
marS 2013  Le producteur de Lait québécois
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piquantes ou l’équivalent en paille (blé 
de  préférence,  ensuite  orge,  avoine, 
soya). Cette quantité de fibre est une 
assurance  qui  garantit  un  niveau  de 
fibre  efficace  adéquat.  Qui  résilierait 
sa  police  d’assurance  parce  qu’au 
cours des 20 dernières années aucune 
réclamation n’a eu lieu? La fibre sèche 
est une police d’assurance. 
Qui  peut  assurer  que  la  récolte 
2013 sera parfaite (maturité, humidité, 
longueur de coupe, analyse, etc.)? Or 
comme  il  vaut  mieux  prévenir  que 
guérir,  il  faut  prévoir  quelques  jours 
durant la première coupe pour récolter 
un foin de graminée épiée. Ce dernier 
sera l’assurance pour optimiser la pro-
duction et la santé du troupeau. Vous 
n’avez pas besoin de 5 kg par vache, 
puisque 2 kg suffisent (2500 balles de 
15 kg pour 50 vaches, ou l’équivalent 
en balles rondes ou en grosses balles 
carrées). Il faut se rappeler qu’une fibre 
à 40  % d’humidité n’est pas du vrai foin 
sec  (souplesse  de  la  fibre  et  acidité 
dues à la fermentation)! Le tableau  3 
montre qu’avec une ration foin, la pro-
duction  de  salive  est  beaucoup  plus 
grande qu’avec une ration cubée.
L’ÉNERGIE
Jetons maintenant un coup d’œil du 
côté de l’énergie (si difficile à combler 
chez  les  hautes  productrices).  Sur 
ce  point,  ces  années-ci,  plusieurs  se 
tournent  vers  l’ensilage  de  maïs.  Ce 
dernier  gagne  en  popularité  depuis 
l’apparition de nouvelles variétés plus 
digestibles et à rendement plus élevé, 
mais aussi en raison des conditions cli-
matiques plus difficiles pour la péren-
nité des légumineuses et au prix élevé 
du maïs.
Utiliser  l’ensilage  de  maïs  comme 
source  d’énergie  s’avère  une  très 
BIEN DOSER LE TAUX  
DE FIBRE
Maîtriser  le  taux  de  fibre  de  la 
ration  est  le  premier  facteur  garan-
tissant  la  santé  du  troupeau.  Il  est 
donc conseillé d’avoir un minimum de 
fibres sèches de première coupe assez 
un  impact  direct  sur  les  conditions 
ruminales. 
Pour  bien  comprendre,  voici  un 
autre  exemple :  deux  ensilages  dont 
l’un  est  à  50  %  de  matière  sèche  et 
l’autre,  à  25  %.  Dans  le  premier  cas, 
si  la  vache  mange  16  kg  de  matière 
sèche,  elle  consommera  32  kg  d’en-
silage  contenant  16  kg  d’eau  acide. 
Dans  le  cas  de  l’ensilage  à  25  %  de 
matière  sèche,  elle  en  consommera 
64 kg et, par conséquent, 48 kg d’eau 
acide  à  un  pH  de  4  à  5.  Or  la  vache 
moyenne consomme environ 90 litres 
d’eau par jour à un pH de 7 à 8. Dans 
le  deuxième  cas,  puisque  plus  de  la 
moitié  de  l’eau  ingérée  est  acide,  la 
vache devra  ruminer  davantage  pour 
assurer l’équilibre du pH ruminal. Mais 
cela  ne  se  produira  pas,  puisque  la 
fibre humide  est  souple  et  pas  assez 
abrasive pour assurer la rumination.
alimentation
TABLEAU 3 : EFFET DE LA RATION SUR LA CONSOMMATION ET  
SUR LA PRODUCTION DE SALIVE
ALIMENT  VITESSE DE CONSOMMATION                  PRODUCTION DE SALIVE 
  (G D’ALIMENTS/MIN)  ML/MIN  ML/G D’ALIMENTS
Ration cubée  357  243  0,68
Herbe fraîche  283  266  0,94
Ensilage  248  280  1,13
Foin     70  254  3,63
Adapté de Bailey, 1958
Adapté de Wattiaux, Michel A., Institut Babcock et Armentano, Louis E., 
Département des sciences laitières, Université du Wisconsin à Madison
FIGURE 1 : MÉTABOLISME DES HYDRATES DE CARBONE CHEZ LA VACHE