prisonniers des nucléons, mesurant ainsi directement leur charge
électrique fractionnaire.
QUE FAIT-ON AU CERN?
Le programme du CERN se résume simplement: “accélérer” des
particules projectiles (7) à haute énergie, et faire en sorte qu’elles se
“rencontrent” (ou heurtent une cible fixe), en maximisant leur
probabilité d’interaction. La suite paraphrase la célèbre équation
“
E=mc
2
”: dans la collision, l’énergie cinétique des projectiles se
transforme en masse, c’est-à-dire en particules “neuves”, qui
apparaissent dans l’état final. Le métier du physicien est de détecter,
mesurer et identifier ces particules, et d’interpréter les observations.
De 1989 à 2000 le grand collisionneur LEP (Large Electron
Positron collider) offrait des collisions électron-antiélectron jusqu’à
une énergie de ~ 200 GeV (unité définie ci-dessous). A partir de 2007,
le LHC (Large Hadron Collider) offrira des collisions proton-proton à
l’énergie record de 14 TeV.
La dernière des figures ci-dessus montre un exemple de réaction
entre particules élémentaires: un électron et un antiélectron, de très
haute énergie et d’impulsions opposées, se heurtent, et les particules
“neuves” sont en l’occurrence deux bosons Z0 (8), dont chacun se
désintègre immédiatement en quark et antiquark. Ceux ci apparaissent
non pas en tant que tels, mais sous forme d’un “jet” bien net de
particules “ordinaires”, pions, kaons, etc. Cette figure illustre donc le
fait que les quarks, bien que “confinés” et “inaccessibles” sont
néanmoins parfaitement identifiables. Notons également que, dans
l’état final de cette réaction, figurent strictement le même nombre de
particules et d’antiparticules (9). Dans les réactions que nous
observons, à un détail près sur lequel je reviendrai, il y a symétrie
parfaite entre particules et antiparticules.