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Session: Hiver 2004 Professeur: Jean Bélanger
Département de Psychologie Université du Québec à Montréal
L'APPROCHE BÉHAVIORALE
CONCEPTS THÉORIQUES .............................................................1
ORIGINES .......................................................................1
Signification du mot behavioral ....................................................1
Béhaviorisme .................................................................2
CARACTÉRISTIQUES DES THÉORIES BÉHAVIORALES DE LA PERSONNALITÉ ................5
Notion de personnalité ..........................................................5
Variété des théories béhaviorales ..................................................5
Conceptions autonomistes de la personnalité .........................................6
Pourquoi alors parler d'une approche béhaviorale de la personnalité? .....................7
PROCESSUS D'APPRENTISSAGE ....................................................7
Conditionnement pavlovien .......................................................7
Conditionnement opérant ........................................................7
Apprentissage (vicariant) par observation ou imitation ..................................7
EXEMPLES DE THÉORIES BÉHAVIORALES .............................................8
Personnalité comme ensemble d'habitudes: Watson et Guthrie ...........................8
Position opérante: Skinner .......................................................8
Interprétation béhaviorale de la psychanalyse: Dollard et Miller ...........................8
Théories béhaviorales cognitives .................................................12
ÉVALUATION ET INTERVENTION BÉHAVIORALE ..........................................14
ÉVALUATION BÉHAVIORALE .......................................................14
Caractéristiques ..............................................................14
Types de mesures employées ...................................................14
NORMALITÉ ET ANORMALITÉ ......................................................15
Contestation du modèle médical internaliste .........................................15
Continuité générale entre le normal et l'anormal ......................................16
INTERVENTION BÉHAVIORALE ET MODIFICATION DU COMPORTEMENT ....................16
Origines historiques ...........................................................16
Caractéristiques ..............................................................16
Difficultés rencontrées dans l'intervention ...........................................18
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CONCEPTS THÉORIQUES
ORIGINES
SIGNIFICATION DU MOT BEHAVIORAL.
* Le mot anglais behavior signifie comportement. L'emploi du mot behavioral est un anglicisme. Dans
ce sens premier, originel, il est préférable d'employer l'adjectif français exact, comportemental, c'est
à dire «qui réfère au comportement, qui tient ou relève du comportement».
Mais le mot est aussi employé dans trois autres sens qui impliquent des conceptions particulières
de la psychologie. Pour mieux rendre certaines de ces implications théoriques, il est devenu plus ou
moins traditionnel d'employer l'anglicisme behavioral (francisé souvent en béhavioral et
béhaviorisme) même si certains psychologues français parlent de comportementalisme et
comportementaliste pour capturer ces trois autres sens.
* Dans son deuxième sens, dérivé immédiatement du premier, behavioral réfère à toute conception
psychologique qui affirme l'un ou l'autre des trois énoncés suivants:
- Le but d'une théorie psychologique est d'expliquer, prédire ou changer des comportements,
- Les théories psychologiques doivent être évaluées en fonction de leurs conséquences ou
implications comportementales,
- L'efficacité d'une intervention ou traitement est mesurée d'abord et surtout par les changements
de comportements produits.
Ces trois énoncés peuvent être considérés comme des variantes d'une conception de la science
appelée opérationnalisme. L'opérationnalisme, comme le pragmatisme, affirme que la signification et
la valeur d'un énoncé scientifique sont fonction de leur signification concrète ou de leurs
conséquences pratiques. En personnalité, en psychopathologie ou en psychothérapie, cela implique
que postuler des différences ou des changements de personnalité qui ne se manifestent pas dans des
changements observables de comportements équivaut à ne rien postuler, à parler dans le vide. / H,
294-295 /
Cet aspect se manifeste concrètement dans l'importance de définir des objectifs pédagogiques en
éducation ou des objectifs cliniques en intervention et de mesurer leur atteinte pour établir l'efficacité
et la valeur de l'intervention.
Les psychologues américains vont souvent utiliser le mot behavioralism pour indiquer cette
attitude méthodologique.
* Dans un troisième sens beaucoup plus éloigné, est béhaviorale toute psychologie où les explications
théoriques et les méthodes d'intervention reposent sur des notions ou techniques d'apprentissage,
généralement de conditionnement pavlovien ou instrumental mais aussi, plus récemment,
d'apprentissage vicariant ou socio-cognitif.
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* Dans un quatrième et dernier sens, béhavioral est pris comme synonyme de béhavioriste.
Mais, comme on peut adopter une position béhaviorale, aux sens deux et trois ci-dessus, sans être
nécessairement behavioriste et qu'on peut être behavioriste sans être "béhavioral" au sens trois, il est
préférable, alors, de distinguer entre les notions antérieures de béhaviorale et celle de behavioriste.
BÉHAVIORISME
Le béhaviorisme, comme tel, est une conception spécifique de la psychologie.
Il tire son origine
des psychologies animale et expérimentale,
de certaines implications de la théorie de l'évolution,
des philosophie et culture pragmatistes et réalistes américaines
Il est défini par les quatre caractéristiques suivantes qui sont à la fois nécessaires et suffisantes:
Objet de la psychologie: / LS, 389 /
Le comportement, animal et humain,
Un comportement peut être défini de façon pratique comme toute action observable chez un
individu.
De façon plus théorique, un comportement est un changement biologique dans un individu,
changement qui peut être mis en relation avec des changements dans l'environnement de
cet individu.
