Speed et psychose …ou serait-ce psychose et

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SPEED ET PSYCHOSE
…OU SERAIT-CE PSYCHOSE ET
SPEED?
Par: Linda Bolduc , travailleuse sociale au CRD du Saguenay
Catherine Morin, psychiatre au CSSS de Chicoutimi
OBJECTIFS
 Vous familiariser avec :





L’épidémiologie
La définition
L’étiologie
La symptomatologie
Des exemples de conduite clinique
des troubles sévères et persistants (sczo, mab)
jumelés à un trouble lié aux substances
A travers une lunette de clinicienne, en région.
Intérêt?
 Sujet assez récent
 TRÈS FRÉQUENT!
 Facteur d’importance pour tx et pronostic
 Tx possibles: espoir
 Cible de prévention!!!
Définition
 Trouble lié à l’utilisation d’une
substance –drogue ou alcool
 (abus, dépendance ou autre)
 Jumelé à trouble de santé mentale.
 Ici, nous aborderons: la schizophrénie ou
autres tr psychotiques
 ou la maladie affective bipolaire
Épidémiologie
 Dans les centres de traitements en toxico:
 2 à 8 % ont aussi tr sévère et persistant de sm
 En psychiatrie, problème lié à consommation:

chez 47% des sczo

chez 61% des MAB
 Chez les jeunes psychotiques: jusqu’à 85%
consommeraient
Épidémiologie
 C’est donc LA RÈGLE et non
l’exception!!!
Épidémiologie
 …et votre impression est bonne:
 La consommation de drogue a augmenté
constamment dans les dernières années.
 Ex: cannabis: l’usage a doublé depuis 10 ans
dans la population générale.
Étiologie
 L’œuf ou la poule????
 Speed puis psychose ...
Ou serait-ce l’inverse?
Le barman
philosophe
Ironique n’est-ce pas? Voilà la
cause de tous vos problèmes et
en même temps leur solution!
Ta gueule et sersmoi!
Facteurs associés:
 Jeune homme
 Moindre éducation
 Célibataire
 Bon fct pré morbide
 Plus de sx affectifs
 Atcds familiaux de substances
 Pers antisociale ou trble des conduites
Étiologie
 Hypothèses (Mueser):
 1) auto traitement: n’explique pas tout!
Types de substances non en lien avec types
de symptômes ou de dx
 2) facteurs sociaux communs:
partagent même milieu marginal
Étiologie
 3) facteur commun à l’origine:
ex: personnalité antisociale
 4) hypersensibilité aux effets des substances:
petites qtés causeraient gros effets!
 possible car pas plus de dépendance, tests
de mesure peu fiables pour cette clientèle,
etc.
Étiologie
 Mais,
 est-ce que la drogue pourrait
CAUSER
la maladie mentale?
?
Étiologie
 On sait que la consommation peut parfois:
 Faire devancer le début de la maladie
 Diminuer l’efficacité des médicaments
 Augmenter les hospitalisations, la non-
compliance, les problèmes sociaux, la
violence (suicide, méfaits légaux,
victimisation etc.), le stress familial…
Étiologie
 De plus , depuis les 2000…
 La drogue pourrait CAUSER des cas de
schizophrénies et autres troubles
 Qui ne seraient JAMAIS apparus autrement
 (Zammit et cannabis, BMJ 2002)
 …..Cible de prévention!!!!!!!!!!!!!
Diagnostic
 Critères DSM-IV de schizophrénie:
 Symptômes positifs (délire, hallucination)
 Symptômes négatifs (avolition, discours
pauvre et peu spontané, affect émoussé etc)
 Désorganisation
 ou autres troubles psychotiques
Diagnostic
 Maladie affective bipolaire comprend:
 Épisodes de manie
 (euphorie, irritabilité, projets grandioses,
tachypsychie, dépenses excessives,
sociabilité aug, insomnie sans fatigue etc.)
 Épisodes de dépression majeure
Diagnostic
Psychose toxique???
Diagnostic/psychose toxique
1) Hall et/ou délire au premier plan sans
autocritique
2) Lien chronologique avec substance
(pas de sx avant consommation)
3) durée? Pas plus de 1 mois après arrêt substance
(couvre le sevrage)
4) Lien étiologique possible avec le type de substance
Diagnostic
 Psychose toxique ou début de maladie grave?
 Souvent difficile de trancher….surtout si la
consommation n’arrête pas!
 De toute façon: psychose toxique marque une
