L`alcoolisme secondaire

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FORMES CLINIQUES DES
CONDUITES
D’ALCOOLISATIONS
• Les différentes classifications :
– CIM 10 – DSM IV
– Classification de « Fouquet »
– Classification alcoolisme primaire/alcoolisme secondaire
• Les formes cliniques en fonction de l’âge et du sexe :
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alcoolisation chez l’adolescent
Alcoolisme féminin
Alcoolisation passive du fœtus (SAF)
Alcoolisation du sujet âgé
LES DIFFERENTES
CLASSIFICATIONS
• Ce sont des instruments conceptuels, susceptibles de
faciliter l’abord des problèmes liés à la
consommation d’alcool en permettant de définir des
sous-groupes homogènes de patients.
Certaines classifications permettent de poser un diagnostic
très précis, utiles pour la réalisation de travaux de recherche
et pour les études épidémiologiques, ou pour permettre un
relevé d’activité dans un service :
–CIM 10 (Classification Internationale des Maladies)
–DSM IV (diagnostic and statistical manual of mental disorders)
•D’autres classifications sont plus cliniques à visé
étiologique, utiles pour apprécier le type d’alcoolisation
d’un patient et adapter la prise en charge la plus adéquate.
CLASSIFICATION DE « FOUQUET »
Il distingue 3 modes d’alcoolisation :
• L’alcoolisation d’habitude ou d’entraînement
(alcoolite)
– Concerne principalement les hommes
– Débutant à la fin de l’adolescence
– Consommations régulières de vin ou de bière lors des repas ou avec les
« copains » dans un esprit de convivialité
– Les ivresses sont rares
– La consommation est continue,quotidienne, pendant des dizaines
d’années
– Absence de sentiment de culpabilité
– Évolution de 20 à40 ans avant l’apparition de dommages physiques ou
l’apparition d’une dépendance
– Antécédents familiaux d’alcoolisme fréquent(notamment chez les parents)
• L’alcoolisation de compensation ou névrotique
(alcoolose)
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Mode d’alcoolisation prédominant chez les femmes
Associé à des difficultés existentielles et relationnelles
Utilisation de l’alcool à visée psychotrope (« auto-médication »)
Boissons alcooliques fortement titrées (apéritifs, liqueurs)
Consommation solitaire, irrégulière et paroxystique
Ivresses fréquentes
Conduisant rapidement à une dépendance psychique
Sentiment de culpabilité
Comorbidité anxieuse et/ou dépressive très fréquemment associée
ATCD de troubles névrotiques ou psychotiques chez les ascendants
Début plus tardif
évolution sur 5 à 10 ans  dépendance
• L’alcoolisation psychiatrique (somalcoolose)
– Forme beaucoup plus rare ( 1 à 5%)
– Alcoolisations compulsives avec des accès de consommation effrénée
suivis d’accalmies de plusieurs mois
– Dégoût habituel pour les boissons alcoolisées
– Crises durant de quelques heures à quelques jours
– Consommation strictement solitaire et clandestine
– Recherche d’ivresse immédiate
– Parfois ingestion d’alcool non-alimentaire(eau de Cologne,
parfum…)
– Culpabilité très forte
– Début tardif
– Risques importants au moment des intoxications aiguë (coma,
complications,décès..)
Pour un patient donné, seul un diagnostic complet
et précis, intégrant la notion de dépendance ou non, le
type d’alcoolisation, et l’analyse de l’ensemble des
complications permet d’envisager un traitement
global et personnalisé.
CLASSIFICATION
ALCOOLISME PRIMAIRE /
ALCOOLISME SECONDAIRE
• Elle permet de déterminer la chronologie d’apparition
des troubles les uns par rapport au autres.
• On distingue l’alcoolisme primaire lorsque la maladie
alcoolique est la première à apparaître en distinguant :
– Les formes primaires permanentes
– Les formes primaires intermittentes
• L’alcoolisme secondaire favorisé par des troubles
psychiatriques préexistants.
1.Alcoolisme primaire :
a- Formes primaires permanentes
• atteint des hommes le plus souvent
• alcoolisation, insidieusement installée souvent dès l’adolescence et
au départ peu bruyante.
• personnalité de base non pathologique.
• Alcoolisation quotidienne, volontiers sociale et conviviale, au café
plus qu’au domicile.
• Vin et bière sont le plus souvent consommés.Les ivresses sont rares.
• La sémiologie de ces alcoolismes, autrefois dit « d’entraînement »
ou « d’habitude » est essentiellement celle du syndrome alcoolique
• attitudes de dénégation particulièrement fréquentes (« déni
alcoolique »).
• augmentation progressive de la tolérance, puis survenue d’une
dépendance évoluant sur une dizaine d’années
• décompensation parfois brutale, sur le plan physique, social ou
familial.
1.Alcoolisme primaire :
b- Formes primaires intermittentes
• caractérisées par l’aspect intermittent et massif des
alcoolisations.
• entrecoupées de périodes d’abstinence plus ou moins durables.
