Hôpital Avicenne Détection des Infections Opportunistes Traitement Antirétroviral Rappel général et cas cliniques Sarah Mattioni – Hôpital Avicenne – Université Paris 13 DIU de prise en charge multidisciplinaire du VIH Bujumbura, Burundi 17 novembre 2011 OBJECTIFS • Reconnaître et citer les grandes lignes de traitement des principales IO oConduite à tenir en cas d’affections pulmonaires: principaux diagnostics à evoquer et leur traitement spécifique oTuberculose oCandidose oToxoplasmose et cryptococose oPathologie dermatologique courante • • • • Indications du bactrim Indication du traitement ARV Mise en place d’une 1ère ligne de traitement Réconnaître et evaluer l’echec PLAN • Infections opportunistes Atteintes pulmonaires Atteintes neurologiques Atteintes digestives Atteintes cutanées IO spécifiques Mycobactérioses Infection à CMV Maladie de Kaposi • Traitement antirétroviral 1- INFECTIONS OPPORTUNISTES I- Infections Opportunistes 1 – Affections Pulmonaires Cas clinique 1- Célestine P Célestine, âgée de 25 ans, 3 enfants, secrétaire, vient consulter car depuis 2 mois – Elle tousse de plus en plus, il s’agit d’une toux sèche Est apparue une dyspnée d’effort puis de repos – Elle a un peu maigri (-1 kg, actuellement 65 kg ) – Elle présente une fièvre à 38.5°C – L’examen clinique ne retrouve pas grand chose => Le bilan retrouve • La radiographie pulmonaire – Syndrome interstitiel bilatéral • Autres explorations – – – – NFS: lymphopénie 700/mm3 créatininémie, bilan hépatique: normaux Recherche de BK dans les crachats négative Sérologie VIH + Quels signes de gravité avez-vous recherché? • Signes d'insuffisance respiratoire aiguë Cyanose Sueurs (choc, hypercapnie) Polypnée : Fréquence respiratoire > 25/min Tirage et mise en jeu des muscles respiratoires accessoires (intercostaux, sterno-cleido-mastoïdiens), battement des ailes du nez Asynchronisme thoraco-abdominal ou respiration abdominale paradoxale, témoin d'un épuisement respiratoire • Retentissement hémodynamique Tachycardie > 110/min Signes de choc (marbrures, oligurie, angoisse, extrémités froides ...) Hypotension (PAS < 80 mmHg) • Retentissement neuropsychique Agitation, torpeur, confusion, obnubilation Asterixis Au maximum coma Quel diagnostic évoquez vous? • Pneumocystose inaugurale d’une infection à VIH stade sida NB PCP = stade 4 de l’OMS • Quelle est votre prise en charge thérapeutique, sachant qu’il n’existait pas de signe de gravité clinique ou gazométrique ? • COTRIMOXAZOLE: SMX 75 mg/kg/j ; TMP 15mg/kg/j Max 6 comprimés de Bactrim® Forte (800/160) /j • Traitement antirétroviral Pneumocystose • Agent pathogène Champignon: Pneumocystis jiroveci Cosmopolite, ubiquitaire, opportuniste Strictement humain (anthroponose) Transmission vraisemblablement par voie aérienne Patient immunodéprimé: VIH < 200 CD4/mm3 Reste d’actualité: France 2009 (BEH 30/11/10): 1ère pathologie inaugurale du SIDA: 32% ( BK 18 %,toxoplasmose 12%, candidose oesophagienne 12%, sarcome de Kaposi 10%) Pneumocystose (2) • Présentation TRIADE classique d’apparition progressive: fièvre, toux sèche et dyspnée d’intensité croissante dans 50% des cas Auscultation pulmonaire normale au début Radiographie pulmonaire: infiltrat interstitiel diffus bilatéral à prédominance hilaire peut être normale Gaz du sang : hypoxie - hypocapnie mais, peut être normal Pneumocystose (3) • Diagnostic: – Clinique !! – En théorie : Lavage bronchiolo-alveolaire: très peu accessible • Examen direct/ immunofluorescence Pneumocytose (4): Traitement • Traitement de première intention : COTRIMOXAZOLE • Corticothérapie – Dyspnée sévère – ( PO2 < 70 mm Hg) PCP (5): Prophylaxie I aire et II aire • COTRIMOXAZOLE 800/160 (bactrim forte): 1/j • Indications OMS 2,3,4 et/ou < 350 CD4/mm3 COTRIMOXAZOLE (CMX, bactrim®) • EFFICACE SUR Toxoplasma gondii Pneumocystis carinii Isospora belli Réduction des infections bactériennes Paludisme COTRIMOXAZOLE (bactrim®) • CI: réaction d’hypersensibilité sévère • BIEN TOLERE, effets indésirables: Rash Fièvre Nausées, vomissements Elévation des transaminases Insuffisance rénale, hyperkaliémie Toxicité hématologique (dose curative) • Faible coût COTRIMOXAZOLE (bactrim®) • Grossesse CI au 1er trimestre ( risque malformatif faible) mais pas d’alternative Supplementation en folate 5mg/j (M-1, M+2) Information de la patiente Surveillance échographique si possible • Allaitement: Pas de CI (faible passage), sauf si enfant à risque de déficit en G6PD COTRIMOXAZOLE (bactrim®) • Indication PVVIH symptomatique (stade 2, 3 ou 4 de l’OMS), quel que soit le taux de CD4 PVVIH avec CD4 < 350/mm3, quel que soit le stade OMS • Posologie 2 cp à 400/80 mg/j en 1 prise ou 1 cp à 800/160 mg/j Jusqu’à restauration de l’immunité: CD4 > 350/mm3 sous traitement ARV COTRIMOXAZOLE (bactrim®) • Allergie : rare chez les Africains J8 - J12, x 100 VIH +/VIHSi allergie minime: -Eruption cutanée, prurit, fièvre modérée => poursuite du traitement (les manifestations régressent souvent (2/3) spontanément) Si allergie grave : -Fièvre élevée, éruption diffuse, bulles, atteinte muqueuse => Arrêt du CMX + Réferer Cas Clinique 2 – Celestin P • Homme 35 ans • VIH sous atripla® (EFZ-TDF-FTC), bien observant • Consulte au centre de santé pour fièvre, toux productive, douleur thoracique, de survenue brutale • L’examen clinique est normal hormis une fièvre elévée à 39.5°C et des crépitants à droite Examens complémentaires prescrits • NFS: GB 18000 /mm3, PNN 17000, lymphocytes 1000 • Radio de thorax: opacité systématisée alvéolaire lobe moyen Diagnostic ? • Pneumopathie aiguë communautaire sans critère de gravité: pneumopathie franche lobaire aiguë • Pneumocoque : agent étiologique le plus fréquent