositions de cette loi sont entrées en vigueur à partir du 2e semestre 2006. En Europe, pour toutes les phases, les études cliniques doivent obéir à des règles de bonnes pratiques cliniques. Dans le cadre de "l'International Conference on Harmonisation" (ICH), le Japon, l'Europe et les Etats-Unis tentent d'harmoniser ces règles de bonne pratique. Les bonnes pratiques cliniques Pour être reconnues par l'ensemble de la Communauté Européenne, toutes les études cliniques conduites en Europe doivent être fondées sur des bases scientifiques solides et légitimées en accord avec les principes éthiques énoncés dans la Déclaration d'Helsinki et les recommandations de la Commission de la Communauté Européenne rédigées sous forme de Bonnes Pratiques Cliniques (BPC). Le but des BPC est de rendre le plus fiable et reproductible possible, les données issues des essais cliniques et d'assurer la totale protection des personnes participant à ces essais en préservant leurs droits et leur sécurité ainsi que la confidentialité des informations qui les concernent. En France, les modalités des essais cliniques sont soumises avant toute action au Comité de Protection des Personnes (CPP). Les BPC s'appliquent à toutes les études cliniques de médicaments, y compris les études de pharmacocinétique, de biodisponibilité et de bioéquivalence sur volontaires sains, ainsi qu'aux essais cliniques de phase II à IV. Les laboratoires pharmaceutiques ont souvent rédigé, dans ce contexte, des procédures opérationnelles standard ("SOP = Standard Operating Procedures") qui définissent le rôle et les obligations des différents intervenants dans un essai clinique. Le respect de ces recommandations est une responsabilité partagée par le promoteur (le laboratoire pharmaceutique), le moniteur (l'attaché de recherche clinique) et le médecin investigateur (hospitalier ou installé). Pharmacovigilance La pharmacovigilance française est organisée en 31 centres régionaux dont l'activité est coordonnée par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS). Les centres régionaux de pharmacovigilance sont chargés de recueillir les effets indésirables des médicaments notifiés par les professionnels de santé. Ces informations sont évaluées, analysées et, si besoin, font l'objet d'enquêtes complémentaires. Les résultas des enquêtes sont ensuite présentés à la Commission Nationale de Pharmacovigilance qui est chargée de proposer au Directeur général de l'AFSSAPS les mesures appropriés. Celles-ci peuvent aller de la modification des informations délivrées sur le médicament en cause à la suspension de sa commercialisation, en fonction de la gravité des effets signalés et de l'estimation de son rapport bénéfice/risque. Le décret n° 95. 278 du 13 mars 1995 établit les dispositions générales réglementaires de la pharmacovigilance. Il définit notamment les obligations de déclaration des professionnels de santé qui sont tenus de déclarer tout effet indésirable grave ou inattendu susceptible d'être dû à un médicament, qu'ils auraient constaté ou dont ils auraient eu connaissance. Ce décret a été modifié par le décret N° 2004-99 du 29 janvier 2004 qui, sans changer les obligations de déclaration des professionnels de santé, a transposé en droit français les dispositions de la directive européenne 2001/83/CE relatives à la pharmacovigilance. Les entreprises exploitant des médicaments sont également soumises à des obligations réglementaires en pharmacovigilance. Elles doivent ainsi se doter d'un département de pharmacovigilance et déclarer aux autorités compétentes les effets indésirables graves qui leur sont signalés par des professionnels ou dont elles auraient eu connaissance. Elles doivent également fournir des rapports actualisés de pharmacovigilance. Les bonnes pratiques de pharmacovigilance officialisées par arrêté du 28 avril 2005, définissent la manière dont les professionnels de santé, les autorités sanitaires et les entreprises du médicament doivent remplir les obligations qui leur sont fixées par décret. Ces bonnes pratiques précisent notamment que les informations fournies directement par les patients doivent être documentées par un professionnel avant d'être transmises aux autorités