1 L’atome : de la vision classique `a la vision quantique
Parmi les grandes questions ouvertes de la fin du 19`eme si`ecle, celles concernant le rayon-
nement des sources lumineuses ont conduit `a repenser la struture fondamentale de l’atome. Que
ce soit le rayonnement du corps noir avec sa catastrophe de l’ultra-violet ou le spectre d’´emission
discret de certaines sources, leurs observations ont permis de conclure que les ´echanges d’´energie
entre la lumi`ere et l’atome devaient se faire de fa¸con discr`ete, par quanta d’´energie. Evidemment,
cela tranchait radicalement avec la vision classique.
Quelques ann´ees apr`es que Max Planck ait pr´esent´e sa r´esolution de la catastrophe de
l’ultra-violet avec la premi`ere apparition de la constante fondamentale hqui portera d´esormais
son nom, Niels Bohr a propos´e le premier mod`ele quantique de l’atome d’hydrog`ene pour
expliquer son spectre d’´emission discret. La constante de Planck hjoue un rˆole crucial dans le
mod`ele de Bohr de l’atome d’hydrog`ene et c’est v´eritablement `a ce moment-l`a que commence
l’´elaboration de la physique quantique. Plus tard, on soulignera les limites du mod`ele de Bohr
et on comprendra comment le modifier et l’adapter `a tous les atomes.
Avant d’´etudier le mod`ele de Bohr dans la partie 2, on reviendra sur le mod`ele classique de
l’atome ´elabor´e par Rutherford dans la partie 1.1.
1.1 Le mod`ele de Rutherford
Grˆace aux r´esultats d’une c´el`ebre exp´erience, Rutherford (avec l’aide de ses ´etudiants) a
´elabor´e en 1911 un mod`ele classique de l’atome dans lequel les ´electrons tournent autour du
noyau, de la mˆeme fa¸con que les plan`etes tournent autour du Soleil. Entre les ´electrons et le
noyau, l’espace est vide, ce qui a conduit Rutherford `a qualifier la mati`ere de lacunaire. Dans
cette partie, nous allons ´etudier succintement l’exp´erience de Rutherford et montrer les limites
de son mod`ele classique de l’atome.
a. La diffusion de particules αpar des atomes d’or
C’est en ´etudiant la diffusion de particules αlanc´ees sur une feuille d’or tr`es fine que Ruther-
ford a illustr´e l’aspect lacunaire de la mati`ere (figure 1). Il a en effet observ´e que la tr`es grande
majorit´e des particules αtraversait la feuille d’or sans ˆetre d´evi´ees, comme si elles ne rencon-
traient rien sur leur passage. Toutefois, l’observation de quelques particules (de l’ordre de 0,01
%) pouvant ˆetre d´evi´ees tr`es fortement a permis de conforter l’id´ee que l’atome ´etait compos´e
d’un noyau de charge positive quasi ponctuel autour duquel tournent des ´electrons de charge
n´egative.
1. Donner un ordre de grandeur de la taille de l’atome d’hydrog`ene (que l’on notera aH) et
un ordre de grandeur de la taille du proton (que l’on notera ap). Pr´eciser alors l’id´ee de
caract`ere lacunaire de la mati`ere.
2. Dans l’exp´erience de Rutherford, les ´electrons ne semblent jouer aucun rˆole dans la dif-
fusion des particules α. On pourrait invoquer leur ´eventuelle tr`es petite taille qu’on ne
connaissait pas. Pour estimer la taille de l’´electron, certains ont mod´elis´e l’´electron comme
une boule de rayon Rcharg´ee uniform´ement. Le centre de la sph`ere est not´e Oet on munit
l’espace d’un syst`eme de coordonn´ees sph´eriques pour rep´erer les points Mde l’espace.
On notera, en particulier, r=OM la distance radiale et ~er=−−→
OM/OM le vecteur de
base radial des coordonn´ees sph´eriques.
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