chez le sujet = 40 ans et/ou avec co-morbidité(s) début brutal fièvre élevée dès le premier jour malaise général point douloureux thoracique opacité alvéolaire systématisée hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles Traitement ? • Amoxicilline 1 g X 3/jour pendant 7 jours • pas d’anti-tussif Pneumopathies bactériennes à germes pyogènes • Streptococcus pneumoniae - X 100 / population générale avant ARV - 40 % depuis HAART mais inférieure à celle des autres IO - Prévention: arrêt du tabac, HAART, + si possible vaccination (vaccin polysachhardidique 23 valences, pneumo23®) • Haemophilus influenzae Tuberculose • La plus fréquente des IO en Afrique et dans les pays à faible niveau de revenu +++ cf § I-5-a Autres IO pulmonaires • Mycobactéries atypiques (cf § I-5-a) • Localisations bronchopulmonaires de la maladie de Kaposi (cf § I-5-c) • autres I – 2 Manifestations Neurologiques des IO CC 3 : Jean Damascène T • Homme de 25 ans • Diagnostic séropositivité VIH1 il y a 2 ans à l’occasion d’une urétrite • Le patient n’a pas cru au résultat positif et ne s’est pas fait suivre • Marié, 4 enfants • Hospitalisé pour survenue de convulsions, traitement par valium intrarectal CC3 Antécédents et histoire de la maladie • Depuis quelques jours, hémiparésie gauche • Depuis 4 mois, éruption papuleuse prurigineuse généralisée • Depuis 5 semaines, ulcération douloureuse au niveau du pénis, persistante malgré plusieurs antibiothérapies • Alcoolisme chronique, partenaires sexuels multiples • Examen physique: – Hémiparésie gauche – Polyadénopathies – TA 13/7 • Examens biologiques: – Hémoglobine 9g/dl, globules blancs 3200/mm3, dont lymphocytes 20% – Ionogramme sanguin et fonction rénale normaux – Transaminases 2N Quelle est à votre avis l’origine de sa crise convulsive? Justifiez • Diagnostic: probable stade SIDA • Arguments: Ulcération chronique = herpès génital chronique (stade 4) Prurigo = stade 2 Taux de lymphocytes totaux = 640/mm3, donc taux de CD4 bas • Signes neurologiques probablement dus à une toxoplasmose cérébrale • Diagnostics différentiels ? Tuberculomes cérébraux Lymphome cérébral primitif Quelle est votre prise en charge spécifique, (sachant qu’il n’y a pas de scanner cérébral accessible)? • Traitement anti-toxoplasmique – Cotrimoxazole : bactrim forte 2 cp x 3/j – 6 semaines – Autre possibilité: sulfadiazine-pyriméthamine-acide folinique • Amélioration attendue en 15 jours • Prophylaxie secondaire par cotrimoxazole • Traitement antirétroviral Quel sera le reste de votre prise en charge ? • Traitement herpès chronique • kinésithérapie motrice pour hémiparésie • Counselling pour dépistage de sa femme et partenaires sexuels, de ses enfants et conseils pour les rapports protégés • Entretien pour débuter un traitement antirétroviral • Aide pour sevrage alcool Cas clinique 4 - Kimia C • Kimia, âgée de 26 ans • Consulte car elle présente des céphalées (apparues depuis quelques semaines) auxquelles se sont ajoutées il y a depuis quelques jours nausées et diplopie • A l’interrogatoire vous retrouvez une perte progressive de 10 kilos en 2 mois. CC 4 - Kimia C • Examen clinique: – Température à 38°C, pas de syndrome méningé – Paralysie du nerf abducteur de l’œil droit – Plusieurs lésions cutanées indolores, non prurigineuses, sombres, de topographie symétrique, prédominant sur le thorax et les bras apparues 4 mois auparavant et qui augmentent progressivement de taille – Plaques blanches buccales Que pensez-vous des lésions cutanéomuqueuses ? Ses lésions cutanées sont probablement un sarcome de Kaposi. Kimia présente d’autre part une candidose orale. Ces 2 pathologies indiquent que ce patient a un profond déficit immunitaire. Quels sont les 2 diagnostics les plus vraisemblables dans ce contexte en ce qui concerne ses symptômes neurologiques? • Méningite à cryptocoques • Méningite tuberculeuse • Dans les 2 cas, le syndrome méningé peut être absent. Comment confirmez-vous le diagnostic? Ponction lombaire: – Biochimie, bactériologie, mycobactériologie, – recherche de cryptocoques par encre de chine ++ – Avec mesure de la pression du LCR Rechercher également des signes de cryptococcose cutanée. En l’absence de cryptocoques dans le LCR, une hyperprotéinorachie, une hypoglycorachie ou une cellularité augmentée à prédominance de lymphocytes fait suspecter une méningite tuberculeuse. Prise en charge ? Traitement médical: fluconazole 400mg/jour (ou plus) par voie orale pendant 8 à 10 semaines Ponctions lombaires déplétives en cas de signes d’HTIC (2 fois par semaine, retrait 20-30cc). Traitement antirétroviral à introduire Toxoplasmose Cérébrale • Parasitose due à Toxoplasma gondii • Ubiquitaire • Réactivation endogène des kystes présents dans l’organisme, lors d’une profonde immunosuppression • Survient quand < 100 CD4/mm3, sérologie toxoplasmose positive, absence de prophylaxie par CMX TC (2) - clinique • Classiquement : tableau neurologique focal fébrile (déficit, aphasie, crise convulsive, mouvements anormaux..) • mais fièvre seulement dans 50% des cas • Parfois tableau plus insidieux : céphalées récentes, modification de céphalées anciennes, fièvre inexpliquée • Signes méningés rares TC (3) - Diagnostic En théorie scanner cérébral < IRM cérébrale • Abcès multiples prenant le contraste en anneau + œdème péri lésionnel => aspect en cocarde • En pratique : DEFICIT FOCAL + FIEVRE = TTT anti-toxo d’épreuve TC (3) - Traitement • Urgence thérapeutique • La réponse au ttt est l’argument diagnostic majeur # 90% des pts s’améliore dans les 14 jours • Durée 6 semaines TC (4) - Traitement • CMX : TMP (10mg/kg/j), SMX (50mg/kg/j) – Traitement de référence Pyriméthamine (malocide) 100 mg J1 puis 50-75 