compétentes. Le médicament : de la recherche à la commercialisation Toutes les étapes de la vie d'un médicament >> Etudes de marché - Besoins médicaux >> Filière de recherche interne >> Possibilités financières et politiques d'entreprises >> Programme de recherche >> Recherches documentaires >> Screening pharmaceutique >> Molécules actives 100000 molécules identifiées Pharrmacologie expérimentale Etudes pré-cliniques >> Essais sur l'animal >> Toxicologie >> Pharmacocinétique et métabolisme du médicament >> Mise en forme galénique 100 molécules testées >> Essais sur l'homme phases I, II et II >> Recherche de process Etudes cliniques 10 candidats médicaments >> Autorisation de mise sur le marché >> Avis de la Commission de la Transparence >> Inscription sur la liste SS ou la liste collectivité (pour les médicaments remboursables) >> Inscription sur la liste rétrocession ou T2A (uniquement pour les médicaments vendus aux hôpitaux) >> Prix (négocation avec le CEPS pour les remboursables, déclaration de prix pour les médicaments vendus aux hôpitaux) Circuit administratif du médicament 1 médicament >> Fabrication industrielle >> Commercialisation >> Améliorations >> Nouvelles indications Essais de phase IV Pharmacovigilance Autorisation de mise sur le marché Pour être commercialisé, tout médicament fabriqué industriellement doit faire l'objet d'une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM), délivrée par les autorités compétentes européennes ou nationales que sont l'Agence Européenne pour l'Évaluation des Médicaments (EMEA) ou l'Agence française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS). Les laboratoires pharmaceutiques déposent auprès de ces autorités un dossier de demande d'AMM qui sera évalué selon des critères scientifiques de qualité, de sécurité et d'efficacité. Il existe deux types de procédures de demande d'AMM : les procédures communautaires utilisées lorsque le médicament est destiné à plusieurs Etats membres de la Communauté européenne, et la procédure nationale destinée aux médicaments qui ne sont pas commercialisés dans plus d'un Etat membre. 1. Procédures communautaires Depuis 1965, un long travail d'harmonisation des législations pharmaceutiques des pays de la Communauté européenne a abouti à l'élaboration de nouvelles procédures d'octroi d'AMM pour l'enregistrement des médicaments. L'accès au marché communautaire est, depuis le 1er janvier 1998, soumis soit à la procédure centralisée (définie dans le règlement (CEE) du Conseil 23/09/93), soit à la procédure de reconnaissance mutuelle (prévue notamment dans la directive 75/319/CEE). Les procédures actuelles sont définies dans le Réglement 2309/93. Leur utilisation se généralise car depuis le 1er janvier 1998, l'enregistrement d'un médicament international (dans plus d'un pays de la Communauté européenne) doit obligatoirement passer par l'une ou l'autre de ces deux procédures : - la procédure centralisée (obligatoire pour les produits issus des biotechnologies, optionnelle pour les nouvelles substances actives) : le laboratoire dépose son dossier de demande d'enregistrement à l'Agence Européenne pour l'Évaluation des Médicaments (EMEA) dont le siège est à Londres. Si l'autorisation est octroyée, elle est d'emblée valable pour tous les pays membres de l'Union Européenne. - la procédure de reconnaissance mutuelle : le laboratoire dépose son dossier dans l'un des Etats membres. Si l'autorisation est accordée, elle peut être étendue aux autres Etats membres par une procédure de reconnaissance mutuelle. Autorisation de mise sur le marché 2. Procédure nationale Ce type de procédure est de moins en moins utilisé puisqu'il ne s'applique plus qu'aux demandes de mise sur le marché limitées au territoire national. Le dossier de demande d'autorisation de mise sur le marché est établi selon le modèle européen et doit être conforme à la Directive Européenne 65/65/CEE. Ce dossier est déposé par le demandeur/laboratoire pharmaceutique à l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS). La Commission technique consultative d'AMM a pour rôle d'évaluer le rapport bénéfice/risque du médicament selon trois critères : la qualité la sécurité l'efficacité en dehors de