Hormonothérapies du cancer du sein

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Hormonothérapies du cancer du sein
Jocelyn Céraline
Université de Strasbourg/Faculté de Médecine/EA4438
Service d’Hématologie et d’Oncologie - HUS
Contenu du cours
ƒ Introduction sur le cancer du sein
ƒ Sources des oestrogènes chez la femme
ƒ Mécanismes d’action des récepteurs des oestrogènes
ƒ Les types d’hormonothérapie
ƒ Hormonothérapies du cancer du sein
Ö Blocage de la production des oestrogènes
Ö Blocage de l’action des oestrogènes au niveau tumoral
ƒ Les mécanismes de résistance
Cancer du sein
Épidémiologie (Sources INCa)
ƒ Le plus fréquent des cancers féminins
ƒ 49.814 nouveaux cas en France en 2005
ƒ 36.7 % des cancers féminins
ƒ Incidence qui augmente de 2.4%/an depuis 20 ans
ƒ 11.600 décès/an en France
=> Problème de santé public.
Cancer du sein
Facteurs de risque
ƒ Sexe : Sexe féminin, le cancer du sein existe aussi chez l’homme, mais il est
beaucoup plus rare.
ƒ Age : Environ 8 cancers du sein sur 10 concernent des femmes de > 50 ans.
ƒ Parité : risque plus élevé chez les femmes nullipares ou chez celle ayant eu une
première grossesse tardive (après 30 ans).
ƒ Génétique : Mutations au niveau des gènes BRCA1 et BRCA2.
ƒ Antécédents familiaux
ƒ Alimentation : surpoids, et en particulier l’obésité après la ménopause (source
importante d’oestrogènes à partir du tissu adipeux).
Les oestrogènes
Les oestrogènes (C18) sont produits au niveau des ovaires par la réduction des
androgènes (C19) grâce à une enzyme spécifique, l’aromatase.
Il existe aussi une synthèse périphérique au niveau de la glande mammaire,
des os, des tissus musculaire et graisseux.
L’œstrogène le plus actif retrouvé dans l’organisme est le 17β−estradiol (E2).
Les oestrogènes sont des morphogènes (uterus, glandes mammaires, prostate,
poumons et cerveau).
Biosynthèse des œstrogènes
Androstènedione
au niveau de la glande surrénale
au niveau des gonades
Biosynthèse des œstrogènes
Aromatase
Androstènedione (C19)
Estrone (C18)
17β-HSD
17β-HSD
Aromatase
Testostérone (C19)
Estradiol (C18)
Source des œstrogènes chez la femme
Estrone et estradiol proviennent :
chez la femme non ménopausée :
. du follicule en maturation et du corps jaune
. et en dehors des pics, pour 50% de l'aromatisation périphérique de
l'androstènedione d'origine surrénalienne
chez la femme ménopausée, la principale source d'œstrogènes est
l'androstènedione d’origine surrénalienne
Conversion de l’androstènedione en oestrogènes au niveau des tissus
périphériques (adipocytes, ostéoblastes, stroma tumoral et cellules cancéreuses
mammaires)
Biosynthèse des œstrogènes dans les cancers du sein
• Quatre-vingt quinze pour cent des cancers du sein ont une activité aromatase
mesurable
• L’activité aromatase est plus élevée dans le tissu mammaire tumoral que dans
le tissu normal
• L’aromatase est exprimée par les cellules stromales (fibroblastes et adipocytes)
et par les cellules épithéliales tumorales
• Les concentrations locales d’œstrogènes dans les cancers du sein sont plusieurs
fois plus élevées que les concentrations plasmatiques chez les femmes
ménopausées
=> accumulation et synthèse locales d’œstrogènes.
Récepteurs des oestrogènes
ƒ Hormono-dépendance du cancer du sein
Ö Travaux de Lacassagne (1932)
=> Cancers mammaires chez la souris induits par l’administration d’œstrogènes.
ƒ Données biochimiques et de biologie moléculaire
- 1960 : Découverte des récepteurs hormonaux (Jensen, Gorski)
- 1984 : Clonage du gène du récepteur des œstrogènes (Chambon)
- 1988 : Clonage du gène du récepteur des androgènes (Chang, Lubahn)
=> Nouvelles bases moléculaires de l’hormono-dépendance du
cancer du sein et du cancer de la prostate.
