MAPAR 1997
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d’IL2) et des macrophages (sécrétions d’IL1, synthèse de RNA, phagocytose) sont
très étroitement dépendants de la concentration en glutamine [8].
-Enfin, l’effet stimulant sur l’immunité d’un apport exogène de glutamine est bien
démontré chez l'animal [7]. Chez l’homme, dans l’étude de Ziegler, la
supplémentation de la nutrition parentérale en glutamine, chez des patients
recevant une greffe de moelle osseuse, réduit significativement le nombre
d’épisodes infectieux et la durée de séjour [9].
1.3. LES ACIDES GRAS POLYINSATURES DE LA SERIE N-3
Peu utilisés à des fins énergétiques, les acides gras polyinsaturés (AGPI) ont
plusieurs fonctions essentielles : constituants des phospholipides, ils participent à la
structure des membranes cellulaires dont la composition influence plusieurs des
activités (transport transmembranaire, formation des récepteurs et reconnaissance de
signaux) ; précurseurs des eicosanoïdes, ils jouent un rôle majeur dans la
physiologie cellulaire, la vasomotricité et l’inflammation.
Si les déficits en acides gras essentiels (acides gras polyinsaturés à longue
chaîne) sont connus pour entraîner une diminution de la réponse aux agressions
virales ou bactériennes, et une augmentation de la sensibilité aux infections, de
nombreuses études expérimentales et épidémiologiques récentes mettent bien en
évidence les différences d’impact des différents types d’AGPI sur les phénomènes
de défense et la réponse inflammatoire.
Les AGPI, sont classés en deux familles selon la position de la première double
liaison à partir du groupement méthyl terminal. Les AGPI n-6 ou oméga 6 dont le
chef de file est l’acide linoléique se trouvent dans la plupart des huiles végétales ;
les AGPI n-3 (acide linolénique) présents en faible quantité dans l’alimentation
occidentale actuelle, se trouvent essentiellement dans les graisses de poissons des
mers froides.
Les AGPI n-6 et l’acide linoléique conduisent, par les voies des cyclo-
oxygénases et des lipo-oxygénases à la synthèse des prostaglandines de la série 2
(PGE2, thromboxane A2) et des leucotriènes de la série 4 (LTB4). Toutes ces
substances sont de puissants agents de l’inflammation, favorisant l’agrégation
plaquettaire et la vasoconstriction périphérique, et en présence d’une agression
bactérienne, tendent à diminuer les réactions d’immunité cellulaire [10].
Les AGPI n-3 au contraire (acide linolénique) sont précurseurs de dérivés des
séries 3 et 5 : prostaglandines PGE3, thromboxane TxA3, leucotriène LTB5, dont
l’action biologique est de 90 % inférieure à celle des précédents.
De plus, la présence d’AGPI n-3, par un phénomène d’inhibition compétitive sur
la delta 6 désaturase, enzyme limitante du métabolisme des deux familles d’acides
gras, inhibe la production des dérivés des AGPI n-6 (PGE2, TxA2 et LT4).
Ainsi, un régime riche en acide linoléique (n-6) augmente la sensibilité aux
infections et perturbe habituellement la réponse immunitaire, chez l’animal comme
chez l’homme [11, 12].