Troubles Cognitifs

publicité
LES TROUBLES DU
COMPORTEMENT
Capacité de gériatrie
Docteur A.DEBART
C.H.U. Reims
16 mai 2008
MANIFESTATIONS CLINIQUES
de la démence
Troubles Cognitifs
Troubles Non Cognitifs
Troubles de la mémoire
Troubles de l'humeur
Aphasie
Manifestations psychotiques
Apraxie
Troubles du comportement
Agnosie
Tr. des fonct. exécutives
Identification
des troubles
du comportement
Pourquoi un diagnostic
étiologique ?
• Pour ne pas administrer un traitement
symptomatique avant :
– d’avoir identifié le type de trouble du
comportement
– d’avoir évoqué et traité les facteurs
déclenchants
• Car les thérapeutiques ne sont pas univoques :
– Traitement de la maladie d’Alzheimer
– Traitement de la cause du trouble
– Traitement du trouble en tant que symptôme
Une ou plusieurs causes
Tout trouble du comportement :

-
a une ou plusieurs causes :
parfois un facteur déclenchant évident
parfois plusieurs facteurs intriqués
parfois pas de cause retrouvée

-
est modulé par :
la personnalité antérieure du patient
la maladie elle-même
les réactions de l’entourage
5 catégories d’étiologies
1.
La maladie d’Alzheimer :
2.
Une maladie somatique associée :
signes de la maladie
Rétention d’urine, fécalome, infection, douleur, troubles
métaboliques (hypo ou hypernatrémie), hypoxie,
iatropathogénie (médicaments, sonde, contention…)
3.
Une maladie psychiatrique associée
4.
Un environnement inadapté
5.
Une déficience sensorielle
Limites de la recherche
étiologique ?
Difficultés diagnostiques :
- Anamnèse imprécise
- Symptômes non spécifiques
- Examen clinique et ex. complémentaires difficiles
Limites floues entre :
- Évolution de la maladie
- Symptomatologie réactionnelle
• À l’environnement
• À une maladie somatique
- Maladie psychiatrique
TROUBLES DU COMPORTEMENT CHEZ UN PATIENT
ATTEINT DE LA MALADIE D’ALZHEIMER
S’assurer que le patient et son
entourage ne sont pas en état
de danger imminent
Prise en charge
immédiate du patient
en milieu spécialisé
Adresser les premières
questions à l ’entourage proche
du patient
Mode d’apparition des troubles
Apparition
brutale et
récente
Existence ou non d’une
aggravation de l’état cognitif
Déclin
cognitif
brutal
La maladie d’Alzheimer n’est pas à
l’origine du trouble du comportement
Présence ou non de symptômes
évoquant une confusion
symptômes
évocateurs de
confusion
LA MALADIE D’ALZHEIMER N’EST PAS À L’ORIGINE DU
TROUBLE DU COMPORTEMENT
Rechercher une cause surajoutée
Reprendre l’interrogatoire de
l’entourage proche
Examiner et interroger le patient
pour rechercher une maladie
physique ou une douleur
Antécédents du patient
déshydratation
Symptômes physiques récents
Prise d’alcool
Notion de chute
Traitement habituel et
modifications récentes
globe urinaire
Réaliser systématiquement
des examens complémentaires
- NFS plaquettes
- ionogramme sanguin
- urée, créatinine
biologie
fécalome
- CPK, troponine
- glycémie
- TSH ( si >1an)
Infection urinaire
- BU+/-ECBU
dénutrition
Hypo ou hyperthermie
radiologie
autres
1- MALADIE SOMATIQUE NON NEUROLOGIQUE (INFECTION,PATHOLOGIE CARDIAQUE)
2- MALADIE NEUROLOGIQUE NON DÉGÉNÉRATIVE (AVC, ÉPILEPSIE, HSD)
3- ORIGINE IATROGENE
4- DOULEUR
- CRP, VS
- calcémie
douleur
Insuffisance cardiaque
- bilan hépatique
- RP et ASP
-+/- scanner cérébral
-+/- zones douloureuses
- ECG
TROUBLES DU COMPORTEMENT CHEZ UN PATIENT
ATTEINT DE LA MALADIE D’ALZHEIMER
S’assurer que le patient et son
entourage ne sont pas en état
de danger imminent
Prise en charge
immédiate du patient
en milieu spécialisé
Adresser les premières
questions à l ’entourage proche
du patient
Mode d’apparition des troubles
Apparition
brutale et
récente
Apparition
progressive
Existence ou non d’une
