d’une fonction connue, on construit une fonction inconnue de proche en proche `
a
partir de la connaissance de sa d´
eriv´
ee locale. La notion de limite peut ˆ
etre reli´
ee `
a
celle du choix du pas de discr´
etisation. L’´
el`
eve perc¸oit ´
egalement l’importance de
la condition initiale.
En classe terminale scientifique, la m´
ethode d’Euler est utilis´
ee dans des contex-
tes vari´
es o`
u une grandeur physique ob´
eit `
a une ´
equation diff´
erentielle de la forme
y0=ay +b. D´
ecroissance radioactive, circuits ´
electriques simples, chute de mo-
biles sous l’effet de la pesanteur et d’une force de frottement fluide, autant de situa-
tions conduisant `
a des ´
evolutions exponentielles pour lesquelles la m´
ethode d’Euler
peut ˆ
etre mise en oeuvre ais´
ement `
a l’aide d’un tableur. Un des enjeux de ces acti-
vit´
es consiste, par la manipulation d’accroissements finis, `
a faciliter l’appropriation
future de la notion de diff´
erentielle, au cours des ´
etudes post-baccalaur´
eat.
La m´
ethode d’Euler, qui constitue une excellente introduction aux m´
ethodes
de discr´
etisation, est cependant de pr´
ecision limit´
ee. Elle est souvent remplac´
ee par
des m´
ethodes plus sophistiqu´
ees qui permettent une meilleure pr´
ecision dans le cal-
cul des solutions. Ces m´
ethodes sont toutes bas´
ees sur un processus de discr´
etisation
dans lequel l’´
equation diff´
erentielle est remplac´
ee par une ´
equation aux diff´
erences
finies.
Le but du pr´
esent article est de mettre en regard la m´
ethode d’Euler, comme
m´
ethode d’approximation des ´
equations du mouvement de la dynamique, avec la
discr´
etisation implicite contenue dans l’expos´
e des principes de la m´
ecanique par
Isaac Newton dans les Principia (1687 pour la premi`
ere ´
edition en latin). Cette
discr´
etisation ne r´
esulte pas, comme on va le voir, de la recherche d’une approxi-
mation d’´
equations continues, que Newton ne formule d’ailleurs pas, mais repose
sur une vision d’embl´
ee discr´
etis´
ee, impulsionnelle, du mouvement, que Robert
Hooke a propos´
ee d`
es le milieu des ann´
ees 1660 ([3]). La surprise, c’est de consta-
ter d’une part que cette discr´
etisation ne co¨
ıncide pas avec celle d’Euler, et d’autre
part qu’elle r´
ealise une bien meilleure approximation des ´
equations exactes!
2 La discr´
etisation des ´
equations de la dynamique et les
lois de conservation
2.1 L’algorithme d’Euler
Soit l’´
equation diff´
erentielle autonome2du premier ordre
dx
dt =f(x)(1)
2c’est-`
a-dire dont le second membre ne d´
epend pas explicitement du temps