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Guide d’utilisation de l’ensilage de maïs
Auteur (s) : Alain Fournier, agronome MAPAQ http://www.agr.gouv.qc.ca/
Pour commentaires : alain.fournier@agr.gouv.qc.ca
Dernière révision le : 24 septembre 1999
Règle no 1 — Une analyse représentative
Bien que l’ensilage de maïs possède un contenu nutritif constant pour un même hybride, sa
composition chimique variera selon l’hybride utilisé, la densité de semis, les conditions de
croissance et de récolte. Une analyse chimique représentative de l’aliment de préférence fermenté
sera un prérequis important afin d’équilibrer la ration selon le contenu nutritif du lot de fourrage.
L’analyse chimique devra comprendre la matière sèche, la protéine, la fibre ADF et NDF, le
calcium, le phosphore, le magnésium et le pH.
Règle no 2 — Un niveau de fibre adéquat (quantité et qualité)
Puisque l’ensilage de maïs contient généralement entre 40 et 50 % de grains, on ne devrait pas
dépasser 45 % de la ration totale (base matière sèche) en ensilage de maïs (30 kg d'ensilage à
33 % de M.S.) pour des vaches en début de lactation (premiers 100 jours). Le niveau de fibres
ADF et NDF de la ration des vaches en début de lactation devrait se situer à un minimum de 19 %
et 32 %. On recommande d’avoir un minimum de 5 à 10 % des particules d’ensilage ayant plus de
¾ de pouce et 40 à 50 % des particules se situant entre 3/8 et ¾ de pouce pour assurer une
bonne fermentation ruminale.. Si l’ensilage de maïs a été récolté à l’aide d’une fourragère munie
de rouleau, on recommande 10 à 15 % des particules ayant plus de ¾ de pouce. L’utilisation du
tamis produit par l’université de Pennsylvanie est d’un grand secours pour effectuer cette tâche
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(Penn State particule size separator). L’utilisation de substances tampons (bicarbonate de sodium
et oxyde de magnésium) peut s’avérer intéressant si la vache semble présenter des signes
d’acidose sub-clinique (appétit irrégulier, maux de pied, composantes du lait inversé, etc.). Dans
cette dernière situation, on devrait aussi rehausser le niveau de fibres de la ration.
Règle no 3 — L’utilisation de plus de supplément protéique
En raison du faible niveau de protéine de l’ensilage de maïs (tableau 1), l’ajout d’une quantité plus
importante de supplément protéique est requise afin de fournir suffisamment de protéine aux
animaux. L’utilisation d’un supplément protéique de dégradabilité plus élevée nous permettra
d’abaisser le coût du supplément tout en aidant à combler les besoins en protéine dégradable des
vaches. L’utilisation de tourteau de soya comme complément protéique est un bon choix puisqu’il
contient une bonne concentration de lysine (acides aminés) qui est souvent déficitaire, si on utilise
le maïs comme concentré énergétique principal.
Tableau 1 — Comparaison nutritionnelle de l’ensilage de maïs versus un ensilage de foin
mélangé.
Fibres
M.S.
(%)
Enl
(Mcal/kg
)
PB
(%) Ca
(%) P
(%) Mg
(%) K
(%) S
(%) ADF
(%) NDF
(%)
Ens. de
maïs 33 1,60 9,0 0,26 0,24 0,18 1,0 0,12 28 48
Ens. de foin 40 1,35 18,0 1,15 0,33 0,24 2,5 0,24 35 52
L’utilisation de l’orge comme concentré énergétique en raison de sa plus forte teneur en lysine que
le maïs-grain et la dégradabilité plus élevée de sa protéine se combine bien avec une ration à forte
proportion d’ensilage de maïs. L’utilisation d’urée soit additionnée à l’ensilage de maïs, soit à la
ration totale mélangée ou incluse avec le supplément protéique est aussi un très bon choix. On
peut aussi utiliser l’ammoniac anhydre ou agueux à l’ensilage de maïs pour en hausser le taux de
protéine à 12 ou 13 %. Par contre, on ne devrait pas utiliser plus de 0,15 kg d’urée par jour chez
des vaches laitières. Il est toujours plus facile de contrôler le niveau d’azote non protéique dans la
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ration lorsqu’il est inclus au supplément ou lorsqu’il est ajouté sous forme d’urée à la RTM que
lorsque cet azote est ajouté à l’ensilage de maïs.
Règle no 4 — L’équilibre en minéraux est essentiel
Comme on peut l’observer au tableau 1, l’ensilage de maïs à un faible contenu en minéraux. Il est
donc essentiel d’ajouter la quantité requise de minéraux et de s’assurer que celle-ci est bel et bien
consommée. Le soufre est particulièrement important à hausser, si on utilise de l’urée avec la
ration. Un ratio minimum 12 : 1 entre l'azote et le soufre devrait être respecté lorsque l'on utilise de
l'azote non protéique (urée ou ammoniac anhydre).
Règle no 5 — Attention aux taures et vaches de fin de lactation et taries
La vérification régulière de la condition de chair des vaches de fin de lactation et tarie et des
taures est très importante, si l’on utilise de bonne proportion d’ensilage de maïs. Un état
d’engraissement excessif entraînera des problèmes d’acétonémie, de syndrome du foie gras, de
difficulté au vêlage qui aura pour effet d’affecter la consommation d’aliment, la productivité des
vaches et leur santé. On ne devrait donc pas dépasser 70 % de la ration totale (base matière
sèche) pour des vaches de fin de lactation (35 kg par jour d'ensilage) et à 35 % de la ration totale
pour des vaches taries (10 kg à 12 kg d'ensilage). La ration devrait toujours être équilibrée en
énergie : protéine pour éviter des problèmes d’engraissement excessif.
Règle no 6 — Viser un minimum de matière sèche dans la ration totale
Afin de ne pas pénaliser la consommation de matière sèche des vaches laitières, l’humidité de la
ration totale ne devrait pas être supérieure à 50 % ou se situer de préférence entre 25 à 45 %
d’humidité (figure 1). Une ration plus humide entraînera une diminution de la consommation
d’aliment en raison des acides et sous-produits de fermentation présents dans les ensilages. On
remarque souvent un niveau de production similaire pour une ration contenant plus de 50 %
d’humidité versus une ration plus sèche. Cependant, la vache compensera ce manque de
consommation par une perte de condition de chair accrue. Cette situation n’est pas souhaitable,
car elle accroîtra les problèmes de reproduction. Il est généralement recommandé d’avoir un
minimum de foin sec dans la ration (2 à 3 kg) pour contrer cette situation.
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Ces six règles devraient être analysées attentivement par le producteur voulant utiliser l’ensilage
de maïs comme principal aliment fourrager dans la ration de ces bovins. Leur respect est
important si on veut jouir pleinement de cet aliment, aux qualités exceptionnelles, qu’est l’ensilage
de maïs.
Bibliographie
Virginia Ishler and Richard Adams, 1998. Making high corn silage rations work. Hoard's Dairyman,
sept. 25, p. 650.
Chase, L.E., 1997. Feeding high corn silage rations. Proceeding 1997, Feed dealer seminars, nov.
10-14, p. 1-3.
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