UE10 : SYSTEME NEUROSENSORIEL Nicolas DIOTEL Date : 11/02/2017 Plage horaire : 10h45-12h45 Ronéistes : CAJEE Nawra CASSAM SULLIMAN Nora Enseignant : Nicolas DIOTEL OLFACTION I. II. Introduction Anatomie du système olfactif 1) Le neuro-épithélium ou épithélium olfactif 2) Les cellules sensorielles 3) Le bulbe olfactif III. Neurophysiologie olfactive 1) Mécanisme général 2) Voies nerveuses olfactives 3) Variations physiologiques de l’olfaction IV. Fonction non olfactives de l’olfaction : les phéromones Page 1 sur 21 I. Introduction L’Homme est capable de discriminer de très nombreuses odeurs (≈ 10000) L’odorat/olfaction est un sens : -De chimioréception (de contact) relativement peu développé chez l’Homme -Subjectif et affectif (nuances émotionnelles) L’odorat est important car il permet : La communication (animaux) : plus développé chez les animaux que chez l’homme avec la reconnaissance des congénères, du statut social. Le contrôle comportemental (animaux : proies/prédateurs ; reproduction) : une proie aura un comportement différent si elle est en présence d’un prédateur (fuite, stress…) Implication dans les processus mnésiques Contrôle des émotions et sensations (génère une sensation agréable ou désagréable) Associé à la gustation par rétro-olfaction Le contrôle de l’air que nous respirons (ex: fumée) : permet éventuellement de se protéger d’un danger. En se combinant au goût, elle permet de reconnaitre des aliments, d’augmenter le plaisir de la dégustation. L’Homme est capable de détecter une molécule diluée d’un facteur 1010 (1018 chez l’oiseau). Notre bulbe olfactive est petit relativement à la taille de notre cerveau par rapport à d’autres espèces. Il existe un grand nombre et une grande variabilité des récepteurs (RCPG) Le génome humain code potentiellement pour 1000 récepteurs olfactifs. Seulement 350 à 400 seraient vraiment fonctionnels (code pour des récepteurs permettant de discriminer des odeurs). Les autres seraient des pseudogènes inactifs qui n’ont pas été éliminés. Pseudogène : Au cours de l’évolution, des gènes se sont dupliqués. S’il y a eu un intérêt à ce nouveau gène (mutation), la pression de sélection fera qu’il sera maintenu. S’il ne présente pas d’intérêt ou qu’il n’est pas fonctionnel il va être petit à petit éliminé. Il y aurait 900 récepteurs fonctionnels chez le rat et 1200 chez le chien. Ils ont donc un plus grand répertoire olfactif qui pourrait être à l’origine de leur meilleur odorat (hypothèse). Dans la cavité nasale il y aura des molécules en suspension qui peuvent entrer en contact avec les neurones olfactifs. Ces neurones olfactifs ont des projections à travers la lame criblée et sont en contact avec les cellules mitrales du bulbe olfactif. Page 2 sur 21 II. Anatomie du système olfactif Le système olfactif se décompose en 3 grandes parties : Le neuroépithélium (= appareil récepteur) au niveau de la muqueuse olfactive. Les bulbes olfactifs : pairs et symétriques (expansion des hémisphères cérébraux). Au dessus de la lame criblée. Contient les glomérules (structures qui permettent la connexion des axones des sites des neurones olfactifs avec les dendrites des cellules mitrales). Des terminaisons nerveuses complexes au niveau du cortex temporal antérieur et frontal. 