LA LIBERTÉ EST-ELLE DEVENUE UN CONCEPT BATEAU ?

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ANALYSE
2014
LA LIBERTÉ EST-ELLE DEVENUE
UN CONCEPT BATEAU ?
Par Sandra Evrard,
d’après un entretien avec Mathieu Bietlot
Une publication ARC - Action et Recherche Culturelles asbl
Avec le soutien du service de
l’Éducation permanente de la
Fédération Wallonie-Bruxelles
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Une publication ARC - Action et Recherche Culturelles
La liberté : vaste sujet ! Concept bateau ou fourre-tout ? On peut parfois
se poser la question, vu le galvaudage qui touche ce mot brandi comme
étendard par de nombreuses personnes pour asseoir leurs pensées et
actions. À tort ou à raison. Pour faire le point sur la question et revenir à
l’essence-même de ce concept, pierre angulaire de toute démocratie qui se
respecte, nous avons fait appel à Mathieu Bietlot, diplômé en philosophie et
en sciences politiques, coordinateur à la cellule sociopolitique du Festival des
Libertés, organisé par Bruxelles Laïque.
Une analyse de Sandra Evrard,
d’après un entretien avec Mathieu Bietlot Bietlot
Q
uasiment personne n’est contre la liberté. Tout le monde aspire à la liberté !
Cette notion devrait réunir les humains. Pourtant, elle n’est pas consensuelle, car
chacun y met ce qu’il veut, c’est un peu l’auberge espagnole de la pensée… C’est
sans doute lié, d’ailleurs, au concept même de liberté, de permettre à chacun de
le définir librement. Et puis, il serait difficile de définir la liberté sans la finir, sans l’enfermer.
Définir une chose, c’est la figer, la fixer, c’est lui ôter la vie, le mouvement et donc… la liberté. «
Le mot est le meurtre de la chose », disait Hegel. La liberté, par essence, refuse tout enfermement,
toute fixation, toute fermeture. En physique et en mécanique, la liberté renvoie à la capacité de
mouvement. Pour Hegel, à nouveau, elle est l’infini. Il y a donc moult débats philosophiques et politiques autour de la liberté. Des conceptions qui s’opposent, parfois se combattent. D’où la difficulté
d’aborder ce sujet !
UN CASSE-TÊTE PHILOSOPHIQUE
Dans le vaste champ de la philosophie elle-même, plusieurs conceptions de la liberté s’opposent.
Un petit tour d’horizon des grands noms qui s’y sont essayés permet de situer le propos de départ.
Pour Épicure, l’homme est libre quand il peut réaliser ses désirs. Chez Kant, l’action est libre quand
elle est rationnelle et quand la conscience se détermine contre les pulsions et désirs sensibles. Alors
que Descartes ramène la liberté à la liberté de pensée : on peut poser des choix après un jugement
de l’entendement, alors que l’étendue (le corps, la matière) n’a pas cette liberté. Spinoza poursuit
quelque peu dans cette voie en expliquant que la liberté, c’est d’abord se connaître, comprendre et
accepter une causalité. Enfin, Schopenhauer jette un pavé dans la marre en affirmant que la liberté
est une illusion au service du déploiement et de la reproduction de l’espèce ! Ce petit tour de la
pensée philosophique sur le concept de liberté prouve que la question est loin d’être simple, et
surtout, qu’elle ne peut se définir en quelques mots.
Cela nous renvoie par ailleurs inévitablement à l’une des questions centrales de la philosophie qui
est celle du lien de causalité que l’on peut tisser (ou non) entre la liberté et le déterminisme. À ce
sujet, l’histoire de la philosophie nous emmène à nouveau sur différents chemins, forcément marqués par leur époque et les contextes socio-culturels. La Renaissance et l’époque des Lumières sont
par exemple caractérisées par l’affirmation de la liberté du sujet, de son libre-arbitre, de sa capacité
à transformer son environnement. Aux XIXe et XXe siècles, on observe en revanche une remise
en question de cet optimisme et de cette affirmation du sujet par de nouveaux courants comme le
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marxisme, la psychanalyse, le structuralisme (linguistique, anthropologique…). Au final, la question
reste complexe, difficile à trancher de manière nette. Plus les connaissances se développent, plus on
cerne les enchaînements de causes et effets, qui limitent l’initiative de liberté. Kant affirmera que la
raison pure ne peut connaître la liberté (elle est transcendante). C’est la raison pratique qui doit
supposer la liberté.
LA LIBERTÉ, UNE CASE VIDE ?
