Cancer du pancréas métastatique: un traitement plus efficace, une

COMMUNIQUE DE PRESSE
Embargo mardi 8 juin 2010 - minuit (heure française)
Cancer du pancréas métastatique: un traitement plus efficace, une avancée
majeure de la recherche française.
Les résultats de l’étude de phase II/III Prodige 4/ACCORD 11/0102 mettent en évidence le
bénéfice d’un protocole de chimiothérapie appelé Folfirinox par rapport au traitement
standard, la gemcitabine, dans le traitement du cancer du pancréas métastatique avec une
survie nettement allongée (2,7 fois supérieure) et sans impact négatif sur la qualité de vie.
Les résultats de cette étude promue par le BECT en collaboration avec la Fédération
francophone de cancérologie digestive ont été présentés lundi 7 juin 2010 à l’American
Society of Clinical Oncology (ASCO) à Chicago, le congrès le plus important de la
spécialité.
Le cancer du pancréas exocrine touche chaque année plus de 7000 personnes en France avec un
pronostic très sombre. Prodige 4/ACCORD 11/0102 est un essai clinique comparatif de phase II/III, mené
de janvier 2005 à octobre 2009 sur 342 patients traités pour un cancer du pancréas métastatique. Cette
étude a comparé l’évolution de deux groupes de patients, l’un recevant le traitement de référence
(chimiothérapie par gemcitabine), l’autre recevant un protocole nommé Folfirinox (combinaison de 4
molécules disponibles de longue date : oxaliplatine, irinotecan, 5 fluorouracile et acide folinique).
L’étude a été promue par le Bureau d’études cliniques et thérapeutiques (BECT) de la Fédération nationale
des Centres de lutte contre le cancer (FNCLCC), en collaboration avec la Fédération francophone de
cancérologie digestive (FFCD) dans le cadre d’un accord PRODIGE (Partenariat de recherche en oncologie
digestive). Elle a obtenu le soutien de la Ligue contre le Cancer, du Programme hospitalier de recherche
clinique en cancérologie (PHRC) et des laboratoires Pfizer et Sanofi pour les traitements. Le Pr Thierry
Conroy, oncologue au Centre Alexis Vautrin (CLCC de Nancy), sous directeur chargé de la recherche
clinique, l’a coordonnée. 48 établissements hospitaliers français ont participé à cette étude, dont 14 Centres
de lutte contre le cancer.
Les résultats de l’étude, présentés lundi 7 juin 2010 à l’ASCO, démontrent que la nouvelle chimiothérapie
retarde de plusieurs mois la progression de la maladie et maintient la qualité de vie. En première ligne de
traitement, le Folfirinox apparaît plus actif que la gemcitabine avec une augmentation de la survie moyenne
de 4 mois, sans impact négatif sur la qualité de vie des patients. Avec ce nouveau traitement, les chances
d’être en vie à 1 an sont 2,4 fois supérieures. C’est la plus importante amélioration de survie jamais obtenue
dans cette situation.
Les conclusions de l’étude permettent de recommander le Folfirinox comme nouveau traitement de
référence pour les patients atteints de métastases de cancer du pancréas et en bon état général. Le
traitement de référence, la gemcitabine, est appliqué dans les cancers du pancréas métastatiques depuis
1995. Hormis une étude américaine, publiée en 2007, présentant le bénéfice d’une thérapie ciblée en
complément de la chimiothérapie (pour une augmentation de l’espérance de vie de 14 jours), aucun résultat
probant n’avait modifié le traitement de référence depuis près de 15 ans.
Les résultats de l’étude Prodige 4/ ACCORD 11/0102 constituent donc une avancée majeure dans le
traitement du cancer du pancréas. Après leur présentation à l’ASCO, ces travaux seront publiés et
devraient ouvrir la voie à de nouvelles pistes d’études, en particulier pour évaluer l’intérêt de ce traitement
pour augmenter les chances de guérison après chirurgie.
Point presse post ASCO avec le Pr Thierry Conroy – Jeudi 10 juin 2010 à 17h au Centre Alexis
Vautrin
Photos et illustrations disponible sur ftp://ftp.alexisvautrin.fr
Contact Presse
Centre Alexis Vautrin FNCLCC
Cédric Bouquet Valérie Perrot-Egret
+ 33 (0) 83 59 86 05 +33 (0) 44 23 55 66
Viviane Tronel
+ 33 (0) 1 76 64 78 00
Bibliographie liée à l’étude
Conroy T, Paillot B, François E, et al. Irinotecan plus oxaliplatin and leucovorin-modulated fluorouracil in
advanced pancreatic cancer – A groupe Tumeurs digestives of the Fédération nationale des centres de lutte
contre le cancer Study. Journal of Clinical Oncology 2005 ; 23 ; 1228-1236
Ychou M, Conroy T, Seitz JF, et al., An open phase I study assessing the feasibility of the triple
combination : oxaliplatin plus irinotecan plus leucovorin/5-fluoroucacil every 2 weeks in patients with
advanced solid tumors. Annals of Oncology 2003;14: 481-489.
T. Conroy, F. Desseigne, M. Ychou, M. Ducreux, O. Bouché, R. Guimbaud, Y. Bécouarn, C. Montoto-Grillot,
S. Gourgou-Bourgade, A. Adenis, FNCLCC-FFCD PRODIGE group
Randomized phase III trial comparing folfirinox (F: 5FU/leucovorin [LV], irinotecan [I] and oxaliplatin [O]) vs
gemcitabine (G) as first-line treatment for metastatic pancreatic adenocarcinoma (MPA). Final results of the
PRODIGE 4 / ACCORD 11 trial.
