Une initiation à risque
Comme il n’y a pas que les marginaux qui sniffent de la coke, mais
aussi des cadres supérieurs, des artistes et des notables, on a
l’impression qu’il s’agit d’une drogue inoffensive. Or sa consommation
peut mener très rapidement à la dépendance. Sans compter que ses
effets sur le cœur et le cerveau peuvent être fatals. Y goûter une seule
fois peut être la fois de trop et conduire à l’infarctus du myocarde, à
l’arrêt cardiaque ou à l’attaque cérébrale: «C’est notamment le cas pour
les personnes présentant une affection cardio-vasculaire comme
l’hypertension artérielle ou une maladie coronarienne», relève le Dr
Sztajzel. «Si l’affection n’a encore suscité aucun symptôme, et donc que
sa victime ignore en être atteint, la prise de cocaïne peut entraîner de
sérieuses conséquences.» Une heure après la prise de cocaïne, le
risque d’infarctus du myocarde est multiplié par 24 par rapport à la
situation initiale.
Un net besoin d’information
Plusieurs mécanismes sont impliqués dans le processus tragique. La
cocaïne fait accélérer les pulsations et augmenter la tension artérielle.
Le cœur réclame donc davantage d’oxygène. Dans le même temps, les
artères coronaires peuvent se contracter et la coagulation s’activer, et
donc des caillots se former. Suites possibles: une sensation de constric-
tion thoracique (angine de poitrine), voire un infarctus du myocarde et
des troubles du rythme capables de causer l’arrêt cardiaque. Selon les
experts en stupéfiants, près d’un tiers des consommateurs de cocaïne
souffrent d’angine de poitrine, et 6% d’entre eux connaissent tôt ou tard
un infarctus du myocarde. Si l’on associe la cocaïne avec d’autres sub-
stances comme la nicotine ou l’alcool, le potentiel de nocivité croît de
manière exponentielle. «Quand on voit arriver aux urgences des
personnes présentant des douleurs thoraciques ou une tachycardie, et
surtout s’il s’agit de jeunes, les médecins pensent immédiatement à la
drogue et sont capables de prendre les mesures qui s’imposent en un
tel cas», précise le Dr Sztajzel. «Mais il faut encore mieux informer le
public sur les risques».