La relation entre le changement biologique et le changement environnemental est
conceptualisée dans des concepts théoriques comme ceux
de réponses inconditionnelles ou conditionnelles, de comportements opérants, etc., quand
il s'agit des comportements,
de stimuli inconditionnels, conditionnels, discriminatifs, quand il s'agit des stimuli ou
situations en présence desquels se produit le comportement
de renforcement, d'extinction, de généralisation, de transfert d’apprentissage, etc. quand nous
voulons indiquer les processus régissant les relations entre les changements biologiques et
leur contexte environnemental
Dans les autres approches psychologiques, l'objet de la psychologie est l'esprit, dont le
comportement n'est que l'effet,
But de la psychologie:
Décrire, prédire, contrôler et expliquer le comportement
Dans les autres approches psychologiques, le but de la psychologie est d'abord de comprendre les
processus psychologiques internes,
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Méthode de la psychologie:
Celle des sciences naturelles,
Rejet de la nécessité scientifique, pour la psychologie, de méthodes spécifiques comme
l'introspection ou l'empathie.
La psychologie behavioriste ne rejette pas la «subjectivité» ou le «vécu». En effet, dans le
traitement des phobies ou de la peur, le psychologue behavioriste traite un phénomène
«subjectif». Le problème réside dans l’ambiguïté des mots «vécu» et «subjectif». La peur
«subjective» ou «vécue» n’est pas la cause de la peur «objective». Le mot «peur» est une
étiquette globale, ambiguë, qui recouvre plusieurs dimensions (verbale, physiologique,
motrice, etc.) qui dépassent le cadre de cet exposé. Le «vécu» et la «subjectivité» ne sont
pas la cause interne, mentale ou psychique du comportement. Le «vécu», la «subjectivité»
ne sont pas des phénomènes «mentaux» ou «psychiques» spéciaux mais des
comportements, appris (conditionnés ou renforcés socialement).
La «subjectivité», le «vécu» ne sont pas un gage de vérité: vous pouvez croire certaines
choses sans qu’elles soient vraies: c’est le cas du délire et de beaucoup de croyances
populaires (fantômes, extraterrestres, terre plate, etc.). En fait l’histoire de l’humanité est
remplie de croyances qu’une foule de gens trouve absurdes ou bizarres. Vous pouvez
percevoir certains phénomènes sans qu’ils existent: c’est le cas des hallucinations et des
illusions.
Le behavioriste rejette la subjectivité comme méthode de recherche. Elle ne mène pas à des
accords entre chercheurs mais à des affirmations telle que «À chacun sa vérité». Si cette
phrase est acceptable, alors ceux qui l’acceptent ne peuvent condamner l’approche
béhaviorale, puisque «à chacun sa vérité»! Pour le behavioriste, les meilleures méthodes
pour trancher la vérité des affirmations et des théories sont celles des sciences naturelles.
Pour le behavioriste, la «subjectivité» est un effet d’individualité: les gens réagissent
différemment les uns des autres. L’un aime telle chose, l’autre pas. Et vice versa. Et
l’autre souvent ne comprends pas pourquoi le premier aime ce qui ne lui apparaît pas
aimable ou qui lui apparaît carrément détestable. Regardez autour de vous, certain(e)s de
vos ami(e)s aiment des personnes que vous ne pouvez pas sentir. Vous ne comprenez
pas ce qu’il ou elle voit dans cette personne. À cet égard, la subjectivité est un objet de
recherche (mais pas une méthode) pour le behavioriste. Mais cet objet, notre
«subjectivité», n’est pas un phénomène mental, inaccessible à autrui et que nous seul
pouvons contempler dans toute sa psychique splendeur.
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Selon les behavioristes, les phénomènes psychologiques sont mal compris
D'abord, l'existence de certains de ces phénomènes est parfois douteuse
La première tâche du psychologue behavioriste est donc de vérifier l'existence réelle des
phénomènes d'intérêt.
Quand quelqu’un affirme avoir été enlevé par les extraterrestres (près de trois millions
d’Américains croiraient l’avoir été), quand quelqu’un affirme qu’un autre est possédé
du démon ou qu’un autre est fou, il faut d’abord vérifier si la personne croit vraiment
ces affirmations ou si on la comprends bien: par exemple, que veulent dire les
américains «born-again Christians» quand ils affirment que Dieu leur parle
personnellement).
Qu’est-ce que veut dire avoir une «personnalité multiple», qu’est-ce qu’une «repressed
memory» dans les cas d’abus sexuels dans l’enfance. Le vocabulaire psychologique,
profane et professionnel, est plein d’ambiguïtés et d’obscurités. C’est pourquoi, en
intervention béhaviorale, une des premières démarches que doit entreprendre le
praticien est celle de la traduction de la plainte («je me sens mal», «je n’ai plus le goût
à la vie», «je ne m’entend plus avec mon conjoint ou ma conjointe») en langage
béhavioral. Il s’agit de clarifier, de préciser ce que veut dire l’individu qui formule
cette plainte.
Ensuite, il existe une multiplicité d'explications et de théories différentes et contradictoires des
phénomènes relevant de la personnalité
La deuxième tâche du psychologue est donc d'évaluer la valeur des théories proposées;
on fait face alors à deux obstacles principaux:
Les psychologues sont souvent réticents à avouer leur ignorance (un tel aveu parait
mal: on s'expose au ridicule; on ne peut justifier son existence ou ses
interventions; si on avoue son ignorance, on concède un avantage au rival qui
n'avoue pas la sienne, etc.)
Une explication adéquate doit faire appel à des phénomènes ou à des processus plus
clairs et mieux compris que ceux qu'on veut expliquer (les théories
psychologiques sont souvent plus compliquées, imprécises et confuses que les
phénomènes qu'elles prétendent expliquer) / LS, 394-395 /
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