Bases moléculaires de l’hormono-dépendance du cancer du
sein
• Expression ou NON du récepteur des oestrogènes (RE) dans une tumeur
mammaire.
=> Tumeurs RE+ ou RE• Expression ou non du récepteur de la progestérone (RP)
• Cancer du sein triple négatif : RE-, RP- et HER2-
⎝ Critères importants pour le choix de l’option thérapeutique et de la
réponse clinique.
Récepteurs des oestrogènes (RE)
ƒ Les RE sont des facteurs transcriptionnels ligands-dépendants
NH2
AF-1
DBD
LBD/AF-2
COOH
ƒ Ils sont activés par la liaison d’une hormone
ƒ Il existe deux types de RE, REα et REβ codés par deux gènes
différents.
ƒ Ils régulent l'expression de gènes impliqués dans la prolifération,
la différenciation, et dans le contrôle de l'apoptose.
Schéma général des
actions duRE
Effets prolifératifs des œstrogènes dans les tissus cibles
1. Induction de l'entrée des cellules dans le cycle cellulaire et
contrôle positif du déroulement du cycle
Ö Effets observés lors d’une stimulation par des œstrogènes après sevrage :
. augmentation de MYC (≥ 6h )
. augmentation des cyclines D1 ( ≤ 6h ), D3 (12h), E ( ≥ 12h ), A (≥ 16h)
. phosphorylation de la protéine RB (≥ 4h )
. augmentation de l'expression et des activités de CDK4 et CDK2
. diminution des inhibiteurs de CDKs : p21 (≥ 9h ) et p27 (≥ 12h)
=> Diminution de G0
=> Augmentation des index de prolifération (3HTdR,BrDU, phase S, PCNA, Ki67…).
2. Impact sur les voies de régulation de la prolifération cellulaire
a. Activation de voies de signalisation des facteurs de croissance (FC)
E2
+
IFG1
+
-augmentation de l' expression de FC autocrines,
paracrines ou exocrines : TGFα, FGF, IGF-1, IGF-2
- augmentation de l'expression de récepteurs de FC :
HER2
- augmentation de l'expression de facteurs facilitant
la prolifération :
ex : augmentation de la cathepsine D qui supprime les
signaux négatifs émanant de la matrice extracellulaire.
b. Répression de voies d'inhibition de la prolifération cellulaire
- diminution de l'expression de facteurs inhibiteurs
autocrines, paracrines ou exocrines : TGFβ
- diminution de l'expression des récepteurs de TGFβ.
Effets cancérigènes des œstrogènes
Produits de dégradation des oestrogènes potentiellement cancérigènes.
Estradiol
Métabolites oxydatifs
4-OH-E1
4-OH-E2
16α-OH-E1
4-OH-E1; 4-OH-E2 quinones
Liaison covalente avec des protéines et
avec l’ADN
Dommages oxydatifs de l’ADN
- directs
- via le RE
Rôle des oestrogènes dans la cancérogenèse mammaire
En résumé
oestrogènes
RE
Métabolites
Dommages de l’ADN
Mode d’action classique
Actions non-génomiques
Connexion avec d’autres facteurs de transcription
Interactions avec d’autres voies de signalisation
↓ Apoptose
↑ Prolifération cellulaire
↑ Invasion et métastase
Mutations
Développement tumoral
Contenu du cours
ƒ Introduction sur le cancer du sein
ƒ Sources des oestrogènes chez la femme
ƒ Mécanismes d’action des récepteurs des oestrogènes
ƒ Les types d’hormonothérapie
ƒ Hormonothérapies du cancer du sein
Ö Blocage de la production des oestrogènes
Ö Blocage de l’action des oestrogènes au niveau tumoral
ƒ Les mécanismes de résistance
Techniques d'hormonothérapie des cancers
1- Techniques additives
⇒ administration d’hormone à effet anti-prolifératif, différenciant ou proapoptotique
Ö Ex : - progestatifs pour les cancers de l’endomètre
- somatostatine pour les tumeurs neuroendocrines du tube digestif :
→ Forte production tumorale de GHRH (Growth hormone releasing formone)
→ forte sécrétion de GH → Forte expression d’IGF-1
⇒ La somatostatine supprime la production tumorale de GHRH
2- Hormonothérapies symptomatiques
⇒ Prise en charge des douleurs osseuses
Ö Exemple des cancers du sein et de la prostate métastatiques
=> Corticothérapie (administration de glucocorticoïdes).
