Journée de l’audition Oser parler de son handicap Aujourd’hui encore, avouer son déficit auditif n’est pas chose facile. Bien souvent, c’est l’entourage qui alerte la personne malentendante. Désormais, une campagne d’information essaie de sensibiliser sur la prévention et d’expliquer les solutions existantes. Bilan de la troisième édition de cette journée. Un outil essentiel L’oreille est l’outil qui permet la communication avec les autres. Elle a un rôle fondamental dans notre capacité à nous situer dans notre environnement et agit comme un repère à la fois spatial et temporel. Ne plus entendre, c’est d’abord ne plus percevoir de sons. Le son est une vibration des molécules d’air captée par l’oreille et transformée en influx nerveux. Il est ensuite transmis au cerveau, codé et analysé. L’intensité de la vibration est mesurée en décibels (dB). Sa fréquence est mesurée en hertz (Hz). Plus un son est aigu, plus sa fréquence est élevée. L’oreille est constituée de trois parties : l’une externe, l’autre moyenne, la dernière interne. Schématiquement, celles-ci peuvent représenter successivement un capteur, un micro et un ampli-tuner. Une exposition trop longue, avec un niveau de pression sonore trop fort, entraîne une altération des cellules ciliées, responsable des troubles de la perception auditive. Toute destruction des cellules ciliées est irrémédiable. La baisse de l’audition ap- paraît lorsqu’une partie des signaux sonores qui arrive à notre oreille externe n’atteint pas le cortex cérébral, ou parvient sous une forme indéchiffrable. On peut mal entendre sans être sourd, ce qui étonne beaucoup. En effet, on distingue la surdité de perception, la surdité de transmission et la surdité mixte qui conjugue les deux premières. Les déclencheurs de la dégradation auditive sont multiples et liés à l’environnement (travail, loisirs...). Cependant, avec l’âge, comme ce qui se passe pour la vue, les facultés auditives s’amenuisent et on parle de “presbyacousie” aussi fréquente que la presbytie. Et nous ne sommes pas égaux devant ce phénomène. L’appareillage représente une réponse dans la majorité des cas et les progrès techniques ont permis la mise au point d’appareils performants faisant reculer les limites de la surdité. Contrairement à une idée reçue de ne traiter que la “meilleure” oreille au détriment de l’autre, les spécialistes s’accordent pour reconnaître que la meilleure compensation auditive est obtenue par l’appareillage aux deux oreilles. Au-delà du handicap physique, la malentendance est un handicap social et psychologique. C’est pourquoi la sensibilisation de tous est indispensable pour une meilleure connaissance du problème. Il faut rappeler que la surdité touche un enfant sur mille et un adulte sur dix. Lucie Gallion © L.D. L a troisième Journée nationale de l’audition a eu lieu en mars. Les Français ont été nombreux à venir se renseigner, soit en se déplaçant, soit en se connectant sur Minitel ou sur Internet. Traditionnellement, être sourd passe pour ridicule. Aujourd’hui encore, les prothèses auditives connaissent la même connotation péjorative que les lunettes il y a cinquante ans. Et à l’heure de la médecine prédictive, le dépistage des troubles auditifs reste dérisoire. Un certain dépistage se fait certes chez l’enfant et l’adolescent. Chez l’adulte, il est réservé aux personnes du troisième âge qui acceptent la malentendance comme une fatalité. C’est pourtant un handicap acquis dont l’évolution va rarement dans le sens de la résorption. 39