Surdité de l’enfant – DOCUMENT PRÉPARATOIRE SUJET À MODIFICATIONS ULTÉRIEURES
HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / janvier 2009
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Recommandations
1 Introduction
1.1 Thème et objectifs des recommandations
► Thème des recommandations
Ces recommandations ont élaborées par la Haute Autorité de Santé (HAS) à la demande de
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la Direction générale de la santé (DGS), au sein du Ministère de la santé, de la jeunesse,
des sports et de la vie associative.
Les recommandations sont centrées sur l’accompagnement des familles et le suivi de
l’enfant sourd entre 0 et 6 ans. Elles abordent :
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l’information aux familles ;
l’accompagnement des parents ;
la prévention des troubles psychiques de l’enfant ;
l’évaluation de la communication et du langage de l’enfant ;
les actions à mettre en œuvre en vue du développement de la communication et du
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langage, quelle que soit la langue utilisée : langue des signes ou langue orale
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;
les lieux qui permettent un suivi des enfants sourds et un accompagnement de leur
famille.
► Contexte de la demande
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La demande de la DGS intervient dans un contexte où interviennent des représentations
sociales différentes de la surdité. Selon les acteurs concernés (personnes sourdes, parents
d’enfants sourds, professionnels, société), la surdité peut être considérée comme :
une maladie définie essentiellement à partir du mécanisme physiopathologique
expliquant l’élévation du seuil de perception auditive ; cette approche induit une recherche
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de traitement individuel de l’enfant ;
une altération de la fonction d’audition, quelle qu’en soit son origine, pouvant ou non
entraîner une situation de handicap selon que l’environnement facilite ou entrave les activités
et participation de l’enfant au sein de la société ; cette représentation permet de proposer
des actions individuelles pour réduire les conséquences de l’altération de l’audition et des
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actions collectives visant à modifier l’environnement social dans lequel évolue l’enfant afin de
favoriser sa participation sociale ;
un handicap sensoriel ; cette approche permet de justifier d’une compensation sociale
au titre de la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 p our l'égalité des droits et des chances, la
participation et la citoyenneté des personnes handicapées ;
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un état favorisant l’appartenance à une communauté linguistique, sociale et culturelle
des Sourds ; cette approche privilégie les actions éducatives en langue des signes.
Ces représentations sociales s’inscrivent dans un contexte complexe du fait de facteurs :
historique : l’enseignement de la langue des signes a été interdit en France de 1887 à
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1991 ;
politique : du fait d’un suivi de l’enfant s’effectuant dans les champs sanitaire, médico-
social et éducatif, des concurrences peuvent apparaître entre les différentes institutions
chargées de la santé, des actions sociales et de l’éducation des enfants sourds ;
1 Dans ce texte, la langue orale fait référence à la langue française orale, c’est-à-dire la langue française
exprimée par la voix.