Lille 2 Université du Droit et de la Santé Physiopathologie de l’hypertension artérielle pulmonaire La Baule, 14 septembre 2012 N. Lamblin – Centre de Compétence HTAP – Pôle des Maladies Cardiovasculaires et Pulmonaires – CHRU Lille En préambule, quelques définitions • Hypertension Pulmonaire (HTP) : – maladie ni une entité unique – regroupe l’ensemble des maladies définies par : Pression dans l’Artère Pulmonaire (PAP) 25 mmHg En préambule, quelques définitions • Hypertension Pulmonaire (HTP) : – maladie ni une entité unique – regroupe l’ensemble des maladies définies par : Pression dans l’Artère Pulmonaire (PAP) 25 mmHg • Hypertension Artérielle Pulmonaire (HTAP) − ensemble des maladies dont l’origine se situe au niveau des petites artères pulmonaires (artérioles) • Gravité des HTP et HTAP : − « gène » à l’éjection du Ventricule Droit puis insuffisance cardiaque droite Rappels physiologiques La circulation « normale » (schéma) air Rés. VD OG Flux sanguin VG OD Schéma hémodynamique : les « acteurs » pression capillaire (PAPO) pressions pulmonaires (PAP) air Rés. VD OG Flux sanguin VG OD débit cardiaque (Q) Hypertension Pulmonaire « post-capillaire » : zones à pression élevée Zone « barrage » air OG VD Flux sanguin VG OD Hypertensions Artérielles Pulmonaires «pré-capillaires» Zone « barrage » air OG VD Flux sanguin VG OD Le cathétérisme cardiaque droit – principe • Voies d’abord : Hémodynamique normale Morphologie des courbes « Les Hypertensions Pulmonaires » - classification 1. Hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) 1.1 HTAP idiopathique (ex primitive) 1.2 HTAP familiale (héritable) 1.3 HTAP associée à : – la prise d’anorexigènes – une connectivite (Scl, lupus) – une cardiopathie congénitale – une hypertension portale – une infection par le VIH – autres 1.4 HTAP avec atteinte significative des capillaires et/ou veinules pulmonaires 1.5 Hypertension pulmonaire persistante du nouveau-né 2. HTP avec cardiopathie gauche • Atteinte auriculaire ou ventriculaire • Valvulopathie gauche 3. HTP des maladies respiratoires et/ou hypoxies • • • • • BPCO Maladie interstitielle Troubles ventilatoires du sommeil Hypoventilations alvéolaires Anomalies du développement 4. HTP de maladie thrombotique et/ou embolique chronique • Obstruction thromboembolique – des artères pulmonaires proximales – des artères pulmonaires distales • Embolies pulmonaires non thrombotiques 5. Diverses • Sarcoidose, Histiocytose X,... « Les Hypertensions Pulmonaires » - classification 1. Hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) 1.1 HTAP idiopathique (ex primitive) 1.2 HTAP familiale (héritable) 1.3 HTAP associée à : – la prise d’anorexigènes – une connectivite (Scl, lupus) – une cardiopathie congénitale – une hypertension portale – une infection par le VIH – autres 1.4 HTAP avec atteinte significative des capillaires et/ou veinules pulmonaires 1.5 Hypertension pulmonaire persistante du nouveau-né 2. HTP avec cardiopathie gauche • Atteinte auriculaire ou ventriculaire • Valvulopathie gauche 3. HTP des maladies respiratoires et/ou hypoxies • • • • • BPCO Maladie interstitielle Troubles ventilatoires du sommeil Hypoventilations alvéolaires Anomalies du développement 4. HTP de maladie thrombotique et/ou embolique chronique • Obstruction thromboembolique – des artères pulmonaires proximales – des artères pulmonaires distales • Embolies pulmonaires non thrombotiques 5. Diverses • Sarcoidose, Histiocytose X,... L’HTAP (idiopathique, héritable, toxiques) • Diagnostic : – Suspectée à l’échocardiographie – Confirmée par cathétérisme cardiaque droit : PAP moyenne 25 mmHg PAPO < 15 mmHg – Absence d’insuffisance respiratoire (EFR) – Absence