3- Hormonothérapies suppressives
⇒ suppression ou neutralisation de l’effet de l’hormone qui soutient la
prolifération tumorale.
Ö Exemple du cancer du sein et de la prostate
=> suppression de la production de l’hormone d’origine gonadique
=> suppression de la synthèse périphérique d’hormone chez sujets
ménopausés ou castrés
=> neutralisation à l’aide d’antagonistes de l’effet de l’hormone au niveau
tumoral : anti-œstrogènes ou anti-androgènes.
Contenu du cours
ƒ Introduction sur le cancer du sein
ƒ Sources des oestrogènes chez la femme
ƒ Mécanismes d’action des récepteurs des oestrogènes
ƒ Les types d’hormonothérapie
ƒ Hormonothérapies du cancer du sein
Ö Blocage de la production des oestrogènes
Ö Blocage de l’action des oestrogènes au niveau tumoral
ƒ Les mécanismes de résistance
Hormonothérapie
ƒ Première hormonothérapie du cancer du sein
Ö Travaux de Sir Georges Beatson (1890)
=> Régression tumorale par ovariectomie.
Lancet 1896; ii: 104-107
ƒ Première hormonothérapie du cancer de la prostate
Ö Travaux de Charles Huggins (Prix Nobel, 1966) en 1941.
=> Castration chirurgicale réalisée chez un patient atteint d’un
cancer de la prostate avancé.
→ Nette régression des douleurs osseuses liées à la tumeur, signe d’une
régression de la maladie.
ƒ Hormonothérapie => Traitement de référence de certains cancers
du sein et du cancer de la prostate métastatique.
Blocage de la production des oestrogènes
Corticoïdes
ACTH
Agonistes LH-RH
Anti-aromatase + hydrocortisone
FSH
LH
Ovariectomie
Androstènedione
Oestrogènes
Anti-oestrogènes
Progestatifs
Aromatase
Aromatase
Oestrogènes
Anti-aromatases
Blocage de la production des oestrogènes
1. Suppression de la synthèse des œstrogènes d'origine ovarienne
⇒ ovariectomie
⇒ inhibition de l'axe hypophyso-gonadique
Agonistes LH-RH
Progestatifs
Ovariectomie
FSH
LH
Suppression de la synthèse des œstrogènes d'origine
ovarienne
Techniques de castration chez la femme avant la ménopause
A. Ovariectomie :
- chirurgicale →
- radique
→
endoscopique
15-20 Gy
B. Inhibition de l'axe hypophyso-gonadique :
- "castration médicale" :
Agonistes LH-RH
Progestatifs
• par agonistes LH-RH d’action prolongée :
Ex: Décapeptyl
GnRH au niveau
LH
=> Désensibilisation des récepteurs de la
de l’hypophyse
⇒ Diminution de la sécrétion de FSH et de
• par antagonistes purs
Ovariectomie
FSH
LH
Blocage de la production des oestrogènes
2. Suppression complémentaire de la synthèse périphérique
d'œstrogènes à partir des précurseurs d'origine surrénalienne
=> corticoïdes
=> anti-aromatases
Corticoïdes
ACTH
Aminogluthétimide + hydrocortisone
DHEA
Δ4 Androstène dione
Anti-aromatase
Oestrogènes
Anti-aromatase
Inhibiteurs de l’aromatase
Inhibiteurs stéroïdiens (type I)
- Formestane
- Exemestane
Site de liaison au substrat
Androgène
Aromatase
Estrogène
Réductase
NADPH + H+
O2
Activité réductase
(Cytochrome P450)
NADP+
Inhibiteurs non stéroïdiens (type II)
- Aminoglutéthimide
- Fadrazole
- Vorozole
- Anastrozole
- Letrozole
Anti-aromatases chez les femmes pré-ménopausées
ƒ Les anti-aromatases n'agissent pas sur l'aromatase ovarienne et
doivent être utilisés chez la femme pré-ménopausée après castration
Ö l’ovaire est relativement résistant au blocage par les anti-aromatases en raison
du rétrocontrôle des gonadotrophines hypophysaires :
- la LH qui augmente la sécrétion d’androstènedione par les cellules de la
thèque
- la FSH qui augmente la synthèse d’aromatase par les cellules de la granulosa
Ö les antiaromatases ne diminuent que peu ou pas les taux d’estrogènes circulants
Ö elles sont par contre efficaces en association avec un agosiste LH-RH et font
chuter les taux résiduels d’estradiol circulant (# 50 pM) à des valeurs très basses ou
indosables (<5 pM).