aggravation de l’état cognitif
Déclin
cognitif
brutal
La maladie d’Alzheimer n’est pas à
l’origine du trouble du comportement
 Aggravation
brutale
état cognitif
Présence ou non de symptômes
évoquant une confusion
symptômes
évocateurs de
confusion
Pas de
symptômes
évocateurs
de confusion
La maladie d’Alzheimer peut être à
l’origine du trouble du comportement
LA MALADIE D’ALZHEIMER PEUT ÊTRE À L’ORIGINE DU TROUBLE DU
COMPORTEMENT
Vérifier 3 points essentiels
Absence d’une maladie
psychiatrique antérieure
Absence d’un environnement
défavorable
Absence de déficience
sensorielle
LA MALADIE D’ALZHEIMER EST À L’ORIGINE DES
TROUBLES DU COMPORTEMENT ET IL S’AGIT D’UN
« SYMPTÔME COMPORTEMENTAL ET PSYCHOLOGIQUE DE
DÉMENCE » (SCPD)
Les symptômes comportementaux
et psychologiques de démence
Définition :
« symptômes de troubles de la perception, du
contenu de la pensée, de l’humeur ou du
comportement fréquemment observés chez les
patients déments »
Classification :
- symptômes psychologiques (évalués lors d’un
entretien avec le patient et ses proches)
- symptômes comportementaux (identifiés en
procédant à l’observation du patient)
Les symptômes
psychologiques
Délires
Hallucinations
Troubles de l’identification
Humeur dépressive
Anxiété
20 à 73%
15 à 49%
23 à 50%
moy.à 40%
moy.à 48%
Les symptômes
comportementaux (1)
Apathie
Errance
Agitation
« réactions catastrophes »
Désinhibition
72%
3 à 53%
47 à 85%
35 à 40%
Les symptômes
comportementaux (2)
Comportements envahissants
45%
Attitude négative
Troubles du sommeil
40%
Troubles des conduites alimentaires
Conséquences des troubles du comportement
→ évolution vers la désinsertion sociale
Agitation / agressivité
Dégradation
de la vie relationnelle
Réaction inadaptée de l’entourage
Classification des troubles
psycho-comportementaux
Aspect déficitaire
. Apathie
. Bradykinésie
. Régression
Aspect productif
. Hyperactivité simple
. Agitation
. Déambulation
. Fugues
. Troubles des conduites instinctuelles
. Troubles psychotiques
. Stéréotypies
Caractère déficitaire
Caractère productif
Hypoactivité motrice
Hyperactivité motrice
D’après PANCRAZI MP
Les délires
Conviction fermement maintenue par le patient en dépit de toutes
les preuves qui peuvent lui être faites de son erreur, et se
maintenant au moins sept jours, durée requise pour écarter les
syndromes confusionnels aigus
Les plus courants : délires de persécution ou de paranoïa
5 délires typiques dans la démence :





Patient croit qu’il se fait voler des objets
Patient croit occuper un domicile qui n’est pas le sien
Conjoint (ou aidant) perçu comme un imposteur
Sentiment d’abandon
Sentiment d’infidélité
Facteur de risque d’agressivité physique selon 2 études (Deutsch et
al. en 1991 et Gilley et al. en 1997)
Les hallucinations
Perturbent la faculté des patients déments de comprendre le
monde extérieur
Peuvent altérer leur capacité à accomplir des AVQ et nuire à
leur relation avec les aidants
Les plus fréquentes : visuelles, puis auditives, rarement tactiles
ou olfactives
Ex. h. visuelles : observer la présence de personnes chez soi
alors qu’elles n’y sont pas
À ne traiter que si elles sont mal vécues par le patient (stress)
Association possible entre des défauts de la perception visuelle
et les hallucinations visuelles ➨ examen fonctions visuelles (et
auditives)
Les troubles de
l’identification
Font partie des troubles de la perception
≠ des hallucinations (qui surv. en l’abs. de stim. ext.), les tr. de
l’id. sont dus à des erreurs de perception de stimuli externes
Peuvent être définis comme des perceptions erronées
conjuguées à une conviction ou élaboration entretenue avec
une intensité délirante
4 catégories principales :




