SIMMEL Georg Simmel, sociologue et philosophe allemand, né à Berlin (1858-1918). Il s’est intéressé au rôle des individus dans l’évolution sociale. I. GENERALITES Georg Simmel (1859-1918) était un philosophe, psychologue et sociologue allemand. Il est intervenu dans ces différents champs universitaires. Chacune de ces disciplines universitaires est un point de vue parmi d’autres pour analyser l’individu en tant qu’acteur social. Ce qui caractérise la sociologie de Simmel, c’est l’analyse de l’individu sous différentes facettes (et la notion de « forme »). C’est un sociologue qui a été très étudié dans de nombreux pays sauf en France notamment à cause de Durkheim, à qui il s’opposait, et qui était à l’époque le chef de file de la sociologie française. Ce qui caractérise également la sociologie de Simmel, c’est qu’il va passer constamment d’une microsociologie à une macrosociologie. Bibliographie : 1900 – « Philosophie de l’argent » 1903 – « Métropole et mentalité » 1904 – « Kant » 1908 – « Sociologie » 1917 – « Les questions fondamentales de la sociologie : individu et société » « Sociologie et épistémologie » II. PRESUPPOSES PHILOSOPHIQUES Pour Simmel, tout individu cherche à donner un sens à sa vie. Pour donner du sens à sa vie, il va créer des formes abstraites ou notions : Simmel donne l’exemple des valeurs, de la religion, de l’espace-temps, des règles de civilité (les manières de se conduire en public). Les règles de civilité vont guider le subjectif, l’affectif de l’individu. Ces formes abstraites, ces valeurs, acquièrent une autonomie. Les individus vont se positionner par rapport à ces valeurs. Cela va entraîner des interactions entre les individus. Les interactions entre les individus médiées par ces symboles et ces formes, sont à l’origine et constituent l’essentiel de toute vie sociale parce que toute vie sociale est avant tout un échange humain. La vie sociale se développe uniquement à partir d’un besoin de sociabilité chez les individus. La vision de Simmel dépasse la vision utilitariste de Marx pour qui toute vie sociale était dépassée par des échanges basés sur le profit. La vision de Simmel dépasse aussi la vision rationaliste de Weber où tout échange entre les individus a une signification. L’analyse de Simmel dépasse les analyses de Marx et de Weber dans le sens où il y a introduction du subjectif, du sentiment individuel ; tout individu entre en interaction avec les autres individus car il en a simplement besoin. Pour Simmel, les interactions sont l’objet d’étude de la sociologie. III. METHODOLOGIE Pour Simmel, la connaissance des phénomènes sociaux n’est possible qu’à partir du moment où le sociologue organise le réel à partir de systèmes de catégories qui renvoient à la notion de mise en forme de Kant. Cela amène Simmel à dire que sans ce système de formalisation, les phénomènes sociaux ne seraient qu’un univers chaotique dénué de sens. Simmel utilise un terme particulier pour caractériser ce système de formalisation : ce sont des modèles sociologiques. Cette formalisation, cette conceptualisation est une grille de lecture qui permet de comprendre et d’interpréter la réalité. Ce modèle complexe va permettre d’analyser l’individu sous trois facettes différentes : l’être (les émotions), l’action (la rationalité de l’individu) et la pensée de l’individu (forme abstraite). Ces différentes facettes permettent l’interaction sociale. Un modèle sociologique est une représentation idéalisée qui permet de mieux comprendre certaines situations réelles à condition de prendre conscience de la simplification que le modèle induit. En sociologie de l’action sociale, le modèle sociologique est souvent utilisé, alors qu’en sociologie du fait social, on utilise beaucoup des lois sociologiques. IV. SON ŒUVRE SOCIOLOGIQUE Dans « Métropole et mentalité », Simmel s’intéresse à l’analyse sous différents angles du citadin. Premier modèle : il s’intéresse au psychisme humain. Pour Simmel, l’individu est composé de deux facettes : le cœur (affectivité, émotion facette immuable) et la raison (intellect maîtrisable et adaptable). Deuxième modèle : la ville soumet l’individu à de nombreuses pressions fortes, inattendues et changeantes, ce qui émousse la sensibilité de l’individu. L’individu se protège de ces pressions en restreignant ses relations ou en rationalisant toutes ses actions. Troisième modèle : la prédominance de l’intellect est étroitement liée au développement économique. Les relations entre les individus dans les villes sont essentiellement organisées autour de l’économique et du quantitatif. Sans la ponctualisation, l’organisation du temps de la vie citadine, la vie serait le chaos. Quatrième modèle : pour Simmel, le citadin type se caractérise par deux traits essentiels qu’il faut comprendre : - une attitude blasée provenant d’une baisse de la sensibilité personnelle (cf. modèle n°2). Dans les sociétés industrielles, l’augmentation de l’intellectualisation amène l’individu à se focaliser sur une seule valeur, le quantitatif, l’économique au détriment du qualitatif. - le citadin se caractérise aussi par un individualisme plus prononcé qu’en milieu rural, ce qui s’explique par une absence de quadrillage de la population en ville (que l’on retrouve à la campagne ex : commérage) et un choix plus important dans la différenciation (ex : la mode) en ville qu’à la campagne. Le citadin va donc chercher à se singulariser pour être reconnu dans la masse de la population citadine. V. CONCLUSION On voit que Simmel refuse de se tenir à des causalités simplistes de cause à effet comme par exemple Durkheim (cf. « Le suicide »). Il a essayé d’analyser le citadin à partir de phénomènes sociaux en interaction. Simmel va être le précurseur de certaines analyses : structuralisme, interactionalisme symbolique. RESUME DU COURS : - Simmel : sociologue & philosophe allemand (fin 19e-début 20e), auteur de « Métropole et mentalité », sa socio. se caractérise par l’analyse de l’individu sous tes facettes et le passage constant d’1 micro à 1 macrosocio. Théorie: vie sociale = échange humain répondant à 1 besoin de sociabilité des individus. Ces interactions = objet d’étude de la socio. Méthode : modèle sociologiq =système de formalisat=grille de lecture qui permet de comprendre & interpréter la réalité. ex: analyse citadin ds ‘Métropole et Mentalité’