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C’est au début des années 1980, que la cocaïne commence à envahir les Etats-Unis. En 
France, le niveau d’usage a longtemps été inférieur à celui des opiacés, entre les années 
1970 et 1990. La cocaïne devient l’une des drogues les plus consommées en France à la fin 
des années 1990. 
 
La disponibilité et la baisse du prix du produit la rendent accessible à toutes les classes 
sociales, ainsi que se diversifient les formes et modalités d’usage, d’abus et d’addiction. 
Cela fait d’elle un véritable problème de santé publique. Elle est disponible en France sous 
différentes formes : le chlorhydrate de cocaïne (poudre blanche), le free base et le crack. 
Elle peut être consommée par voie intranasale, fumée ou injectée par voie intraveineuse. 
L’addiction  à  la  cocaïne  est  associée  à  d’importantes  conséquences  et  comorbidités 
psychiatriques. 
 
La  relation  entre  état  délirant  et  cocaïne  a  fait  l’objet  de  peu  de  travaux.  Devant 
l’augmentation du nombre de demandes de prise en charge, il nous a semblé opportun  de 
faire une synthèse des données disponibles et d’en dégager des pistes de recherche. Une 
revue de littérature a alors été réalisée. Nous avons sélectionné les articles scientifiques de 
langue anglaise et française publiés entre 1969 et 2009 en consultant  les bases de données 
Medline,  Embase,  Psycinfo,  et  Google  scholar.  Les  mots  clés  utilisés  seuls  ou  en 
association  sont  les  suivants :  « cocaïne »,  « psychose  cocaïnique », 
« pharmacopsychose », « craving », « abus », et « dépendance ». 
 
Dans  un  premier  temps,  nous  exposerons  les  données  générales  concernant  la  cocaïne. 
Ensuite, nous nous intéresserons aux états délirants aigus non induits et induits par la prise 
de  substance  psycho  active,  nous  permettant  alors  de  définir  le  concept  de 
pharmacopsychose. 
 
Puis, l’état délirant aigu induit par la cocaïne sera abordé  dans ses aspects historiques, 
épidémiologiques,  cliniques  et  thérapeutiques.  Enfin,  nous  vous  proposerons  des  cas 
cliniques pour illustrer notre propos à partir desquels nous entamerons une discussion.