Modèle prédictif multiniveau du répérage de la détresse des patients en oncologie Sophie Lelorain∗1 , Anne Brédart2 , Sylvie Dolbeault3 , and Serge Sultan4 1 Unité de REcherche en sciences Cognitives et Affectives (URECA) – Université de Lille 3 – France 2 Unité de Psycho-Oncologie – Institut Curie – France 3 Unité de Psyho-Oncologie – Institut Curie – France 4 Département de Psychologie - Université de Montréal – Canada Résumé < !–[if gte mso 9]> < ![endif]–> < !–[if gte mso 9]> Normal 0 false false false EN-US X-NONE X-NONE < ![endif]–> < !–[if gte mso 9]> < ![endif]–> < !–[if gte mso 10]> /* Style Definitions */ table.MsoNormalTable {mso-style-name:”Tableau Normal”; mso-tstylerowband-size:0; mso-tstyle-colband-size:0; mso-style-noshow:yes; mso-style-priority:99; msostyle-parent:””; mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt; mso-para-margin:0cm; mso-para-marginbottom:.0001pt; line-height:115%; mso-pagination:widow-orphan; font-size:11.0pt; font-family:”Calibri”,”sansserif”; mso-ascii-font-family:Calibri; mso-ascii-theme-font:minor-latin; mso-hansi-font-family:Calibri; mso-hansi-theme-font:minor-latin; mso-bidi-font-family:”Times New Roman”; mso-bidi-themefont:minor-bidi;} < ![endif]–> Introduction : La détresse psychologique des patients en oncologie a été reconnue par le ‘Canadian Strategy for Cancer Control’ comme le 6ème signe vital indicateur de la santé des patients. Sa détection par les médecins est ainsi devenue une priorité. L’amélioration de ce dépistage implique de connaı̂tre les variables personnelles des médecins et des patients qui pourraient favoriser ou entraver ce repérage. Notre objectif était : 1) d’explorer la part de variance du repérage de la détresse attribuable aux médecins 2) en contrôlant le niveau de détresse du patient, de tester l’effet de 3 variables sur le repérage : l’attitude empathique et le sentiment d’auto-efficacité du médecin à repérer la détresse des patients, et le degré de suppression expressive des patients (soit l’inhibition de leurs réponses émotionnelles). Méthode : 28 oncologues et 201 patients atteints de cancers métastatiques ont participé à la recherche. Les 28 oncologues ont évalué la détresse de plusieurs de leurs patients (7 en moyenne) au thermomètre de détresse (Dolbeault et al., 2008). Indépendamment, les patients évaluaient leur détresse sur le même thermomètre. La valeur absolue de l’écart entre les deux scores représentait la variable dépendante, soit la précision du repérage. L’attitude empathique du médecin était évaluée par la JSPE-Fr (Zenasni et al., in press), son autoefficacité sur le repérage par un item unique ad hoc, et la suppression expressive du patient par le facteur correspondant de l’ERQ-Fr (Christophe et al., 2008). Des analyses multiniveaux ont été réalisées sous MLwiN 2.14. Résultat : Le modèle vide révèle que seulement 3% (ICC) de la variance totale de la précision du repérage peut être attribuée aux différences entre médecins. En accord avec ce résultat, ni l’attitude empathique du médecin ni son auto-efficacité n’étaient associées à la précision du ∗ Intervenant sciencesconf.org:afpsa-lille2012:8112 repérage. En revanche, la détresse du patient prédisait fortement la précision du repérage (p < .005). Plus la détresse était élevée, meilleure était la précision du repérage par le médecin, mais cet effet était nettement moins fort pour les patients ayant une forte suppression expressive (interaction significative à p < .05). Conclusion : Le repérage de la détresse des patients en oncologie semble peu dépendant de caractéristiques liées au médecin. Une détresse forte est plus facile à repérer par les médecins, mais seulement pour des patients expressifs émotionnellement. Les patients avec une forte suppression expressive devraient donc faire l’objet d’une attention particulière de la part des médecins. Mots-Clés: Oncologie, suppression expressive, détresse émotionnelle, attitude empathique, analyses multiniveaux