1 STRUCTURE DE LA MOLÉCULE D’EAU PAR DIFFRACTION D’ÉLECTRONS EN PHASE GAZEUSE 1- Interférence de deux atomes Deux atomes, par exemple H et O se comportent comme deux trous d’Young et diffractent les ondes électroniques de vecteur d’onde ~k = 2π s0 . λ~ S2 ~s ~s0 S1 → − −−→ On pose V 12 = S1S2 . Pour calculer le retard de phase de 2 sur 1, on peut se −−→ placer dans le plan défini par les vecteurs ~s0 et S1 S2 : • 2 α • 1 2π 2π − → d12 sin α = ~s0 V 12 λ λ → − de même, en se plaçant dans le plan défini par V 12 et ~s : retard = → 2π − ~s V 12 λ → − L’avance de l’onde émise par 2 sur celle émise par 1 est donc de 2π (~ s − ~ s ) V 12 0 λ et l’amplitude de l’onde observée dans la direction définie par ~s vaut donc : avance = → − 2π i (~s − ~s0 ) V 12 ψ =1+e λ 1 struch2o 1/5 2- Prise en compte de toutes les molécules d’une même orientation Les molécules étant réparties dans l’espace d’une manière aléatoire, les ondes émises par ces différentes molécules sont incohérentes entre-elles. Ce sont donc les intensités qui s’ajoutent, pour des molécules qui ont toutes la même orientation : → − 2π (~s − ~s0 ) V 12 ψréel = cos ωt + cos ωt + λ π → − → − π = 2 cos ωt + (~s − ~s0 ) V 12 cos (~s − ~s0) V 12 λ λ Pour un atome diffractant seul, E0 ∝ < cos2 ωt >temps = 12 . → 2 π − → − π 2 2 I = ψ réel = 4 cos ωt + (~s − ~s0) V 12 cos (~s − ~s0 ) V 12 λ λ − → → − 2π E ∝ < I >temps = 2 cos2 (~s − ~s0 ) V 12 = 1 + cos (~s − ~s0 ) V 12 λ λ → − 2π E = 2 E0 1 + cos (~s − ~s0 ) V 12 = E0 ψψ ∗ λ π 3- Prise en compte de toutes les molécules Calculons la valeur moyenne de l’intensité pour toutes les positions possibles des molécules. On pose ~q = ~s − ~s0 et on prend les coordonnées sphériques où ~q est porté par l’axe des z. z 2 ~s θ ~q d12 1 ϕ y α ~s0 x k~qk = 2 sin α2 , α étant l’angle des deux vecteurs ~s et ~s0 . dp = 1 sin θ dθ dϕ 4π 2/5 α < cos k 2 sin d12 cos θ >= 2 = 2π Z −1 1 Z 2π dϕ 0 π Z 0 sin θ α cos k 2 sin d12 cos θ dθ 2 4π 1 h i1 α α dx 1 cos k 2 sin d12 x = sin 2k sin d12 x − 4π 2 2 2k sin α2 d12 2 −1 2 sin 2k sin α2 d12 =+ 4 k sin α2 d12 = sin 4π α λ sin 2 d12 4π α λ sin 2 d12 < E > ∝ 1 + sinC = sinC 4π α sin d12 λ 2 4π α sin d12 λ 2 Les maxima secondaires d’intensité ont lieu pour : π 4π α sin d12 = (4n + 1) λ 2 2 n∈N n≥1 Avec une caméra de longueur L, les anneaux lumineux ont des rayons R ≪ L qui vérifient donc : 4π R π d12 = (4n + 1) λ 2L 2 d12 = (4n + 1) λL 4R 4- Résultat pratique On donne comme exemples de résultats ceux de l’article : Electron-Diffraction Study of Water and Heavy Water Shuzo Shibata and L.S. BARTELL The Journal of Chemical Physics Received 20 July 1964 Les résultats pour l’intensité de la diffraction sont donnés en valeurs des paramètres q et s qui n’ont rien à voir avec les q et s précédents ci-dessus. q = 10 s π avec : s = |s| = |k0 − k| = 2k0 sin ◦ α 4π α = sin 2 λ 2 −1 s est mesuré en A . 3/5 Le premier maximum de la figure de diffraction est tel que : 5π π 2 = 25 d12 = 2 = πq s q 10 Voici ci-dessous la courbe de l’intensité réduite (en enlevant le signal de fond) de la figure de diffraction obtenue : 5 L’animation Flash ci-dessous (cliquer pour activer et décimales avec .), permet de trouver la valeur de q du premier maximum. Il faut taper la chiffre qu’on veut là où il y a écrit o, jusqu’à repérer l’abscisse du maximum. On trouve q ≃ 25, 77, ce qui donne pour la distance OH : d12 = ◦ 25 = 0, 97 A 25, 77 4/5 Pour la distance HH, le signal est extrêmement faible, et on utilise la fonction de distribution radiale qui est la sinus transformation de Fourier de l’intensité de distribution moléculaire précédente Im(s) : Z ∞ s Im (s) sin (s r) ds D(r) = 0 On voit sur la figure ci-dessous tirée de l’article précédemment cité un léger pic à droite du pic principal correspondant à la distance HH. Enfin, des distances \ OH et HH, on peut en déduire l’angle HOH. 5- Informations sur les orbitales moléculaires Non seulement la diffraction d’électrons en phase gazeuse permet d’avoir des informations sur les positions relatives des différents atomes constituant la molécule, mais elle permet également d’avoir des informations sur la densité des électrons dans les orbitales moléculaires. Le théorème électostatique permet d’affirmer que le potentiel électrostatique créé par les électrons assurant la liaison moléculaire est le même que celui créé par une densité volumique de charge ρ égale à la charge de l’électron (-e) que multiplie la probabilité de présence de l’électron donnée par la résolution de l’équation de Schrödinger : ρ(x) = −e|ψ(x)|2. Ce théorème résulte du théorème de Hellman-Feynman. Les électrons sont déviés et diffractés par ce potentiel électrostatique. La diffraction d’électrons de haute énergie à faibles angles permet donc de calculer |ψ(x)|2 et de vérifier les résultats de la mécanique quantique. On remarque alors que pour la molécule d’eau par exemple, les doublets libres de l’oxygène sont bien en dehors du plan de la molécule. On constate que dans le plan de la molécule, les électrons liants sont moins entre H et O que l’on s’y attendrait, et plutôt proches des atomes d’hydrogène. 5/5