dans la cat´egorie d´eriv´ee des ΛP GLd(K)-modules lisses, et dont les objets de cohomologies sont les
Hi
c(Ωd−1,ca
K,Λ). Nous expliquons sa construction et nous l’adaptons aux coefficients l-adiques dans l’ap-
pendice B .
Supposons momentan´ement que Λ = Qlet appelons “s´eries principales elliptiques” les sous-quotients
irr´eductibles de la repr´esentation r´eguli`ere de GLd(K) dans l’espace Q∞
l[Bd(K)] des fonctions localement
constantes `a valeurs dans Qlsur les points rationnels de la vari´et´e des drapeaux Bdde GLd. La correspon-
dance de Langlands locale [31] [22] [24] associe `a une repr´esentation lisse irr´eductible πde GLd(K) une
repr´esentation continue σd(π) de WKdans un Ql-espace de dimension d. Dans le cas des s´eries principales
elliptiques, la repr´esentation σd(π) est bien-sˆur connue depuis longtemps. Un des r´esultats principaux de
ce texte est le suivant :
Th´eor`eme 1.1 Pour toute s´erie principale elliptique πde GLd(K), il existe un isomorphisme WK-
´equivariant
H∗RHomDb
Ql(P GLd(K)) RΓc(Ωd−1,ca
K,Ql), π∼
−→ σd(π)⊗|−|d−1
2.
Si πest lisse irr´eductible mais pas principale elliptique alors le terme de gauche est nul.
Expliquons nos notations et le sens de l’´enonc´e ; le complexe RΓc(Ωd−1,ca
K,Ql) est muni d’une action
de WK, de sorte que pour toute repr´esentation lisse πde GLd(K), le complexe de Ql-espaces vectoriels
RHomDb
Ql(P GLd(K)) RΓc(Ωd−1,ca
K,Ql), π∈Db(Ql)
est aussi muni d’une action de WK. Rappelons que la cat´egorie triangul´ee Db(Ql) est ´equivalente `a la
cat´egorie triangul´ee des Ql-espaces vectoriels Z-gradu´es “`a support fini”, une ´equivalence ´etant donn´ee
par le foncteur H∗:C•∈Db(Ql)7→ Li∈ZHi(C•). Ainsi le Ql-espace vectoriel Z-gradu´e
H∗RHomDb
Ql(P GLd(K)) RΓc(Ωd−1,ca
K,Ql), π
est muni d’une action de WK. Dans l’´enonc´e du th´eor`eme, on oublie la Z-graduation pour se retrouver
avec des repr´esentations au sens usuel. Enfin, la notation | − | d´esigne le caract`ere non-ramifi´e de WKqui
envoie les Frobenius arithm´etiques sur l’ordre qdu corps r´esiduel de K.
Expliquons maintenant ce que l’´enonc´e du th´eor`eme peut avoir de surprenant ; dans [38], Schneider et
Stuhler ont calcul´e les groupes de cohomologie (sans supports) de Ωd−1
K, munis de leur action (pas lisse) de
GLd(K), pour toute th´eorie cohomologique satisfaisant certains axiomes. La cohomologie ´etale `a supports
compacts ne satisfait pas ces axiomes, mais il est facile de deviner que les Hi
cse d´eduisent des H2d−2−ipar
contragr´ediente lisse, ce que nous v´erifierons dans la partie 3. Ces Hi
cse trouvent ˆetre des s´eries principales
elliptiques lorsqu’ils sont non nuls, i.e. lorsque i=d−1,· · · ,2d−2. Ainsi, sur les 2d−1s´eries principales
elliptiques seulement dapparaissent dans la cohomologie, mais le th´eor`eme dit en substance que toutes
sont d´etect´ees par le complexe de cohomologie. Quant `a l’action de WKsur Hd−1+i
c, elle est on ne peut
plus simple puisqu’elle se fait via le caract`ere | − |−i. En particulier, l’action de l’inertie IKest triviale en
cohomologie. Or, les repr´esentations σd(π) pour πprincipale elliptique, sont essentiellement d´etermin´ees
par leur restriction `a IK, elle-mˆeme d´ecrite par l’op´erateur nilpotent Nassoci´e `a la partie unipotente de
la monodromie. Le th´eor`eme dit en substance que l’action de WKsur le complexe de cohomologie est
suffisamment non-triviale pour pouvoir r´ecup´erer les σd(π).
Le principe de la preuve du th´eor`eme 1.1 n’est pas subtil : on d´ecrit explicitement le complexe RΓc
muni de son action de WK. Il s’av`ere que l’action de l’inertie est unipotente donn´ee par un op´erateur N
dont il faut – entre autres – d´eterminer l’ordre de nilpotence. En r´esolvant cette question nous avons ´et´e
amen´e `a donner une nouvelle preuve du r´esultat suivant dˆu `a Itˆo :
Th´eor`eme 1.2 Les vari´et´es alg´ebriques sur Kuniformis´ees par Ωd−1
Ksatisfont la conjecture de Deligne
sur la puret´e de la filtration de monodromie (conjecture Monodromie-Poids).
Nous renvoyons `a 4.5.1 pour un ´enonc´e plus d´etaill´e. Bien que nous utilisions la suite spectrale de
Rapoport-Zink pour les sch´emas semi-stables, notre preuve est vraiment de nature “th´eorie des groupes”
contrairement `a celle d’Itˆo qui est plus g´eom´etrique. Nous obtenons aussi la semi-simplicit´e des rel`evements
de Frobenius.
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