toute considération économique. La règle veut que le produit évalué présente un rapport bénéfice/risque au moins équivalent à celui des produits déjà commercialisés. Le Directeur de l'Agence signe les autorisations qui sont ensuite publiées au Journal officiel. Un numéro d'enregistrement d'AMM est attribué à la spécialité pharmaceutique* (reporté sur le conditionnement, sous le libellé "Médicament autorisé n° ..."). Remarque : A titre exceptionnel, certains médicaments peuvent être autorisés avant commercialisation, pour une durée limitée de un an (renouvelable), à condition qu'ils soient destinés à traiter des maladies graves ou rares sans traitement reconnu et prescrits par des spécialistes en milieu hospitalier.Il s'agit de l'Autorisation Temporaire d'Utilisation (ATU) délivrée par l'AFSSAPS Haute autorité de santé et Commission de transparence La Haute autorité de santé (HAS), dont les missions ont été définies par la loi du 13 août 2004 relative à l'assurance maladie, a été créée par un décret du 26 octobre 2005. Elle a repris les missions de l'agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (ANAES), celles de la Commission de Transparence, celles de la commission d'évaluation des produits et prestations de santé et du Fonds de promotion de l'information médicale et médico-économique (FOPIM). Elles est chargée d'évaluer l'utilité médicale de l'ensemble des actes, prestations et produits de santé pris en charge par l'assurance maladie, de mettre en oeuvre la certification des établissements de santé, d'évaluer les pratiques des professionnels de santé et de promouvoir le bon usage des soins auprès des professionnels de santé et du grand-public. Role de la commission de la Transparence Si une entreprise du médicament souhaite qu'une spécialité soit remboursable par la Sécurité Sociale ou disponible à l'hôpital, elle dépose une demande à la Haute autorité de santé en vue d'un examen par la Commision de la Transparence. Celle-ci prononce un avis scientifique sur le service médical rendu par ce médicament et sur son intérêt par rapport à la thérapeutique déjà sur le marché. On parle d'amélioration du Service Médical Rendu. De plus, la Commission propose aux Ministres chargés de la Santé et de la Sécurité Sociale, un avis favorable ou non sur : l'inscription sur la liste des spécialités agréées aux collectivités publiques dans le cadre d'un médicament devant être commercialisé à l'hôpital, l'inscription sur la liste des spécialités remboursables aux assurés sociaux et un taux de remboursement de 35 %, 65 % ou 100 % dans le cadre d'un médicament commercialisé à l'officine. L'avis de la Commision de la Transparence est par ailleurs transmis au Comité Economique des produits de santé qui négociera avec le laboratoire pharmaceutique un niveau de prix. Comité économique des produits de santé Après avis de la Commission de Transparence, selon les modalités de la politique conventionnelle, le Comité Économique des produits de santé (CEPS) négocie avec l'industriel le prix de la spécialité remboursable aux assurés sociaux que ce dernier souhaite commercialiser. L'Accord-cadre signé le 25 janvier 1994 entre l'État et l'industrie pharmaceutique précise plus explicitement que le prix est déterminé : - en fonction des prévisions de vente médicalement justifiées, - des économies engendrées par la spécialité dans la pathologie, le cas échéant. L'Accord sectoriel signé le 19 juillet 1999 entre l'Etat et l'industrie pharmaceutique pour la période 1999 - 2002 va plus loin que l'accord cadre et enclenche une réforme autour du médicament. Cet accord couvre le court terme imposé par la loi de financement de la Sécurité Sociale. Dans l'intérêt du malade et de l'assuré social, il met surtout en place les outils nécessaires aux réformes structurelles, pour optimiser les ressources collectives. Le troisième accord-cadre, signé le 13 juin 2003 entre l'État et l'industrie, fixe les premières étapes d'une politique nouvelle du médicament. Il définit un cadre de soutien au progrès thérapeutique au service du patient, et donne une meilleure lisibilité moyen terme à la politique du médicament. Pour la première fois, le principe de cet accord est inscrit