d’embolie pulmonaire (scintigraphie pulmonaire) • Maladie rare « maladie orpheline » – incidence = 2 cas / millions d’habitants – prévalence = 15 cas / millions d’habitants • Symptomes : souvent très progressifs et frustes au début de l’évolution diagnostic souvent tardif « Terrain » de l’HTAP idiopathique • Terrain : (données du registre français, n=674) ─ Âge au diagnostic : 50 15 [18-85] ─ « prédominance » féminine : femmes = 65% Distribution des patients en fonction de l’âge et du sexe Humbert M et al. Am J Respir Crit Care Med 2006; 173: 1023 Populations « à risque » d’HTAP Proportions des étiologies : (registre français, n=674 en 2006) 45 40 39,2 35 30 25 20 15,3 15 10,4 10 5 3,9 11,3 9,5 6,2 0 Humbert M et al. Am J Respir Crit Care Med 2006; 173: 1023 Pronostic de l’HTAP Pronostic « historique » des patients avec traitement « conventionnel » : 68% 56% 48% D’Alonzo GE et al. Ann Intern Med 1991; 115: 343 Pronostic « récent » de l’HTAP Pronostic des patients avec HTAP idiopathique, familiale ou anorexigènes : (inclus entre 2002 et 2003, n=354, registre français, suivi à 3 ans) 83% 67% 58% Cas « incidents » : - 25 décès / 56 (44.6%) - 86, 70 et 55% Cas « prévalents » : - 55 décès / 190 (29%) Humbert M et al. Circulation 2010; 122: 156 Pronostic de l’HTAP et pathologie associée Survie totale McLaughlin V et al. Chest 2004; 126: 78S Physiopathologie de l’HTAP (groupe 1 de l’OMS) HTAP : lésions histologiques Hypertrophie de l’intima Zone « barrage » Rés. Hypertrophie de la média … VD OD … jusqu’à l’obstruction Lésions plexiformes HTAP : physiopathologie Artériole pulmonaire normale hypertrophie vasoconstriction - Hypertrophie (média >>> intima) par prolifération cellulaire - Vasoconstriction et perte de la vasodilatation flux-dépendante « Organe » – clé = endothélium pulmonaire • Endothélium, élément essentiel dans la régulation de : – le tonus vasculaire via la média (réponse vasodilatatrice) – l’hémostase (anti-agrégation plaquettaire, anticoagulant) – La régulation de la prolifération des cellules musculaires lisses – l’angiogénèse – la réponse inflammatoire • Trois types de stimuli des cellules endothéliales : – hormonaux via des récepteurs (catécholamines, angiotensine 2, endothéline 1, vasopressine…) ou non (NO) – mécaniques (forces de cisaillement) – chimiques et métaboliques (hypoxie, thrombine…) Régulation du tonus vasculaire Voies métaboliques : voie du NO Médiateurs stimulant production de NO par eNOS : - hormones circulantes : catécholamines vasopressine - neuropeptides : substance P - molécules sécrétées par les plaquettes activées - autacoïdes formés par paroi vasculaire : histamine bradykinines - forces de cisaillement (Vasodilatation Flux-dépendante ++) Prostacycline (PG-I2) • Un puissant vasodilatateur endogène naturellement synthétisé par l’endothélium en réponse aux stimuli : – hormonaux (catécholamine, vasopressine…) – mécaniques (forces de cisaillement) – chimique et métabolique (hypoxie, thrombine…) • Des actions thérapeutiques complémentaires : – Vasodilatation – Remodelage vasculaire – Augmentation du débit cardiaque et du transport en O2 – Anti-agrégant plaquettaire Voies métaboliques : endothéline 1 • Peptide de 21 acides aminés (découvert en 1988 par M. Yanagisawa) • Neurohormone • Un des plus puissants vasoconstricteurs connus • Présentant une structure analogue au venin d’Actrataspis engaddensis cardiotoxique : la sarafatoxin • ETA surtout CML (vasoconstriction et remodelage vasc) et ETB surtout cellules endothéliales (diminution de l’effet ET-1 sur ETA et effet vasodilatateur et anti-proliférant par libération de NO et de prostacycline) En résumé Vasoconstriction Remodelage (prolifération)