Fourty-Sixth Annual Meeting of the American Society of Clinical Oncology, Chicago, IL, June 3-8, 2010,
résumé 4010
Le Centre Alexis Vautrin
Nom : Centre Régional de Lutte Contre le Cancer Alexis Vautrin
Statut : Etablissement de santé privé à but non lucratif et de
caractère hospitalo-universitaire participant au service public
hospitalier et appartenant à la structure communautaire de la
Fédération Nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer. Le
CAV a quatre missions : le diagnostic et le traitement, le dépistage,
la recherche, et l’enseignement.
Directeur général : Pr François Guillemin
Directeur général adjoint : M. Alain Verdier
Sous-directeur chargé de l'enseignement et de la recherche
clinique : Pr Thierry Conroy
Président de la Commission médicale d’établissement : Dr
Jean-Luc Verhaeghe
Coordonnées :
Centre Alexis Vautrin - 6, Avenue de Bourgogne - 54511 VANDŒUVRE-LES-NANCY -
Tél :03 83 59 84 00 / Fax :03 83 44 60 71 - www.alexisvautrin.fr
QUELQUES CHIFFRES (2008)
35 300 journées d'hospitalisation classique
30 000 consultations par an
151 lits et 29 places d'hospitalisation de jour
8 500 entrées en hospitalisation complète
8000 en hospitalisation de jour
12 000 patients par an
dont 3 600 nouveaux patients
26 000 actes d'imagerie
13 000 actes d'anatomie pathologique
2 200 actes au cabinet dentaire
6 700 prescriptions de chimiothérapie
1 400 traitements de radiothérapie
300 traitements de curiethérapie
2 900 actes de chirurgie
1 500 heures d'enseignement
102 protocoles de recherche clinique
668 salariés dont 81 praticiens et internes
Budget annuel de 60 millions d’Euros.
La Fédération nationale des Centres de lutte contre le cancer
Créée en 1964, la Fédération nationale des Centres de lutte contre le cancer (FNCLCC) est l’une de quatre
fédérations hospitalières représentatives en France. Elle regroupe les 20 Centres de lutte contre le cancer
et a pour mission de défendre les intérêts de ses membres et de développer avec eux des projets pour
améliorer la prise en charge des malades et faire progresser la science.
Les 20 Centres de lutte contre le cancer (CLCC) sont des établissements de santé privés à but non lucratif,
participant au service public hospitalier, exclusivement dédiés à la prise en charge des cancers. Ils assurent
des missions de soins, de recherche et d'enseignement, avec la volonté permanente d'accroître la qualité
de la prise en charge et l'accessibilité aux soins. Constituant un réseau à la fois régional et national, les
Centres sont porteurs d'un modèle de prise en charge globale et multidisciplinaire des personnes atteintes
d'un cancer.
Présentation et travaux du BECT
Créé en 1994 par la FNCLCC, le Bureau d’études cliniques et thérapeutiques (BECT) est avant tout un
promoteur académique et un opérateur de recherches cliniques en cancérologie.
Il est soutenu financièrement par un partenaire caritatif unique: la Ligue nationale contre le cancer. Le
BECT a obtenu le statut de centre d'investigation clinique labellisé par le Ministère de la Santé et par
l'INSERM et il est éligible aux Missions d'enseignement, de recherche, de recours et d'innovation (MERRI),
qui sont le mode de financement de la recherche propre aux centres hospitaliers.
L’objectif du BECT est de développer une recherche clinique et translationnelle, à la fois pertinente et
rigoureuse, dans le but d’améliorer les traitements contre le cancer et la prise en charge des patients. Sa
stratégie de recherche privilégie les domaines moins exploités par l’industrie pharmaceutique tels que les
pathologies orphelines (sarcome, canal anal…) ou ceux concernant certaines catégories de la population
telles que les personnes âgées atteintes d’un cancer.
Bien qu'issu des CLCC, le BECT promeut des études dans plus de 130 centres, français et internationaux.
Son envergure, actuellement internationale, est reconnue par l'European Organisation for Research and
Treatment of Cancer (EORTC) dont il héberge le bureau de liaison français. Parallèlement, le BECT offre
de prendre en charge de manière partielle ou totale la pharmacovigilance et les affaires réglementaires des
essais promus par les Centres.
En dehors de la recherche clinique proprement dite, le BECT a créé en 1998, en partenariat avec la Ligue
nationale contre le cancer, les Comités de patients pour la recherche clinique en cancérologie (CPRCC)
afin de favoriser l’implication des malades dans la recherche clinique sur les cancers.
La recherche clinique au Centre Alexis Vautrin
La recherche clinique est sous la responsabilité du Pr Thierry Conroy et coordonnée par l’Unité de
Recherche Clinique du CAV dirigée par Véronique Gillon.
L’Unité de Recherche Clinique du CAV, maillon indispensable entre les innovations thérapeutiques et le
patient, suit l’ensemble des patients inclus dans les essais cliniques, en collaboration étroite avec l’équipe
médicale.
En plus de cette activité au sein du centre, une assistante de recherche clinique suit des patients inclus
dans des essais disponibles dans les hôpitaux de la région, en partenariat avec le réseau de santé
ONCOLOR. « Nous souhaitons ainsi proposer les essais à un maximum de patients et limiter les disparités
géographiques d’accès aux traitements innovants» souligne Véronique Gillon, responsable de l’unité de
recherche clinique du CAV.
Plus de 100 essais sont actuellement en cours au CAV. 469 patients ont participé en 2009 à un essai
clinique soit un taux d’inclusion dans les essais thérapeutiques de 13,71%, au-delà de l’objectif de 10% du
plan cancer 2.
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