• consommation souvent solitaire, clandestine.
• utilisation d’alcools forts, voire d’alcools non alimentaires
(eau de Cologne, alcool à brûler…)
• l’ivresse est recherchée ; elle est souvent grave.
• Formes plus souvent féminines,
• caractérisées par
– une forte culpabilisation,
– le peu d’attrait affiché pour l’alcool,
– une utilisation toxicomaniaque, d’ailleurs souvent associée à d’autres
conduites toxicophiles.
2. Alcoolismes secondaires :
• La pathologie alcoolique survient secondairement d’un point de
vue chronologique.
• Ils comprennent toutes les conduites alcooliques qui s’installent
chez un sujet porteur d’un trouble mental ou d’un désordre de
la personnalité (dépression, anxiété chronique, syndromes
phobiques, personnalités sociopathiques, personnalités borderline, schizophrénie).
• L’alcool ayant une valeur « d’auto-médication » au début.
• Les aspects cliniques de ces formes d’alcoolisme et leur
pronostic général semblent plus liés à la nature du trouble
psychique primaire qu’à la conduite alcoolique elle-même (les
troubles mentaux persistant après le sevrage).
• Début plus tardif.
• Ils pourraient être influencés génétiquement.
FORMES CLINIQUES EN
FONCTION DE L’AGE ET
DU SEXE
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•
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L’alcoolisme chez l’adolescent
L’alcoolisme féminin
Le syndrome d’alcoolisme fœtal
L’alcoolisme du sujet âgé
L’alcoolisme chez l’adolescent (1)
• Les premiers contacts avec l’alcool sont précoces
(entre 10 à 12 ans) et se font souvent dans les familles
• 36 % des enfants ont été initiés aux boissons alcoolisées
par leurs parents avant l’âge de 8 ans.
• 31 % des garçons et 15 % des filles, parmi les lycéens,
consomment déjà régulièrement des boissons
alcoolisées.
• L’âge de la première ivresse se situe en moyenne entre
14 et 16 ans. Les jeunes semblent délaisser le vin au
profit de la bière et des alcool forts.
• Dans la plupart des cas, il s’agit de consommations de
groupe, entre copains, souvent limitées aux week-ends.
• On rencontre schématiquement chez l’adolescent :
– Les alcoolisations excessives sans expressions
cliniques.
– Les alcoolisations ayant valeur d’auto-médication
– Les alcoolisations toxicomaniaques .
1 - alcoolisations excessives, sans expression
clinique :
• certains adolescents consomment de l’alcool de façon déjà
excessive, sans que ce comportement n’entraîne de
conséquences somatiques, psychiques ou sociales.
• Ces alcoolisations, surtout à la bière, parfois aux alcools
forts, sont régulières, souvent associées à un tabagisme
précoce et, chez les filles, à une consommation de
médicaments psychotropes.
• Elles semblent favorisées par des facteurs socio-culturels,
incitation familiale d’abord, puis incitation par le groupe
des « copains » (groupe des pairs.)
2 - Alcoolisation ayant valeur d’automédication
• Il s’agit ici de consommations intermittentes et
massives avec ivresses fréquentes, chez des adolescents
présentant des troubles psychologiques (troubles de la
personnalité,anxiété, dépression).
• L’alcool, facilement accessible est d’abord utilisé pour
ses propriétés psychotropes comme « médicament »,
puis consommé de façon de plus en plus massive et
régulière.
• La consommation est ici plus souvent solitaire,
culpabilisée et porte volontiers sur les alcools forts.
3-Alcoolisations toxicomaniaques chez
l’adolescent :
•
On observe chez certains adolescents, une utilisation
précoce et toxicomaniaque de l’alcool, consommé de
façon massive pour obtenir la « défonce ».
• Utilisation de bières fortes 8,6° – 8,8° –10° et/ou
d’alcool fort parfois associé entre-eux (TGV)
• Divers situations sont rencontrées :
– l’usage précoce de l’alcool peut être le premier pas
vers la toxicomanie aux drogues « dures » (20 % des
héroïnomanes seraient ainsi passés de l’abus d’alcool
à la consommation d’héroïne).
– un nombre croissant d’adolescents toxicomanes
utilisent simultanément drogues illicites et alcool ;
ce dernier, d’accès facile et peu coûteux, amplifie les
effets des drogues.
– certaines héroïnomanes, découvrent l’alcool après
avoir « décroché » d’une drogue dure : de véritables
alcoolismes « de substitution » peuvent alors
s’installer.
L’alcoolisme féminin (1)
• La fréquence de l’alcoolisme chez la femme demeure
notablement inférieure à celle de l’alcoolisme masculin
(5 hommes pour 1 femme).
• La forme classique est celle d’un alcoolisme secondaire
à un trouble psychiatrique, d’ordre dépressif notamment.
• La femme alcoolique, le plus souvent, boit seule, le soir
chez elle, en cachette.
