4
a prévalence de l’insuffisance cardiaque (IC) est estimée en France à 2,2 % de
la population générale(1). Elle augmente avec l’âge, intéressant 12 % des sujets
âgés de plus de 60 ans et 20 % des personnes de plus de 80 ans. Alors que l’in-
cidence de l’IC à fraction d’éjection (FE) altérée semble s’être stabilisée, celle de l’IC à
FE préservée continue de progresser au prorata du vieillissement de la population.
Il s’agit d’une maladie grave, avec un taux annuel de décès de 16,6 % dans notre
pays, soit une mortalité 4 fois plus élevée que celle de la population générale chez
les sujets âgés de 75 à 84 ans. Elle constitue la première cause d’hospitalisation après
60 ans, avec un taux de léthalité intrahospitalière de 8,2 %, nettement supérieur à
celui de l’infarctus du myocarde (IDM).
Maladie chronique, elle est à l’origine d’hospitalisations à répétition, avec un taux de
réhospitalisations de 25 % à 3 mois en Europe. Or le simple suivi des recommandations
peut améliorer son pronostic, en effet pour sa forme à FE altérée, nous possédons des
traitements efficaces de classe I et de niveau A, basés sur l’inhibition des systèmes neu-
rohormonaux et les diurétiques. Les peptides natriurétiques en améliorant le dépis-
tage et le diagnostic de l’IC, en aidant à en fixer le pronostic, en participant à son suivi
et en guidant sa thérapeutique, peuvent améliorer sa prise en charge aux différentes
étapes de son évolution. La stabilité du NT-proBNP, sa reproductibilité d’un laboratoire
à l’autre grâce à l’utilisation des mêmes anticorps de capture au cours des dosages
immunologiques, en font le peptide natriurétique de choix.
Le dépistage des dysfonctions ventriculaires gauches asymptomatiques
dans les populations à risque est maintenant possible grâce à l’utilisation
des peptides natriurétiques. Chez les patients diabétiques, un taux de NT-proBNP >
125 ng/L prédit le risque de décès ou d’hospitalisation de causes cardiaques à 2 ans
et justifie la réalisation d’une échocardiographie et si nécessaire la mise en route
d’un traitement anti-neurohormonal, bloquant les systèmes rénine-angiotensine (IEC
ou ARA2) et nerveux sympathique (bêtabloquants)(2).
Le diagnostic d’insuffisance cardiaque, rendu difficile par la présence fréquente de
comorbidités, comme la BPCO, est facilité par le dosage des peptides natriurétiques,
dont l’accessibilité est supérieure à celle des autres examens complémentaires, radio-
graphie thoracique, ECG et échocardiographie. Son utilisation face à une dyspnée aiguë
)+(%5'" "+$ '
%5$',.!!$,'-+$*.
Pr M. GALINIER,
CHU Rangueil, Toulouse
L
Roche-NT-proBNP-cardioPrint:Roche-20111 22/05/15 11:54 Page4