Présence de personnes à l’intérieur du domicile du patient (Σ du
« pensionnaire fantôme »)
Trouble de l’id. de soi (ne se reconnaît plus dans un miroir)
Trouble de l’id. d’autrui
Identification erronée d’événements présentés à la TV
Les troubles de
l’identification
En 1990, Ellis et Young ont distingué 3 formes de tr. de l’id. délirants :

Le Σ de Capgras :
Idée délirante que des personnes ont été remplacées par des
sosies (individus, mais aussi maisons, animaux, objets)

Le Σ de Fregoli :
conviction que des individus désireux de nuire se déguisent pour
assumer l’identité d’autres personnes

Le délire d’intermétamorphose :
situation au cours de laquelle l’apparence physique d’une personne
est perçue comme celle d’une autre
L’humeur dépressive
Symptômes dépressifs très fréquents dans la démence
Moyenne de 40%, mais de 0 à 80% selon les études
Avis très partagés quant à leur origine exacte : dépression?
démence? les 2 associées? → difficile de dire qu’un symptôme
appartient à l’une ou l’autre de ces 2 pathologies
Signes communs aux 2 : apathie, ralentissement psychomoteur, tristesse de l’humeur, désinvestissement, perte de
poids, insomnie,…
Considérer que la dépression est un symptôme spécifique de
démence au même titre que les autres SCPD et qu’elle résulte
d’un désordre neurobiologique lié à la démence
L’humeur dépressive
Impact important car :
 favorise survenue d’attitudes régressives avec accélération du
déclin fonctionnel, mais aussi du déclin cognitif
 retentit sur aidant en ⇗ son stress (⇒ en retour effet négatif sur
patient)
 Impact non négligeable sur pronostic vital
Notion de « pseudo démence dépressive »:
l’apparition de troubles cognitifs chez un sujet âgé non dément peut
être due à cette seule dépression
➾ soi-disant dépassé puisque des études ont montré que ces
troubles étaient en fait des signes annonciateurs d’une authentique
démence??? ➾ à revoir…
L’anxiété
Liée à la manifestation d’autres SCPD ou indépendante
Préoccupations jusqu’alors non manifestes concernant p.ex.
finances, avenir, santé (mémoire) et craintes pour des
évènements ou des activités jusqu’alors non stressants
(éloignement du domicile)
Troubles somatiques : souffle coupé, estomac noué,
palpitations ➾ non expliqués par une authentique pathologie
Parfois « mal à l’aise » ou « excessivement tendu »,
incapable de se relaxer et sans pouvoir expliquer pourquoi
L’anxiété
Avant la découverte des signes cognitifs :


le patient perçoit ses troubles, ne sait pas mettre de mots sur ce qui lui arrive et a
l’impression de « devenir fou », de « perdre la tête »…
➾ l’annonce diagnostique peut apaiser l’anxiété (explication des troubles),
mais peut aussi entraîner une réaction de panique
Plus tard dans l’évolution de la maladie :



anticipation de l’échec (anxiété challenge)
changement dans l’environnement (nouvelle personne dans la maison)
Sentiment d’isolement
A des stades encore plus évolués (verbalisation difficile):





appels à l’aide réitérés
cris
déambulation
fugues soudaines
conduites d’évitement phobique
L’anxiété
Manifestation courante d’anxiété : le Σ de Godot
⇒ questions posées de façon répétitive au sujet d’un évènement à venir ⇒ parfois
si incessant et persistant : lourd fardeau pour famille et aidants
⇒ résulte d’une diminution des capacités cognitives (mémoire) et d’une inaptitude
à mobiliser efficacement les capacités de réflexion restantes.
Autre symptôme caractéristique : la peur d’être laissé seul
Véritable phobie car anxiété disproportionnée par rapport à tout danger réel
 Dès que conjoint ou autre aidant va dans autre pièce du domicile
 Requêtes répétées de ne pas être laissé seul
 Agrippement
⇒ problème relationnel majeur