vulnérabilité élevée
 Donc , il faut la considérer et traiter comme
trble concomitant
“J’ai dit: un de nous est en train
d’halluciner!”
Traitement
 Il faut bien commencer par les identifier!!!!
 Ayez un haut taux de suspicion : souvenez-
vous: c’est la règle et non l’ exception!
Repérage(adultes) pour trouver
problèmes de dépendance
3 questions simples (Meilleures pratiques)
 “ Avez-vous déjà eu des problèmes associés à votre consommation?”
 “ Un parent, ami, médecin, intervenant, s’est-il inquiété de votre consommation ou
vous a-t-il suggéré de la réduire?”
 “ Avez-vous déjà dit à une autre personne : “ Non, je n’ai pas de problèmes ( de
toxico)”, alors qu’en même temps vous vous disiez: “ Peut-être que j’en ai un?”
Dépistage pour drogues et
alcool (adultes)
Instruments de mesure dont la passation est de 5 à 20
minutes. Ces tests indiquent la présence ou non d’un problème
donné, le niveau de gravité et l’intensité de soin appropriée. Ils
permettent également plus d’informations à l’élaboration d’un
plan d’intervention.
Adultes- (alcool et drogues): Outils; Déba-alcool et Débadrogues
Repérage(jeunes)
ADOSPA (outil)
Détecter les adolescents qui font une consommation
abusive d’alcool ou de drogues. 6 questions:
 Êtes-vous déjà monté dans un véhicule conduit par quelqu’un(vous
y compris) qui avait bu ou qui était défoncé? Oui ou non.
 Utilisez-vous de l’alcool ou d’autres drogues pour vous détendre,
vous sentir mieux ou pour tenir le coup? Oui ou non.
 Vous est-il arrivé d’oublier ce que vous avez fait sous l’emprise de
l’alcool ou d’autres drogues? Oui ou non.
ADOSPA (suite)
 Consommez-vous de l’alcool ou d’autres drogues quand
vous êtes seul? Oui ou non.
 Avez-vous déjà eu des problèmes en consommant de
l’alcool ou d’autres drogues? Oui ou non.
 Vos amis ou votre famille vous ont-ils déjà dit que vous
devriez réduire votre consommation d’alcool ou d’autres
drogues? Oui ou non.
Dépistage (adolescents)
Outil: DEP-ADO: dépistage de consommation
problématique d’alcool et de drogues chez les
adolescents et adolecentes.
 7 questions
Outil recommandé par les meilleures pratiques
et fait par le RISQ.
Repérage adultes pour santé
mentale
Indice de repérage:3 questions
 “Avez-vous déjà été hospitalisé pour un trouble
mental? Oui ou non.”
 “Avez-vous déjà eu un diagnostic de troubles
mentaux par un professionnel de la santé? Oui ou
non.”
 “Vous êtes- vous déjà blessé ou avez-vous déjà
pensé à la possibilité de vous blesser mais non
comme un résultat direct de votre consommation
d’alcool ou de drogues? Oui ou non.”
Dépistage adultes santé mentale
Meilleures pratiques de Santé Canada
recommandées:
 I.G.T.: volet “État psychologique” 11 questions:
Repérage de traitement antérieurs de problèmes
psychologiques et évolutionels, l’utilisation d’une
médication et expérience de divers
symptômes(ex: anxiété, dépression, difficultés
cognitives, idées suicidaires et hallucinations).
Dépistage-suite
Pour compléter I.G.T: Santé Canada propose les questions
suivantes:
1. Éprouvez-vous des difficultés importantes pour contrôler votre
alimentation(excessive et/ou incapacité de manger) depuis les 30
derniers jours?
2.Éprouvez-vous des problèmes importants concernant votre sommeil
(s’endormir et demeurer endormi ou trop dormir) depuis les 30 derniers
jours?
3. Éprouvez-vous des attaques de panique ou une anxiété
extrême depuis les 30 derniers jours?
4. Avez-vous vécu un traumatisme pour lequel vous
avez des “flash back” depuis les 30 derniers jours?
Traitement idéal
 Voir chacun des troubles comme
primaire
Traitement idéal
 Dans une approche intégrée ,en
même temps,
 Si possible par la même équipe
dans le même programme
Traitement idéal
 No ‘wrong door’
 Le fardeau de l’intégration repose sur les





