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La troisième Journée nationale de l’audi-
tion a eu lieu en mars. Les Français ont
été nombreux à venir se renseigner, soit
en se déplaçant, soit en se connectant sur
Minitel ou sur Internet.
Traditionnellement, être sourd passe pour ridi-
cule. Aujourd’hui encore, les prothèses audi-
tives connaissent la même connotation péjora-
tive que les lunettes il y a cinquante ans. Et à
l’heure de la médecine prédictive, le dépistage
des troubles auditifs reste dérisoire. Un certain
dépistage se fait certes chez l’enfant et l’adoles-
cent. Chez l’adulte, il est réservé aux personnes
du troisième âge qui acceptent la malenten-
dance comme une fatalité. C’est pourtant un
handicap acquis dont l’évolution va rarement
dans le sens de la résorption.
Un outil essentiel
L’oreille est l’outil qui permet la communication
avec les autres. Elle a un rôle fondamental dans
notre capacité à nous situer dans notre environ-
nement et agit comme un repère à la fois spatial
et temporel. Ne plus entendre, c’est d’abord ne
plus percevoir de sons. Le son est une vibration
des molécules d’air captée par l’oreille et trans-
formée en influx nerveux. Il est ensuite trans-
mis au cerveau, codé et analysé. L’intensité de la
vibration est mesurée en décibels (dB). Sa fré-
quence est mesurée en hertz (Hz). Plus un son
est aigu, plus sa fréquence est élevée.
L’oreille est constituée de trois parties : l’une exter-
ne, l’autre moyenne, la dernière interne. Schéma-
tiquement, celles-ci peuvent représenter successi-
vement un capteur, un micro et un ampli-tuner.
Une exposition trop longue, avec un niveau de
pression sonore trop fort, entraîne une altération
des cellules ciliées, responsable des troubles de la
perception auditive. Toute destruction des cellules
ciliées est irrémédiable. La baisse de l’audition ap-
paraît lorsqu’une partie des signaux sonores qui
arrive à notre oreille externe n’atteint pas le cortex
cérébral, ou parvient sous une forme indéchif-
frable. On peut mal entendre sans être sourd, ce
qui étonne beaucoup. En effet, on distingue la sur-
dité de perception, la surdité de transmission et la
surdité mixte qui conjugue les deux premières.
Les déclencheurs de la dégradation auditive
sont multiples et liés à l’environnement (travail,
loisirs...). Cependant, avec l’âge, comme ce qui
se passe pour la vue, les facultés auditives
s’amenuisent et on parle de “presbyacousie”
aussi fréquente que la presbytie. Et nous ne
sommes pas égaux devant ce phénomène.
L’appareillage représente une réponse dans la
majorité des cas et les progrès techniques ont
permis la mise au point d’appareils perfor-
mants faisant reculer les limites de la surdité.
Contrairement à une idée reçue de ne traiter
que la “meilleure” oreille au détriment de
l’autre, les spécialistes s’accordent pour recon-
naître que la meilleure compensation auditive
est obtenue par l’appareillage aux deux oreilles.
Au-delà du handicap physique, la malentendance
est un handicap social et psycholo-
gique. C’est pourquoi la sensi-
bilisation de tous est indis-
pensable pour une meilleure
connaissance du problème. Il
faut rappeler que la surdité
touche un enfant sur mille
et un adulte sur dix.
Lucie Gallion
Aujourd’hui encore, avouer son déficit auditif n’est
pas chose facile. Bien souvent, c’est l’entourage qui
alerte la personne malentendante. Désormais, une
campagne d’information essaie de sensibiliser sur la
prévention et d’expliquer les solutions existantes.
Bilan de la troisième édition de cette journée.
Journée de l’audition
Oser parler de son handicap
©L.D.
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