1) Neuro-épithélium ou épithélium olfactif Le neuro-épithélium se situe dans la partie supérieure des fosses nasales. Il est composé de 3 types de cellules : Des cellules souches basales à l’origine des neurones olfactifs (croissance continue, dégénérescence, remplacement). Permet le renouvellement des cellules olfactives. Des neurones olfactifs ou cellules sensorielles : elles assurent la transduction des odeurs, ont une durée de vie de 2 à 3 mois et sont régulièrement remplacés (mais çadiminue avec l’âge). Il y aurait environ 5 millions de neurones olfactifs. Des cellules de soutien -mucus -cellules de soutient -cellules olfactives : neurones bibolaires Coupes histologiques d’épithélium olfactif : Page 3 sur 21 Il y a une grande surface de muqueuse (avec des circonvolutions) qui permet d’avoir une grande surface pour la détection des molécules. Contact augmenté entre l’air et la muqueuse de l’épithélium olfactif que l’on voit dans les cornets. [il détaille la coupe] Page 4 sur 21 -Chorion=tissus conjonctif + muqueuse -Les nutriments de l’épithélium sont apportés par la lame basale 2) Les cellules sensorielles. Les cellules sensorielles sont des neurones de type bipolaire = cellules de Schultze, ou récepteur olfactif (attention à ce terme qui ne désigne pas ici le récepteur protéique :récepteurs cellulaires). Ces neurones olfactifs présentent des cils dendritiques immobilisés par du mucus qui capture les molécules olfactives. L’axone du neurone olfactif projette à travers la lame criblée pour rejoindre le glomérule et contacter les dendrites des cellules mitrales. Les neurones olfactifs présentent au niveau des cils (qui baignent dans le mucus) des récepteurs sur lesquels vont se fixer les molécules odorantes. Au niveau du mucus, les dendrites du neurone se ramifient en cils, et l’axone va vers le bulbe olfactif. Page 5 sur 21 On voit également les microcils sur l’image en microscopie électronique. Z-stakc de neurones olfactifs de souris : Image en microscopie à balayage : on voit le soma des neurones bipolaires et les dendrites avec les microcils. Chaque neurone bipolaire présente à sa surface une dizaine de cils. Cela permet l’accroissement de la surface membranaire apicale de la protubérance dendritique (x30). Page 6 sur 21 Un neurone bipolaire c’est : -un soma, -un axone, -des dendrites (au niveau du mucus) : on les voit sur les images en microscopie électronique C’est un senseur de tout l’air qui va passer dans les cavités nasales Certains de ces neurones sont : Généralistes : réponse à une large gamme de molécules différentes (prédominant chez les mammifères) Spécialistes : réponse étroite à un type de molécules Intermédiaires : répertoire plus large mais pas autant que les neurones généralistes. Page 7 sur 21 3) Le bulbe olfactif Le pédoncule olfactif est une expansion de l’hémisphère cérébral et donc du SNC, sur la face inférieure du lobe frontal. Il présente un renflement au niveau de son extrémité antérieure = bulbes olfactifs. Description du schéma : Il y a plusieurs types de neurones olfactifs particuliers: rouges, verts, bleu, violets… Les axones de tous les « neurones rouges » vont traverser la lame criblée et rejoindre un glomérule particulier, le « glomérule rouge ». Il y a convergence d’une même information au niveau d’une structure spécialisée de ces neurones là. Ensuite l’information va être transmise aux cellules mitrales qui vont transmettre l’information vers le système lymbique et le cortex cérébral. Les glomérules : Au niveau du bulbe olfactif, on trouve des glomérules olfactifs. Ce sont des unités anatomiques fonctionnelles de l’olfaction → lieu de synapse entre les axones sensoriels et les dendrites des cellules mitrales Au niveau d’un glomérule, on peut avoir la convergence de 1000 afférences de neurones sensoriels pour une cellule mitrale. Les communications à l’intérieur du glomérule sont modulées par : - Les cellules périglomérulaires (GABA et DA) - Des cellules granulaires (inhibition latérale) : inhibition des signaux qui arrivent sur un autre glomérule par rapport à celui qui reçoit le plus d’information. Sur chacun des glomérules convergent les terminaisons synaptiques d’un même type de récepteurs. Le neurotransmetteur proposé pour la cellule mitrale et le neurone sont : le glutamate et la noradrénaline. La dopamine