Autres phobies possibles : agoraphobie, circuler en voiture, voyager,
rencontrer des amis, obscurité, peur d’activités courantes (bain)
L’apathie
Trouble de la motivation qui ne peut être attribué à un trouble de
conscience, à un déficit intellectuel ou à un stress émotionnel.
3 composantes :
⇘ de l’initiation motrice + de l’initiation cognitive + du ressenti affectif
Symptômes :





Manque d’intérêt pour les AVQ, pour les soins personnels
Diminution de l’interaction en société, de l’expressivité du visage
Voix plus monotone
Diminution de la réactivité émotionnelle (indifférence)
Perte d’initiative
apathie ≠ dépression : manque de motivation sans dysphorie
(instabilité de l’humeur, avec malaise, anxiété et  réactions
coléreuses) ni symptômes végétatifs ⇒ traitement différent
Source de détresse pour aidants : incompréhension
L’errance
Un des pb comportementaux les + perturbateurs (fardeau)
Désigne plusieurs types de comportement :








Vérification (où se trouve l’aidant?)
Poursuite incessante (forme extrême de vérification)
Travailloter
Déambulation sans but apparent ou dans un but inapproprié
Activité excessive
Déambulation nocturne
Errance, nécessité d’être reconduit au domicile
Tentatives de quitter le domicile
L’agitation
Activité verbale, vocale ou motrice, inappropriée par sa
fréquence ou sa survenue inadaptée au contexte social, et qui
n’est pas considérée par un observateur externe comme
résultant directement d’un besoin ou d’un état de confusion
4 sous- types (Cohen-Mansfield Agitation Inventory) :


Comportement physique non agressif : agitation générale, gestes
répétitifs, allées et venues, tentatives de se rendre dans un autre
lieu, mauvaise manipulation d’objets, dissimulation d’objets, porter
des vêtements inappropriés ou se dévêtir
Comportement physique agressif : donner des coups, bousculer,
griffer, saisir des objets, empoigner des gens, donner des coups de
pied et mordre
L’agitation


Comportement verbal non agressif : attitude négative, ne rien
aimer, recherche constante d’attention, donner des ordres, plaintes
ou doléances geignardes, interruptions pertinentes, interruptions
sans pertinence répétition de phrases
Comportement verbal agressif : hurler, jurer, accès de colère,
émettre des sons étranges
Les « réactions
catastrophes »
Réaction affective ou comportement physique brusques et
excessifs
Parfois définies comme une instabilité de l’humeur ou une
irritabilité
FDR : troubles cognitifs graves, âge avancé, personnalité
prémorbide prédisposante
Comprennent : brusques accès de colère, violences verbales
(cris), menaces d’agression physique, agressions physiques
Pas de lien entre accès de colère et état dépressif, apathie ou
anxiété
Les « réactions
catastrophes »
Peuvent être précipitées par : troubles de la perception, hallucinations,
délires, douleurs occultes, infection, certains médicaments
Mécanismes pathogènes :



