
Workshop_atelier/terrain Saïda 2005
1 - Perspective historique
a) Balisage des différentes communautés
Peuplé de près de 4 millions d’habitants, la complexité ethnique
actuelle du Liban fait écho à celle de son histoire
ii
. Société
pluriconfessionelle, le Liban est formé de 17 communautés,
regroupées en deux pôles principaux : chrétiens et musulmans. Bien
que ces deux groupes aient cohabité à parties presques égales tout
au long du siècle, un accroissement de la population musulmane est
observable depuis 1975. Ainsi, la population chrétienne, majoritaire
à 55% lors du recensement de 1922, serait aujourd’hui constituée de
30% des Libanais.
Onze communautés chrétiennes sont présentes sur le territoire. Les
Maronites en représentent environ la moitié, tandis que l’autre moitié
est représentée par les communautés grecques catholique et
orthodoxe, arméniennes catholique et orthodoxe, syrienne catholique
et quelques commuantés latines. Les communautés musulmanes,
de leur côté, sont représentées par les Chiites, les Sunnites, les
Druzes, les Alaouites et les Isamaëliens. Une communauté juive
serait auussi identifiable sur le territoire, selon la littérature de 1999,
mais ne serait composée que d’une centaine de membres
iii
.
Le sunnisme, branche principale de l’Islam, est majoritaire à 85%
dans le monde arabe. Il est toutefois minoritaire au Liban,
constituant seulement 20 % de la population. Les Sunnites vénèrent
Mahomet et suivent le Coran. Celui-ci contient les révélations de
Dieu au prophète et la sunna, l’enseignement découlant des paroles
du prophète. Les Chiites sont de leur côté, majoritaires au Liban, en
Iran, dans les pays perses et en Irak. Ils sont toutefois minoritaires
dans le monde arabe avec une proportion de 10%. Ils suivent des
dogmes et pratiques identiques au sunnisme tels que le jêune, le
ramadan et le pèlerinage. L’origine de la scission entre chiites et
sunnites remonte à la mort de Mahomet en 632. Les chiites sont
partisans d’une succession héréditaire du prophète et soutiennent
son cousin et gendre Ali, tandis que les sunnites estiment que c’est à
la commuanuté de choisir son représentant. Historiquement, les
Sunnites auraient été représentés par la classe politique au pouvoir
et les Chiites, par les communautés pauvres, laissées pour compte
économiquement et politiquement
iv
.
La répartion communautaire de la population libanaise :
communautés 1922 1932 1943 1975 1984
population 608 309 785 593 1 092 990
3 207 000
3 575 000
Chrétiennes
Maronites 32,7 28,8 29,5 15,5 25,2
Autres 22,4 23,4 23,5 22,9 17,5
total 55,1 51,2 53,5 37,4 42,7
Musulmanes
Sunnites 20,5 22,4 21,1 21,5 21
Chiites 17,2 19,6 18,7 30,2 30,8
Druzes 6,2 6,8 6,7 20,9 5,6
total 44,9 48,8 46,5 62,6 57,3