• Elle recherche plutôt les alcools forts qui lui procurent
rapidement l’ivresse.
L’alcoolisme féminin (2)
• Cette consommation, longtemps dissimulée, ignorée
des proches, est fortement culpabilisée.
• Dans bien des cas, l’alcoolisme féminin s’installe dans
des situations de deuil, d’abandon, de divorce…
• Dans tous les cas, l’abus d’alcool aggrave la
pathologie dépressive, accentue l’isolement et la
dégradation sociale, majore les risques de suicide.
• Sont souvent associées des conduites d’automédications (abus de médicaments tranquillisants).
L’alcoolisme féminin (3)
• Certains alcoolismes féminins s’apparentent aux formes
primaires rencontrées fréquemment chez l’homme. Les
alcoolisations sont ici plus permanentes, conviviales,
sociales, voire « mondaines » ; alcoolisations à la bière
et au vin, sans recherche de l’ivresse.
L’alcoolisme féminin (4)
• La toxicité hépatique de l’alcool est plus importante :
les complications, hépatites toxiques et cirrhoses,
apparaissent plus précocement et pour des doses
ingérées moindres.
• L’abus d’alcool peut entraîner des troubles du cycle
menstruel et des ménopauses précoces.
• Il accroît la fréquence des avortements spontanés.
• Son effet tératogène peut être à l’origine du
« syndrome d’alcoolisme fœtal ».
L’alcoolisation passive du fœtus (1)
•
Le tableau complet, relativement rare, du syndrome
d’alcoolisation fœtal (SAF) associe :
– une dysmorphie faciale donnant un aspect
caractéristique :
•
•
•
•
•
microcéphalie
raccourcissement du nez avec narines éversées
hypoplasie du maxillaire inférieur
quelquefois hypertélorisme, ptosis, front bombé et étroit.
absence de philtrum
Comparaison lèvres et philtrum
Clinique, dysmorphie craniofaciale :
Fente palpébrale
John
L’alcoolisation passive du fœtus (2)
– Un retard de croissance, à début intra-utérin,
portant sur la taille, le poids, le périmètre crânien.
Il persiste pendant toute l’enfance, surtout en ce
qui concerne le poids.
– Des troubles neurologiques : syndrome
hyperkinétique, troubles de l’attention, retard
d’acquisition du langage, perturbations de la
motricité fine, émotivité accrue, voire retard
mental.
L’alcoolisation passive du fœtus (3)
• Les problèmes posés par ce syndrome sont multiples. On
peut d’abord s’interroger sur l’existence d’un seuil de
risque.
(Les études anglo-saxonnes aboutissent à proposer l’abstinence
totale pour toutes les femmes enceintes. En France, la nonconsommation durant la grossesse est aussi préconisée.Cependant
la prévention s’oriente plutôt vers les grandes buveuses dont il
faudrait réduire la consommation.)
• Un second problème concerne les risques non plus liés à
la consommation habituelle d’alcool, mais à une
alcoolisation aiguë intermittente et ponctuelle, en
particulier dans les premières semaines de la grossesse :
l’effet tératogène est vraisemblable.
Campagne
de
prévention
réalisée par
le GRA
(groupement
régional
d’alcoologie)
en 1996
L’alcoolisme du sujet âgé (1)
• On estime actuellement que 10 % des sujets de plus de 65
ans auraient un problème d’alcool.
• La proportion des femmes alcooliques, au delà de 65 ans,
rejoint pratiquement celles des hommes (1 femme pour 1,3
hommes environ).
• L’alcoolisation excessive est souvent méconnue du fait de
l’isolement du sujet.
• Elle a pourtant des conséquences médicales importantes :
troubles hépatiques et pancréatiques ; troubles cardio-vasculaires,
HTA, fractures,affaiblissement cognitifs, suicide lorsqu’il existe une
pathologie dépressive associée
L’alcoolisme du sujet âgé (2)
• La majorité des alcoolismes du sujet âgé semblent être des
conduites de début tardif , apparaissant comme des tentatives
pour résoudre, à l’aide de l’alcool, des difficultés sociales et
affectives inhérentes à l’âge.
• Le plus souvent, ces sujets étaient antérieurement des
consommateurs modérés ou occasionnels d’alcool.
• On retrouve comme facteurs précipitants de ces alcoolismes :
la solitude, l’isolement, le veuvage, les maladies physiques,
notamment les plus douloureuses et les plus invalidantes.
L’alcoolisme du sujet âgé (3)
• Quel que soit le type d’alcoolisme, la consommation
est volontiers solitaire et dissimulée, faisant appel aux
alcools forts plutôt qu’au vin et à la bière.
• Ces alcoolismes doivent être pris en charge, l’efficacité
des cures de sevrage s’avérant du même ordre que chez
les sujet plus jeune.
• Les attitudes de complaisance excessive sont
néfastes : l’alcoolisation abusive altère notablement
l’état physique et mental, précipite la détérioration,
l’isolement affectif et social, altère en somme la qualité
de vie des sujets âgés.
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