dans la loi (article 34 de la LFSS pour 2003). Concernant le médicament, le CEPS a pour mission de fixer le prix des médicaments remboursables au niveau le plus avantageux possible pour la collectivité des assurés sociaux, en veillant à ce que les modalités de cette fixation permettent d'assurer à la fois la compatibilité des dépenses remboursées du médicament avec l'ONDAM voté par le Parlement et un approvisionnement satisfaisant, pour les malades et pour la santé publique, du marché des médicaments remboursables. Chaque année, les ministres chargés de la Sécurité Sociale, de la Santé, de l'Economie et de l'industrie notifient au président du CEPS, après publication de la LFSS, les orientations relatives à la politique économique du médicament. Agence de sécurité sanitaire des produits de santé En charge de la Santé Publique, l'État doit permettre la mise à disposition de médicaments dont la qualité, la sécurité et l'efficacité ont été reconnues par l'Autorisation de Mise sur le Marché. Le Ministère de la Santé délègue cette responsabilité à l'AFSSAPS (l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé), établissement public créé en remplacement de l'Agence du Médicament « afin de garantir l'indépendance, la compétence scientifique et l'efficacité administrative des études et des contrôles relatifs à la fabrication, aux essais, aux propriétés thérapeutiques et à l'usage des médicaments » (Agence du médicament, loi du 4 janvier 1993 ; AFSSAPS, loi du 1er juillet 1998). Elle a cinq missions principales : Expertiser le domaine technico-réglementaire du médicament. C'est l'Agence qui se prononce sur les demandes d'autorisation de mise sur le marché. Elle est aussi en charge de la pharmacovigilance Donner un avis scientifique aux laboratoires pour le développement de nouvelles molécules ; Contrôler les « bonnes pratiques de fabrication » ; Participer à la rédaction et à l'évaluation des recommandations européennes en matière de développement des médicaments ; Informer sur le médicament L'AFSSAPS est composée de 9 commissions dont : Commission d'autorisation de mise sur le marché Commission nationale de pharmacovigilance Commission chargée du contrôle de la publicité et de la diffusion des recommandations sur le bon usage des médicaments Publicité pour les médicaments : réglementation Cette publicité fait l'objet d'un contrôle a priori pour les publicités destinées au grand public et a posteriori pour les publicités destinées aux professionnels de la santé. Ce contrôle est effectué par l'Agence Française de Sécurité Sanitaire et des Produits de Santé après avis de la Commission chargée du contrôle de la Publicité et de la diffusion des recommandations sur le bon usage du médicament. Les membres de cette Commission sont nommés pour trois ans et veillent à ce que la publicité: ne présente aucun danger pour la Santé Publique, ne soit pas trompeuse, joue un rôle d'information auprès des praticiens respecte l'autorisation de mise sur le marché du médicament. Lorsqu'une publicité ne répond pas à ces obligations, la Commission peut proposer l'nterdiction de celle-ci ou son retrait. Publicité auprès des professionnels de la santé : En France, il est interdit de faire de la publicité auprès du public pour les médicaments remboursables par la Sécurité Sociale, et/ou pour les médicaments inscrits sur une liste de substances vénéneuses. Le seul canal possible d'information concerne le corps médical, notamment les médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes, sages-femmes. C'est par leurs réseaux de visiteurs médicaux que les firmes pharmaceutiques tiennent régulièrement informés les praticiens, mais aussi bien entendu par la presse médicale et les nouveaux médias. Publicité auprès du Public : Les médicaments "grand public" peuvent être achetés sans prescription médicale auprès des pharmaciens. La publicité les concernant, par annonces dans la presse ou à la radio, par voie d'affiche, de présentoirs, de panneaux de vitrine ou de films, fait toujours l'objet d'une autorisation préalable à la diffusion, délivrée par l'Agence Française de Sécurité Sanitaire et des Produits de Santé après avis de la Commission ci-dessus mentionnée. Propriété