variables organiques : lésion cérébrale, dysfonctionnement des
neurotransmetteurs
variables psychologiques : être placé dans un nouvel environnement, prendre
conscience de ses pertes de mémoire ou de sa maladie, voir diminuer sa
capacité de communiquer, exprimer une détresse psychotique, accentuation
de traits prémorbides de la personnalité, relations difficiles avec l’aidant dans
le passé
variables environnementales : bruits non identifiés, éclairage inadéquat,
déménagement dans un endroit inconnu, prise en charge basée sur la
confrontation
La désinhibition
Comportement impulsif et inapproprié
Facilement distraits, instabilité émotionnelle, capacité de
discernement et de jugement déficitaire, incapables de
conserver le type de comportement social qu’ils avaient
auparavant
Symptômes associés : euphorie, désinhibition verbale ou
sexuelle, agitation motrice, errance, comportements
envahissants, impulsivité, pleurs, violence verbale, violence
physique dirigée vers autrui ou vers des objets, comportements
autodestructeurs
Les comportements
envahissants
Gestes de réclamation, d’impatience, de
cramponnement ou de bousculade destinés à
pousser l’aidant à faire quelque chose contre son gré
Patients s’imposent alors que leur présence n’est pas
désirée ou empiètent sur les possessions ou sources
d’agrément de leur entourage
Les attitudes négatives
Refus de la part du patient de tout ce qu’on lui
demande de faire, parfois parce qu’il ne comprend
pas, mais parfois aussi parce qu’il exige que tout soit
fait à sa manière
Peut entraîner un comportement réfractaire et une
résistance aux soins
Attitude difficile à surmonter
Le plus souvent aux stades tardifs
Établir une « routine quotidienne » peut s’avérer utile
pour surmonter la résistance du patient à recevoir
des soins
Les troubles du sommeil
Différents types :



Fragmentation du sommeil par des éveils multiples et un
réveil matinal précoce (accentuation des tr. obs. dans le
vieillissement normal)
Parasomnies : troubles du comportement liés au sommeil
paradoxal où les rêves sont mis en actes (plus fréquentes
que chez le sujet sain)
États d’hyperactivité avec anxiété vespérale rendant
l’endormissement difficile : phénomène du coucher de soleil
ou « sundowning »
Inversion du cycle veille-sommeil, surtout dans les
stades évolués ⇒ motif de placement en institution
Les troubles des
conduites alimentaires
≠ amaigrissement lié à la démence elle-même (oubli de se
nourrir de façon régulière, négligence de la bonne conservation
des aliments, refus de prendre un repas en institution car
conscients de leur déclin et veulent le cacher)
Perte de l’appétit ou appétit augmenté
Comportement alimentaire inadéquat (trop de nourriture dans sa
bouche en une seule fois)
Comportement alimentaire particulier et ritualisé (manger tous
les jours la même chose, manger les aliments toujours dans le
même ordre)
Les troubles des
conduites alimentaires
Type de nourriture modifié (changement brusque des goûts)
Abus de sucreries ou d’autres sortes de nourriture de façon
inhabituelle
En fonction d’autres SCPD :



