LES IEC/ARAII
Depuis la fin des années 80, et les premières études montrant leur efficacité en terme de
morbi-mortalité, les IEC sont indiqués en première intention dans l’insuffisance cardiaque à
FEVG altérée. Aujourd’hui, ils sont recommandés chez tous les patients avec une FEG <40%.
Sur le plan physiopathologique, les IEC s’opposent à l’activation du système rénine-
angiotensine dans l’insuffisance cardiaque. Ils ont un effet vasodilatateur en inhibant la
transformation de l’angiotensine 1 en angiotensine 2. Ils diminuent également la rétention
hydrosodée en inhibant la sécrétion d’aldostérone, enfin, ils ont en effet anti remodelage en
limitant la dilatation ventriculaire gauche.
Leur introduction doit être précoce, dès le diagnostic de l’insuffisance cardiaque. Des
précautions sont à prendre chez les patients insuffisants rénaux, surtout si le DFG est
inférieur à 30ml/min/m2, mais ce traitement n’est pas contre indiqué dans cette population.
On débutera à faible dose et on doublera la dose tous les 15 jours. Ce délai pourra être
diminué à 1 semaine selon la tolérance du patient sur le plan tensionnel et sur le plan rénal.
Un contrôle de la fonction rénale et de la kaliémie est nécessaire chez tous les patients, 15
jours après l’introduction du traitement et 15 jours une fois la dose maximale tolérée atteinte
(une augmentation de 30% de la créatinine est tolérée).
Les ARAII sont recommandées en alternative aux IEC en cas d’intolérance aux IEC (toux).
Leur mode d’introduction et leur surveillance sont identiques aux IEC.
LES BETABLOQUANTS
Longtemps contre- indiqués dans l’insuffisance cardiaque, l’efficacité des bétabloquants en
terme de morbidité et de mortalité est bien démontrée dans différentes études randomisées
dans l’insuffisance cardiaque à FEVG altérée. Ils sont en effet recommandés chez tous les
patients avec une FEVG <40%.
Sur le plan physiopathologique ils s’opposent à la stimulation sympathique qui existe dans
l’insuffisance cardiaque par inhibition des récepteurs béta adrénergiques et produisent une
amélioration de la fraction d’éjection avec remodelage inverse.
Leur introduction se fait en période stable (en dehors de toute décompensation), et leur
augmentation est progressive jusqu’à la dose maximale tolérée. On débutera donc par de
faibles doses puis on pourra doubler la dose tous les 15 jours si la pression artérielle, la
fréquence cardiaque et la tolérance fonctionnelle le permettent. Il est important de souligner