Pourtant, face au déterminisme qui s’affine avec les avancements de la connaissance, il est intéressant
de postuler le pari inversé de Pascal : j’ai tout à gagner de vivre comme si Dieu n’existe pas, comme
si je n’avais pas été créé ni déterminé par quoi ce soit (déterminisme social, inconscient, génétique...).
En se basant sur Hegel et Sartre notamment, je pose la liberté comme l’absence d’essence de l’humain, l’absence de définition de la liberté. Rien n’est donné, prédéterminé, sauf la liberté. Il n’y a
pas de nature humaine, pas d’âme préexistante qui s’incarnerait dans l’existence (Platon). La liberté
comme une case vide, une négativité, un néant qui ne cesse de néantiser le donné, la facticité (Sartre).
« Nous sommes condamnés à être libres » : être au monde c’est choisir, même en s’abstenant. En
résumé, la liberté devient le point de départ de tout et non le point d’arrivée ou une aspiration ! Si
l’on suit la logique hégélienne, la liberté égale la négativité. C’est une contradiction au cœur de la vie
et de la conscience, qui entraîne un mouvement de dépassement permanent, infini. La conscience se
définit comme « l’acte d’outrepasser le limité, et quand ce limité lui appartient, l’acte de s’outrepasser elle-même ». En se dépassant, en se posant hors de soi, l’être se fait étranger à lui-même, s’aliène.
Et c’est dans l’aliénation que la liberté se découvre. Elle devra parcourir le cycle de ses aliénations
pour se libérer selon un mouvement en spirale, infini.
LE SENS DE LA LIBERTÉ
Cette absence de programme initial dans la machine et de possibilité de modifier le programme
(mais pas de réinitialisation), nous distingue du monde végétal et animal.
Qu’en est-il dès lors des conceptions d’humanisme et de transhumanisme et de ces nouvelles possibilités de modifier le programme originel ? Y compris dans « les données » matérielles du corps
et du cerveau de l’humain, qui outrepassent toujours leurs limites ? Dans ce contexte, la liberté
peut-elle être assimilée à une attitude active, édifiée face à une situation subie afin de reprendre à
son compte l’existence, l’histoire, les événements ? « Si je n’essayais pas de reprendre mon existence à mon compte, ça me semblerait tellement absurde d’exister », nous dit Sartre. Nous n’avons
pas choisi notre époque, il s’agit donc de nous choisir en elle, en étant conscients qu’elle ne nous
fait jamais, sans que nous ne la fassions en retour. De telle manière que nous sommes finalement
intégralement responsables d’elle, comme de nous et du monde, puisque nous sommes, chacun
individuellement, « celui par qui il se fait qu’il y ait un monde » et, collectivement, ceux par qui ce
monde se fait (Sartre).
La liberté est productrice de sens ! Elle a cette capacité de donner du sens à l’existence qui n’est
pas prédéterminée. Selon Camus, c’est parce que la vie n’a pas de sens préétabli, que je peux lui
en inventer un. Simone de Beauvoir voit quant à elle la Liberté et la conscience comme dévoilements du monde. Elle ajoute cependant : « Mais le dévoilement implique une perpétuelle tension
pour maintenir l’être à distance, pour s’arracher au monde et s’affirmer comme liberté : vouloir le
dévoilement du monde, se vouloir libre, c’est un seul et même mouvement. La liberté est la source
d’où surgissent toutes les significations et toutes les valeurs ; elle est la condition originelle de toute
justification de l’existence ; l’homme qui cherche à justifier sa vie doit vouloir avant tout et absolument la liberté elle-même : en même temps qu’elle exige la réalisation de fins concrètes, de projets
singuliers, elle s’exige universellement. Elle n’est pas une valeur toute constituée qui se proposerait
du dehors à mon adhésion abstraite, mais elle apparaît (non sur le plan de la facticité, mais, sur le
plan moral) comme cause de soi ; elle est appelée nécessairement par les valeurs qu’elle pose et
au travers lesquelles elle se pose. » La liberté constituerait un fondement ontologique de l’humain
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et pas une abstraction, planquée au ciel des idées ou planant dans l’éther. Notamment parce qu’elle
est toujours en situation, déjà en relation avec le monde (la factualité, la matérialité, l’histoire) et la
liberté des autres.
LIBERTÉ ET ENGAGEMENT : QUAND LE POLITIQUE S’EN MÊLE!
En revenant vers cette vision relativement « terre-à-terre » de la liberté et du sens qu’elle donne à
l’existence, on constate que l’on ne choisit pas d’être engagé, on est d’emblée engagé dans le monde.
