LES TUMEURS DU TESTICULE 1 EPIDEMIOLOGIE • • • • • • Cancer rare (1,5 % des cancers masculins). Premier cancer de l ’homme jeune (20-35 ans). Incidence : 3 à 6 pour 100 000 hommes. 12 % des décès de l ’adulte jeune. 86 % de survie à 5 ans. Facteurs de risque : cryptorchidie, atrophie testiculaire. 2 ANATOMIE PATHOLOGIQUE • Classification OMS (1997). • TUMEURS GERMINALES ( 90 %) : – SEMINOMATEUSES ( 30 à 40 %) : • homme de plus de 30 ans. • Pas de marqueurs sériques spécifiques mais dans 10 % des cas, sécrétion de ß HCG à des taux faibles. • dissémination lymphatique 3 ANATOMIE PATHOLOGIQUE • TUMEURS GERMINALES : – NON SEMINOMATEUSES (60 à 70 %): • Carcinome embryonnaire: pas de marqueurs spécifiques. • Tumeurs du sac vitellin: sécrétion d ’ FP. • Choriocarcinome:sécrétion de HCG. • Tératomes: matures, immatures, cancérisés 4 ANATOMIE PATHOLOGIQUE • TUMEURS NON GERMINALES (10 %) : – TUMEURS DES CORDONS SEXUELS ET DU STROMA GONADIQUE. (leydigiome) – TUMEURS DE L ’EBAUCHE GONADIQUE. – TUMEURS DES ANNEXES ET DU TISSU DE SOUTIEN. – METASTASES (rares) – LYMPHOMES ( sujet âgé ) 5 CLINIQUE • Découverte d ’une masse testiculaire, solide non transilluminable, coiffée par la tête de l ’épididyme (signe de CHEVASSU), indolore, d ’installation progressive. • Parfois apparition rapide dans un contexte inflammatoire et douloureux. • Recherche cicatrice inguinale. • Palpation abdominale, aires ganglionnaires. • Bilan gynécomastie, masse rétropéritonéale 6 ou pulmonaire. ECHOGRAPHIE • Confirme le siège testiculaire de la lésion. • Image classique : hypoéchogène • Recherche une tumeur non palpable controlatérale. 7 MARQUEURS SERIQUES • Dosés AVANT et APRES l ’orchidectomie. • Foeto Proteine : glyco proteine sécrétée par les cellules du sac vitellin ( foie, intestin). Demi vie = 5 jours. Taux normal < 15 ng / ml. • HCG : glyco proteine sécrétée par les cellules syncitiotrophoblastiques (choriocarcinome).Demi vie = 1 à 2 jours.Taux normal < 2 ng / ml. • LDH : marqueur non spécifique. Est élevé dans les masses tumorales importantes. 8 BILAN D ’EXTENSION • TDM abdominopelvien • TDM thoracique. • TDM cérébral si métastases sus diaph. ou signes d ’appel clinique. 9 ORCHIDECTOMIE • Orchidectomie élargie au cordon spermatique, avec clampage premier de celui-ci, par VOIE INGUINALE. Envoi en anapath de la pièce. • 2 à 4 jours d ’hospitalisation. Délai rapide. • Précédée d ’au moins 2 prélèvements de sperme au CECOS en vue de congélation. • La fertilité future dépend plus des traitements complémentaires que de l ’orchidectomie. • Examen extemporané si chirurgie conservatrice. • Prothese testiculaire. 10 ORCHIDECTOMIE INGUINALE 11 CLASSIFICATION TNM • Tumeur primitive (pT) – pTx: non évaluable. – pT0: pas de tumeur primitive évidente. – pT1: Tumeur limitée au testicule et à l ’épididyme, sans invasion vasculaire ni lymphatique. La tumeur peut envahir l ’albuginée mais pas la vaginale. – pT2: Tumeur limitée au testicule et à l ’épididyme, avec invasion vasculaire ou lymphatique, ou tumeur envahissant la vaginale. – pT3: Tumeur envahissant le cordon spermatique. – pT4: Tumeur envahissant le scrotum. 12 CLASSIFICATION TNM • Ganglions régionaux (N): – – – – N0: pas d ’adénopathie métastatique régionale. N1: métastase(s) ganglionnaire de moins de 2 cm. N2: métastase(s) compris entre 2 et 5 cm. N3: métastase(s) de plus de 5 cm 13 CLASSIFICATION TNM • Métastases à distance (M): – M0: absence de métastase. – M1: métastase(s) à distance. • M1 a : ganglionnaire non régionale ou pulmonaire. • M1 b : à distance autre que ganglionnaire non régionale et pulmonaire. 