Question : A-t-on vraiment trois cerveaux? Réponse : Certains vont

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Question : A-t-on vraiment trois cerveaux?
Réponse : Certains vont parler des trois couches du cerveau. Pour sa part, Henri Laborit parle des trois
niveaux d’organisation du système nerveux – le système primitif, le système limbique et le
système associatif ou néo-cortex. Il indique ensuite que ces trois cerveaux sont le résultat de
l’évolution des espèces.
« Suivant le niveau auquel un individu est parvenu dans l’échelle des espèces, son cerveau
répond soit de manière stéréotypée par sa structure primitive – son cerveau ancien –, soit en
tenant compte des expériences passées grâce aux processus de la mémoire, comme c’est le
cas pour les mammifères. La mémoire fait alors appel à la mise en jeu de formations
nerveuses nouvelles, réunies sous le terme de système limbique. Ce sera ensuite au cortex
cérébral associatif d’entrer en action. »
De l’animal à l’homme : « Au système nerveux primitif et à sa mémoire à court terme, au
système limbique dont les possibilités de mémoire à long terme engendrent l’affectivité, est
venu s’ajouter le système associatif, représenté par le cortex. (…) L’homme se différencie
des autres animaux par son lobe orbito-frontal, son front droit : derrière celui-ci se cachent
des milliards de neurones, regroupés en aires associatives grâce auxquelles les différents
éléments mémorisés sont mis en relation et se trouvent ainsi associés dans notre mémoire à
long terme. (…) Chez l’homme, ces structures associées sont suffisamment nombreuses et
puissantes pour que les éléments mémorisés se retrouvent combinés d’une manière
différente de celle qui avait été imposée par l’expérience du milieu. Le cerveau peut alors
créer des structures imaginaires. »
« Tout organisme évolué utilise son cerveau pour être en mesure d’agir et de contrôler son
environnement (…). Son rôle premier consiste à intégrer l’état de plaisir, disons de « bienêtre », de la société cellulaire à laquelle il appartient, autrement dit, l’organisme. »
Question : Quelle est la fonction principale du cerveau reptilien?
Réponse : Le cerveau reptilien a enregistré que ce qui est le plus important, c’est de maintenir l’équilibre
interne de base de l’organisme (équilibre physico-chimique), parce que c’est cet équilibre qui
amène l’état de bien-être. (Pour le reptilien, si je n’ai pas faim, si je n’ai pas soif, si je n’ai pas
sommeil, si je peux satisfaire mes besoins sexuels, si je suis en sécurité, si je ne me sens
pas agressé, si je ne suis pas dérangé dans mes habitudes, alors, je suis bien!)
L’organisme agit sur son environnement de façon à maintenir ou à rétablir les
caractéristiques qui préservent son équilibre interne (homéostasie). »
Question : Que cherche à faire le cerveau reptilien pour rétablir l’équilibre interne de l’organisme?
Réponse : Pour maintenir son équilibre général, en situation d’agression, le reptilien connaît deux
réactions :
• lutter (la lutte permet d’agir sur le danger perçu en le faisant disparaître)
• fuir (la fuite soustrait l’organisme au danger survenu dans l’environnement)
1
Évidemment, ces réactions perturbent momentanément l’équilibre interne restreint de
l’organisme : le cœur se met à battre très vite, il y a un afflux de sang qui accroît l’efficacité des
muscles, etc. C’est le prix à payer pour survivre! La réaction de l’organisme à l’agression est
une réaction physiologique .
Une fois passé le danger, l’organisme pourra retrouver son bien-être interne (le cœur bat
normalement, la détente revient…).
Pour maintenir son équilibre interne, s’il a faim ou s’il a soif, l’organisme va chercher à manger
ou à boire; s’il a sommeil, il va chercher à dormir…
Question : Pourquoi est-il si difficile de réfléchir quand on se sent menacé?
Réponse : Quand on se sent en danger, certaines parties du cerveau qui font partie de ce qui est appelé
la voie lemniscale (ça comprend le thalamus, l’hypothalamus, l’hippocampe, l’amygdale, le
noyau caudé, le pallidum, le putamen), entraînent automatiquement une réponse globale de
fuite ou de lutte.
Une autre partie du cerveau, la voie extralemniscale permet l’attention, le fait de pouvoir
s’arrêter sur un problème particulier. Mais… ces deux voies ne peuvent pas fonctionner en
même temps! Ainsi, la peur (qui enclenche l’action de la voie lemniscale) empêche le
processus d’attention qui, dans une certaine mesure, pourrait atténuer le besoin urgent que
l’on peut ressentir de fuir ou de lutter.
Question : Quelle est la fonction-clé de chacun des cerveaux?
Réponse :  Le cerveau reptilien vise à assurer notre survie.
Il répond de manière stéréotypée par sa structure primitive
• Le système limbique est le siège de l’expérience émotive et de là, de la mémoire à
long terme1.
Il répond en tenant compte des expériences passées grâce au processus de la
mémoire. Il cherche à reproduire les expériences qui lui ont apporté du plaisir et à éviter
les expériences douloureuses.
• Le cortex est le siège du langage et delà, de la conscience.
Il est capable de répondre de façon originale à un problème posé par l’environnement.
Référence :
LABORIT, Henri, La légende des comportements, Ed. Flammarion, 1994, pages :39, 40,
41, 56, 67, 87, 116 (extraits sélectionnés par Ginette Grenier, conseillère pédagogique,
Commission scolaire des Affluents, 2005. Les questions n’apparaissent pas dans le texte de
l’auteur).
1
« Le système limbique est indispensable à la fixation des expériences, c’est-à-dire à la mémoire. C’est par lui que passent les
influx pour aller se fixer au niveau du cortex. Il est donc essentiel à l’établissement de l’apprentissage. » (p.87)
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