PROPRIÉTÉS ET CLASSIFICATION DES PROTÉINES

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PROPRIÉTÉS ET CLASSIFICATION DES PROTÉINES
La dénaturation des protéines
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Le caractère amphotère des protéines
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La solubilité des protéines
3
4
La classification des protéines
1
LA DÉNATURATION DES PROTÉINES
La dénaturation d’une protéine correspond à la destruction des
liaisons qui maintiennent en place les niveaux de structure
quaternaires (s’il y a lieu), tertiaires et secondaires.
La protéine se présente sous une configuration désordonnée, seule la
structure primaire n’est pas perturbée.
En conséquence, la protéine n’est plus sous sa forme native et a donc
perdu son activité biologique.
Suivant les facteurs de dénaturation, le processus peut être
réversible ou irréversible.
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LA DÉNATURATION DES PROTÉINES
En règle générale, tous procédés ou composés capables de
perturber les liaisons de faible énergie pourra avoir un
effet dénaturant sur les protéines.
Lors de la dénaturation les liaisons peptidiques ne sont pas
modifiées.
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QUELQUES FACTEURS OU COMPOSÉS DÉNATURANTS
La température
Augmente l’agitation moléculaire et perturbe toutes les liaisons
de faibles énergies.
Le pH
Modifie les équilibres des fonctions acido-basiques et perturbe
fortement les liaisons salines.
Les fortes
concentrations en sels
Elles agissent suivant le principe du relargage par les sels.
Les détergents
Pénètrent dans le cœur des protéines et perturbe les interactions
hydrophobes
Les solvants
organiques
Augmentent les forces d’attraction et facilitent ainsi l’agrégation des
protéines entre elles
Urée
Guanidine
Facilitent la pénétration de l’eau dans les protéines, ce
qui perturbe les interactions hydrophobes et les liaisons hydrogènes
β Mercapto
éthanol
Entraîne la rupture des ponts disulfures
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EXPÉRIENCE D’ANFINSEN
2HN
Activité biologique
COOH
Conditions dénaturantes
Urée, β mercaptoéthanol
HS
HS HS
COOH
2HN
SH
Ponts disulfures
HS
Ribonucléase A
SH SH
SH
Absence d’activité biologique
Suppression des
conditions dénaturantes
COOH
Activité biologique
1
EXPÉRIENCE D’ANFINSEN
Cette expérience est un exemple de dénaturation réversible.
Elle montre qu’en absence de conditions dénaturantes, la structure
primaire d’une protéine contient les informations nécessaires pour la
mise en place de la structure tertiaire unique de la protéine.
On observe également que le retour à la structure tertiaire est
accompagné de la restauration de l’activité biologique.
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CARACTÈRE AMPHOTÈRE
Les protéines possèdent au moins deux fonctions à caractère acido-basique
(extrémités N et C terminales), elles ont donc un caractère amphotère.
La charge globale d’une protéine sera fonction du bilan des charges présentes sur
chaque site acido-basique.
Cette charge globale pourra être positive, nulle ou négative.
La protéine pourra, en fonction du pH du milieu dans lequel elle se trouve, se
comporter comme un cation, comme une molécule neutre ou comme un anion
Le pH ou 100 % de la protéine est sous forme globalement neutre (forme
zwitterion) correspond au pHi de la protéine.
Lorsque le pH est inférieur au pHi, la forme majoritaire de la protéine est la forme
cation.
Lorsque le pH est supérieur au pHi de la protéine la forme majoritaire de la
protéine est la forme anion.
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COMPORTEMENT D’UNE PROTÉINE EN
FONCTION DU pH
Nombre de formes cations
formes cations majoritaires
pHi
Nombre de formes anions
formes anions majoritaires
100 %
formes zwitterions
pH
2
ESTIMATION DU pHi D’UNE PROTÉINE
Le pHi d’une protéine dépend du pKa de chaque fonction
acido-basique.
Sachant que le pHi correspond au pH où la protéine est
entièrement sous la forme zwitterion, on peut facilement
estimer sa valeur par une équation du type
pHi = 1/2 (pKa1 +pKa2)
avec pKa1 et pKa2 correspondant aux pKa des couples acidobasiques impliqués dans la formation de la forme zwitterion.
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EXEMPLE D’ESTIMATION DU pHi D’UNE PROTÉINE
Représentation schématique de la protéine considérée
2HN
ALA
ASP
CH2
COOH
LYS
COOH
(CH2)4
NH2
pK = 9,69
pK = 3,86
GLY
pK = 10,53
pK = 2,34
EXEMPLE D’ESTIMATION DU pHi D’UNE PROTÉINE
2
Valeurs des différents pK
3,86
Couples acido-basiques dans
l’ordre croissant de leur pK
2,34
COOH/COO -
0
-
COOH/COO -
0
NH3+/NH2
NH3+/NH2
BILAN DES
CHARGES A
LA
SURFACE
DE LA
PROTÉINE
9,69
10,53
0
-
-
-
+
+
+
0
0
+
+
+
+
0
2+
+
0
-
2
Charges apportées par la forme chimique prédominante
-
pH
2
EXEMPLE D’ESTIMATION DU pHi D’UNE PROTÉINE
Le bilan des charges montre que la forme zwitterion (charge globale de la
protéine égale à 0) est majoritaire entre pH 3,86 et pH 9,69.