14 MARQUEURS SERIQUES S • S x : Marqueurs non évalués. • S 0 : Marqueurs normaux. • S 1 : LDH < 1,5 x N et HCG < 5000 et FP < 1000 . • S2 : LDH 1,5-10 x N ou HCG 5000 -50000 ou FP 1000 -10 000 . • S3 : LDH > 10 x N ou HCG > 50 000 ou FP > 10 000 . 15 CLASSIFICATION PAR STADES ( Royal Marsden Hospital) • STADE I : Tumeur limitée au testicule • STADE II (A,B,C) : Adénopathie(s) sous diaphragmatique(s). • STADE III (A,B,C) : Adénopathie(s) sous et sus diaphragmatique(s). • STADE IV: Métastase(s) extra-lymphatique. 16 TRAITEMENTS • Tumeurs germinales séminomateuses: – Stade I, tous T, N0 et M0: • Irradiation lombo-aortique et iliaque homolatérale 25 grays. La morbidité se limite à des troubles digestifs et à une asthénie peu intense et transitoire. Récidive dans moins de 5% des cas. Surveillance clinique, marqueurs, TDM abdomino pelvien et thoracique tous les 6 mois pendant 4 ans puis tous les ans pendant 6 ans. 17 Guérison > 98 % . TRAITEMENTS • Tumeurs germinales séminomateuses : – Stade II et III (A, B), tous T , N1-2, M0 : Irradiation lombo-aortique et iliaque homolatérale de 25 grays avec un surdosage de 5 grays sur les adénopathies. Risque de cancers radio-induits gastriques, pancréatiques ou oesophagiens . Guérison 80 %. 18 TRAITEMENTS • Tumeurs germinales séminomateuses : – Stade II et III C et IV, tous T, N3 ou M1: Chimiothérapie type E.P: 4 cures . Les lésions résiduelles continuent à régresser pendant plusieurs mois après la fin du traitement. Elles ne justifient d ’une éxerèse chirurgicale que si leur taille est supérieure à 3 cm. 19 TRAITEMENTS • Tumeurs germinales non séminomateuses – Stade I , tous T, N0 et M0: • Tumeur pT1, bon pronostic, marqueurs suivent une décroissance normale: Surveillance très attentive ou curage lombo-aortique unilatéral. • Tumeur > pT1 ou pT1 dont les marqueurs décroissent lentement ou facteurs mauvais pronostic: Chimiothérapie ( 2 cycles de BEP) ou curage lomboaortique unilatéral • 98 % guérison. 20 TRAITEMENTS • Tumeurs germinales non séminomateuses – STADE II , III, IV, pT1-4, N1à3, M1: • Polychimiothérapie: 3 cycles de BEP pour les formes de bon pronostic . • Formes de mauvais pronostic : intensification avec autogreffe de moelle: 30 % guérison. • Exérèse chirurgicale des masses résiduelles après chimiothérapie (marqueurs normalisés).Si lésions actives (20%) chimiothérapie de rattrapage . 21 CHIMIOTHERAPIE B.E.P • Bléomycine: neuropathies périphériques, toxicité pulmonaire (fibrose pulmonaire), toxicité vasculaire (syndrome de Raynaud). • Etoposide ou VP 16. • Cisplatine : toxicité rénale, digestive, neurologique, auditive. 22 PATERNITE ET CANCER DU TESTICULE • La production spermatique globale des patients présentant un cancer du testicule est inférieure à celle observée chez les hommes féconds. • Toxicité du cisplatine dose dépendante avec récupération germinale dans 50 % des cas dans les 2 ans. Anomalies chromosomiques pendant cette période. Contraception efficace recommandée. • Toxicité de la radiothérapie. Azoospermie réversible si la dose est inférieure à 200 cGy. • AUTOCONSERVATION DE SPERME (CECOS) pour congélation (50 paillettes -3 prélèvements). 23