soignants et non sur le pt
Minimiser le stress et stigmatisation
Abolir les messages contradictoires
Philosophie de réduction des méfaits (si
possible)
Travail sur la motivation
Un seul intervenant pivot
La réduction des méfaits du point de vue du
patient est parfois différente de celui du
soignant
Traitement:
Dans la vraie vie:
Programmes intégrés sont rares (pas au
Saguenay)
Services intégrés plus réalistes: (ex: SIME)
Traitement
 services intégrés signifie que :
 plusieurs soignants de chacun des milieux
doivent:
être vigilant pour repérer cette clientèle, se
former, s’intéresser aux deux problématiques,
Efforts de communication, collaboration
 Innover
 Être très patient!!!
Traitement
 Avec la personne:
 Travailler à partir de son niveau de motivation
 (ex: pré contemplation, contemplation,
préparation, action, prévention des rechutes)
 Processus de chgt toujours en lien avec l’objectif
du patient
 Travail autant sur substances, stabilité mentale
(compliance) que problèmes sociaux
 Soutenir le sentiment d’efficacité/confiance
Traitement
 Tenir compte des trbles cognitifs possibles
 Ex: Vérifier compréhension, phrases courtes,
 Séances moins longues mais plus souvent,
 Constance des soignants (ou du moins d’Un
soignant)
 Plans de soin incluant tous les intervenants (ex:
sm , légal, curatelle, famille, etc.) avec UN
intervenant pivot
Traitement
 Être patient!
 Les rechutes font partie du processus
normal!!! Il y en aura!
 Aller se chercher du support/formation
Conclusion
 Intégration des systèmes et/ou des
programmes (abus de substances, troubles
anxieux et de l’humeur)
= Communication, cohérence et coordiantion des divers
intervenants;
= Le fait de savoir si l’ensemble des problèmes fait l’objet d’une
intervention avant l’autre.
“Traitement intégré et soutien: peuvent être séquentiels(l’un après
l’autre), et/ou simultanés(en même temps) pourvu qu’ils soient
dans le cadre d’une approche cohérente adaptée aux capacités et
besoins de chaque personne.”
Bibliographie
 Santé Canada, Ottawa, Meilleures pratiques: Troubles concomitants de
la santé mentale et d’alcoolisme et de la toxicomanie, 2002
 Fédération Québécoise des centres de réadaptation pour personnes
alcooliques et autres toxicomanes, Toxicomanie, jeu pathologique et troubles
mentaux,2005, 41p.
 Comité permanent sur les troubles concomitants de l’association des
centres de réadaptation en dépendance du Québec: Pour une intervention
efficace en matières de troubles concomitants de santé mentale et de
dépendance, 2008, 62p.
 Boîte à outils en dépendance du RISQ: Repérer et détecter des
personnes jeunes et adultes ayant des problèmes de toxicomanie et de jeu
pathologique, 2010, 30p.
Bibliographie (suite)
 Manuel de réadaptation psychiatrique: Traitement intégré des troubles
mentaux graves et de la toxicomanie, Presse de l’université du Québec.
Québec Canada, 2006,Kim T. Mueser, 461p.
 Santé et Bien-Être: institut de la statistique du Québec. Troubles
mentaux, toxicomanie et autres problêmes liés à la santé mentale chez les
adultes québécois, 2008, 67p.
 Unis dans l’action: Plan d’action interministériel en toxicomanie, Québec,
(2006-2011), 80p.
 Psychiatry Weekly (articles): La schizophrénie et le trouble bipolaire: Etiologie et
diagnostic, 2010, 12p.
 Présentation du Dr. T. Kim Mueser, Ph.D., 18 mars 2010 “ Approche intégrée
en toxicomanies”.
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