l’individu. Ces formes abstraites, ces valeurs, acquièrent une autonomie. Les
individus vont se positionner par rapport à ces valeurs. Cela va entraîner des
interactions entre les individus. Les interactions entre les individus médiées par ces
symboles et ces formes, sont à l’origine et constituent l’essentiel de toute vie sociale
parce que toute vie sociale est avant tout un échange humain. La vie sociale se
développe uniquement à partir d’un besoin de sociabilité chez les individus.
La vision de Simmel dépasse la vision utilitariste de Marx pour qui toute vie sociale
était dépassée par des échanges basés sur le profit. La vision de Simmel dépasse aussi
la vision rationaliste de Weber où tout échange entre les individus a une signification.
L’analyse de Simmel dépasse les analyses de Marx et de Weber dans le sens où il y a
introduction du subjectif, du sentiment individuel ; tout individu entre en
interaction avec les autres individus car il en a simplement besoin.
Pour Simmel, les interactions sont l’objet d’étude de la sociologie.
III. METHODOLOGIE
Pour Simmel, la connaissance des phénomènes sociaux n’est possible qu’à partir du
moment où le sociologue organise le réel à partir de systèmes de catégories qui
renvoient à la notion de mise en forme de Kant. Cela amène Simmel à dire que sans
ce système de formalisation, les phénomènes sociaux ne seraient qu’un univers
chaotique dénué de sens. Simmel utilise un terme particulier pour caractériser ce
système de formalisation : ce sont des modèles sociologiques. Cette formalisation,
cette conceptualisation est une grille de lecture qui permet de comprendre et
d’interpréter la réalité.
Ce modèle complexe va permettre d’analyser l’individu sous trois facettes
différentes : l’être (les émotions), l’action (la rationalité de l’individu) et la pensée
de l’individu (forme abstraite). Ces différentes facettes permettent l’interaction
sociale.
Un modèle sociologique est une représentation idéalisée qui permet de mieux
comprendre certaines situations réelles à condition de prendre conscience de la
simplification que le modèle induit.
En sociologie de l’action sociale, le modèle sociologique est souvent utilisé, alors
qu’en sociologie du fait social, on utilise beaucoup des lois sociologiques.