Par contre, l’on peut s’interroger, à son échelle, sur le lien que l’on fait entre engagement et intégrité.
Avec une finalité : créer du sens et s’y tenir. Non pas faire ce que l’on veut, mais vouloir (choisir) ce
que l’on fait, ce que nous sommes.
Bien entendu, cela nous entraîne vers la nécessité de définir une politique pour organiser la co-existence de ces libertés, en vue de permettre leur épanouissement. La politique consistant à traduire la
liberté, essence de l’humain, en libertés reconnues ou à conquérir, organisées, conditionnées. Dans
les systèmes politiques modernes, ces libertés prennent la forme de droits : liberté de pensée, de
conscience, d’information, d’association, de circulation, d’entreprendre, de marché… D’un point de
vue laïc, le point de départ est la liberté de pensée, le libre-arbitre, l’esprit critique qui s’étendent à
bien d’autres libertés, pour les rendre possibles.
Mais l’on ne peut oublier que les libertés abstraites sont indubitablement corrélées à la préexistence
de libertés réelles, qui conditionnent leur réalisation. L’on peut donner plusieurs exemples étayant
ce principe de base : la liberté de pensée est difficile si on est malade ou si l’on est anxieux de savoir ce que l’on va manger le soir ! Tout comme le droit à l’information demeure abstrait et vide,
sans politique d’éducation. Mais encore : le droit de vote nécessite l’accès à l’information, le droit à
l’éducation n’est pas tenable si l’accès à l’enseignement est trop cher et le droit à la dignité ou au
logement peuvent sonner creux si l’on manque de ressources…
LIBERTÉS ET DROITS FONDAMENTAUX : CONCEPTS EN
ÉVOLUTION
Le politique se doit d’intervenir dans cette sphère afin de garantir les droits dits fondamentaux, qui
sont par ailleurs le fruit d’une longue réflexion menée par les états démocratiques, au cours des
derniers siècles. En ne remontant pas trop loin dans l’histoire, l’on peut rappeler que la Déclaration
universelle des droits de l’homme (1948) et les concepts qui en découlent distinguent deux (ou
trois) types de libertés ou droits fondamentaux. Il est ici important de les rappeler avant de poursuivre la réflexion :
•
Les libertés négatives : c’est par exemple le droit d’être délivré de l’ingérence d’autrui,
corollaire d’une non-intervention de l’État. Cette conception est caractérisée par différentes évolutions et concepts centraux :
- Dans la première génération des droits humains, l’on remarque que les libertés revendiquées par
les libéraux étaient basées sur la volonté de s’émanciper de l’ingérence permanente de la religion et
de la monarchie dans leur manière de penser et dans leurs affaires ;
- Les droits-libertés ou droits fondamentaux (liberté d’expression, de mouvement, de conscience...)
garantissent la sphère d’autonomie de l’individu face aux pouvoirs externes et notamment ceux de
l’État ;
- Dans ce cadre de libéralisme politique et économique, la défense des libertés est assurée par un
État minimal. On parle ici des droits politiques et civils, des libertés individuelles, voire individualistes.
Du coup, pour Marx, les droits consacrent l’égoïsme bourgeois ! Remarquons qu’ils sont pourtant,
aujourd’hui, face aux processus subtils de conformation des comportements, des conceptions et des
consommations !
•
Les libertés positives : le but est d’être délivré des facteurs restrictifs comme la faim, la ma-
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ladie, l’insécurité, l’indigence, avec l’intervention de l’État et de la collectivité :
- C’est la deuxième génération des droits humains. Droits et libertés ont été conquis par les mouvements sociaux et ouvriers du XIXe et XXe siècles. Pour les ouvriers qui se tuaient au travail, la
liberté de pensée ne signifiait rien… Leurs droits ont été consacrés par le compromis social de
l’après Deuxième Guerre mondiale.
- On parle aussi de droits-créances ou droits réels (droit au travail, à l’assistance sociale, à la santé,
au logement, à la culture). Dans cette perspective, un droit est considéré comme un dû, c’est-à-dire
une créance de l’État envers ses citoyens.
- L’État social (ou providence) est alors requis pour garantir l’accès effectif de chacun aux libertés
censées être accessibles à tous.
- Il y a des droits économiques et sociaux et des libertés collectives.
•
Les nouveaux droits : ils ne font pas l’unanimité :
- Droit à la paix, à l’environnement (voire droit de la planète), droit à la diversité culturelle, reconnaissance des droits des minorités, droits de l’embryon…
- Droits individuels et collectifs (sujet pas circonscrit : planète, humanité, minorité).