mg/j - Sulfadiazine (adiazine) 4-6g en 4 prises + acide folinique :25mg / j + hydratation suffisante mais pas de preuve de supériorité / CMX • +/- Ttt anti-oedémateux seulement si HTIC: corticothérapie • Ttt d’attaque : 6 semaines • Débuter ARV en moyenne 2/3 semaines après TC (5) - Traitement • Traitement d’entretien CMX fort 1/j Leucoenphalopathie multifocale progressive (LEMP) – Affection démyélinisante subaiguë de la substance blanche du SNC liée au JC virus – Le plus souvent immunodépression sévère: CD4< 100/mm3 – Troubles neurologiques d’aggravation progressive en quelques semaines à mois Signes négatifs: Pas de fièvre , pas de céphalées → Diag présomptif (pas d’accès à scanner ou IRM, PCR JC) – Seul traitement : mise sous ARV Tuberculose et mycobactéries atypiques (cf I5a) • Présentation: Meningite Tuberculomes et abcès cérébraux Atteintes de la moelle épinière • Diagnostic: En théorie scanner ou IRM PL : méningite lymphocytaire, hypoglycorachique, avec protéinorachie >1g/L, recherche de BAAR mais rarement positive au direct Traitement d’épreuve CRYPTOCOCCOSE (1) • • • • Infection ubiquitaire systémique Levure Cryptococcus neoformans, cosmopolite CD4 < 100/mm3 Prévalence varie en fonction des pays : 6-10% Europe/US, jusque 30% Afrique centrale • Manifestations peu spécifiques, souvent trompeuses - de la méningite fulminante à la simple fièvre au long cours -Céphalées et fièvre modérée : symptômes les plus constants (70% des cas) -Syndrome meningé < 40% des cas CRYPTOCOCCOSE (2) • DIAGNOSTIC : ANALYSE DU LCR Clair Cellularité modérée, lymphocytes ++ Elévation de la protéinorachie discrète: en moyenne inferieure 1g/l Hypoglycorachie Peut être normal : signe de gravité Analyse microbiologique Direct LCR: coloration à l’encre de chine ++, + 80% des cas Antigène polysacharidique LCR: + > 95% des cas (TDR) Culture LCR positive en 3 à 7 jours Ag crytpocoque sang : + 90% des cas quand méningite Mesure de la pression du LCR systématique : LCR hypertendu = mauvais pronostic CRYPTOCOCCOSE (3) • En pratique: Fluconazole 800 mg/j PO J1 400 mg/j - 8 à 10 semaines tendance à doses fortes 800 voire 1200 mg/j • Traitement de référence: IV par amphotéricine B +/- flucytosine 15 jours puis relais par fluconazole oral 400 mg /j 10 S ! EI sévères • Si HTIC : PL déplétives 2-3 fois par semaine -20-30mL jusqu’à normalisation de la pression • Traitement d’entretien : FCZ 200 mg/j INDISPENSABLE jusque CD4 > 200 au moins 6 mois, sinon risque de rechute: 50% dans les 6-12 mois • Mauvais pronostic : Séquelles neurologiques Mortalité > 50 % Lymphomes Cérébraux • 2ème cause de lésion cérébrale focale après la toxoplasmose • Lymphomes non hodgkiniens majoritairement • CD4 < 50/mm3 • Clinique non spécifique : développement subaigüe d’une tumeur cérébrale • Pas de diagnostic accessible, pas de TTT I – 3 Manifestations Digestives des IO CC 5 – Firmin C, dysphagie • Firmin, 35 ans séropositif pour le VIH inobservant se présente pour une gêne à la déglutition depuis 15 jours. • L ’examen clinique est sans particularité, hormis l’examen de la cavité buccale • QUESTIONS: Diagnostic ? Prise en charge? Classification OMS du patient? • Diagnostic Candidose œsophagienne probable • Prise en charge Fluconazole: 400 mg – 1er jour (dose de charge), puis 200 mg/j - 10 à 15 jours • Stade Stade IV : « Candidose de l’oesophage, de la trachée, des bronches ou des poumons » NB Candidose buccale (muguet) simple = stade III I – 3 Manifestations Digestives des IO a - OESOPHAGE CANDIDOSE • Candida albicans • Levure saprophyte commensale de la muqueuse digestive et du vagin • Pathogène lorsque les défenses immunitaires de l’hôte sont altérées • Principale IO digestive : CO = 15-30 % des pts à un moment quelconque de leur évolution • ↘↘ depuis HAART CANDIDOSE généralités (2) • Traitement candidose buccale Muguet/perlèche: antimycosique local (bains de bouche, gel): nystatine, amphoB (fungizone),miconazole Si formes sévères, rechutes fréquentes: fluconazole 100 mg/j - 7-10 jours • Candidose oesophagienne (cf ci-dessous) CANDIDOSE généralités (3) • Candidose vulvovaginale Symptômes: prurit vulvaire, leucorrhées blanches abondantes, ressemblant à du lait caillé, douleurs pelviennes spontanées, dyspareunie Traitement : antimycosiques locaux en ovules (1 ovule x2/j - 7 jours) ou au fluconazole par voie orale (200 mg en une prise unique) CANDIDOSE OESOPHAGIENNE • Symptomatologie non spécifique: – Dysphagie ++ – odynophagie, douleurs retrosternales • Candidose buccale + dys/odynophagie.. + immunodépression profonde = Candidose oesophagienne (VPP de 89% ) = TTT d’épreuve • Diagnostic CLINIQUE • Traitement : Fluconazole 400 mg – 1er jour (dose de charge), puis 200 mg/j - 10 à 15 jours • En l’absence d’amélioration => REFERER (FOGD) 3- Autres atteintes oesophagiennes • Oesophagite herpétique • Oesophagite à CMV (cf I 5 b) Immunodépression très profonde (< 50 CD4) • Ulcères idiopathiques de l’œsophage: Dg differentiel de O. CMV Corticoïdes I – 3 Manifestations Digestives des IO b – INTESTIN GRELE-COLON DIARRHEE • Symptôme fréquent: 50% PD, 90% PVD • Retentissement: dénutrition deshydration • 2 cadres nosologiques diarrhée aiguë diarrhée chronique Etiologie non spécifique de l’immunodépression Infection à VIH non contrôlée Parasitose digestive ETIOLOGIES Infections parasitaires ++ • Cryptosporidium parvum: CD4 < 100/mm3 Diarrhée chronique, hydro électrolytique abondante, malabsorption Pas de TTT accessible INTRODUCTION ARV • Microsporidium sp CD4 < 200/mm3 Diarrhée chronique, hydro électrolytique, importance fluctuante, malabsorption RESTAURATION IMMUNITAIRE • Isospora belli CD4 <200/mm3 diarrhée hydro électrolytique, chronique +/- fièvre