On aura une valeur proche de 100 % de forme zwitterion entre ce s deux pH
On peut donc estimer le pHi de cette protéine à :
pHi ≈ 1/2 (3,86 + 9,69) ≈ 6,775
Ce calcul est une approximation, car il considère que les couples acidobasiques non pris en compte dans le calcul se trouvent tous à 100 % sous une
de leurs deux formes possibles, ce qui n ’est jamais le cas même s’il on se
trouve à des valeurs de pH éloignées du pK du couple acido-basique en
question.
SOLUBILITÉ D’UNE PROTÉINE EN FONCTION DU pH
Solubilité
3
pHi
pH
La solubilité d’une protéine est minimum pour une valeur de pH égale
à son pHi, car à ce pH la protéine se comporte comme une molécule
neutre et ses possibilités d’interaction avec l’eau par le biais de liaisons
hydrogènes sont donc minimum.
EFFET DE LA FORCE IONIQUE SUR LA SOLUBILITÉ
D’UNE PROTÉINE
Solubilité
3
1
2
Précipitation des protéines
phénomène de relargage par les sels
Force ionique
1
2
Phase 1 : effet dissolvant (salting in), l’augmentation de la force ionique stimule le
caractère polaire de la protéine qui peut ainsi plus facilement réagir avec l’eau
Phase 2 : phénomène de relargage par les sels (salting out), la solubilisation des
sels présents en forte concentration mobilise les molécules d’eau qui sont ainsi
retirés de leur contact avec la protéine. On observe rapidement la précipitation des
protéines présentes
3
EXPLOITATION DU PHÉNOMÈNE DE
RELARGAGE PAR LES SELS
Plus une molécule est polaire, plus la force ionique devra être importante
pour observer le phénomène de relargage par les sels.
Pour une force ionique donnée, certaines protéines pourront être encore
solubles alors que d’autres auront déjà été précipitées.
Ce principe est couramment utilisé lors des premières étapes de purification
d’une protéine pour séparer rapidement et à moindre coût les protéines des
autres composants présents dans le milieu.
Il est également envisageable d’exploiter le phénomène de relargage par les
sels afin de séparer des protéines.
EXEMPLE D’EXPLOITATION DU PHÉNOMÈNE
DE RELARGAGE PAR LES SELS
3
Séparation des globulines et de l’albumine du sérum de bovin
par précipitation au sulfate d’ammonium
% sulfate
d’ammonium
(NH4)2SO4
0%
50 %
Sulfate
d’ammonium
°°
°°°°
°°°°
°° °°
°°
°
° °°
°°°°
Globulines précipitées
°
Albumine
° Globulines
50 %
Prélèvement
du surnageant
66 %
Sulfate
d’ammonium
°°°°
°°°
°
Albumine précipitée
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CLASSIFICATION DES PROTÉINES
Les protéines peuvent être regroupées selon deux critères différents.
En fonction de la forme des molécules
On distinguera alors deux catégories :
- Les protéines fibreuses
- Les protéines globulaires
En fonction de la composition des molécules
On distinguera également deux catégories :
- Les holoprotéines
- Les hétéroprotéines
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CARACTÉRISTIQUES DES PROTÉINES FIBREUSES
Elles sont également appelées scléroprotéines
Elles ont une forme allongée.
Elles sont pratiquement insolubles
On remarque l’absence de coude β dans leur structure.
Il s’agit essentiellement de protéines de structure.
4
EXEMPLE DE PROTÉINES FIBREUSES
La fibroïne de la soie
Les collagènes des tissus conjonctifs
Les tendons
Les cartilages
Les kératines (cheveux, poils, ongles…)
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CARACTÉRISTIQUES DES PROTÉINES GLOBULAIRES
Elles sont également appelées sphéroprotéines.
Elles ont une forme sphérique.
Elles sont facilement solubles.
4
EXEMPLE DE PROTÉINES GLOBULAIRES
Albumine
Globulines
Protéines ayant une activité enzymatique
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HOLOPROTÉINES ET HÉTÉROPROTÉINES
On appelle holoprotéines des protéines constituées
uniquement d’acides aminés.
On appelle hétéroprotéines des protéines constituées d’une
chaîne polypeptidique associée de manière covalente ou non
à une partie non protéique. La partie non protéique est
appelée groupement prosthétique.
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EXEMPLES D’HÉTÉROPROTÉINES
AVEC LIAISONS COVALENTES ENTRE LA PARTIE PROTÉIQUE
ET LE GROUPEMENT PROSTHÉTIQUE
Les phosphoprotéines (protéines estérifiées par de l’acide phosphorique
au niveau de résidus sérine ou thréonine).
Exemple : les caséines du lait.
Les glycoprotéines (protéines dont le groupement prosthétique est de
nature glucidique).
Exemple : la plupart des protéines
transmembranaires possèdent un ou plusieurs
groupements glucidiques sur leur partie
extracellulaire.
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EXEMPLE D’HÉTÉROPROTÉINES
AVEC LIAISONS NON COVALENTES ENTRE LA PARTIE
PROTÉIQUE ET LE GROUPEMENT PROSTHÉTIQUE
Les chromoprotéines (protéines colorées dont le groupement
prosthétique contient un élément métallique).
Exemple : l’hémoglobine
Les lipoprotéines (association de protéines et de lipides).
Les nucléoprotéines (association de protéines et d’acides nucléiques).
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