
~ Échocardiographie - Doppler ~ 2
~ © 2010 DCAM ~ Université Victor Segalen Bordeaux 2 ~ France 2/6
la dissection de type B est moins sombre. En l’absence de complication, il n’y a pas de bénéfice à
proposer une chirurgie qui comporte un risque non négligeable de décès et de paraplégie, le
traitement est donc en règle médical. Cependant, quelques travaux récents visent à préciser la place
des endoprothèses couvertes pour prévenir la dilatation anévrismale.
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Le diagnostic de la dissection aortique est généralement évoqué sur une clinique évocatrice, et
confirmé par les examens complémentaires. La douleur thoracique est souvent caractéristique,
brutale, thoracique antérieure ou interscapulaire insoutenable, pulsatile, migratrice (de topographie
antérieure, elle migre vers les épaules, le dos puis l’abdomen).
Elle s’accompagne volontiers de signes généraux à type de pâleur, sueurs, sensation de malaise,
voire de mort imminente. L’examen clinique est fondamental à la recherche d’une insuffisance
aortique, d’une asymétrie des pouls, voire d’une abolition d’un pouls.
Les phénomènes ischémiques peuvent toucher toutes les collatérales par ordre de fréquence
décroissant, troncs supra-aortiques, artères rénales et artères digestives. L’ischémie peut être
secondaire à la dissection de l’artère elle même (le faux chenal sous pression obstruant plus ou moins
la lumière), à la désinsertion de l’artère qui n’est plus alimentée que par le faux chenal, à l’obstruction
de son ostium par le voile intimal venant de la dissection de la paroi aortique opposée, enfin à la
compression de l’artère par le faux chenal aortique plus ou moins thrombosé.
La mise en évidence d’un souffle diastolique d’insuffisance aortique non connu jusque là est
également un signe précieux en faveur d’une dissection de type A ; cette IA peut survenir sur valve
aortique saine par extension rétrograde de la dissection jusqu’à l’anneau aortique, et prolapsus d’une
sigmoïde. Plus rarement, l’IA est liée au voile intimal qui s’invagine entre les sigmoïdes aortiques en
diastole.
Devant ce syndrome douloureux thoracique à ECG normal, enzymes cardiaques normales, la
radiographie thoracique peut orienter vers une dissection en montrant un élargissement du médiastin
avec déroulement de l’aorte ascendante.
Cependant, une technique d’imagerie plus précise doit être mise en œuvre ; selon le contexte, la
disponibilité du plateau technique, il s’agit avant tout de l’échocardiographie ou du scanner spiralé.
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En cas de syndrome douloureux thoracique, l’échocardiographie transthoracique a une place de choix
dans la stratégie des examens complémentaires.
Soulignons qu’une suspicion de dissection aortique doit conduire à un examen de la totalité de l’aorte
grâce aux multiples incidences disponibles : parasternale gauche standard, parasternale droite en
decubitus latéral droit pour étudier l’aorte ascendante, apicale, sous xiphoïdienne, suprasternale et
abdominale.
Il faut retenir qu’une incidence dorsale (balayage de la gouttière paravertébrale gauche chez un patient
en décubitus latéral droit) peut permettre de visualiser l’aorte thoracique descendante lorsqu’elle est
ectasique.
Diagnostic positif de dissection
L’échocardiographiste doit répondre à un certain nombre de questions utiles dans la discussion
médico-chirurgicale.
Le diagnostic positif est réalisé avant tout sur la mise en évidence d’un voile intimal flottant «flap». Il
s’agit du signe princeps à ne pas confondre avec un artéfact de réverbération.
Le flap apparaît comme un écho anormal linéaire intra-aortique, dédoublant la lumière en deux
chenaux. Ce voile intimal est classiquement flottant, pulsatile, le vrai chenal se gonflant en systole.
Classiquement, le flap est assez épais puisqu’il correspond aux 2/3 externes de la média et à l’intima
mais il peut être fin, hypo-échogène.