Cotrimoxazole • Giarda intestinalis Fréquence et présentation Métronidazole immunocompétent Etiologies (2) – infections bactériennes • Salmonella sp, Shigella sp, Campylobacter sp, Yersinia Plus fréquente chez les patients VIH + Survenue à tous les stades de la maladie ↘ avec la prophylaxie par CMX Diarrhée aigue fébrile, glairosanglante, douleurs abdominales Coproculture, hémocultures • Clostridium difficile Etiologies (3) – infections virales • Cytomégalovirus (cf II 5 b) < 100 CD4/mm3 Œsophage et colon ++ subaiguë Entérite/colite à CMV: diarrhée, douleur abdominale, fièvre Diagnostic: biopsie (rectosigmoïdoscopie) pas de TTT en Afrique (ganciclovir, foscarnet) Etiologies (4) Tumorale • Anecdotiques LNH avec localisation digestive Cancers coliques Etiologies (5) Diarrhée d’origine médicamenteuse • Tous les ARV avec une fréquence variable Inhibiteurs de protéases +++ ( avec nouvelles molécules: ATZ, DRV, nouvelle formulation du RTV), corrélée à la concentration plasmatique • Prévalence : 5-15% selon les combinaisons • Habituellement diarrhée de moyenne abondance non fébrile, sensible aux ralentisseurs du transit Idiopathiques • si aucune cause retrouvée – étiologie infectieuse non identifiée • intérêt des TTT présomptifs – VIH lui même (entéropathie VIH) • diarrhée chronique • action directe • action indirecte (inflammation chronique) CONDUITE A TENIR (1) • Le spectre des agents infectieux digestifs dépend de l’état immunitaire CD4 > 200/mm3: IO rares > diarrhée aiguë Etiologies : bactéries et virus non opportunistes, ARV CD4 sont <200/mm3: Toutes les infections possibles (IO et non opportunistes) Si IO: diarrhée plutôt chronique Co-infections non rares (20-30% si CD4 <100/mm3) CONDUITE A TENIR (3) Traitement Etiologique • Quel que soit le taux de CD4 Diarrhée aiguë Salmonelle, shigelle, campylobacter: fluoroquinolone Clostridium difficile: metronidazole Diarrhée chronique: Giardia intestinalis: Metronidazole Anaérobies : métronidazole CONDUITE A TENIR (3) Traitement Etiologique • CD4 < 1OO CD4/mm3 Diarrhée chronique parasitaire Cryptosporidium parvum, Microsporidium : pas de TTT disponible au Burundi Isospora belli: cotrimoxazole + TTT « utile » présomptif = CMX RESTAURER L’IMMUNITE => ARV CONDUITE A TENIR (4) Traitement Symptomatique • Important car qualité de vie, dénutrition, déshydratation • Réhydratation si besoin + correction nutritionnelle PRECOCE • Quelles molécules Ralentisseur du transit Si diarrhée sévère posologie fixe à préférer (lopéramide jusque 8/j, dérivés de la codéine), à stopper si météorisme abdominal douloureux (risque de colectasie) Pansement : silicate (smecta) Antisécrétoires : acétorphan (tiorfan) Approche syndromique diarrhée chronique • Pas/peu accès aux moyens diagnostiques • Des étiologies fréquentes et traitables – giardiose, isosporose, C difficile, entérites à anaérobies • TTT présomptif d’emblée recommandé devant toute diarrhée chronique : CMX + métronidazole + introduction ARV O. Bouchaud, C T. Ndour Prise en charge globale du VIH à l’usage des paramédicaux dans les pays à ressources limitées RAF VIH -ESTHER – IMEA Ed° 2011 I – 4 Atteintes cutanéomuqueuses CC 6 – Aline Z Femme de 25 ans, sans antécédents, consulte pour douleurs thoraciques et éruption depuis 48 heures Cas clinique 6 • Comment décrivez-vous les lésions? • Quel est votre diagnostic et votre traitement? • Que devez-vous proposer à cette patiente et pourquoi? Cas clinique 6 • Lésions vésiculeuses sur fond érythémateux, de distribution métamérique • Zona thoracique • Antalgiques + abstention thérapeutique ou traitement antiviral par ACV • Sérologie VIH, classification OMS stade II Quelle est votre conduite à tenir si la lésion est la suivante? Atteinte oculaire avec risque de cécité Aciclovir IV 10 mg/kg/8h pendant 10 jours Zona -Infection virale à VZV - fréquence VIH > 15 fois celle des non VIH => Tout zona = sérologie VIH -Chez le VIH sans immunodépression majeure: évolution clinique sans spécificité - Déficit immunitaire profond Localisations multimétamériques Evolution hémorragique et nécrosant Récidives • Traitement Intraveineux par ACV 10mg/kg/8h 7-10j SI: Si formes sévères (forme OPH, multimétamérique , disseminée, …) Autres cas: abstention thérapeutique ou ACV (aciclovir) 800mg x 5/j ou VCV PO pendant 7-10 jours Cas clinique 7 • Femme de 40 ans, séropositive depuis 7 ans, non traitée • Consulte pour les lésions vulvaires ulcérées évoluant depuis 5 semaines Quel est votre diagnostic? Classification OMS? Quel traitement proposez-vous? CC 7: Herpès génital chronique Stade IV OMS Traitement Traitement d’attaque: Aciclovir 800mgX5 par jour pendant 5 à 10 jours ou jusqu’à disparition des lésions Antalgiques Débuter ARV Cas clinique 8 • Homme de 30 ans, séropositif depuis 5 ans, non traité, CD4 non disponible • Consulte pour lésions au niveau du visage et autour du pubis Cas clinique 8 • Description? • Hypothèse diagnostique et traitement? Cas clinique 8 • Description: lésions papuleuses, ombiliquées en leur centre, couleur peau, prédominant au visage et en région pubaire • Molluscum contagiosum • Traitement: ablation à la curette si localisation à la barbre: pas de rasage (dermatose auto-inoculable) Molluscum contagiosum Poxvirus Petites papules ombiliquées Nombre variable Face et régions génitales Diagnostic différentiel: cryptococcose cutanée Fréquence, nombre et extension avec importance déficit immunitaire Cas clinique 9 • Homme de 35 ans, séropositivité connue depuis 6 ans, non traité • Consulte pour éruption depuis 1 mois au niveau du visage, non prurigineuse • Signale d’autre part une fièvre et une asthénie depuis 2 semaines Description des lésions et