intellectuelle et médicament : une condition pour le progrès thérapeutique Deux catégories de titres de propriété intellectuelle sont d’importance majeure pour les entreprises du médicament : le brevet et la marque. BREVET DE MEDICAMENT 1. Qu’est-ce qu’un brevet ? Le brevet confère à son titulaire une exclusivité commerciale temporaire en contrepartie de la publication de l’innovation. Le brevet peut être obtenu pour tout type d’invention. Mais l’innovation ne sera effectivement brevetée que si elle est véritablement nouvelle, si elle implique une activité inventive et si elle est susceptible d’application industrielle. Ces critères sont importants, car ils limitent le dépôt de brevet : il est impossible de « breveter » une théorie, une approche scientifique globale, une simple découverte… Le brevet est publié : cette obligation est capitale. Le brevet rend publique une innovation dont les données pourraient rester confidentielles et secrètes. Breveter une innovation c’est donc porter à la connaissance de tous les informations décrivant une nouveauté. Attention ! le brevet ne doit pas être confondu avec la « protection des données ». Il s’agit d’une protection spécifique attachée au dossier qui est déposé auprès de l’autorité de santé pour l’obtention d’une AMM. L’objectif n’est pas ici de récompenser une création intellectuelle (toutes les informations du dossier ne sont pas nécessairement brevetées) mais de préserver des renseignements qui ont occasionné des frais de recherche très importants, notamment pour une nouvelle indication thérapeutique. Cette protection permet d’inciter les entreprises à investir dans la recherche et à développer des indications innovantes qui ne sont pas brevetables en elles-mêmes mais qui apportent un progrès thérapeutique. Propriété intellectuelle et médicament : une condition pour le progrès thérapeutique 2. Quelle est l’origine des brevets ? L’idée de réserver une exclusivité commerciale à une invention pendant une durée donnée, et donc de la protéger en contrepartie de sa divulgation, est née au milieu du XIXème siècle, en pleine révolution industrielle. Ces premières lois, qui datent de 1844, ne prévoyaient pas la protection du produit pharmaceutique car on était encore loin du développement industriel des produits de santé. Après avoir connu une forme spécifique de protection juridique en 1960, les inventions portant sur les médicaments entrent en 1968 dans le régime « général » des brevets avec les exigences que cela comporte, dont celle de publication. 3. Quelle est la durée d’un brevet ? Le brevet a une durée limitée à 20 ans à compter du jour de dépôt de la demande. Dans la plupart des secteurs industriels, l’invention brevetée sera disponible sur le marché deux ou trois ans après le dépôt de brevet, parfois moins. Le détenteur du brevet dispose donc de 17 ou 18 ans d’exclusivité commerciale. La règle est la même pour le médicament. Cependant, une nouvelle molécule, dont le brevet vient d’être déposé, fera encore l’objet de recherches, de mises au point et d’essais pendant une dizaine d’années avant que les autorités sanitaires n’autorisent sa mise à disposition pour les malades. Le médicament ne serait donc en réalité protégé par le brevet qu’une dizaine d’année. Afin de compenser la durée exceptionnellement longue de sa recherche, le médicament bénéficie d’un « certificat complémentaire de protection » (CCP) qui prolonge la durée du brevet, au maximum pour 5 ans complémentaires. En pratique, le médicament est en moyenne protégé commercialement pendant environ une quinzaine d’année (durée de validité du brevet au moment de la mise sur le marché prolongée du CCP). Lorsque les droits de propriété intellectuelle ont expiré, on dit que l’invention « tombe dans le domaine public ». Dans ce cas, le médicament original peut être légalement copié, on parle alors de médicaments génériques. Propriété intellectuelle et médicament : une condition pour le progrès thérapeutique 4.. Le système des brevets freine-t-il l’innovation ? Non, au contraire, le brevet encourage la recherche car il permet au chercheur de valoriser les résultats de sa recherche dans un cadre reconnu. Il permet d’inciter les entreprises