Idées paranoïaques et délirantes au sujet des aliments et des boissons
Perte de l’initiative de manger (apathie)
Projection du repas ou de la boisson à la figure de l’aidant ou par terre
(agressivité)
Quelques outils d’évaluation
et de mesure
Échelle de Cornell (Alexopoulos et al., 1988) : humeur des
patients déments
BEHAVE-AD (Reisberg et al., 1987) : sympt. psycho.+ cptaux
CERAD (Tariot et al., 1995) : sympt. psycho.+ cptaux
NPI (Cummings et al., 1994) : évalue séparément les différents
aspects du comportement ➾ score récapitulatif ➾ quantification des
SCPD. Traduction française par Robert et al. en 1998, un des outils
les plus utilisés en France.
Symptômes recherchés : idées délirantes, hallucinations,
agitation/agressivité, dépression/dysphorie, anxiété, exaltation de
l’humeur/euphorie, apathie/indifférence, désinhibition,
irritabilité/instabilité de l’humeur, comportement moteur aberrant,
sommeil et appétit
Quelques outils d’évaluation
et de mesure
Questionnaire de dyscontrôle comportemental (Lébert et al.,
1996) : dépistage des SCPD
Symptômes recherchés : grignotage sucré, hypersomnie,
hallucinations, troubles de la perception, délires interprétatifs,
« sundowning », irritabilité, tasikinésie, désinhibition, négligence,
tristesse, hyperémotivité, exaltation, apathie et anxiété.
CMAI (Cohen-Mansfield et al., 1989) : agitation
ADAS-NON COG : mesure des symptômes neurologiques et
évaluation des SCPD
Symptômes Neuropsychiatriques
dans maladie d'Alzheimer
C
M
A
h
D
és
in
gr
A
it
Ir
r
pa
A
nx
A
ép
D
H
al
l
él
D
% avec
scores
NPI
80
70
60
50
40
30
20
10
0
(Mega et al, Neurology 1996; 46: 130-135)
Symptômes neuropsychiatriques dans
la maladie d'Alzheimer
90
80
%
70
60
légère
50
modérée
40
sévère
30
20
10
0
Dél
Hall
Agit
Dysph
Anx
Symptômes neuropsychiatriques dans
la maladie d'Alzheimer
%
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
légère
modérée
sévère
Euph
Apa
Désinh
Irrit
CMA
Une fois les symptômes
comportementaux présents, ils se
reproduisent
% de
patients
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Dépression
Agitation
Psychose
1ère fois
2ème fois
toujours
présents
Patients réexaminés 5 fois en un an
(Levy et al, Am J Psychiatry 1996; 153: 1438-1443)
Modifications du comportement
35
% avec
0,1,2,3
symptômes
(Psychose,
Agitation,
Dépression)
30
25
20
15
10
5
0
0
1
2
3
(Levy et al, Am J Psychiatry, 1996)
Apparition des troubles
psychologiques
et comportementaux dans la MA
Souvent avant l’établissement du diagnostic = signal d’alerte
Les plus précoces : repli social, dépression, paranoïa, anxiété
Fréquence des symptômes en fonction de l’évolution de la maladie
MANIFESTATIONS CLINIQUES
Détérioration
Évolution et détérioration de la maladie
Troubles de
l'humeur
Troubles du
comportement
Évolution de la maladie
TRAITEMENT des SCPD
Permet de soulager la souffrance des patients, d’alléger le
fardeau des aidants et de diminuer les dépenses de la
collectivité
Si non traités correctement :





Peuvent ⇒ placement prématuré en institution
Dépenses de santé importantes
Diminution de la qualité de vie du patient et des aidants
Niveau élevé de stress pour les aidants
Incapacité supplémentaire (tâches quotidiennes plus difficiles à
réaliser et détresse supplémentaire)
Traitement non
pharmacologique
Fondamental et non suffisamment utilisé
Peut être efficace à lui seul mais si insuffisant reste toujours
complémentaire du traitement pharmacologique
Comprend :



Adaptation de l’environnement
Approches comportementales
Approches psychologiques :




Psychothérapie individuelle
Psychothérapie familiale
Psychothérapie de groupe
Aide aux aidants
Traitement non
pharmacologique
Adaptation de l’environnement :

Adaptation du milieu physique : protection des lieux où circule le
patient, éclairage diffus, couleurs apaisantes, musique douce, éviter
changements

Adaptation du cadre temporel : emploi du temps régulier, pas de
changements brusque, régularité dans les horaires de coucher et de prise
de repas

Aide à l’alimentation : éviter les oublis, apaiser les troubles tels que
l’agressivité et les idées délirantes, stimuler en cas d’apathie
Traitement non
pharmacologique
Approches comportementales :
Exemple : agitation avec agressivité





Intervenir précocement
Isoler le patient des situations et des individus susceptibles de
provoquer des comportements perturbateurs
Inciter les aidants à parler d’une voix douce et rassurante en
annonçant leurs intentions
Le distraire en lui posant des questions à propos du problème
Amener progressivement son attention vers un sujet plus agréable
qui n’a rien à voir avec ce problème
Traitement non
pharmacologique





Changer d’activité ou de lieu
Ignorer la situation pendant un moment
Faire régner une ambiance calme et apaisante
Éviter de tenter de raisonner le patient pendant qu’il est agité
Éviter la confrontation et la contrainte physique
Traitement non
pharmacologique
Approches psychologiques :