hypothèse(s)? • Papules ombiliquées, prédominant au niveau du visage, molluscum-like, parfois ulcérées • Diagnostic: cryptococcose • Que faites-vous ? Une ponction lombaire • 10% des cryptococcoses neuro-méningées ont des lésions cutanées Cas clinique 10 • Femme de 40 ans, séropositive depuis 7 ans, non traitée, non suivie • Consulte pour lésions prurigineuses évoluant depuis 1 an CC 10 • Comment décrivez-vous les lésions? • Quel est votre diagnostic? • Quel élément va particulièrement vous orienter pour votre traitement et pour définir son statut immunitaire? CC 10 Description: Grands placards érythémato-squameux Desquamation irrégulière périphérique, dépigmentés, plans Intervalles de peau saine Lésions disséminées sur le corps entier, en particulier au niveau des bras, des creux axillaires, des jambes et du tronc Diagnostic: dermatophytose disséminée de la peau glabre Élément à rechercher: onyxis, si présent au niveau des pieds, probablement CD4<100 Traitement: kétoconazole topique ici car pas d’atteinte unguéale I -5 – IO spécifiques A-Tuberculose et mycobactéries atypiques TUBERCULOSE Introduction Histoire naturelle Présentation clinique Traitement Cas cliniques Introduction • Bacille de Koch (BK) ou Mycobacterium tuberculosis • Transmission par voie aérienne Risque majoré si cas index tousse crachats positifs promiscuité BK-VIH Une association meurtrière La plus fréquente des IO en Afrique 1ère cause de mortalité déficit immunitaire BK réplication virale Aggrave BK déficit immunitaire Histoire naturelle de la tuberculose après contage Pas d’infection 70 % PVVIH 90% VIHExposition aux particules infectieuses Maladie tuberculose précoce 5% Infection 30 % PVVIH 10 % VIH Infection latente 95 % Tuberculose maladie 8-15%/an PVVIH 5-10% VIH - Décès en l’absence de ttt 90% PVVIH 50% VIH - Tuberculose: définitions • Contage: – Contact avec un patient atteint de tuberculose et contagieux • Primo-infection tuberculeuse: – Premier contact le bacille tuberculeux – Asymptomatique – Ou symptomatique (fièvre, erythème noueux,…) • Infection tuberculeuse latente: – Persistance du bacille tuberculeux dans des ganglions thoraciques – Asymptomatique • Tuberculose maladie: – Manifestations cliniques dues à une maladie active Effets du VIH sur la TB • Plus de cas de TB maladie: – Risque x 7 par rapport à un patient VIH négatif • Diagnostic de TB plus difficile: – Crachats plus souvent négatifs – Plus de formes extra-pulmonaires • Augmentation: – – – – Des effets secondaires des médicaments anti-TB De la mortalité Des rechutes Des tuberculoses résistantes aux traitements Tuberculose maladie, présentation clinique • Varie en fonction de l’immunodépression > 200 CD4 : présentation similaire aux patients non immunodéprimés -Formes cavitaires et bacillifères -Evolution subaigüe ou chronique Immunodépression importante : - Formes extrapulmonaires - Formes pulmonaires atypiques: infiltrats sans excavation, crachats négatifs - Forme aigue Tuberculose maladie, différentes formes cliniques • Tuberculose pulmonaire: la plus fréquente • Clinique: toux chronique (>15j), dyspnée, crachats hémoptoïques, signes généraux • Radiologie: Présentation classique (> 200 CD4): infiltrat des lobes supérieurs, excavation Adénopathies, épanchement pleural: évocatrice toutes les présentations possibles y compris normalité de la radiographie Tuberculose maladie, différentes formes cliniques (2) • Tuberculose pulmonaire: la plus fréquente • Miliaire: Dissémination par voie sanguine de la bactérie • Formes extra-pulmonaires: o Ganglionnaires +++ o Neuro-méningées o Osseuses o Pleurales ou péricardiques o Génito-urinaires o Tout est possible… Tuberculose maladie, moyens diagnostiques • Examen des crachats: 3 prélèvements de crachats sur 2 jours Toujours réalisés • Radiographie pulmonaire • Fonction de la localisation Ponction +/- biopsie ganglionnaire Ponction pleurale PL ….. Tuberculose maladie, traitement • INITIER EN 1er LIEU les ANTITUBERCULOSES Molécules – – – – Isoniazide (3-5mg/kg/j) +Rifampicine (10mg/kg/j) +Pyrazinamide (20mg/kg/j) +Ethambutol(15mg/kg/j) – Quadrithérapie IREP : 2 mois – puis IR : 4 mois à 10 mois Durée – TB pulmonaire, extra-pulmonaire : 6 mois – Ou, TB neuro-méningée, osseuse : 12 mois – Co-infection VIH: 6 mois (9 mois discuté dans certaines circonstances, culture positive à 2 mois, formes cavitaires….) Modalités: A Jeun et idéalement DOT (Directly Observed Treatment) Tuberculose maladie, traitement (2) • ANTIRETROVIRAUX à introduire dans un second temps Pas trop vite -Cumul des effets indésirables -Difficulté à identifier le médicament responsable en cas d’intolérance - Interactions médicamenteuses -Syndrome de restauration immunitaire -Nombre important de comprimés (observance) Mais pas trop tard …. – Surmortalité (survenue d’autres IO) Tuberculose maladie, traitement (3) • ANTIRETROVIRAUX à introduire dans un second temps En pratique: -Recommandations OMS: ARV à introduire dans les 8 1ères semaines -Recommandations françaises => Patients très immunodéprimés: début possible à partir du 15eme jour du traitement antiBK Patients peu immunodéprimés, on peut attendre un mois • Quel traitement ? IP et NVP: CI (interactions médicamenteuses) EFV + 2 INTI EFZ 800 mg si poids > 60 kg, 600 mg si < 60 kg Tuberculose maladie, traitement (4) • MESURES ASSOCIEES Co-trimoxazole ++: A débuter devant tout patient ayant une TB Corticoïdes – Neuroméningées, épidurite compressive – péricardiques – Miliaire hypoxémiante – A discuter: certaines formes ganglionnaires, séreuses (formes pleurales avec épanchement abondant) – Si CTC: déparasitage (ivermectine) Tuberculose maladie, traitement (5) • MESURES ASSOCIEES (2) Interactions