à investir sur des programmes de recherche très onéreux et au long cours pour la mise au point de médicaments nouveaux. La nécessité d’inciter au développement des médicaments pédiatriques illustre bien le rôle essentiel du brevet. Sans une réglementation incluant des incitations (comme une extension du certificat complémentaire de protection, permettant de contrebalancer le coût des études supplémentaires demandées chez l’enfant pour mettre au point des formes et dosages pédiatriques) et les obligations qui restent à la charge des industriels, aucun développement de molécules pédiatriques ne sera réalisé. Le brevet est donc un encouragement et non un frein. Dans l’histoire industrielle, beaucoup de succès sont liés à des innovations brevetées. Aujourd’hui encore, de nombreux directeurs de R&D considèrent que 60% des innovations de leur secteur d’activité n’aurait pas vu le jour sans la possibilité de les breveter. Le brevet est d’ailleurs un indicateur de la performance d’un pays ou d’une industrie en matière d’innovation. De plus le brevet étant obligatoirement publié, l’innovation est mise à disposition de la communauté scientifique. Les recherches qui s’appuient sur cette information et ce savoir pour approfondir l’exploration d’une technologie ou pour développer des technologies concurrentes sont parfaitement possibles. Le brevet couvre l’exploitation commerciale de l’innovation, pas son utilisation à des fins de recherche ou d’expérimentation. Dans le domaine thérapeutique, nombre de chercheurs en médecine ou d’entreprises du médicament intègre à leurs travaux des éléments publiés à l’occasion de dépôt de brevet. Propriété intellectuelle et médicament : une condition pour le progrès thérapeutique 5.Les droits que confère un brevet peuvent-ils être limités ou bloqués en cas d’urgence sanitaire, pour favoriser l’accès aux médicaments des pays en développement ? Il est tout à fait possible et légal, pour un pays en situation d’urgence sanitaire de délivrer une licence obligatoire pour un médicament sous brevet. Les mécanismes ont été prévus dès 1994 par l’accord international sur les ADPIC (Aspects des Droits de la Propriété Intellectuelle touchant au commerce) qui précise l'étendue et les conditions d'application des droits liés aux brevets mais prévoit également diverses dérogations à l'application de ces droits. Il permet notamment aux pays justifiant d’une urgence sanitaire de fabriquer sur leur territoire, sous « licence obligatoire » des médicaments sous brevet, sans l’autorisation du titulaire de ce brevet. L’accord signé le 30 août 2003 a apporté une réponse complémentaire aux pays faisant face à une urgence sanitaire, mais sans capacité de production locale. Ils peuvent désormais faire appel à des pays tiers pour fabriquer les produits dont ils ont besoin sous licence obligatoire. Ils disposent ainsi d’un nouveau circuit d’approvisionnement légal. 6. Y a-t-il un lien entre le prix des médicaments et le système des brevets ? Le prix d’un médicament n’est pas lié au brevet, il est lié à l’investissement nécessaire à sa recherche et à son développement, et au processus de fabrication qui est parfois complexe à mettre en œuvre (notamment pour les médicaments de biotechnologies). De 10 000 molécules identifiées, à 10 qui feront l’objet d’un dépôt de brevet, et une qui parviendra à passer toutes les étapes de tests et d’essais cliniques, le chemin de l’innovation au malade est long (12 ans en moyenne), complexe et onéreux. La recherche nécessite des efforts renouvelés d’investissement à moyen et long terme. La mise au point d’une nouvelle molécule représente un investissement d’environ 800 millions d’euros, ce coût a été multiplié par 10 en 20 ans. L’industrie du médicament est le secteur économique qui consacre, sur ses fonds propres, le budget le plus important à la recherche et au développement, devant l’aéronautique, le spatial ou l’automobile. 