188 Pelvi-périnéologie
Il faudra avoir une vue globale des éléments
à traiter et se souvenir de quelques principes de
base :
– il faut conserver une cavité vaginale avec
une ampliation suffisante chez une femme qui a
une activité sexuelle;
–la surcorrection d’un élément est néfaste;
les parois vaginales sont physiologiquement
accolées et toute hypercorrection entraînera rapi-
dement une ptose des autres éléments du pelvis ;
– il faut proscrire les « montages » déséqui-
librés, ou de solidité inégale par exemple :
- une simple colporraphie antérieure asso-
ciée à une spinofixation postérieure type
Richter →à risque élevé de récidive anté-
rieure (2, 3) ;
- une colposuspension antérieure serrée
associée à une simple périnéorraphie →
risque élevé de colpocèle postérieure haute ;
– il faut éviter les tractions très divergentes :
colposuspension antérieure à l’aponévrose des
muscles grand droit et spinofixation type Richter
→risque élevé de « hernie » du fond vaginal
avec élytrocèle ;
– la cure de la cystocèle ne traite pas l’incon-
tinence urinaire, au pire elle peut la révéler. Un
geste spécifique du type bandelette sous-urétrale
peut être associé, si nécessaire.
LES TECHNIQUES
On distingue plusieurs types d’interventions :
– la résection du vagin ou colpectomie. C’est
un des éléments de la cure de cystocèle. Une col-
pectomie large est cependant à proscrire en cas
d’activité sexuelle conservée;
– les techniques de plicature transversale
(vessie, fascia de Halban, vagin) constituent les
techniques de base de la cure de cystocèle (la
colporraphie) ;
– les techniques de colposuspension. La paroi
antérieure du vagin est suspendue à des éléments
fixés ou solides du bassin : paroi antérieure des
muscles grands droits, arc tendineux, épine du
pubis). Dans ce type de montage, la colpectomie
n’est pas toujours nécessaire ;
– les prothèses : leur mise en place a été
motivée par le taux élevé de récidives après des
interventions classiques. Les extrémités des pro-
thèses sont soit fixées, soit laissées libres dans
l’espace Retzius, soit ou à travers le trou obtura-
teur. Il s’agit de techniques en cours de validation
dans le traitement des cystocèles avec des risques
d’extériorisation, de rejet ou d’infection encore
mal estimés.
LES DIFFÉRENTES
INTERVENTIONS
Les interventions simples
Elles sont toutes réalisées par voie vaginale.
Le procédé de Campbell
Il n’est réalisable qu’en cas d’hystérectomie asso-
ciée. Les ligaments utérosacrés doivent être indi-
vidualisés et pédiculisés lors de l’hystérectomie
(il ne faudra pas prendre en bloc les ligaments
cardinaux). Après la péritonisation et la dissection
vésicale latérale, le « surtout » rétrosymphysaire
sera repéré à deux centimètres de la ligne
médiane, au niveau de l’insertion pubienne des
muscles pubococcygiens. Il n’est pas nécessaire
d’ouvrir le diaphragme urogénital. Un fil non
résorbable sera passé de dehors en dedans,
presque au contact de la symphyse (attention à ce
qu’il ne soit pas transfixiant pour le vagin), puis
fixé au ligament utérosacré contrôlatéral.
Les avantages
– un montage assez facile ;
– une colpectomie et une colporraphie anté-
rieure peuvent être associées.
Les inconvénients
– les ligaments utérosacrés ne sont pas tou-
jours très solides et assez longs ;
– le montage raccourcit fortement la paroi
antérieure du vagin, ce qui est déconseillé en cas
d’activité sexuelle conservée.
L’interposition vésico-utérine ou opération
de Schauta-Wertheim
Cette intervention simple et rapide a encore la
faveur de certains (4). Elle conserve des indica-
tions chez des patientes âgées sous certaines
conditions :