médicamenteuses liées RMP: contraceptifs hormonaux => contraception mécanique Tuberculose maladie, traitement (6) • SURVEILLANCE Observance Tolérance (digestive, hépatique) Transaminases • Si < 3N : surveiller J15 • Si > 3N : REFERER Efficacité : contrôle des crachats (fin des 2e, 5e ou 6e mois) (recommandations OMS) Tuberculose maladie, traitement (6) • Syndrome de reconstitution immunitaire (IRIS) Réaction inflammatoire inhabituelle à une IO survenant dans les premières semaines d’un traitement ARV: aggravation, apparition de symptômes Diagnostic: survenue entre 2 et 8 semaines après le début du traitement ARV Concomitamment à l’ ↗ des CD4, ↘ CV Tuberculose maladie, traitement (7) REFERER IO : traitement à poursuivre/introduire ARV: Sauf menace pour le pronostic vital, les poursuivre Régression spontanée en 10-40 jours – ttt symptomatique Parfois adjonction de corticoïdes CC 7 – Desire N • Homme 35 ans • VIH + connu depuis 2 ans, n’a jamais eu de CD4 • Pas d’autre antécédent • Consulte au centre de santé pour fièvre vespérale, asthénie, amaigrissement de 6kg, toux, sueurs nocturnes, évoluant depuis 1 mois Q1 : Quels est votre 1er diagnostic, examens à visée diagnostique? • Tuberculose pulmonaire • Radiographie pulmonaire • BK crachats x 3 • Le diagnostic de TB pulmonaire est confirmé et le traitement anti-TB débuté • Il a 350 CD4/mm3 • Le patient revient vous voir à J15. Il va bien, n’a plus de fièvre et ne tousse plus • Bilan sanguin normal sauf ALAT 2xN (était normal avant traitement) Q2: que faites vous ? • Toxicité hépatique peu grave • NE PAS REFERER • Surveillance clinique + contrôle ALAT 8 à 15 j plus tard Q3- Principaux effets secondaires des antituberculoses? • Clinique – Signes précoces • • • • • Troubles digestifs: nausées, gastralgies (RMP, INH, PZA, EMB) Allergie cutanée rash, prurit, fièvre (RMP>PZA>INH>>EMB) Coloration orangée des urines, RMP (prévenir le patient) Ictère hépatite Troubles psychiatriques (INH) – Signes tardifs • Paresthésies: neuropathie périphérique à l’INH (2% des pts traités) • Troubles de la vision (EMB) • Biologique -Augmentation transaminases (INH, PZA, RMP) -NFS: accidents immuno-allergiques lors administration intermittente de RMP (Sd pseudogrippal, dyspnée, néphrite interstitielle, anémie hémolytique, thrombopénie) CC 8 - Sophie A • F 34 ans, vous est adressée pour débuter un suivi de TB ganglionnaire cervicale 1 mois après le début du traitement anti TB. Le traitement ARV vient d’être débuté car ses CD4 sont bas (70/mm3). • Elle va mieux, n’a plus de fièvre. Les ganglions cervicaux sont visibles mais « froids » • 1,5 mois plus tard soit à M2,5 du début du TTT anti-TB et M1,5 du début des ARVs elle vient vous voir pour fièvre à 39° d’apparition récente et AEG ++. Elle dit bien prendre ses traitements. • Les ganglions cervicaux ont doublé de volume et sont très rouges, tendus et douloureux (très inflammatoires) Q1 : quelles sont les 2 hypothèses principales ? Que faites vous ? • Hypothèses : – Échec du traitement (inobservance, interactions…) – IRIS (sd de reconstitution immunitaire) • REFERER I -5 – IO spécifiques B - Infection à CMV • Réactivation d’une infection ancienne • Fréquente quand < 50 CD4/mm3 • En pratique : – Pas (peu) de moyen diagnostique en Afrique – Pas de TTT disponible Maladies à CMV Rétinite (80%) Trouble visuel (flou, voile) Diagnostic: Fond d’œil Atteintes digestives (10-15%) Oesophagite, gastroduodénite, colite Douleurs, nausées, vomissements, T°, diarrhée, AEG Endoscopie: lésions ulcérées Diagnostic : histologie, cellules avec inclusion intranucléaire Atteintes neurologiques Encéphalite, myélites, myeloradiculites CMV isolé dans le LCR par PCR (culture) I -5 – IO spécifiques C- Maladie de Kaposi • Tumeur maligne viro-induite (HHV8) • Aspect clinique Formes cutanéomuqueuses les plus fréquentes : nodules infiltrés, violacés Atteintes viscérales: digestives, pulmonaires • Diagnostic confirmé par l’histologie • Traitement : Lésions cutanées limitées: restaurer l’immunité (ARV) Formes sévères (atteintes pulmonaires): chimiothérapie POINTS CLES • Prophylaxie par Cotrimoxazole • Tuberculose • Candidose buccale et oesophagienne: reconnaître et traiter • Toxoplasmose cérébrale, cryptococcose • Reconnaître zona, mie de Kaposi, herpès 3 – TRAITEMENT ANTIRETROVIRAL Molécules disponibles Principes de base Instauration traitement -Indication du traitement -Choix de la 1ère ligne Cas cliniques Antirétroviraux A- Molécules disponibles NRTIs • Abacavir (ABC) • Didanosine (ddI) • Emtricitabine (FTC) • Lamivudine (3TC) • Stavudine (d4T) • Ténofovir (TDF) • Zidovudine (AZT) INNRTIs • Efavirenz (EFV) • Nevirapine (NVP) • Etravirine IPs Inh. Entrée • Enfuvirtide (T20) • Maraviroc Inh. Intégration • Raltégravir (RAL) • Atazanavir (ATV) • Fosamprenavir (FPV) • Indinavir (IDV) • Lopinavir (LPV) • Nelfinavir (NFV) • Saquinavir (SQV) • Tipranavir (TPV) • Darunavir (DRV) • Ritonavir: Boost des IP * En gras molécules disponibles dans les pays à ressources limitées 3 – TRAITEMENT ANTIRETROVIRAL B -Principes de base Objectif du traitement Empêcher la progression vers le stade sida en maintenant ou restaurant l’immunité (idéalement CD4 > 500/mm3) Pour cela => indétectabilité (< 50 cp/mL) Principes • Traitement ARV est virustatique: pas d’éradication du VIH • À VIE, sans interruption, en respectant les consignes de prise • Association de 3 médicaments différents • Si le VIH se réplique en présence ARV le virus sélectionne des mutations de résistance échec thérapeutique importance de l’observance et donc de l’éducation thérapeutique 3 – TRAITEMENT ANTIRETROVIRAL C - Instauration du traitement antirétroviral 1-quand débuter un traitement antirétroviral? • CD4 < 350/mm3 (< 1200 lymphocytes totaux) quelques soient les symptômes cliniques • Maladie de stade clinique OMS 3 ou 4 quelque soit le nombre de CD4 2 - Quelles associations en 1ère ligne? 