Psychothérapie individuelle : stade léger
⇒ se concentrer sur leurs sentiments, sur les aspects pratiques
de leur maladie et sur le deuil de leurs facultés cognitives

Psychothérapie familiale : réunir toute la famille proche du
patient pour les informer sur la maladie, sa PEC et répondre à
leurs interrogations

Psychothérapie de groupe : stade léger
⇒ tirer profit d’un contact avec d’autres personnes vivant la
même situation
Traitement non
pharmacologique
Aide aux aidants : surtout l’aidant principal
⇒ besoin de beaucoup de soutien pour préserver la qualité de leur
vie personnelle
⇒ risque élevé de développer une véritable pathologie de l’aidant :
asthénie croissante, surmenage, insomnies, stress, anxiété,
dépression, trouble de la réponse immunitaire et de la cicatrisation
⇒  consultations MG,  consommation médicamenteuse,
tendance accrue à l’alcoolisme
⇒ taux de mortalité supérieure aux non aidants
Traitement
pharmacologique
Les signes comportementaux sont accessibles aux
psychotropes du fait de leur origine neurobiologique cependant
différente lors de démence et lors de pathologies
psychiatriques, même si elles génèrent des symptômes
identiques
Un traitement efficace sur un certain type de trouble lors d’une
maladie psychiatrique ne le sera pas forcément sur le même
type de trouble lors d’une démence
Traitement
pharmacologique
Quatre grandes classes pharmacologiques
ont été définies pour traiter les SCPD :




Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS)
Anticonvulsivants (ou thymorégulateurs)
Nouveaux antipsychotiques
Anticholinestérasiques
Traitement
pharmacologique
Le méprobamate et les benzodiazépines à demi-vie courte sont
des traitements d’appoint permettant d’attendre l’efficacité des
classes précitées
Les neuroleptiques classiques n’ont plus aucune indication
(mauvais rapport bénéfice/risque et effet délétère sur les
fonctions cognitives)
Antidépresseurs sérotoninergiques :
- fluoxétine : 20à40mg/jour
- fluvoxamine : 50à150mg/jour
- citalopram : 10à30mg/jour
- sertraline : 20à50mg/jour
(+ idées délirantes)
- trazodone : 70à300mg/jour
(+ instabilité psychomotrice)
indications : symptômes dépressifs, anxiété, irritabilité
thymorégulateurs :
- carbamazépine : 100mg/jour
(taux sanguin de 8 à 12 ng/ml)
- Valproate de sodium : 125mg/jour
(taux sanguin de 50 à 60 ng/ml)
indications : agitation, hostilité
Antipsychotiques atypiques :
- Rispéridone : 0,5 à 2 mg/j
⇒ agressivité, idées délirantes
- Olanzapine : 5 mg/j
⇒ agitation, agressivité,
délires et hallucinations
Anticholinestérasiques :
-
Donepézil : 5 à 10 mg/j
Rivastigmine : 3 à 12 mg/ j
Galantamine : 8 à 24 mg /j
Indications : prévention d’hallucinations, d’apathie et d’anxiété
Traitements médicamenteux
des SCPD associés à la MA (1)
S. psychotiques
Anxiété
Dépression
Antipsychotiques
Atypiques ou
Neuroleptiques
Classiques ??
IRS
AChE?
IRS?
Aiguë
Chronique
BZD
Buspirone
Traitements médicamenteux
des SCPD associés à la MA (2)
S. agressifs
Tr. Sommeil
Légers,
modérés
Sévères
CT
IRS
Antipsychotiques
Atypiques ?
BZD
Anticonvulsivants
Neuroleptiques classiques
Comp. moteurs aberrants
Désinhibition
LT
Buspirone
AChE?
CONCLUSION
Importance de la prise en charge des SCPD

Rôle / patient

Rôle / entourage
Conditionne

Le maintien au domicile

la qualité de vie au domicile comme en institution
Nécessite un bilan et une prise en charge
globale
Stratégie thérapeutique adaptée
Téléchargement