Place des anti-aromatases dans l’hormonothérapie du
cancer du sein
• L’aromatase des cellules stromales et tumorales n’est pas régulée
par la FSH, et est inhibée par les anti-aromatases.
• Les anti-aromatases diminuent très significativement la
concentration en œstrogènes de synthèse locale et en estrogènes de
provenance systémique dans le tissu cancéreux mammaire.*
* Miller WR et al : San Antonio, décembre 1999, (Breast Cancer Research and Treatment, 57, 1, #30,
1999).
Contenu du cours
ƒ Introduction sur le cancer du sein
ƒ Sources des oestrogènes chez la femme
ƒ Mécanismes d’action des récepteurs des oestrogènes
ƒ Les types d’hormonothérapie
ƒ Hormonothérapies du cancer du sein
Ö Blocage de la production des oestrogènes
Ö Blocage de l’action des oestrogènes au niveau tumoral
ƒ Les mécanismes de résistance
Blocage de l’action des oestrogènes au niveau tumoral
Oestrogènes ovariens
Anti-œstrogènes
Progestatifs
DHEA
Androstènedione
Aromatase
Oestrogènes d'origine périphérique
1. Les anti-oestrogènes
Les anti-œstrogènes sont des inhibiteurs compétitifs des œstrogènes :
- in vitro : l'augmentation de la concentration de β-estradiol réverse leur effet
- in vivo : ceux-ci doivent donc être utilisés chez la femme ménopausée, ou ovariectomisée.
1. Les anti-oestrogènes
Les principaux anti-oestrogènes
Estradiol
Source : Astra-Zeneca
1. Les anti-oestrogènes
Mode d’action des anti-œstrogènes
Source : Astra-Zeneca
Mode d’action du tamoxifène
Le Tamoxifène peut également exercer un effet agoniste des œstrogènes sur
certains gènes et dans certains tissus.
Ces effets "agonistes" dépendent :
- des gènes considérés
- des tissus
- de la concentration d'œstrogènes circulants
- du récepteur considéré (REα ou REβ)
- de l’interaction avec d’autres facteurs transcriptionnels
Le Tamoxifène peut avoir une action inhibitrice indirecte sur les cellules
cancéreuses mammaires qui n’expriment pas de RE
⇒Inhibition des effets paracrines des cellules stromales RE+
⇒ diminution de la synthèse des facteurs de croissance estrogénodépendants par les cellules stromales
Mode d’action du tamoxifène sur les cellules RE+
A l'échelon transcriptionnel
ƒ diminution de l'expression de : TGFα, FGBβ, IGF-1, IGF-2
ƒ augmentation de l'expression de : TGFβ
ƒ augmentation des IGFBPs par les cellules stromales (IGFBP2 surtout)
ƒ +/- augmentation de l'expression de : PR, PS2, SHBP
A l'échelon cellulaire :
ƒ inhibition de la prolifération cellulaire induite par les œstrogènes :
- diminution de la phosphorylation de Rb
- diminution de cyclines D, A et E
- augmentation de p21, p27 (anti-prolifératifs)
Mécanismes d'échappement au TAM
1. Emergence de clones dont la croissance est indépendante des
oestrogènes
- RE mutés actifs en l'absence d’oestrogènes : mutants fonctionnels
autonomes
- RE mutés non fonctionnels :
Ö la mutation touche - le site de liaison du ligand
- le site de liaison à l’ADN
- le domaine d’activation transcriptionnelle AF1
- RE non exprimés : émergence de clones RECes clones surexpriment généralement des facteurs de croissance, des
récepteurs pour les facteurs de croissance (par autocrinie ou paracrinie) ou
la cycline D1.
- RE normaux exprimés mais by-pass de la voie de l'E2 par activation
pathologique d'une ou plusieurs autres voies de prolifération (ex : mutation
de ras)
Mécanismes d'échappement au Tamoxifène
2. Emergence de clones cellulaires répondant aux effets agonistes du
tamoxifène
coactivateur
Expression anormale de coactivateurs
spécifiques répondant aux effets agonistes du
TAM
Complexe
transcriptionnel
+
HRE
coactivateur
Expression par la cellule de facteurs
intermédiaires qui se substituent à l'activité
AF-2
+
+
Complexe
transcriptionnel
HRE
La prolifération de telles cellules "TAM dépendante » peut être interrompue à l'arrêt du TAM ou inhibée
par des anti-estrogènes purs qui interfèrent avec l'activité AF-1.