99% de l’investissement consacré en France à la recherche sur le médicament est financé par les entreprises privées. Le prix des médicaments est le reflet des coûts de la recherche conduite par les entreprises. Propriété intellectuelle et médicament : une condition pour le progrès thérapeutique MARQUE DE MEDICAMENT 1. Qu’est-ce qu’une marque pharmaceutique ? La marque est définie par le code de la propriété intellectuelle comme un « signe susceptible de représentation graphique servant à distinguer les produits ou services d’une personne physique ou morale ». L’article L. 711-1 alinéa 2 du code donne une liste non limitative de signes qui, étant propres à distinguer les produits ou service d’une entreprise de ceux d’un concurrent, peuvent être déposés comme marque. Dans le domaine pharmaceutique, le nom du médicament est traditionnellement considéré par le patient comme une garantie d'origine et de qualité du produit qui en est revêtu par rapport aux produits de la concurrence. Alors que la protection par le brevet est limitée dans le temps, la protection par la marque peut être renouvelée. L'entreprise innovante a donc tout intérêt à capitaliser sur tout ce qui résulte de ses efforts de recherche, de développement et de commercialisation, c’est-à-dire sur tout ce qu’elle a acquis grâce à la marque du médicament. 2. Qui contrôle le choix de la marque pharmaceutique ? A la différence d’autres secteurs, la marque pharmaceutique fait l’objet d’un double examen : - un examen suivant une procédure administrative auprès d’un Office de propriété intellectuelle. En France, il s’agit de l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI). Le dépôt de la marque est aussi possible au niveau communautaire auprès de l’Office des marques communautaires (OHMI) ou encore au niveau international via l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI). Le rôle de l’Office est de vérifier la disponibilité du nom par rapport aux antériorités. - un examen d’ordre réglementaire par l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (Afssaps). Ici le rôle de l’Agence est de veiller à la sécurité des consommateurs, en s’assurant que les marques de médicament ne prêtent pas à confusion entre elles et n’engendrent pas d’erreurs qui pourraient entraîner un risque de santé publique. Propriété intellectuelle et médicament : une condition pour le progrès thérapeutique 3. Un même médicament peut-il avoir plusieurs marques ? Lorsque l’entreprise choisit de passer par la procédure centralisée pour la mise sur le marché de son médicament (procédure qui lui permet de commercialiser son produit dans les 25 Etats membres de l’Union européenne en obtenant une seule AMM via l’Agence européenne du médicament), il doit normalement n’être prévue qu’un seul nom de marque pour chaque AMM octroyée. On parle de la « marque unique ». Une dérogation est toutefois prévue par la réglementation communautaire « dans des cas exceptionnels relatifs à l’application du droit des marques ». En dehors de la procédure centralisée, l’exigence de la marque unique n’est pas requise. Un même médicament peut donc avoir un nom différent d’un Etat à un autre. En effet, il peut être difficile, pour des raisons notamment d’encombrement de registres des marques, ou de consonance linguistique, de trouver une dénomination unique dans les 25 Etats de l’Union Européenne. 4. Qu’est-ce qu’une DCI ? La dénomination commune internationale (DCI) permet d’identifier la substance active dans les médicaments. Il s’agit donc d’un nom scientifique qui permet de désigner une molécule. La liste des DCI est établie par l’Organisation Mondiale de la Santé et permet à l’ensemble de la communauté scientifique d’utiliser le même langage. Les DCI ne doivent pas prêter à confusion avec d’autres noms. Les textes réglementaires n’obligent pas les praticiens à prescrire en DCI, mais prévoient simplement depuis 2002 cette possibilité. Ainsi, et dans les limites fixées par la loi, le médecin est donc libre de ses prescriptions et de ce qu’il estime, après diagnostic, convenir à son patient. Marché mondial La France est le deuxième marché pharmaceutique européen. Le marché Nord-Américain (États-Unis et Canada) reste le marché le plus important avec 47% du marché mondial, devant l’Europe (30%) et le Japon (11%). La croissance du marché américain s’est ralentie en 2005 et est estimée à 5,2% contre 7,1% pour le marché européen. L’Allemagne et la France sont les deux premiers marchés européens.