Thème 2016 – Concours Contrat Doctoral ED261-3CH
Directrice du Laboratoire LPS : Farzaneh Pahlavan 18/04/2016
Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité 1/1
Institut de Psychologie, 71 Avenue Édouard Vaillant, F – 92774 Boulogne-Billancourt
Référence : LPS2
Laboratoire de Psychologie Sociale : Menaces et Société - EA4471
Directeur de Recherche : Sanitioso Rasyid
Menace du soi et comportements antisociaux
Maintenir une image positive du soi est une motivation fondamentale pour l’individu (e.g., Leary,
2007; Sedikides, 1993). Un événement qui menace ou met en cause cette image du soi peut engendrer
des conséquences délétères aux niveaux émotionnel (colère, anxiété, dépression), une baisse de
l’estime de soi, voire des comportements antisociaux. Il a par exemple été montré qu’une menace
de soi augmentait l’utilisation de stéréotypes négatifs pour dévaloriser autrui (Spencer, Fein, Wolfe,
Fong, & Dunn, 1998) et entrainait des comportements agressifs de la part des individus dévalorisés
(e.g., Bushman & Baumeister, 1998; Geen, 1968; Toch, 1993). Ces conséquences sont perçues comme
un moyen de restaurer une estime de soi menacée (Fein & Spencer, 1997; Miller, 2001).
Ce thème de recherche a pour objectif d’expliciter le lien entre la menace du soi et les comportements
antisociaux, d’évaluer ses conséquences sur l’image de soi de l’individu et enfin de mettre en
évidence les liens entre menace du soi et menace du stéréotype.
Il s’agit donc premièrement d’investiguer les conditions dans lesquelles une menace du soi est
susceptible de générer des réponses agressives. Dans cette optique nous souhaitons d’une part
étudier la distinction entre une menace qui atteint le soi privé vs le soi public (Leary, Terry, Allen,
& Tate, 2009). En effet, une menace de soi publique peut potentiellement générer des réponses
émotionnelles et comportementales distinctes. Par exemple, ce type de menace induit une crainte
d’exclusion sociale, qui peut induire des comportements antisociaux (Williams, 2007). Nous
souhaitons d’autre part inclure une distinction entre le soi personnel (en tant qu’individu unique)
et le soi social (ou identité sociale, en tant que membre de groupes sociaux). Cela permet de faire le
lien avec l’étude de la menace du stéréotype (i.e. la crainte que peut avoir un individu de confirmer
la réputation négative de son groupe par ses propres comportements/performances), et ainsi élargir
les conséquences de la menace du stéréotype aux comportements sociaux. En effet, la littérature
actuelle sur la menace du stéréotype, malgré sa richesse, se focalise presque exclusivement sur la
performance comme conséquences de la menace du stéréotype (Shapiro, 2011).
Deuxièmement, il s’agit de déterminer si ces comportements antisociaux (i.e., agression et
dévalorisation d’autrui) sont un moyen efficace pour restaurer l’estime de soi de l’individu suite à
une menace. Si oui, le décours temporel a-t-il une incidence sur cet effet ? Nous postulons un effet
protecteur de l’estime de soi à court terme, mais contreproductif à long terme. En effet, la sanction
sociale peut être une conséquence associée avec ce moyen.
Cette recherche peut potentiellement nous apporter des pistes d’actions notamment dans le milieu
scolaire, souvent marqués par des problématiques de violences.