2 - Quelles associations en 1ère ligne? • • • • 2 INTI + 1 INNTI Pas de d4T (stavudine) Préférer les cp combinés (1-2 prises /j) En pratique: AZT + 3TC + EFV AZT + 3TC + NVP TDF + 3TC ou FTC + EFV TDF + 3TC ou FTC + NVP AZT ou TDF + 3TC ou FTC + EFZ ou NVP 2 - Quelles associations en 1ère ligne? • 3 analogues nucléosidiques possibles si aucune autre solution uniquement durée limitée dans le temps moins puissant ; moins efficace dans la durée SI intolérance ou CI aux INNTI en particulier quand Coinfection BK/VIH si EFZ non disponible Femme enceinte notamment si TB AZT+3TC + ABC (trizivir®) ou AZT + 3TC +TDF 3 – TRAITEMENT ANTIRETROVIRAL D - Cas Cliniques Cas clinique 1 • Noëlle 41 ans vous est adressée suite à la découverte d’une séropositivité VIH sur une pneumopathie franche lobaire aiguë. Le taux de CD4 contrôlé à distance de l’épisode infectieux était à 280/mm3 – 16 %, elle n’a pas d’autre antécédent. L’examen clinique est maintenant normal. Elle est actuellement sous cotrimoxazole. Il n’y a pas de coinfection par les hépatites B ou C • Y-a-t-il une indication à un traitement antirétroviral, si oui quel est le bilan préthérapeutique? CC 1 • Indication aux TARV ? o Oui (<350 CD4) • Bilan Préthérapeutique? o o o o o o o NFS Numération des CD4 (si n’avait pas été faite) Créatinémie ASAT, ALAT Test de grossesse Glycémie A Jeun (Charge virale VIH si réalisable) • Vous introduisez un traitement par AZT + 3TC + EFZ (Duovir® 1 cp x2 /j, Sustiva® 600 mg 1 cp le soir au coucher) après avoir expliqués les modalités de prise et l’importance de l’observance. • Noëlle se présente à 3 semaines du début du traitement , car elle se sent essoufflée à l’effort. • L’auscultation pulmonaire est normale et le reste de l’examen est normal, il n’y a pas de fièvre • La NFS retrouve une Hb 8 g/dl VGM 101 réticulocytes 40 000/mm3, les neutrophiles sont à 700/mm3, en préthérapeutique le bilan était normal (NFS 12.5 g/dL, VGM 87, PNN 1800/mm3) • Quelle est votre hypothèse, que faites vous? • Toxicité de l’AZT (anémie macrocytaire arégénérative, neutropénie) • Arrêt de l’AZT • On peut proposer par exemple: switch de l’AZT par le TDF → TDF + FTC (remplace le 3TC pour simplifier la prise) + EFZ → atripla® 1 le soir au coucher • Rappeler les effets indésirables des différentes molécules prescrites? AZT - Zidovudine • Insuffisance médullaire: Anémie macrocytaire modérée à sévère (parfois brutale), neutropénie • Intolérance digestive: nausées • Myalgies, cephalées, insomnie, asthénie • Hyperpigmentation (peau, ongles, langue) • Gynécomastie • Acidose lactique • Adaptation à la fonction rénale 3 TC - Lamivudine FTC - Emtricitabine • Bien tolérées (quelques troubles digestifs avec FTC) • Acidose lactique • ! Action sur le VHB: pas d’arrêt 3TC/FTC chez patient co-infecté car risque de réactivation (hépatite aiguë sévère) • Adapation si insuffisance rénale TDF - Tenofovir • Prise au cours du repas • Troubles digestifs: diarrhée, nausées , vomissements • Toxicité rénale : insuffisance rénale et syndrome de Fanconi • Diminution de la densité minérale osseuse • Asthénie, céphalée • Action sur VHB ++ (pas d’arrêt intempestif) EFZ (EFV) - Efavirenz • Troubles neuropsychiques : - Dès la 1ère prise, ↘ en 2- 4 semaines - Vertiges, insomnie, somnolence, cauchemars, hallucinations, confusion, dépression, réaction psychotique (! Si ATCD psychiatrique) • Allergies cutanées ( 2 1ères semaines) plus rares qu’avec la NVP • Cytolyse hépatique • Potentielle tératogènicité pour le foetus au 1er trimestre de la grossesse • Lors du contrôle de la NFS, votre collègue responsable des prélèvements s’est piquée? Quelle a été votre prise en charge (votre collègue est vaccinée contre l’hépatite B)? • Immédiatement (dans les 5 minutes): -Nettoyage de la zone cutanée lésée à l’eau et au savon puis rinçage abondant -Antisepsie au moins 5 minutes (eau de javel à 12° diluée au 1/10, dakin; à défaut: Bétadine®, alcool à 70°) • AES à risque car patiente VIH récemment mise sous traitement (CV élevée) + piqure avec aiguille creuse => traitement post – exposition à introduire rapidement exemple AZT+3TC+LPV/r (combivir® 300/150: 1x2/j pendant ou hors repas + kaletra 200/50: 2cp x2/j pendant ou hors repas ) 4 semaines • Prélèvement victime: NFS ALAT Créatinine Test sanguin de grossesse Sérologie VIH Sérologie VHC Si disponible : Ac anti-HBs si vaccinée sans taux connu (ou dépistage par AgHBs et Ac anti-HBc si non vaccinée) Quels sont les effets indésirables du LPV/r • Intolérance digestive: diarrhée, nausées, vomissements, douleurs abdominales • Élévation des enzymes hépatiques • Asthénie • NB o Interactions médicamenteuses, comme tous les IP car inhibiteur CYP3A o Au long cours (hors cadre AES), complications métaboliques (INTI et IP) Lipodystrophie Dyslipidémie: hypertriglycéridémie Hyperglycémie AES (accident d’exposition au sang) • Définition: Tout contact accidentel -Avec du sang ou un liquide biologique contenant du sang -et comportant : soit une effraction cutanée (piqûre, coupure), soit une projection sur une muqueuse (oeil, bouche) ou une peau lésée. • Risque de contamination par le VHB, le VHC, le VIH (+ palu) • Critères de gravité: Blessure cutanée secondaire à l'accident est profonde. Charge virale du patient source élevée Aiguille: utilisée pour un prélèvement intraveineux ou intra-artériel visiblement souillée gros calibre creuse Temps de contact avec le sang prolongé Conduite à tenir en cas d’AES Procédure écrite, affichée dans les locaux