- Ces conceptions mélangent un peu des caractéristiques des deux autres. Elles demandent l’intervention de l’État, voire de la communauté internationale et des régimes d’exception (on parle
d’accommodements raisonnables).
L’ARTICULATION DES LIBERTÉS : ENTRE CONCURRENCE ET
COOPÉRATION
Tout le monde connaît la phrase-fétiche liée à l’idée usuelle de liberté : « Ma liberté s’arrête où commence celle d’autrui ». Il s’agit de l’un des fondements du libéralisme, avec la conception d’un État
qui doit garantir la liberté de chacun et ne peut la limiter que pour motif impérieux. Il est utile de
rappeler que dans un État de droit respectueux des droits fondamentaux, les libertés sont la règle,
les limitations aux libertés doivent être exceptionnelles et être justifiées au cas par cas. Pourtant, ce
principe est bafoué quotidiennement pas nos politiques pénales ou migratoires…
Sartre, en son temps, nous disait déjà que la liberté, de par son mouvement intrinsèque, cherche
à gagner toujours plus de terrain. La vraie liberté positive ne peut s’accommoder de son privilège
unique, aux dépens des autres, elle ne peut se contenter de cette liberté négative qui s’arrête où
commence celle de son voisin. Une vision des choses déjà épinglée par le révolutionnaire russe et
philosophe de l’anarchisme Mikhaïl Backounine, qui affirmait clairement : « Je ne suis vraiment libre
que lorsque tous les êtres humains qui m’entourent, hommes et femmes, sont également libres. La
liberté d’autrui, loin d’être une limite ou une négation de ma liberté, en est au contraire la condition
nécessaire et la confirmation. Je ne deviens vraiment libre que par la liberté d’autrui, de sorte que
plus nombreux sont les hommes libres qui m’entourent, plus ma liberté devient étendue, profonde
et large. C’est au contraire l’esclavage des hommes qui pose une barrière à ma liberté ou, ce qui
revient au même, c’est leur bestialité qui est une négation de mon humanité parce que, encore une
fois, je ne puis me dire libre vraiment que lorsque ma liberté ou, ce qui veut dire la même chose,
lorsque ma dignité d’homme, mon droit humain, qui consiste à n’obéir à aucun autre homme et à ne
déterminer mes actes que conformément à mes convictions propres, réfléchies par la conscience
confirmée par l’assentiment de tous. Ma liberté personnelle, ainsi confirmée par la liberté générale,
s’étend à l’infini. »
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CONCLUSION : DE LA DIFFICULTÉ D’ARTICULER LA LIBERTÉ
ET L’ÉGALITÉ
Cette question du rapport entretenu entre la liberté et l’égalité est aussi centrale en politique, que
celle de la liberté et du déterminisme, en philosophie. C’est l’enjeu de toute politique, le curseur de
démarcation des régimes démocratiques. C’est aussi un signe de distinction gauche/droite, puisqu’en
très résumé, pour les premiers, l’égalité est supérieure à la liberté, tandis que pour les seconds,
c’est la liberté qui prime sur l’égalité, en termes de priorités absolues. Pour les philosophes Hannah
Arendt et Jacques Rancière, la politique a créé de l’égalité et de l’émancipation, là où la nature a créé
des inégalités et l’histoire des aliénations. La politique est vue comme outil de transformation et non
de gestion. La solidarité ou la fraternité permettent de les articuler : en étant solidaire, je contribue à
l’égalité sans avoir le sentiment d’être obligé de rogner sur ma liberté. Mais c’est une position active
et choisie, et donc par définition, un choix de société sur lequel la « chose politique » possède le
pouvoir d’orienter les méthodes pour y arriver ou non…
Dans une seconde analyse relative à cette idée centrale de liberté, décidément complexe à définir,
polymorphe, reflet des époques et des tensions socio-économico-culturelles qui les traversent, nous
irons un peu loin dans la relation que l’on peut établir entre les concepts de liberté et de libéralisme.
D’après la rencontre avec Mathieu Bietlot
Diplômé en philosophie et en sciences politiques,
Coordinateur à la cellule sociopolitique du Festival des Libertés, organisé par Bruxelles Laïque.
Activité du 16 septembre 2014 dans les locaux de l’ARC :
Petit déjeuner de la culture : Quelle liberté voulons-nous ?
Coordonné par Sandra Evrard,
Chargée de recherche à l’ARC
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