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La variabilité de la pharmacocinétique d’un principe actif chez diverses espèces explique que
le temps d’attente varie en fonction du type d’animal traité (Craigmill AL et al., 2004). Ainsi,
bien que les LMR pour le foie, la graisse et les reins chez le bovin et le porc soient
identiques, la différence des temps d’attente établis chez ces deux espèces après une injection
sous-cutanée d’ivermectine est liée à la différence des volumes de distribution
(concentrations initiales au niveau des tissus), alors que les demi-vies tissulaires chez ces
deux espèces animales sont du même ordre de grandeur (Craigmill AL et al., 2004).
L’information fournie par la littérature scientifique et l’extrapolation entre les différentes
espèces basée sur des paramètres allométriques8 donnent une idée des paramètres
pharmacocinétiques (Craigmill AL, 2004). Par exemple, dans le cas des substances éliminées
principalement par filtration glomérulaire, la demi-vie d’élimination présente de fortes
similitudes allométriques quelle que soit la taille du corps (Craigmill AL, 2004, Lin JH.,
1998). En revanche, les substances métabolisées par le foie montrent des cinétiques très
différentes en fonction de l’espèce. Les demi-vies sont en général plus courtes chez les
espèces cibles plus petites (Riviere J. E. et al., 1998 ). Par conséquent, l’application à un
mouton d’un temps d’attente mentionné dans le RCP pour un bovin aurait théoriquement peu
de chances d’entraîner des résidus, à moins que ces deux espèces ne métabolisent
différemment la substance (Riviere J. E. et al., 1998).
Ces considérations permettent de formuler des recommandations dans le cadre de la cascade
thérapeutique. Etant donné que les circonstances physiologiques ou pathologiques
influencent moins les paramètres pharmacocinétiques que l’espèce cible, il serait préférable,
si possible, d’opter en premier lieu pour des médicaments ayant été enregistrés pour l’espèce
cible à traiter mais éventuellement pour une indication différente plutôt que de se tourner
d’emblée vers des préparations destinées à d’autres espèces (Gehring, 2006).
Modification de la dose prescrite dans le RCP
L’augmentation de la dose, la modification de l’intervalle de dosage ou de la durée de
traitement peuvent engendrer une concentration plus élevée de la substance active ou de ses
métabolites dans les tissus comestibles. Lorsque les paramètres cinétiques se déroulent selon
une réaction linéaire et non saturable, la vitesse de déplétion de la substance reste inchangée.
La valeur LMR demeure, quant à elle, évidemment identique. Néanmoins, la quantité de
substances à éliminer étant plus grande, le temps d’attente sera plus long. Prenons comme
point de référence la demi-vie d’élimination (t1/2). Lorsqu’une dose est doublée, la
concentration tissulaire initiale sera également deux fois plus importante que celle obtenue
lorsque la posologie normale est respectée. Cette dernière concentration sera atteinte après
une période égale à la t1/2 dans le compartiment tissulaire. Ensuite, la cinétique devient
identique, indépendamment de la dose administrée. Ceci signifie que le temps d’attente devra
être augmenté d’une t1/2 tissulaire, sous condition de la linéarité de la cinétique (temps
d’attente adapté = temps d’attente de la notice + t1/2 tissulaire) (Riviere et al., 1998). Il est à
noter que cette condition n’est pas systématiquement respectée et est à évaluer au cas par cas.
Le temps d’attente dans le RCP équivaut généralement à 5 à 10 fois la demi-vie tissulaire. Le
doublement d’une dose signifie donc l’augmentation de 10 à 20% du temps d’attente (Riviere
et al., 1997).
L’administration d’une dose, par conséquent d’un volume plus important que celui
recommandé modifie également la cinétique d’absorption au niveau du site d’injection.
(Gehring et al., 2006). En augmentant le rapport entre le volume injecté et la surface en
8 L’étude allométrique peut aussi servir à déterminer une dose par ex.