serait un modulateur de cette libération de neurotransmetteur. Page 8 sur 21 Les cellules mitrales vont recevoir de l’information, la traiter et la transmettre via leurs axones. Ainsi, les informations olfactives vont être redirigées vers le SNC : le système limbique (émotions) et le cortex cérébral. Rappel : les cellules mitrales font partie du bulbe olfactif et le bulbe olfactif fait partie du système nerveux central. On trouvera au niveau du bulbe, des circuits d’interneurones inhibiteurs GABAergiques (cellules granulaires et périglomérulaires). On peut distinguer : Axone du neurone récepteur dendrite de la cellule mitrale : donc communication entre la cellule olfactive et la cellule mitrales. Autour du glomérule on retrouve : -des astrocytes -des cellules périglomérulaires :à la jonction entre les neurones olfactifs et la cellule mitrale -cellule des interneurones granulaires : entre deux glomérules III. Neurophysiologie olfactive. 1) Mécanisme général. La liaison de molécules odorantes sur leurs récepteurs spécifiques entraine une cascade de transduction, une dépolarisation donc un potentiel de récepteur. Et si la stimulation est suffisante un potentiel d’action au niveau du neurone sensoriel qui sera transmit à la cellule mitrale. Page 9 sur 21 Expérience de patch clamp : on insère une micro pipette en verre au niveau de la celle pour enregistrer son potentiel de membrane. Seuls les cils sont pourvus des récepteurs aux molécules odorantes et sont capables d’induire un potentiel de récepteur et donc un potentiel d’action. L’application de substances odorantes au niveau des cils entrainent une variation du potentiel de membrane (dépolarisation). L’application de substances odorantes au niveau du corps cellulaire n’a aucun effet sur le potentiel de membrane (dépolarisation). Le corps cellulaire ne va jamais être en contact avec des molécules odorantes car il est au milieu des cellules de soutient, il n’a pas besoin de récepteurs. Dans le mucus olfactif, les« Odorant Binding Proteins » (OBPs) se lient aux substances odorantes. Elles augmentent leur solubilité. OBP se trouvent dans le mucus baignant les dendrites des récepteurs olfactifs. Elles sont produites par les cellules gliales qui entourent les récepteurs olfactifs. Page 10 sur 21 Ici une molécule odorante va arriver dans le mucus, elle va être prise en charge par cette OBP qui va l’amener jusqu’à son récepteur spécifique. Cela va favoriser la signalisation, la dépolarisation (activation des canaux calciques voltage dépendants, etc) du neurone et la transmission du message olfactif. Codage de l’information : On aura, pour une même cellule sensorielle, un codage de l’information en fonction de la concentration en molécules odorantes, et du type de molécule odorante. Un seule neurone olfactif peut reconnaître plusieurs molécules odorantes et une molécule odorante va pouvoir être reconnue par plusieurs neurones. Sur la même cellule sensorielle on va mettre deux molécules différentes à des concentrations croissantes. Quand on augmente la concentration de molécule, les PA augmentent à gauche et à droite (de façon moins importante) Quand on augmente encore, on arrive à la même fréquence de PA. =>La cellule sensorielle est sensible à deux molécules odorantes différentes mais avec une sensibilité différente. Il y a une préférence de certains neurones vis-à-vis de certaines odeurs. Page 11 sur 21 Inhibition latérale : Les neurones périglomérulaires et granulaires assurent la spécificité d’excitation par contrôle des glomérules adjacents. Quand un neurone est fortement activé par rapport à d’autre, ça active le neurone pré ganglionnaire qui inhibe le glomérule voisin afin de privilégier une odeur plutôt qu’une autre. Le neurone granulaire fait de l’autoinhibition. Des mécanismes de modulation olfactive peuvent se mettre en place pour renforcer ou diminuer un signal. 