Épreuve de Bernoulli et loi binomiale
I. Rappel sur la notion d’événements indépendants
Deux événements sont dits indépendants si le la réalisation de l’un n’a aucune influence sur la probabilité de réalisation de l’autre.
Exemples :
• On jette successivement deux dés et on appelle P = 1
6 la probabilité de sortir un six avec un dé. Quelque soit le résultat du
premier dé, la probabilité pour que le deuxième dé sort un six reste égale à P.
• Un exemple frappant d’une erreur de raisonnement sur la dépendance d’événements concerne le loto :
Certains joueurs sont persuadés que si un numéro n’est pas sorti pendant plusieurs tirages de suite sa probabilité d’apparition
aux prochains tirages est plus élevée :
Voici par exemple un tableau du nombre de sortie de quelques numéros sur 50 tirages.
Sur 50 tirages du Loto, le nombre 48 n’est jamais sorti. Il est tentant de croire que ce numéro a
plus de chance de sortir que les autres donc je vais jouer de préférence le 48. Raté, je n’ai
absolument pas augmenté mes chances, les tirages successifs étant indépendants, la probabilité
de sortie du numéro 48 n’a pas augmentée.
Le hasard n’a pas de mémoire ce qui veut dire que les résultats des 50 tirages n’influencent
pas les tirages suivants.
La Française des jeux n’hésite malheureusement pas à jouer sur ce préjugé.
Voici ce que l’on peut lire sur son site :
« Ces statistiques vous permettront de voir les numéros sortant le plus fréquemment ou au
contraire ceux qui sortent peu souvent et sont donc plus susceptibles de faire partie de la
prochaine grille gagnante du Loto. »
http://www.lesbonsnumeros.com/loto/statistiques/numeros/nombre-sorties.htm
Contres exemples
Une urne contient 5 boules blanches et 5 boules rouges. On tire successivement deux boules de l’urne sans les remettre dans l’urne et
soit p la probabilité de tirer une boule rouge.
Pour le premier tirage on a bien sûr p = 1
2, mais tout se complique lorsqu’on tire la deuxièmes boule :
Il reste maintenant 9 boules dans l’urne
Si la première boule tirée est blanche alors il y a toujours 5 boules rouges et on a p = 5
9
Et si la première boule tirés est rouge, alors il reste 4 boules rouges et on a p = 4
9
Le résultat du deuxième tirage dépend du résultat du premier tirage : les deux événements sont dépendants
II. Épreuve de Bernoulli
Une épreuve de Bernoulli est une expérience aléatoire avec seulement deux issues possibles : un résultat attendu qu’on appelle
« réussite » de probabilité p et son contraire qu’on appellera bien sûr « échec » de probabilité souvent notée q =1 - p
Exemples :
• Lancer une pièce de monnaie en espérant qu’elle va tomber sur « pile ». La probabilité de la réussite est égale à celle de l’échec,
soit 1
2
• Lancer un dé en espérant qu’il va tomber sur le « six ». La probabilité de la réussite est p = 1
6 et celle de l’échec q = 5
6
III. Schéma de Bernoulli
Si on répète plusieurs fois de suite une épreuve de Bernoulli on obtient un schéma de Bernoulli. Mais attention toutes les épreuves
doivent être indépendantes :
• Lancer plusieurs fois de suite une pièce de monnaie est un schéma de Bernoulli.
• Tirer, sans la remettre, plusieurs fois de suite une boule d’une urne contenant des boules de deux couleurs différentes
n’est pas un schéma de Bernoulli. Les tirages successifs ne sont pas indépendants.
Un schéma de Bernoulli est donc défini par deux paramètres : la probabilité p de réussite d’une épreuve et le nombre n
d’épreuves successives
numéros
sorties
39 5
40 7
41 8
42 4
43 3
44 7
45 5
46 2
47 3
48 0
49 5