La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue - n° 6 - vol. II - décembre 1999 255
DOSSIER THÉMATIQUE
e traitement des troubles de la statique pelvirectale
est une entreprise difficile où la correction anatomique
n’est ni une nécessité ni une fin en soi. L’approche
doit répondre au double objectif de corriger un ou plusieurs symp-
tômes et de réduire l’incidence de complications imputables au
geste chirurgical lui-même.
Le malade doit prendre part à la décision thérapeutique et être
informé des incertitudes que réserve la correction chirurgicale du
trouble anatomique. Ainsi, en cas de cure par rectopexie d’un pro-
lapsus rectal extériorisé, il peut espérer une réduction a priori
complète et définitive de la procidence anale et une amélioration
franche de sa continence. Toutefois, il doit être averti des risques
de constipation postopératoire. Une rectocèle constituant une bar-
rière anatomique sous une cystocèle (par effet de “pelote”) doit
faire envisager sa correction chirurgicale avec réticence si elle
doit décompenser une incontinence urinaire latente chez une
femme âgée. Chez une patiente souffrant d’une constipation
ancienne et de pesanteurs abdomino-pelviennes secondaires à une
hystérectomie, la cure d’une entérocèle peut espérer faire dispa-
raître les douleurs mais non la constipation.
En définitive, le clinicien interrogé et le chirurgien impliqué dans la
décision thérapeutique doivent rester prudents et modestes face à un
cadre pathogénique qui expose sans cesse aux déséquilibres d’asso-
ciations lésionnelles anatomiques ou fonctionnelles compensées (cys-
tocèle et rectocèle) ou aux complications propres aux gestes chirur-
gicaux (hystérectomie et entérocèle, constipation et rectopexie). ■
Conclusion
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L. Siproudhis
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