de soins Nettoyer et désinfecter immédiatement (dans les 5 minutes) -Si piqûre ou blessure cutanée (cf ci-dessus) -Si projection sur une muqueuse ou un oeil : Rinçage abondant à l’eau ou au sérum physiologique au moins 5 minutes Obtenir rapidement le statut sérologique VIH du patient source (test rapide, connaître également son statut VHC, VHB) • Poser l'indication du traitement post-exposition vis-à-vis du VIH -Fonction de la nature de l'exposition et du statut sérologique du patient source -Si indiquée, la trithérapie post-AES est définie dans le programme national (généralement: 2 INTI + 1 IP (le plus souvent AZT + 3TC + LPV/r), à adapter au profil de résistance du patient -A instaurer très précocement +++ (au mieux dans les 2 heures ; au plus tard dans les 48 heures) intérêt d’avoir des kits -Durée: 4 semaines • Suivi médical (clinique et biologique, selon recommandations, jusque M+ 6) • Rapports protégés, exclusion du don du sang jusque M6 • Si victime non vaccinée VHB: devrait bénéficier d’une vaccination • La patiente vient pour sa consultation des 6 mois, quel est le bilan de suivi prescrit? NFS Numération des CD4 Transaminases (ALAT, ASAT) Créatininémie car TDF Glycémie à jeun Charge virale vih • CV 6000 cp/mL, CD4: 350 /mm3 /18%, NFS, créatinémie, ASAT, ALAT, glycémie à jeun : normales => Que concluez - vous? Que faites vous? • Echec virologique : CV VIH > 5000 cp/mL à M6 • Avant de décider d’un changement de traitement, évaluer les raisons de l’échec, renforcer l'observance et répéter la mesure de la charge virale après 3 mois de traitement supplémentaire bien suivi 3 – Evaluer l’échec • Identifier l’échec thérapeutique ÉCHEC CLINIQUE: Survenue de nouvelles IO, rechute d’IO Pas assez sensible (tardif), ni spécifique (IRIS) ÉCHEC IMMUNOLOGIQUE Absence d’augmentation, baisse CD4 à M6 du traitement ↘ des CD4 < 50 % du pic CD4 < 100/mm 3 après 1 an de traitement bien suivi ! Dosage CD4 fait en l'absence d'infection intercurrente ÉCHEC VIROLOGIQUE Charge virale > 5 000 copies/ml après au moins 6 mois d'un traitement bien suivi CV à mesurer tous les 6 (à 12) mois • Analyser les raisons de l’échec thérapeutique 1ère cause d’échec : mauvaise observance insister sur la prise quotidienne, à horaires fixes (décalage maximum de 1-2h autorisé), respect des modalités de prise Autres raisons de l’échec: - erreur de posologie des ARV - diminution d’efficacité des ARV par interactions médicamenteuses -prescription d’ARV de puissance antivirale insuffisante (TDF + ABC + 3TC) Réplication du VIH en présence d'ARV => sélection de souches du VIH « mutants-résistants » => résistance du VIH/ échec • Discuter l’indication d’un 2 traitement Auparavant évaluer l'observance et la renforcer Si échec virologique => répéter la mesure de la charge virale après 3 mois de traitement supplémentaire bien suivi Si CV toujours > 5 000 cp/ml => 2ème ligne de traitement à proposer Recommandation OMS 2ème ligne ARV: -Changer les 3 ARV du 1er ttt pour 3 ARV que le patient n’a jamais pris -Associer 2 INTI + 1 IP boosté (ATZ/r > LPV/r) Cas clinique 2 • Mr K. est sous Triomune (3TC, D4T, NVP) depuis plusieurs années. Il n’a pas d’ATCD en dehors de sa séropositivité Il est indétectable depuis le début de ce traitement Mais depuis quelques mois, il présente une gène douloureuse avec sensation de brûlure et picotement des pieds, les symptômes s’aggravent progressivement, il a du mal à dormir à cause des douleurs Hypothèse ? Conduite à tenir • Neuropathie au D4T • Arrêt de cette molécule, peut être remplacée par AZT ou TDF • Effets indésirables du D4T: Neuropathie Lipodystrophie Élévation des enzymes hépatiques Acidose lactique • ! D4T n’est plus recommandé en traitement de 1ère intention (trop d’EI) Cas Clinique 3 • Une patiente a commencé un traitement par AZT+3TC+NVP il y a 7 jours. • Elle consulte en raison d’une éruption cutanée. • Quelle est votre hypothèse, quels signes de gravité devez-vous rechercher? • Allergie à la nevirapine • Signes de gravité: Erythème intense et diffus Décollements bulleux Atteinte des muqueuses (conjonctives, lèvres et bouche, muqueuses génitales) Œdème, arthralgies, myalgies Fièvre > 39°C • Il s’agit d’un rash maculopapuleux localisé à l’abdomen, l’examen clinique et l’interrogatoire ne retrouvent pas d’autres anomalies • Quelles est votre prise en charge? • Poursuite du traitement à la même dose (200mg par jour) jusqu’à amélioration des symptômes • Augmenter la posologie à 200mgX2 la semaine suivante si les symptômes ont disparu Si vous aviez constaté une des éruptions suivantes quelle aurait été la prise en charge? • • • • Eruption de grade 4 Référer Stopper les ARV Stopper le cotrimoxazole si introduction récente (dans les 2 à 3 dernières semaines) • Discuter hospitalisation • CI à vie des INNTI • Effets indésirables de la NVP? Réactions allergiques cutanées parfois sévères 6 1ères semaines 20 % des patients Arrêt NVP : 7% des patients Hépatites parfois sévères : surveillance BH /15 jours -1 mois TA > 5N: stopper le traitement TA > 2N SANS autre symptôme: suivi rapproché Fièvre Nausées, vomissements Céphalées Augmentation progressive de la posologie (1/j-14j puis 1x2/j) Points essentiels • • • • Observance Traitement à vie Indication du traitement 1ère ligne: 2 INTI + 1 INNTI (AZT ou TDF + FTC ou 3TC + EFV ou NVP) • Principaux effets secondaires de ces traitements et leur gestion • Reconnaître et analyser l’échec Références • Prise en charge globale du VIH à l’usage des paramédicaux dans les pays à ressources limitées - O. Bouchaud, C T. Ndour - RAF VIH, ESTHER, IMEA – Edition 2011 • VIH –PM. Girard, C.Katlama, G.Pialloux collection Douin- Edition 2011 • Rapport Yeni – 2010