2) Voies nerveuses olfactives Les axones des cellules mitrales rejoignent différentes « cibles » au niveau du cerveau (1) épithélium olfactif (2) bulbe olfactif (3) cortex olfactif (4) thalamus (5) cortex orbito-frontal Page 12 sur 21 [il détaille le schéma] Amygdale → attraction/aversion pour l’odeur Hippocampe → mémoire Page 13 sur 21 Voie sous-corticale : aire olfactive primaire → coté lobe temporal (aires télencéphaliques paléocorticales) = cortex olfactif primaire (CO) Voie du cortex enthorinal (CE) : se prolonge vers le système limbique, l’hippocampe, l’hypothalamus (régulation de la vie végétative), le tegmentum du mésencéphale → processus mnésiques et émotionnels. Voie thalamo-corticale : cortex fronto-orbitaire. Elle est impliquée dans le contrôle de la perception consciente, l’analyse fine et la discrimination des odeurs Résumé 3) Variations physiologiques de l’olfaction Les hormones modulent la perception des odeurs: -Femmes > hommes -Lors de l’ovulation, les femmes ont un meilleur odorat Page 14 sur 21 -Lors de la grossesse, les femmes ont un meilleur odorat (et goût) -La testostérone modifie la réponse des récepteurs olfactifs (chez l’homme et chez la femme). Diminution avec l’âge : -A 80 ans, 80% des sujets présente un dysfonctionnement du système olfactif et 50% sont "anosmiques" (=incapacité à sentir les odeurs). -Perte de sensibilité olfactive, perte de discrimination olfactive. -Le traitement hormonal substitutif de la ménopause ne modifie pas le déclin de la sensibilité olfactive lié à l'âge. 4) Les récepteurs olfactifs (protéiques) Ils appartiennent à la famille des RCPG (1000 avec 350-400 fonctionnels). La perception de l’odeur repose sur une combinatoire de signalisations issues de plusieurs ORs différents. Une molécule odorante peut activer plusieurs neurones. Un neurone peut être activé par plusieurs odorants. Page 15 sur 21 Au niveau de la muqueuse olfactive, on observe une ségrégation spatiale des cellules sensorielles exprimant les OR (+ symétrie bilatérale) Certaines régions seraient capables de discriminer plus spécifiquement certains types de molécules et d’odeurs : -OR14 : partie haute -OR18 : partie basse -OR 124 : partie latérale -OR37 Page 16 sur 21 IV. Fonctions non olfactives de l’olfaction : les phéromones Il y a transmission sensorielles au niveau du système limbique. -Composante affective des odeurs -Implication (minime chez l’Homme) dans les comportements de recherche d’un partenaire/reproduction. Les phéromones sont des molécules odorantes produites par les glandes sudoripares (aisselle +++) L’organe voméro-nasal (organe de Jacobson) : -activation vis-à-vis de phéromones uniquement du sexe opposé. -transmission vers l’hypothalamus (siège du contrôle des comportements sexuels et du système végétatif). Il serait situé à cet endroit chez l’Homme. Y a-t’il vraiment encore des phéromones chez l’Homme ? C’est en cours de débat. Une expérience à été faite : On prend le tee-shirt plein de transpiration d’un homme qui vient de faire du sport, on empreigne l’odeur sur une chaise dans une salle (pleine de chaises). On fait entrer une femme en lui disant de s’assoir quelque part et elle statistiquement plus s’assoir aux alentours de LA chaise. On recommence l’expérience en changeant de chaise au cas où il y aurait un biais, la femme va encore s’assoir aux alentour de la chaise imprégnée de l’odeur de l’homme. Donc en conclusion : même si l’organe voméro-nasal existe et peut favoriser un rapprochement, on est loin du cas de l’animal où la simple odeur permettra le rapprochement pour trouver un partenaire sexuel. Page 17 sur 21 ANNALES 2013 Page 18 sur 21 Page 19 sur 21 2014 Page 20 sur 21 2015 2016 Page 21 sur 21