Mécanismes d'échappement au Tamoxifène
3. Anomalies du métabolisme du TAM conduisant à des modifications
pharmacologiques dans les cellules résistantes
+
Ö isomérisation du 4-OH trans TAM en 4-OH cis TAM
=> moindre effet anti-œstrogénique, effet agoniste plus important.
Ö Polymorphisme du gène CYP2D6
AuguST 2009 | VoluME 9 www.nature.com/reviews/cancer
Métabolisme du TAM
AuguST 2009 | VoluME 9 www.nature.com/reviews/cancer
Polymorphismes CYP2D6
Certains polymorphismes CYP2D6 conduisent à une nette diminution du
métabolisme du TAM en métabolites actifs (6 à 10% de la population
européenne)
Les autres anti-œstrogènes (1)
Source : Astra-Zeneca
1. Les anti-oestrogènes
Fulvestrant (Faslodex)
-
anti-œstrogène stéroïdien
pure antagoniste
atténue la dimérisation du RE
bloque les deux fonctions d’activation transcriptionnelle de RE, AF1 et
AF2
- réduit la translocation nucléaire de RE
- conduit à la dégradation de RE=> moins de récepteur disponible pour les
interactions avec les voies de signalisation des facteurs de croissance.
Ö inhibition totale des activités transcriptionnelles de RE
Blocage de l’action des oestrogènes au niveau tumoral
2. Les progestatifs
Estrogènes d'origine ovarienne
DHEA
Δ4 Androstène dione
Anti-estrogènes
Progestatifs
Aromatase
Estrogènes d'origine périphérique
Les progestatifs ont des propriétés anti-œstrogéniques ne serait-ce que par
leur effet inhibiteur sur l'expression des RE.
Mode d'action des progestatifs (1)
Variable selon les tissus cibles et l'ambiance hormonale
1. Effets anti-estrogéniques
a) Résultats
- inhibition de la prolifération des lignées cancéreuses humaines estrogénoinduite
- induction de la différenciation cellulaire
Mode d'action des progestatifs
1. Effets anti-œstrogéniques (suite) :
b) Mécanismes :
- niveau hypophysaire :
. effet de rétrocontrôle hypophysaire : diminution de FSH et LH
- niveau systémique :
. régulation positive de la SHBP : diminution du taux d'E2 libre
- niveau gonadique :
. régulation négative de la synthèse d'E2 induite par FSH dans la
granulosa
- niveau des tissus cibles :
. régulation négative de la l’expression des RE
. régulation positive de la 17 HSD (estrone => estradiol)
Mode d'action des progestatifs
2. Effets antiprolifératifs non estrogéno-dépendants (observés sur cellules
RE- )
ƒ directs :
- diminution de l'expression de facteurs de croissance et de leurs récepteurs
- modulation directe de gènes de différenciation
ƒ indirects : augmentation de l'IGF-binding Protein (IGFBP) par les cellules
stromales
Ö inhibition compétitive avec l'IGF1-R pour IGF1 et IGF2
Pg
IGF1-R
IGF1
IGFBP1
Hormonothérapies du cancer du sein
Conclusions (1)
9 Ciblage thérapeutique de la voie de signalisation des œstrogènes
9 Synthèse des œstrogènes par l’aromatisation de l’androstènedione et de
la testostérone au niveau des gonades mais aussi en périphérie
9 Castration chirurgicale ou médicale pour éliminer la synthèse ovarienne
des œstrogènes
9 Recours à des inhibiteurs de l’aromatase pour bloquer l’aromatisation
des précurseurs œstrogéniques
9 Recours à des anti-œstrogènes pour bloquer les fonctions de
transactivation du RE
9 Recours à des progestatifs pour diminuer l’expression du RE
Hormonothérapie des cancers du sein
Conclusions (2)
9 Modalités de l’hormonothérapie différentes pour les femmes pré- et postménopausées
9 Diverses sources œstrogéniques
9 Différents modes d’action du RE
9 Problème de l’activation œstrogéno-indépendante du RE par des
interactions avec d’autres voies de signalisation cellulaire.
9 Mécanismes de résistance au tamoxifène (acquis ou polymorphismes).
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